Les SDF constituent-ils un sujet tabou?

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Bien sûr on peut qualifier tous les sujets qui touchent l'homme de sujet politique.

A l'inverse on peut aussi éviter tous les sujets sérieux.

Moi le sujet des SDF que l'on évite de regarder dans la rue ça me fait flipper!

L'homme qui méprise l'Homme , ce n'est pas digne de nous.

Alors il n'est pas question de déraper "politique" sur le sujet mais simplement de demander aux Joliens/Joliennes ce qu'ils en pensent?
Avez-vous déjà fait quelque chose d'utile et qu'on pourrait refaire?

Est-ce que c'est ringard de parler d'un tel sujet?

Moi je suis attaché à la dignité et je propose d'échanger sur ce sujet.

Merci
Tu peux pas donner à TOUS les SDF. Quand on t'exhibe du malheur humain et que tu peux pas franchement changer ça, forcément vi, tu regardes pas...

J'aime pas voir des gens qui t'exposent des membres atrophiés et se foutent par terre dans l'inconfort pour en rajouter.


De temps en temps, je lâche une pièce ou deux, et quand je dis au suivant que je viens de donner, c'est limite s'il me crache à la gueule. Il a même pas forcément tort.
Ca marche aussi quand je file genre pour jesépukoi Maison des Jeunes, les gars sont là toutes les semaines, à me demander à moi Cristolien si je suis pas faché avec les banlieues. Quand j'ai dit "J'ai donné la semaine dernière", en montrant la petite carte qu'on m'avait filée (comment gacher une partie des thunes récoltées...", on m'a répondu que ça m'empêchait pas de redonner.

La même en + agressif, un mec qui avait fait une météo marrante dans le métro un matin. Je lui avais filé des sous.
2 jours plus tard, il refait le coup, le soir, je lui dis que je lui ai donné y'a 2 jours (un poil insistant pour réclamer des sous), il a limite gueulé que là il en avait besoin aujourd'hui. J'étais dégoûté.
J'ai été SDF, il y a longtemps. Je crois qu'il s'agit d'un problème dont la composante politique est trop forte pour que l'on puisse en parler sans que la politique ne s'en mêle.
Citation :
Publié par Soir
J'ai été SDF, il y a longtemps. Je crois qu'il s'agit d'un problème dont la composante politique est trop forte pour que l'on puisse en parler sans que la politique ne s'en mêle.

Excuses moi je vais te dire mon opinion car ça me paraît important

Tant pis je vais être long. Après je la fermerai!!

Les Français passent tous les jours à côtés des SDF en tournant les yeux et pourtant ce sont nos contemporains.

Ce sont des Hommes. Il y a plus important que leur donner la pièce. Il faut s’arrêter, s’asseoir à leurs côtés et parler avec eux comme à des Hommes. Pas pour connaître leur histoire, ni s’apitoyer sur leur sort, ni moraliser, ni politiser.

Il faut parler de tout et de rien… De ces moments qui paraissent inutiles et qui permettent de se connaître puis de se fréquenter. C’est alors tout naturellement qu’on apportera une casserole de soupe chaude et quelques haricots avec des saucisses.

Bien couvert, on mange tout naturellement avec eux.

Bien sûr qu’on doit mettre dans le caddies des Restos du Coeur. Mais on peut aussi donner quelques conserves en direct à ceux qui ont faim. Ils ont aussi des animaux, ce qu’il leur reste d’ami! Quelques croquettes pour eux aussi réchauffe le coeur de ceux qui n’ayant rien pour eux, n’ont pas grand chose pour leurs amis à pattes.

Bien sûr ce n’est pas tout seul dans son coin en le faisant 2 à 3 fois par semaines qu’on réglera le problème SDF. Mais en parler, entraîner un voisin, un ami et manger une fois ou deux avec eux à même la rue, simplement pour montrer à ces gens qu’ils font partie de nous et nous partie d’eux, cela peut aider aux prises de conscience, de les convaincre d’accepter un foyer d’hébergement au chaud, et de ne pas se laisser mourir dans la rue.

Si la rue est assez forte personne n’arrachera les tentes ou les cartons où dorment les pauvres à l’abri du vent.

