[Travail] Massacre du code du travail dans le silence général

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Un truc me chiffonne, ça en fait :
Citation :
Il y avait 1 891 articles de loi, il y en a 3 652 ! Ils ont déclassé près de 500 lois en décrets modifiables à l’avenir… sans repasser par le Parlement.
Ca veut quand même dire qu'un gros quart du Code du Travail, donc d'une partie (il me semble) assez fondamentale de la Loi n'est plus soumise au contrôle de l'instance législative nationale, et pas même au Conseil Constitutionnel (je doute qu'il ai autorité pour statuer sur des modifications d'ordonnance, mais j'espère me tromper).

Et ça, qui me paraît énorme, ça n'a choqué personne ?
__________________
HIL, over.
Citation :
Publié par Haldir de Lorien
Un truc me chiffonne, ça en fait :

[COLOR="Indigo"]Ca veut quand même dire qu'un gros quart du Code du Travail, donc d'une partie (il me semble) assez fondamentale de la Loi n'est plus soumise au contrôle de l'instance législative nationale, et pas même au Conseil Constitutionnel (je doute qu'il ai autorité pour statuer sur des modifications d'ordonnance, mais j'espère me tromper).
Un décret, ça s'attaque, sauf erreur de ma part, devant le tribunal administratif (puis le conseil d'Etat).
Oui ça s'attaque, mais dans des délais très stricts: deux mois. Après c'est foutu. Pour ce qui est des déclassements, c'est malheureusement devenu chose courante, le Conseil Constitutionnel peut reclasser, ce qui est assez rare quand même, et puis ça n'empeche pas le pouvoir réglementaire de faire ce qu'il souhaite. Ces déclassements sont très habiles, au lieu de passer le texte par voie législative et donc débat dans les Chambres, c'est le pouvoir réglementaire qui s'en charge...Pas de débat, pas de contestation, tout passe en douce.

Par contre, je me souviens plus pour le droit du travail, mais qu'est ce qui doit impérativement relever de la loi, et ce qui peut relever du règlement?
j'ai complètement oublié. Mais là je regarde mon Code qui a 5 ans (ptain 5 ans deja...), et la partie réglementaire du Code à l'époque concernant les décrets pris en Conseil d'Etat représentaient 1/4 des textes environ, et les décrets simples, que dalle.
En tout cas pourquoi le rendre plus complexe?
Et passer ça discrètement qui plus est?

En plus avec le nouveau modèle de calcul du chomage qui a été mis en place il y a moins de 3 semaines je crois, celui ou un mec qui est chomage qui ne cherche pas vraiment n'est plus considéré comme chomeur; d'après le journal le parisien.
On risque d'avoir du mal à voir clair si cette refonte du code du travail est bénéfique pour le marché du travail ou pas.
Citation :
Publié par Kashrag
Mouais, faire un débat à partir des pages Rebonds de Libération, ça ne va pas nous mener très loin.
Il nous faudrait plus d'infos que ça.
/agree

Depuis 4 pages je vois les "sarko veut nous plumer" avec toutes les variantes possibles sur le contenu du nouveau code du travail en excuse.

Alors tant que je ne verrai pas ce code, je ne préjugerai pas de son contenu. Le code se devait d'être remanié (trop complexe parfois, parfois contradictoire, plus adapté, etc.), c'est en cours, il n'y a plus qu'à attendre sa finalisation pour en débattre.
En attendant, tout ce qui pourrait être dit à propos de son contenu ne serait qu'à classer dans la série mythique des "plans tirés sur la comète".
Citation :
Publié par Origins
Parfaitement et la formation continue a été l'une des priorités du précédent gouvernement avec le droit individuel à la formation qui te permet d'avoir 20 ou 30heures (je sais plus exactement et ca dépend) de formation par an cumulable, c'est à dire que sur 5 ans (c'est cumulable que sur 5 ans) tu peux avoir accès à 150 heures pour te former. C'est pas énorme d'accord mais c'est pas rien non plus et ca permet de s'adapter à un marché qui évolue rapidement. Je suis pour une extension de cette mesure, je la trouve bonne mais je reconnais qu'elle ne va pas non plus assez loin.

Le DIF c'est 20h par an. Ce n'est pas vraiment un droit malgré son nom, les demandes pouvant être refusées. Dans l'état actuel du dispositif, il est tout à fait possible d'avoir des cycles de refus du type : deux refus employeurs+un refus fongecif et retour à la case départ.

De manière plus globale, si cette mesure porte le mot "individuel" elle a un but plus large : celui de ne pas faire sombrer des branches entières de métier par manque d'investissement dans la formation. Une entreprise sur un domaine en pleine évolution paie cher le fait de rogner sur la formation aujourd'hui. Au niveau d'une branche, cela peut être aussi le cas, les exemples ne manquent pas. Le DIF devrait encourager les entreprises à former plus (en plus de l'obligation du plan de formation, mais là il y a eu des "assouplissements" pour les entreprises) et à avoir une approche un peu moins conservatrice (genre : formation = pognon perdu aujourd'hui, meilleure employabilité des employés = employés qui se barrent). Malheureusement le court-termisme est encore très courant, même dans des branches où la consommation de formation est forte.
Citation :
Publié par Un petit ange
Je paye le billet, ne t'inquiète pas! . A noter qu'il y a une liste de personnes ici dont je finance volontiers le départ si le coeur leur en dit (c'est de l'humour, quoique!).
Je veux bien que tu me finance mon prochain voyage en Europe de l'Est, je dois aller recruter du personnel


Toutefois, Remarquez qu'entre défendre le code du travail qui s'applique à tous les travailleurs et défendre leurs régimes spéciaux de retraite, les syndicats ont tranchés ....
Normal, ils pourront défendre leurs conditions de travail plus tard en remettant la grève à l'ordre du jour.

Rien ne change.
Citation :
Publié par Dame Belladona
/agree

Depuis 4 pages je vois les "sarko veut nous plumer" avec toutes les variantes possibles sur le contenu du nouveau code du travail en excuse.

Alors tant que je ne verrai pas ce code, je ne préjugerai pas de son contenu. Le code se devait d'être remanié (trop complexe parfois, parfois contradictoire, plus adapté, etc.), c'est en cours, il n'y a plus qu'à attendre sa finalisation pour en débattre.
En attendant, tout ce qui pourrait être dit à propos de son contenu ne serait qu'à classer dans la série mythique des "plans tirés sur la comète".
Justement peut être que le jour ou tu le lira il sera trop tard...
Pourquoi s'inquiéter allons? Il est plus que certain que le gouvernement Fillon, sous la houlette du président Sarkozy, va d'une part tout faire pour qu'un débat démocratique ait lieu, d'autre part mettre en oeuvre un code du travail favorable aux salariés. C'est sûr.
Citation :
Publié par Rhivin
L'exemple de l'Angleterre ou il y a moins de chomage qu'en France mais ceux qui sont au chomage ou sans emploi sont vraiment dans la merde.
Ah ué quand même oser citer l'Angleterre faut le faire.

Ce que tu oublie de dire, c'est le taux effectif de chômeur et proche des 10% ( 5% source gouvernementale n'incluant pas une frange de la population).

Tu oublie aussi de dire que tu as une large proportion de travailleurs qui sont obligés de cumuler deux emploi pour avoir de quoi finir le mois.

Tu oublie aussi encore de signaler, que si par exemple tu est ingénieur informaticien, et que tu te retrouve sans emploi, tu as l'obligation d'accepter TOUT les emplois , qu'ils soient dans ton domaine, ou que ce soit serveur au MacDo.

Il est beau le code du travail

Au final que tu soit au chômage ou pas tu est dans la précarité la plus totale.
Avec Sarko aux commande, c'est vers ce type de configuration du marché du travail que vous allez tombé, doucement, subrepticement, mais sûrement.
Citation :
Publié par Le Malkavien
Ce que tu oublie de dire, c'est le taux effectif de chômeur et proche des 10% ( 5% source gouvernementale n'incluant pas une frange de la population).
Tu as une source là dessus ? C'est pas que je te crois pas, ni que c'est la première fois que je le lis mais comme ça à l'avenir on pourra la balancer direct et on en parlera plus.
Citation :
Publié par Dame Belladona
En attendant, tout ce qui pourrait être dit à propos de son contenu ne serait qu'à classer dans la série mythique des "plans tirés sur la comète".
Tu vas être contente, ce n'est pas la peine d'attendre. D'abord parce qu'il n'y pas une réforme mais des réformes du droit du travail, que la casse a commencé il y a trente ans, avec plein de petits trucs déjà en fonction.
Ensuite parce que le dernier empapaoutage en cours n'est pas un secret d'Etat, juste un sacré bordel qui demande un temps titanesque pour s'y intéresser - et si tu ne le peux pas maintenant, tu ne le pourra toujours pas après.
Heureusement, un retraité - il fallait au moins ça - de l'inspection du travail a bossé pour nous. Richard Abauzit nous livre un panorama bien complet.
http://etienne.chouard.free.fr/Europ...atie-en-danger
Les fainéants y trouveront un condensé de 8 pages, les autres le texte in extenso qui en fait 45.
Citation :
Publié par Torgan/Baeland
Tu as une source là dessus ? C'est pas que je te crois pas, ni que c'est la première fois que je le lis mais comme ça à l'avenir on pourra la balancer direct et on en parlera plus.

Il y a quatre millions de personnes qui sont considérées comme handicapé en Angleterre. Ces quatre millions d’handicapés ne sont pas considérés comme chômeurs. Sans les années quatre vingt, le nombre d’handicapé était d’environ un million, ce chiffre a quadruplé en quelques années pour arriver à quatre millions. Le gouvernement de Tony Blair a reconnue que les chiffres du chômage en Angleterre étaient truqués. Le premier ministre a révélé également que parmi ces quatre millions, trois millions de ces handicapés seraient comptabilisée dans les chiffres du chômage.
Dans cette même technique de camouflage, il y a 750 000 personnes considérées comme « parents isolés ». Dans la décision de Tony Blair, trois cent milles de ces parents isolés seront comptabilisés….

En fait l’Angleterre va se prendre environ trois millions trois cent milles chômeurs en plus….Le chômage est un vrais business. J’ajouterai que selon divers ONG Anglaises, le chômage varierait en réalité entre 7% et 15%.

Source ARTE forum de européens.
Citation :
Publié par baai
Richard Abauzit nous livre un panorama bien complet.
http://etienne.chouard.free.fr/Europ...atie-en-danger
Grand merci pour ce lien, je vais tâcher de le faire diffuser.

Après sa lecture, les déclarations de NS sur la "dépénalisation du droit des affaires", et la suppression annoncée par la ministre Dati de 63 conseils de prud'hommes (sur 271), prennent encore une signification supplémentaire.

Tout cela un forme un tout cohérent.

Mais sinon, oui, tout va très bien, Madame la Marquise...
Citation :
Publié par Spectre Olaf
Tout cela un forme un tout cohérent.
Ca conclue ce que j'annonce depuis pas mal de temps ..... le retour aux temps anciens du travail et le rétablissement d'une société Féodal.

Les seigneurs (ou saigneurs, cela dépend) que sont nos politiques
Les Bourgeois qui sont les grands entrepreneurs.
Les paysans qui sont "maîtres" de leur destin et possèdent leurs propres outils de travail et vendent leurs bras.
Les serfs, ceux qui morflent ......

Et personnellement je préfère prendre les devants plutot que de subir ....
Le soucis c'est que les serfs, y en aura de plus en plus.

Cela dit, même si je trouve que tu caricatures beaucoup, difficile de ne pas voir dans les faits qu'on se rapproche de plus en plus de ta vision.
Attention gros pavé, qui ne porte, je précise, que sur la refonte du Code en lui-même et non sur le débat sur les modifications générales du droit du travail des dernières années.

S'agissant du Code, donc, il faut savoir, parce que ça me semble ignoré par pas mal de monde, que la nouvelle version de la partie législative est déjà rédigée, et trouvable sur légifrance, dans la partie Codes, avec l'ancienne, pour ceux que ça intéresse.

Sinon, sans prétendre être complètement spécialiste du droit du travail, je pense en savoir assez pour détecter un gros nombre d'approximations et d'erreurs franchement très grossières, aussi bien dans l'article de libé - qui me semble jouer un peu trop fièrement dans le registre sensationnaliste de la théorie du complot et des craintes sociales par rapport à la rigueur des arguments de fond - que dans la soi-disant analyse juridique article par article donnée en lien - qui me semble truffée d'erreurs.

Comme ça serait un peu trop long de tout analyser, je prends au hasard quelques exemples.

Dans l'article de Libération, je relève :
Citation :
Il y avait 271 subdivisions, on en arrive à 1 890. Il y avait 1 891 articles de loi, il y en a 3 652 !
Ce qui serait un signe de complexification. Bof. Le nombre d'article ne veut rien dire en l'occurrence. Pour ce que j'ai pu en voir en bossant mon droit du travail cet été, les articles du nouveau Code sont effectivement plus nombreux, mais ils sont aussi beaucoup plus courts ; certains articles anciens qui faisaient plusieurs alinéas ont été divisés. Quant aux subdivisions, ça ne veut rien dire non plus si elles sont mieux faites. Chacun peut se faire son opinion en comparant les plans sur légifrance.

Citation :
Le droit de grève a été introduit dans la partie «négociation collective» alors que c’est un droit constitutionnel non négociable.
Je me demande si je suis la seule à qui légifrance indique, dans la deuxième partie du Code (nouvelle rédaction), intitulée "LES RELATIONS COLLECTIVES DE TRAVAIL", un Livre V intitulé "LES CONFLITS COLLECTIFS", qui n'a pas vraiment de rapport avec la négociation collective. Si je ne suis pas la seule, ici, il ment carrément. Et même sans ça, l'affirmation ne voudrait pas dire grand-chose.

J'ai la flemme de poursuivre en détail, mais ce qui me gêne le plus, c'est l'exagération systématique, les différentes affirmations non étayées d'exemples et posées d'autorité. Par exemple : "Ils font s’écrouler toutes les jurisprudences, abrogent des articles clés, restructurent le fond théorique et pratique du code. Tout est modifié." : mais encore ? Je ne vois pas en quoi "toutes" les jurisprudences s'écrouleraient, surtout que, puisque si la codification est officiellement à droit constant, les juges pourront toujours se prévaloir des anciennes interprétations ; par ailleurs, pour une refonte totale, il est évident que les articles clés sont abrogés, comme tous les articles, mais pour être remplacés par d'autres similaires ; etc.

Pour passer maintenant à l'analyse article par article faite dans le lien donné au-dessus, j'avoue n'avoir parcouru que les premières pages, et déjà relevé de grosses approximations. Quelques exemples :

- A plusieurs reprises, l'auteur souligne la disparition des "peines de récidive", par exemple :

Citation :
L 132-27, L 153-2, L 481-2 / L 2242-1, L 2243-1, L 2243-2 : dans les entreprises ayant
des sections syndicales, l’employeur doit « chaque année organiser une négociation
« sur les salaires effectifs, la durée effective et l’organisation du temps de travail »
et « sur les objectifs en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les
hommes » ; dans le nouveau texte il y a une suppression des peines de récidive pour
les infractions à ces dispositions

