Vous lisez quoi en ce moment (béta test) (#3)

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Je suis en train de lire Jonathan Strange & Mr Norell de Susanna Clarke, livre qui paraîtra sous peu en France avec à son palmares de nombreux prix déjà attribués et dont le manuscrit a stimulé plus d'un éditeur.

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Le livre est littéralement un pavé (je prévois de l'utiliser comme support pour une étagère avec l'intégrale du monde de Narnia ^^). Il existe en poche mais que voulez vous j'ai un côté masochiste ><

Pour utiliser des raccourcis faciles et qui mériteraient d'être nuancés: c'est une histoire de sorciers au XIXe siècle, avec plusieurs références à l'Histoire même dans un style assez humoristique se rapprochant beaucoup de la littérature fantaisie/fantastique classique (le genre d'histoires qui se lit au coin du feu...)

Voila pourquoi ma progression est lente! : bonjour pour manipuler un bouquin pareil dans le rer tout en faisant abstraction des autres passagers afin de se concentrer pour traduire :x
Je ne peux bien sur pas encore émettre de véritable opinion, m'enfin ça aura le mérite d'être dit :<
Je viens de lire Mortelle de Frank. Roman d'une centaine de pages à propos d'une société régissant tout au détriment de toute excentricité. Dans la veine de Fareneight 451 en mieux selon moi.
Sans oser l'encombrement dans le RER, un recueil chez Omnibus, très bien, beaucoup à manger pour des clopinettes, et de quoi nourrir l'imaginaire pour mille ans :

brussolo_cauchemars-parallel.jpg

C'est fou ce qu'il arrive à tirer de sa tête, celui-là. C'est inégalement équarri, mais même quand la nouvelle est un peu boiteuse, il y a toujours une métaphore ou une vision brusquement dévoilée en coin de page pour renouveler l'adhérence avec cette écriture à la grosse énergie.

On devine le cadavre d'Harry Potter congelé dans une des immenses chambres froides des abattoirs qu'il décrit, oscillant doucement au bout d'un croc de boucher. Non mais, parfois, on se demande comment on réussit à nous pondre des fantastiques aussi rétrécis. Par exemple après ça.
Ah tiens Cyrus, question de détail : j'ai bloqué à la page 70, complètement noyé sous les détails : noms de lieux, de personnes, grandes, etc etc

Est ce que ca se calme par la suite une fois le background posé, ou bien l'auteur continue t il à détailler détailler détailler ... ?

Merci !
C'est de pire en pire surtout que tout n'est pas dans le lexique d'aide de fin loin de là (surtout les contextes et références en fait), et si on n'a aucune connaissance historique de l'époque hormis le programme scolaire je pense qu'on peut vite trouver le livre très chiant.
Celà dit je ne suis qu'à la page 380, en pleine bataille de Stalingrad.
Après avoir hésité pendant des années, j'ai finalement commencé la lecture Des fleurs pour Algernon. Je craignais quelque chose d'assez fatiguant à lire, puisque sous la forme de comptes rendus assez spéciaux (l'histoire suit l'évolution d'un homme attardé mental, qu'une opération va ouvrir à "l'intelligence" avant de voir son état se dégrader), mais je suis assez surpris par ce coté, très agréable et particulier

J'ai été extrêmement tenté par écrire ici quelque chose de plus provocateur, puisque une des premières pensées fut que, en voyant la forme de certaines réponses sur les forums, la réalité a une nouvelle fois rapidement rattrapé la SF
Excellent livre oui Je l'ai lu assez jeune et je n'ai compris qu'à la fin que l'écriture de départ était volontaire, j'étais même allé dire au pion de collège "OLOL regarde c'est écrit n'importe comment LOL!".
Quel con.

A noter qu'une adaptation (française !) récente (et unique ?) passe bientôt en téléfilm à la tévé (cette semaine ou la prochaine).
Tanpi pour toi
Je viens tout juste de commencer L'arbre du voyageur d'Hitonari Tsuji. C'est l'histoire d'un jeune homme à la recherche de son grand frère dans un Japon dit ultramoderne. Une sorte de quête spirituelle. Les thèmes de la drogue, de la violence et des sectes y sont abordés. Je n'en sais pas plus.

http://haiiro.neko.free.fr/images/tsuji.jpg
Citation :
Publié par Muska
Je viens tout juste de commencer L'arbre du voyageur d'Hitonari Tsuji. C'est l'histoire d'un jeune homme à la recherche de son grand frère dans un Japon dit ultramoderne. Une sorte de quête spirituelle. Les thèmes de la drogue, de la violence et des sectes y sont abordés. Je n'en sais pas plus.

C'est dans la même veine que Murakami ?
Genre dérangeant et ultra violent ?
Ho ho, mais sache San Zarx, qu'il existe deux Murakami scribouilleurs très connus. Seul Ryu fait dans la peinture au vitriol. Haruki est plus dans la nuance, même s'il épice souvent sa mélancolie de scènes pas piquées des vers, comme l'écorcheur des chroniques de l'oiseau à ressort, par exemple.
Citation :
Publié par San Zarx
C'est dans la même veine que Murakami ?
Genre dérangeant et ultra violent ?
Je ne connais pas Murakami et étant donné que je n'en suis qu'au début, je ne peux pas vraiment te renseigner... En tout cas c'est beaucoup plus facile à lire que Mishima.
Citation :
Publié par Patartre
Seul Ryu fait dans la peinture au vitriol ...
... et dans le gros gore qui tâche aussi, il faut bien avouer.


Pour ma part, je vous présente le dernier livre de l'anglais Kazuo Ishiguro, Never let me Go (Auprès de moi toujours), que je viens de terminer. Que dire .. mystérieux, mélancolique, terrifiant, beau à en pleurer ... Un superbe accomplissement ... Directement placé parmi les 100 plus grand romans de tout les temps par Time Magazine

http://img150.imageshack.us/img150/8909/200pxneverletmegojy5.jpghttp://img105.imageshack.us/img105/1566/9782848930190mj5.jpg

Citation :
Publié par 4ème de couverture
Jadis, Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelle raison les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d'une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n'a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes.
Je viens de finir, Lorsque j'étais une oeuvre d'art, de Eric-Emmanuel Schmitt.

J'avais déjà lu La secte des égoïstes, de cet auteur, que j'avais découvert par hasard. C'était un excellent livre, j'ai alors décidé d'en acheter un nouveau. Quel ne fut pas ma surprise lorsque je découvris son dernier livre en belle place sur l'étagère des sorties littéraires à la flac. On préfère toujours connaître quelque chose de rare, que de connue.

Je suis alors sorti, mon achat à la main, et ais commencé à lire une fois chez moi. La première phrase m'interpelle "J'ai toujours raté mes suicides". Sur le coup j'aime bien l'idée.
Une chose à faire, je m'arrête.
Le lendemain, j'y repense en cours. Et si ce n'était qu'un livre sur le suicide
pour adolescent déprimé ? Cette peur m'empêcha de retoucher à ce livre plusieurs jours. Puis je re-commença la lecture.
Il y avait de bonnes choses dans les premières pages, puis un vide. Rien d'intéressant, puis une longue réplique sublime. Puis du vide.
De très bonnes idées, un bon style, ponctués de vide. Rien d'intéressant ne se passe. Mais je persévère et bien entendu, je trouve ce que je suis venu chercher.
Une histoire prenante prend forme après quelques dizaines de page. On veut connaître la suite, la suite nous dégoutte, nous fait réfléchir, sur l'art, sur l'Homme, sur l'objet.

Pour résumer, après un long démarrage, j'ai vraiment aimé ce livre, bien qu'il n'atteigne pas la secte des égoïstes que j'ai adoré. On finit par vivre avec le personnage, on désespère, on espère, puis tout est perdu, ou pas ?
Jusqu'au dernier chapitre on se demande, pour finalement ne pas savoir, si l'histoire se finit bien ou pas, mais c'est pourtant une vrai fin, qui n'attend aucune suite, qui nous fait réfléchir : une belle fin.
La Symphonie pathétique de Klaus Mann.
9782246457411.gif

Aux éditions Grasset, 10€26.

Commençons par l'auteur : il s'agit du fils du plus célèbre Thomas Mann, romancier allemand du début du XXè siècle, auteur de Mort à Venise ou de La Montagne Magique. Si le père a toujours eu cet esprit sérieux et perçant qui lui permit hélas un constat prophétique sur la nature du nazisme, il était apolitique, européen, intellectuel grand bourgeois.
Son fils a quelque chose de l'exact opposé : jeune et dandy, élevé dans la société bourgeoise mais très cultivée de son père, porté sa jeunesse durant par un mal de vivre propre à cette Allemagne anéantie par la guerre. Les liens très profonds d'avec sa sœur sont tentés d'un inceste incertain. Le nazisme le choquera profondément : sentant l'imminence du danger, il s'engagera radicalement dans Méphisto contre le régime. Exilé, il finira par se suicider.

Le livre.
La Symphonie pathétique raconte la vie romancée de Tchaikovsky, compositeur et chef d'orchestre russe que tout le monde connaît ; l'œuvre de Mann n'est pourtant pas une biographie ; beaucoup de première personne, de dialogues visiblement inventés, de motivations imaginées par l'écrivain allemand ; mais le tout éclaire merveilleusement du dedans une œuvre par elle-même géniale.
Plus que l'anecdote, c'est la façon dont Mann cherche à hisser le lecteur (et son écriture, avant tout) au niveau d'un génie reconnu. La confrontation est étonnante ; Mann, fin psychologue, ne sombre pas dans une suite de prétextes à une psychanalyse sur un divan, tout se fait en action, dans diverses villes de toute l'Europe, à travers diverses œuvres et diverses rencontres, parfois anonymes, mais aussi parfois reconnues : ainsi on croise Brahms, Grieg, Dvorjak, on évoque longuement Rubinstein, Wagner, Liszt, la musique russe...

La lecture.
Je concède qu'il s'agit probablement d'avoir la veine musicale pour aimer ce roman. Les confrontations entre Brahms et Tchaikovsky n'auront peut-être pas grand intérêt pour qui ne connait pas leurs concertos pour piano ; la critique de la musique nationaliste russe, pour qui n'a pas entendu l'Ouverture 1812.
Mais pour toi, JoLien que toutes ces références fin de siècle n'effraient pas, toi qui a envie de voir vivre Grieg sous les trains d'un petit blondinet timide et amoureusement marié, alors ce roman te plaira.
Les distances parcourues sont telles - de la datcha de Tchaikovski, des souvenirs de Saint-Petersbourg, à Paris, Prague et Berlin - que ce n'est pas la vie d'un homme qui s'ouvre devant nous, mais bel et bien l'Europe toute entière lorsque sa culture illuminait le monde de ses génies.


PS : "Le moine de Lewis, raconté par Antonin Artaud (enfin de la vraie littérature...c'est rare dans le coin)."
Juste pour savoir, c'est quoi de la "vraie littérature" ?...
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