On l'ignore souvent mais ils craignent plus les salauds de la rue que les flics.
Les salauds ce sont ceux, sans âge, qui les détruisent en riant en rentrant d’une nuit alcoolisée et qui les terrorisent, les agressent les font souffrir.

Il y a plus de policiers qui les aident que de quidams,. Et beaucoup trop sont cachés derrière leur anonymat dégueulasse, pour les attaques, les brimer ... pour rire!! Ils leur font perdre le peu qu’il avaient.

C’est cela la rue et leur peur du quotidien!

Cela se passe tous les jours sous l’oeil détourné des gens qui en bonne conscience vont poser leurs achats dans les chariots de Coluche.

Alors on peu choisir de politiser, de gueuler devant la télé, de crier à l’injustice!

L’injustice des SDF, certains d’entre eux l’ont provoqué et le reconnaisse. Ils ne demandent ni pitié ni absolution, ni morale mais seulement qu’on les traite en homme, sur leur terrain, en leur serrant la main.

Partager un repas avec eux et avoir un peu de considération, même dans le vent et le froid que certains préfèrent, cela les aide à mieux vivre… et c’est plus efficace sur le sujet qu’un discours politique.

C'est le débat que je voulais lancer. Simple et humain, et je suis sûr beaucoup plus partagé que le découragement le laisse paraître.

Maintenant je me tais! Mais est-ce que je dis des conneries?
Je comprends pas trop le but de ce topic : tu veux qu'on vienne tous te dire "non mais nnoooonnnn moi j'fais ça et ça pour les pauvres" - un peu une foire à la bonne conscience Spécial Noël © ?
Citation :
At present I do not feel that I have seen more than the fringe of poverty. Still I can point to one or two things I have definitely learned by being hard up. I shall never again think that all tramps are drunken scoundrels, nor expect a beggar to be grateful when I give him a penny, nor be surprised if men out of work lack energy, nor subscribe to the Salvation Army, nor pawn my clothes, nor refuse a handbill, nor enjoy a meal at a smart restaurant. That is a beginning.
Georges Orwell.
Je pense qu'il existe une réalité psychologique qui vous échappe complètement lorsque l'on traite ce genre de problématique.

Ca me fait penser à un reportage que la bbc avait fait et qui abordait très vaguement cette problématique : BBC Exposed City Life

En gros l'une des expérience du documentaire était la suivante :

On demande à un expérimentateur de s'allonger dans la rue, face contre terre, et de rester inerte jusqu'à ce que quelqu'un lui vienne " en aide ".

Dans le reportage, l'accent est mis sur la différence de proximité entre les habitants de villes et de villages et on observe que le temps d'intervention est bien moins grand dans les villages que les grandes villes.

Ce qui est plus intéressant est l'interprétation qui en est faite. En fait, le temps de réaction relativement élevé dans les deux cas (même si bien plus prononcé en ville) est interprété comme une "mesure de protection contre son environnement".

Qu'est ce que ça veut dire (en très gros et de ce que j'ai compris) : cela correspondrait à une certaine "pulsion" humaine qui répond a un besoin de contrôle sur son environnement. Ce contrôle s'exercerait notamment à travers la bonne compréhension des désirs d'autrui (histoire qu'il ne rentre pas en compétition ou que l'on soit au moins au courant pour réagir).

Hors, dans nos sociétés actuelles, il est commun de se voir entouré de plusieurs dizaines/centaines d'inconnus, situation dans laquelle il est impossible de deviner clairement les motifs de chacun.

La solution la plus simple à ce problème étant ... l'évitement. Ignorer simplement que les autres sont là. Cela expliquerait pourquoi par exemple il est difficile d'aborder quelqu'un si ce n'est que pour parler du beau temps (voir documentaire encore), ou encore pourquoi la plupart des gens préfèrent s'assoir sur un banquette seul dans le train/métro plutôt que de s'asseoir à côté de quelqu'un (là c'est vraiment du pur contrôle spatial).

Enfin voilà c'était juste pour dire que le comportement d'évitement surtout en milieu urbains tiens à mon avis plus d'une stratégie évolutive que d'un profond engagement moral ou du moins à la base.
Sauf que je ne m'arrête pas pour discuter avec le premier inconnu ni lui donner de l'argent. Je ne vois donc pas pourquoi je le ferais parce qu'ils sont pauvres et visiblement SDF.

Suis-je un gros connard? Je ne crois pas.
Citation :
Publié par Kio_San
Dans le reportage, l'accent est mis sur la différence de proximité entre les habitants de villes et de villages et on observe que le temps d'intervention est bien moins grand dans les villages que les grandes villes.
Ce qui fait penser à la formule de quelqu'un dont j'oublie le nom, qui définissait le village par rapport à la ville comme l'endroit où les gens qui se croisent se disent bonjour.
Citation :
Publié par Soir
J'ai été SDF, il y a longtemps. Je crois qu'il s'agit d'un problème dont la composante politique est trop forte pour que l'on puisse en parler sans que la politique ne s'en mêle.
Contrairement à toi, je ne me suis jamais retrouvé sans domicile fixe, mais j'ai déjà eu l'occasion de manger et de discuter avec des personnes sans domicile fixe, comme je le fais avec n'importe qui ayant un domicile fixe et – pour rebondir sur ce que tu dis – je sais également qu'en anthropologie, certains s'intéressent à la « rue » comme milieu social, étudient les comportements des personnes vivant sans domicile fixe, leurs désirs, leurs craintes, leurs relations entre eux, leurs relations avec d'autres groupes…
Il y a énormément de choses à comprendre et à dire sur le sujet sans même aborder ses aspects politiques (qui sont également complexes et matière à débat).
Par contre, ce n'est pas moi qui pourrai apporter des lumières là-dessus, mais il y a probablement quelques joliens qui ont des choses à dire.

Citation :
Publié par JOLBOSS
Les Français passent tous les jours à côtés des SDF en tournant les yeux
Un bon nombre de Français, c'est possible, mais ce n'est pas le cas de tous.
Et le fait de détourner le regard ne découle pas forcément d'un mépris, il peut aussi découler d'une crainte (de se retrouver dans la même situation), d'une volonté générale d'évitement (comme l'a souligné Kio-San), d'un amalgame abusif mendiant = SDF et d'un porte-monnaie percé ou de radinerie, etc.

Pour répondre à tes questions, je ne pense absolument pas qu'il soit ringard d'aborder le sujet et je pense même qu'au-delà des aspects que tu as abordés, son lien (parmi d'autres) avec la vaste question de la propriété immobilière ne risque pas de se démoder.
Et je n'ai pas relevé de conneries dans tes messages, peut-être un petit brin de généralisation imputable au rapport (longueur du message / complexité du sujet), mais c'est plutôt intéressant et rafraichissant, sans comparaison avec les habituelles conneries qu'on peut lire sur JOL dès qu'il est question d'aborder les problèmes de ses contemporains.
Citation :
Publié par Mardram Rakar
Sauf que je ne m'arrête pas pour discuter avec le premier inconnu ni lui donner de l'argent. Je ne vois donc pas pourquoi je le ferais parce qu'ils sont pauvres et visiblement SDF.
"Si je ne donne pas de mon temps ou de mon argent à quelqu'un qui n'est pas dans le besoin et ne m'a jamais rien donné, je ne vois aucune raison de le faire avec celui qui est dans le besoin. Riches ou pauvres, les Hommes sont tous les mêmes tant qu'ils ne m'ont rien donné."

Voilà un bel exemple de discours pseudo-logique confortable, pseudo-rationnel d'évitement qui n'a d'autre fin que d'occulter à quel point on veut :

-Garder pour soi ce qu'on possède.
-Se refuser à avoir de la considération, de la pitié, des égards pour le malheur ou la vie d'autrui.
-Nier que l'on se sent incapable de surmonter sa vanité propre pour s'intéresser à la vie d'un Homme, autrement dit à autre chose qu'à ce qui peut se rapporter directement à sa propre existence.

Si tu es pressé d'exister, tu ne peux ignorer toutefois que ce genre d'éthique, dans sa dimension pragmatique, se fait rarement "hors de" mais presque toujours "contre".
Citation :
Publié par Nihilsum
"Si je ne donne pas de mon temps ou de mon argent à quelqu'un qui n'est pas dans le besoin et ne m'a jamais rien donné, je ne vois aucune raison de le faire avec celui qui est dans le besoin. Riches ou pauvres, les Hommes sont tous les mêmes tant qu'ils ne m'ont rien donné."
Non, ma logique, c'est que mes dons à des organismes prenant en charge les SDF et les plus démunis de ma société ne seront pas dépensés en came.

On peut philosopher comme on veut avec une rhétorique à tout casser, le problème du SDF est bien loin de tout ça.
En parlant de SDF , chaque année j'ai l'impression qu'il y'en a beaucoup plus...

Je suis a lille depuis 3 ans , et y'en a tellement plus qu'a mon arrivée
Citation :
Publié par Mardram Rakar
Non, ma logique, c'est que mes dons à des organismes prenant en charge les SDF et les plus démunis de ma société ne seront pas dépensés en came.

On peut philosopher comme on veut avec une rhétorique à tout casser, le problème du SDF est bien loin de tout ça.
J'habite Bordeaux où se trouve la plus grande rue piétonne d'Europe. On y trouve presque exclusivement des commerces sur plus d'un kilomètre et des SDF mendiants tous les 80 mètres qui restent assis avec une gamelle toute la journée durant.

Ils achètent à manger, de la bière et parfois des cigarettes. Il n'y a pas l'ombre d'une place pour de la came dans leur budget même dans une rue aussi "charitable" que la rue Ste Catherine.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Nihilsum
J'habite Bordeaux où se trouve la plus grande rue piétonne d'Europe. On y trouve presque exclusivement des commerces sur plus d'un kilomètre et des SDF mendiants tous les 80 mètres qui restent assis avec une gamelle toute la journée durant.

Ils achètent à manger, de la bière et parfois des cigarettes. Il n'y a pas l'ombre d'une place pour de la came dans leur budget même dans une rue aussi "charitable" que la rue Ste Catherine.
Tu feras un tour sur la rue Ste-Catherine à Montréal et tu tenteras de me faire croire que ceux qui y quêtent ne sont pas camés.
Citation :
Ce sont des Hommes. Il y a plus important que leur donner la pièce. Il faut s’arrêter, s’asseoir à leurs côtés et parler avec eux comme à des Hommes. Pas pour connaître leur histoire, ni s’apitoyer sur leur sort, ni moraliser, ni politiser.
Ce que tu décris on le fait même pas avec les voisins alors bon avec des sdf...
Citation :
Publié par JOLBOSS
Moi le sujet des SDF que l'on évite de regarder dans la rue ça me fait flipper!

L'homme qui méprise l'Homme , ce n'est pas digne de nous.
Je ne crois pas qu'il s'agisse de mépris.
J'évite tout simplement de regarder avec insistance un sdf pour la simple et bonne raison que je ne veux pas lui donner de faux espoir sur le fait que je puisse lui donner de l'argent.

Après, dans tout ces gens qui pratique la mendicité par exemple, il y a, comme partout, du tri à faire, pour éviter des généralisations hasardeuses.
Citation :
Publié par TabouJr
Tous les SDF ne sont pas des mendiants, tous les mendiants ne sont SDF.

Le débat est mal posé, imho.
Et pas qu'un peu.

Quand je vivais à Bordeaux, il y avait des mendiants qu'on croisait partout. Et un jour, je suis rentré dans un cercle d'amis qui connaissent très bien la ville (des commerçants). Dès lors, j'ai appris que ces mendiants très visibles se divisent la ville en secteurs et sont plein aux as. Les *vrais* pauvres ont nettement moins visibles que ça et, mais ce n'est pas une surprise, n'achètent pas des écrans plats géants en liquide.

À côté de ça, il y a des gens qui meurent dans l'anonymat complet.

La seule solution, c'est de retisser des liens sociaux. C'est une recours efficace pour combattre la misère et la violence (qui vont souvent de pair, mais pas que...).
Ça coûte cher, ça demande des efforts mais il me semble que nous venons de lâcher x milliards pour sauver les banques au lieu de remédier aux vraies causes de la crise. Qu'on n'aille pas me dire qu'on ne pouvait pas faire bien moins avant pour permettre à ceux qui le veulent parmi les plus démunis de se refaire une place au chaud.

