Je pense que ces affirmations au doigt mouillé n'ont effectivement aucune valeur scientifique

Je ne pense pas que cette remarque se valait scientifique.
Sinon plutôt que de faire des comparaisons inutiles, je suis particulièrement fier de Barack Obama et des 18 millions d'électeurs qui ont voté pour lui durant ces primaires. Le Post titrait ce matin "Destiny" et le Daily News "History" et je suis particulièrement content de vivre ce moment.
Hier soir m'a vraiment rappelé le dernier speech de Dr. King avant sa mort, ou il disait avoir vu la terre promise de l'autre coté du "mountaintop". Je ne sais pas si le moment qu'on vit en ce moment est ce mountaintop, mais vraiment il y ressemble.
Je ne peux que regarder dans le passé américain pour apprécier le moment qu'on vit en ce moment. Pour paraphraser le Reverand Wright, que j'admire énormément:
And the United States of America government, when it came to treating her citizens of Indian descent fairly, she failed. She put them on reservations. When it came to treating her citizens of Japanese descent fairly, she failed. She put them in internment prison camps. When it came to treating her citizens of African descent fairly, America failed. She put them in chains, the government put them on slave quarters, put them on auction blocks, put them in cotton field, put them in inferior schools, put them in substandard housing, put them in scientific experiments, put them in the lowest paying jobs, put them outside the equal protection of the law, kept them out of their racist bastions of higher education and locked them into positions of hopelessness and helplessness....The government gives them the drugs, builds bigger prisons, passes a three-strike law and then wants us to sing 'God Bless America.' No, no, no, not God Bless America. God damn America — that's in the Bible — for killing innocent people. God damn America, as long as she pretends to act like she is God, and she is supreme. The United States government has failed the vast majority of her citizens of African descent."
Il suffit de regarder cette histoire, 300 ans d'esclavage, 100 ans d'apartheid, 50 ans de segregation sous la surface pour apprécier le moment.
Pour paraphraser de mémoire le révérend Jesse Jackson, la situation raciale est loin d'être résolue aux USA:
- 40 ans après la mort de Dr. King, les noirs ont le droit de vote mais des millions ne sont pas inscrits
- 40 ans après, Tiger Woods est le meilleur athlète du monde mais un journaliste parle de lynchage
- 40 ans après, 60% des habitants de la Caroline du Sud, en majorité des noirs, n'ont pas d'assurance maladie
- 40 ans après, les différences de budget entre les écoles urbaines (majoritairement des minorités) et les écoles de banlieue (majoritairement des blancs) sont énormes
- 40 ans après, un noir sur deux ne termine pas le lycée
- 40 ans après, bien que l'utilisation des drogues soit a 70% blanche et 10% noire, la population carcerale en relation avec les drogues est 60% noire
Mais aussi
- 40 ans après, on voit un progrès énorme, de l'arrière du bus sans le droit de vote a un noir a deux doigts de devenir président
La déségrégation des écoles publiques n'a "que" 54 ans, le droit de vote assuré aux minorités n'a "que" 43 ans
Et en 2008, on a un noir qui gagne la primaire démocrate dans l'Etat qui a commencé la guerre de sécession moins de 150 ans plus tôt pour défendre l'esclavage. On a un noir qui gagne la primaire dans l'Etat ou des milliers de noirs se sont fait tabasser lorsqu'il voulait défendre leurs droits a Selma il y a 43 ans. On a un noir qui gagne la primaire dans l'Etat ou Martin Luther King a été envoyé en prison. On a un noir qui gagne la primaire dans l'Etat ou deux jeunes ont été assassiné pour avoir essayé d'inscrire des noirs sur les listes électorales en 1963...
En 2008 on a des millions de noirs qui ont accès a l'université grâce a des programmes de discrimination positive et des bourses locales et fédérales. En 2008 on a des milliers de minorités cadres ou membre importants d'entreprises grâce a des programmes d'
equal opportunity employment. En 2008, on a presque 70 membres de la chambre des représentants qui sont des minorités ethniques. En 2008, Colin Powell et Condoleeza Rice ont occupé deux des trois postes les plus importants du pouvoir exécutif sous la présidence actuelle.
Le chemin est encore long pour atteindre la terre promise dont Martin Luther King parlait en 1968, mais on s'en rapproche particulièrement vite et on ne peut que s'en satisfaire. Quelque soit le résultat de l'élection en Novembre, l'année 2008 est déjà historique pour l'avancement des droits des noirs américains.
Il y a 40 ans on se batait pour les droits civils, maintenant on se bat pour l'égalité civile.
Pour conclure, je voulais citer le journaliste Chris Matthews qui a dit hier, au bord des larmes, en parlant de sa discussion avec Desmond Tutu (leader Sud-Africain anti-apartheid):
[Desmond Tutu said]"In America, if you‘re African-American you face this wall in front of you. And you can‘t put your finger on it. It‘s there. And everybody says it‘s equal in America and everything‘s fine, you got no problems, and yet you know there‘s something there, that thing that says you can‘t reach for the stars in America.
You‘ve got all that going against you America and yet you produce Obama. Where else in the world would you ever have had anything like that? I mean, an African-American being not just a credible candidate but one who has galvanized."
—I mean, the number of young people who have come out and said, Yes, we think it is actually possible to have a different kind of society only here. And this is one of the toughest guys who‘s been on the racial front his whole career in life. He‘s lived it. And he says, Yes, we got serious problems in this country. We got a wall of racial prejudice that‘s still out there in different places, and yet we‘ve done something nobody else has done.
And that‘s still in the future. It‘s still a few hours off. But I think we‘ve got to think about this. And it‘s got nothing to do with partisan politics. Americans should sort of salute themselves and say this is one of the nights we like to say, Where were you when this happened? Well, this is a time you want to remember where you were, and people are obviously watching us.
Sinon je voulais partager le speech d'hier soir d'Obama: