Je suis en pharmacie et j'y suis allé. J'en chie maintenant mais ça a été un choix que je regrette pas. J'ai fait ça de mon côté. Ca représente rien, je le sais, mais vu que je trouve plus que scandaleux le comportement des personnes que je côtoie là bas. Je veux dire personne ne s'est bougé le cul, ni pour la LRU (bon faut dire qu'en pharma c'est juste tout bénéf pour nous, donc pas mal ne voient pas plus loin que le bout de leur nez), ni pour ça. Mais qu'après ils s'étonnent du manque de soutient qu'on pourrait avoir contre la réforme de la L1 santé c'est juste hallucinant. Personne ne se bouge pour les autres, mais quand nous on est dans la merde on pleure. C'est juste bien mérité.
Je vais partir en total hors sujet. Alors voilà y a pas plus tard que l'an dernier, y a eu un mouvement en même temps que la LRU, attention un petit mouvement, c'est à dire que les types de l'ANEPF ont organisé une AG. J'y vais des mirettes plein les yeux, quoi des types en pharma qui se bougent, je m'installe, et je tombe de mon nuage 30 secondes après. Ce n'était pas pour la LRU, mais contre la mise en vente libre des OTC. Bon, jusque là je suis totalement le mouvement, comme un mouton et je vais au rassemblement du lendemain : distribution de tracts, stand de présentation. Mais en fait en regardant mieux, le but c'était juste de se mobiliser contre les propos de Leclerc contre la mise en vente des médicaments dans les grandes surfaces. Et j'ai du mal à être pour ou contre. D'un côté ça me ferait bien rire que tous ces types qui gueulent contre les monopoles de la SNCF, d'EDF (oui plus maintenant, mais pour l'exemple) voient leur monopole à eux se barrer en couille. Mais voilà pour les bouger il a fallu un truc qui les concernaient eux et seulement eux. Je veux dire en pharma/medecine, les profs n'ont pas les X heures de cours annuelles, sauf quelques un car la majorité sont rattachés à l'hôpital. Donc ça ne les concerne pas, donc on fait rien.
D'un côté je peux les comprendre, il y a à Clermont 1200 PCEM1 (je crois, j'en suis pas sûr). Ce qui représente 15% des étudiants en médecine, eux tu peux pas les bouger, ils ne pensent qu'a une chose : concours concours concours. C'est schématique, une généralité, mais à peu de choses près je tombe juste. Pour eux, la mobilisation contre la réforme de L1 Santé (chose juste totalement foireuse déjà qu'en première année on fait pas grand chose d'intéressant en pharma, si on doit se taper en plus l'anatomie qu'on a a médecine c'est pas la peine...) faut pas en parler, louper un cours ça va juste être impossible à rattraper, juste me faire perdre 3000 places au concours. Pourtant ça va juste être l'hécatombe à la fois en matière de moyens techniques, déjà que les P1 cette année prennent 4 amphis, si on rajoute 300 pharmas ça risque d'être moyen en gros on passerait à 7 amphis occupés..., mais aussi pour les futurs redoublants qui vont devoir reprendre 60% des cours, mais aussi, pour le bordel que ça va occasionner en matière de triplements avec une autre option. Ca va être la joie...
Donc même pour une réforme qui nous concerne directement, personne ne va se mobiliser. A partir des deuxièmes années, ceux que je connais bien, c'est j'y suis passé rien à foutre, et en première année, concours. C'est vraiment n'importe quoi. Y a bien eu un de mes profs qui a tenté de faire passer le message, c'était marrant, il essayer de se rendre le plus neutre possible, mais tout ce qui ressortait de ces e-mails c'était que la réforme est nulle.
Donc pour résumer, le non engagement des types que ce soit en médecine, ou en pharma s'explique par :
- Ca m'arrange
- J'ai pas envie de me bouger le cul pour les autres
- Même pour moi, j'arrive pas à me mobiliser
Bon après, tout n'est pas si noir, y eu des gens qui se sont bougés les fesses pour je sais plus quelle réforme de Bachelot y a 18 mois, ça concernait l'installation des jeunes médecins je crois. Mais là non plus je sais pas si ça a fait du bruit.
EDITION : quand à la culture militante elle est sûrement remplacée dès que t'arrive par la culture corporatiste. Qui t'empêche de voir ailleurs que ton propre nombril.