Tout ce que je retiens des événements récents c'est que le système financier, intrinsèquement vicié et générateur de misère vaut qu'on se taille les veines pour tenter de le sauver (parce que rien ne dit que les flots d'argent qui y sont versés serviront à quelque chose au long terme) mais que la frange la plus pauvre du pays peut crever la gueule ouverte, ça ne fera qu'un sujet électoral de plus.
Il se trouve que moi, contribuable, préfère qu'on aide des hommes plutôt que des institutions financières. Si nous avions gardé cet ordre de priorité en tête, nous ne serions pas actuellement au bord de la falaise.

Citation :
Publié par Cpasmoi
Ce que tu décris on le fait même pas avec les voisins alors bon avec des sdf...
Je parle avec mes voisins, je parle aux caissières, je parle à ma boulangère (et pas seulement parce qu'elle est bien roulée), je parle aux balayeurs dans ma rue, je parle aux jeunes à capuches qui font peur à tout le monde dans mon quartier (mais pourquoi ? mystère ! ils sont sympas ces gosses Oo *même si c'est vrai qu'ils font des conneries*), je parle aux policiers... à tout le monde quoi. Pourtant je n'ai pas l'impression d'être un sur-homme.

Citation :
Publié par Mardram Rakar
Tu feras un tour sur la rue Ste-Catherine à Montréal et tu tenteras de me faire croire que ceux qui y quêtent ne sont pas camés.
Je l'ai vue cette rue. Effectivement, il y a des drogués. Mais pas tous.
Citation :
Publié par JOLBOSS
( … )
Ce sont des Hommes. Il y a plus important que leur donner la pièce. Il faut s’arrêter, s’asseoir à leurs côtés et parler avec eux comme à des Hommes. Pas pour connaître leur histoire, ni s’apitoyer sur leur sort, ni moraliser, ni politiser.

Il faut parler de tout et de rien… De ces moments qui paraissent inutiles et qui permettent de se connaître puis de se fréquenter. C’est alors tout naturellement qu’on apportera une casserole de soupe chaude et quelques haricots avec des saucisses.

Bien couvert, on mange tout naturellement avec eux.
( … ) en parler, entraîner un voisin, un ami et manger une fois ou deux avec eux à même la rue, simplement pour montrer à ces gens qu’ils font partie de nous et nous partie d’eux, cela peut aider aux prises de conscience, de les convaincre d’accepter un foyer d’hébergement au chaud, et de ne pas se laisser mourir dans la rue.
( … )
Partager un repas avec eux et avoir un peu de considération, même dans le vent et le froid que certains préfèrent, cela les aide à mieux vivre… et c’est plus efficace sur le sujet qu’un discours politique.
JOLBOSS, non, je ne pense pas que tu dises de conneries. Il m’est arrivé de partager un sandwich ou de payer un sandwich à un SDF, et d’en profiter pour parler avec. Je ne le ferais pas, toutefois, dans le cadre d’une démarche individuelle systématique et en solo. Si tu te sens l’envie et la capacité de le faire, fonce ! On parle là, bien sûr, de SDF sans ressources, la majorité des cas.

Mais je considère les SDF comme les autres humains, en ce qui concerne mes propres envies de contacts, et je n’irais vers quelqu’un, que ce soit pour parler ou partager de la nourriture, que si d’une manière ou d’une autre la personne m’en donne envie. Comme pour les gens qui ne sont pas SDF, quoi. Et d’ailleurs, en parlant de payer un sandwich à un SDF, l’anecdote qui me revient en tête, c’est un SDF qui a commencé à me raconter ses projets. De grands projets, visiblement destinés à montrer qu’il est quelqu’un de bien. Je l’ai interrompu en disant que ses projets ne m’intéressaient pas, ce qui l’a déçu. J’ai ajouté que je lui offrais ce sandwich parce que pour moi il avait sympathique, et que projets ou pas, je l’appréciais tel qu’il était. Et là son visage s’est illuminé.

Mais soyons francs. Pas tous les humains m’intéressent à titre personnel, qu’ils soient SDF ou pas. Alors, je ne critique pas ta façon de faire, mais je ne vois pas aller discuter et partager des repas, à titre individuel, avec les SDF que je croise. Je dis bien à titre personnel. Parce que dans le cadre d’une association, c’est différent. Dans ce cas, aller, en tant que membre de cette association, à la rencontre des SDF, ne me poserait pas de problème. J’aurais plutôt tendance, d’ailleurs, à proposer ce genre d’activité à ceux qui veulent bouger. La façon que tu proposes, très humaine et individuelle, a quelque chose d’idéal. Si tout le monde, dans la société, pouvait faire preuve de compassion, de générosité et aller vers les autres, on réglerait une bonne partie des problèmes des SDF. Toutefois, notre société est loin d’être idéale, et cela se voit aussi chez les SDF.

Certains sont des personnes biens, d’autres non. Certains peuvent avoir des problèmes trop lourds pour être assumés par le quidam moyen qui désire les aider en parlant avec eux. Je pense qu’agir dans le cadre d’une association, où l’on peut être encadré, formé et soutenu, c’est plus efficace que d’agir seul. Note que j’ai dit « je pense que », c’est juste mon avis, et j’ai conscience qu’il s’agit d’une généralité, au cas par cas, cela peut être différent.

Quant à dire qu’il ne faut pas politiser… Je ne suis pas d’accord du tout. Il y a de tas de raisons pour lesquelles on peut devenir SDF. Perso, je l’ai été à la suite d’une décision personnelle. Mais beaucoup sont forcés, pour des raisons économiques, et donc en fait, pour des raisons politiques. La politique a beaucoup à voir avec la « création » de SDF, et l’ignorer serait soigner les symptômes et non les causes. Même chose en ce qui concerne le traitement des symptômes, d’ailleurs. Si ce que tu prônes, une sorte de changement de mentalités individuelles, et ce que je prône, l’action dans le cadre d’associations, sont des points importants, il n’en reste pas moins vrai, à mon humble avis, que les vrais moyens sont dans les mains des pouvoirs publics. Par exemple en s’assurant que tout le monde ait un toit, de quoi manger et se laver… Bref, le minimum vital pour les êtres humains.


Citation :
Publié par -Muza-
Je comprends pas trop le but de ce topic : tu veux qu'on vienne tous te dire "non mais nnoooonnnn moi j'fais ça et ça pour les pauvres" - un peu une foire à la bonne conscience Spécial Noël © ?
Citation :
Publié par POWERBISON
T'es trop bon mec, je gage que par surcroît t'es une sacrée bête au pieu nan ?
Moi, ce que je ne comprends pas trop, c’est ce genre de réactions, où je me demande le cynisme ne sert pas d’excuse pour ne pas se remettre en question, pour éviter d’agir.


Citation :
Publié par Kio_San
Je pense qu'il existe une réalité psychologique qui vous échappe complètement lorsque l'on traite ce genre de problématique.
Qu'est ce que ça veut dire (en très gros et de ce que j'ai compris) : cela correspondrait à une certaine "pulsion" humaine qui répond a un besoin de contrôle sur son environnement. Ce contrôle s'exercerait notamment à travers la bonne compréhension des désirs d'autrui (histoire qu'il ne rentre pas en compétition ou que l'on soit au moins au courant pour réagir).

Hors, dans nos sociétés actuelles, il est commun de se voir entouré de plusieurs dizaines/centaines d'inconnus, situation dans laquelle il est impossible de deviner clairement les motifs de chacun.

La solution la plus simple à ce problème étant ... l'évitement. Ignorer simplement que les autres sont là. ( ... )
Enfin voilà c'était juste pour dire que le comportement d'évitement surtout en milieu urbains tiens à mon avis plus d'une stratégie évolutive que d'un profond engagement moral ou du moins à la base.
Kio_San, je ne sais pas s’il s’agit de stratégie évolutive ou pas, mais c’est effectivement intéressant de se pencher sur ce qui motive nos comportements.

Citation :
Publié par Jactari
Contrairement à toi, je ne me suis jamais retrouvé sans domicile fixe, mais j'ai déjà eu l'occasion de manger et de discuter avec des personnes sans domicile fixe, comme je le fais avec n'importe qui ayant un domicile fixe et – pour rebondir sur ce que tu dis – je sais également qu'en anthropologie, certains s'intéressent à la « rue » comme milieu social, étudient les comportements des personnes vivant sans domicile fixe, leurs désirs, leurs craintes, leurs relations entre eux, leurs relations avec d'autres groupes…
Il y a énormément de choses à comprendre et à dire sur le sujet sans même aborder ses aspects politiques (qui sont également complexes et matière à débat).
Jactari, tu as raison, il y a énormément à dire, même si l’on ne parle pas de politique. Mon expérience de SDF fut brève, merci à l’Armée du Salut et au Secours Catholique, et ne me donne pas forcément plus de légitimité que d’autres pour parler du sujet. Toutefois, en lisant le premier message, j’ai été un peu bloqué par le traitement « non politique » du sujet, parce que je reste convaincu que c’est la base du problème. Qu’une bonne politique réduirait des deux tiers (chiffres au pif, style Bar) la « création » des SDF, et que le tiers restant pourrait voir ses besoins vitaux assurés. Je crois vraiment que c’est un sujet qu’il faut traiter sur le plan politique. Mais tu as raison quand tu dis qu’il y a d’autres aspects que les aspects politiques ; et du coup j’ai décidé d’intervenir plus constructivement (j’espère) dans le sujet.



Citation :
Publié par TabouJr
Tous les SDF ne sont pas des mendiants, tous les mendiants ne sont SDF.

Le débat est mal posé, imho.
TabouJr, si je comprends bien le débat, il porte essentiellement sur les SDF sans ressources nécessaires non seulement pour se loger, mais aussi pour se nourrir décemment.

Citation :
Publié par Kerjou
Le "on", c'est pas moi, toi, ou un autre, c'est les pouvoir public, l'état, aider des associations et de bénévoles, enfin bref, tout ceux qui auraient un impact plus fort que moi donnant ma pièce.
Kerjou, je suis d’accord avec toi : culpabiliser les gens n’est pas une bonne solution, et en fin de compte, ce sont bien les pouvoirs publics qui ont un réel pouvoir. Mais, hélas, encore une fois nous ne vivons pas dans un monde parfait, et nous devons donc, si l’on veut être efficace, allier action politique et action citoyenne sur le terrain.

Citation :
Publié par Mardram Rakar
Tu feras un tour sur la rue Ste-Catherine à Montréal et tu tenteras de me faire croire que ceux qui y quêtent ne sont pas camés.
Mardram, il y a des camés partout, chez les SDF et chez ceux qui ont un domicile fixe. C’est dommage que ton commentaire donne l’impression SDF = camés. Les camés sont heureusement une minorité, aussi bien chez les SDF que chez ceux qui ont un domicile fixe.
Citation :
Publié par Kerjou
Car tu connait leur vie en détail ?
Bref.
Je passe tous les matins dans la rue dont je parle et je vois toujours les mêmes, matin, midi et soir. Il m'arrive de discuter avec eux et j'en sais suffisamment sur leurs revenus pour le dire.
J'ai également parmi mes amis proches un ancien SDF qui a vécu dehors près de 30 ans avant de réussir difficilement une insertion professionnelle et à fonder une famille.

Il va de soi que je ne demande à personne, ni à toi en particulier, de me croire sur parole. Cela dit, tu fais partie des imbéciles qui n'ont aucune crédibilité à mes yeux.

Tu nous parles de SDF qui "se divisent la ville en secteurs" et "sont pleins aux as", tu oses affirmer que ces gens "ne crèvent pas dans la rue" aujourd'hui, tu proposes des plans d'insertion complètement incompatibles avec la réalité sociale que n'importe quel observateur peut constater et tu te crois pertinent?

Citation :
Publié par Kerjou
Alors bien, sûr j'imagine que le problème est un tant soit peu plus profond, mais si moi connard lambda je peut imaginer des choses comme ça, toute nos élite peuvent les mettre en œuvre et a coup sûr de meilleures ( quoique ).

Mais bon, jamais on réglera le problème, et on continuera a culpabilisé les gens car ils donnent pas la pièce, salaud de bourgeois égoïste de droite !
Tu imagines beaucoup de choses, effectivement mais tu ne sais pas grand chose.

[Modéré par Guitou : Flamm.]
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