(...)
L 481-2 ; L 412-1, L 412-4 à L 412-20 / L 2146-1 ; L 2141-4, L 2141-9, L 2141-11 à L
2143-22 ; L 2431-1 : la récidive multipliait par deux les sanctions pénales possibles en cas d’entrave au droit syndical (3750 euros et un an d’emprisonnement passaient à 7500 euros et deux ans) ; le nouveau code a supprimé les peines de récidive...
L'auteur de l'article de libé s'appuyait d'ailleurs sur ce problème de récidive pour dénoncer une "quasi-suppression du droit pénal du travail". Si c'est son seul argument, c'est à mon sens un peu faible.
Puisque, en application des dispositions générales du Code pénal, qui s'appliquent également aux dispositions pénales prévues dans le Code du travail... TOUS les délits voient leur peine - prison et amende - doublée en cas de récidive. Prévoir une disposition spéciale pour la récidive n'a donc d'intérêt que si la peine n'est pas simplement doublée, mais modifiée d'une autre façon. Or - sans prétendre à l'exhaustivité - j'ai pu relever au moins un cas où une telle peine est prévue par le Code du travail, et maintenue :
Citation :
Article L2146-2
Le fait pour l'employeur de méconnaître les dispositions des articles L. 2141-5 à L. 2141-8, relatives à la discrimination syndicale, est puni d'une amende de 3 750 euros.
La récidive est punie d'un emprisonnement d'un an et d'une amende de 7 500 euros.
Ici, on passe d'une simple amende, à une peine d'emprisonnement ; la précision est nécessaire. Pour le délit d'entrave, ce n'était pas la peine.

Je n'ai ni le temps ni les moyens de vérifier l'intégralité des dispositions. En revanche, je suis absolument certaine que l'analyse de l'auteur est, sur ce point, mauvaise, et je suis tout aussi certaine que parler de "quasi-disparition" du droit pénal du travail est soit une bêtise, soit la preuve d'une grosse mauvaise foi.

- A plusieurs reprise, l'analyse souligne également le passage du "Conseil des prud'hommes" au "juge judiciaire".
Par exemple :
Citation :
L 412-20 / L 2143-17 : la contestation par l’employeur de l’utilisation des heures de délégation par le délégué syndical ne se fera plus devant la « juridiction
compétente » (les prud’hommes) mais devant le « juge judiciaire » !

Je suis là aussi un peu dubitative. Pour moi, le Conseil des prud'hommes, c'était une juridiction spécialisée de l'ordre judiciaire. Ensuite, les juges judiciaires ne sont pas forcément moins indépendants que les Conseillers prud'hommes, ni plus favorables à l'employeur, donc je ne comprends pas trop ce qu'il y a de choquant dans l'histoire.
Et enfin, il existe depuis toujours une répartition des compétences entre prud'hommes et tribunaux civils de droit commun : aux prud'hommes, les relations individuelles, au TGI les relations collectives de travail. Or, il me semble que la question de l'utilisation de leur crédit horaire par les délégués syndicaux est à cheval entre les deux.

- Sur le fait que la formulation est souvent modifiée pour supprimer la notion d'obligation, ou un impératif (par exemple : "L 423-3 / L 2314-10 : l’accord préélectoral pour les élections de délégués du personnel « obligatoirement transmis à l’inspecteur du travail » n’est plus désormais que « transmis »."), il faut tout de même préciser que ça ne change rien sur la portée du texte. De très nombreux textes juridiques sont rédigés au présent de l'indicatif, ils n'en sont pas moins obligatoires. Reste le symbole.

- A plusieurs reprises, l'auteur dénonce également le passage d'un contrôle effectuées par rapports aux "lois et règlements" à un contrôle effectué par rapport aux "dispositions légales" (exemple : "L’actuel code du travail interdit le « marchandage » qui consiste à fournir de la main d’œuvre à une entreprise en causant un préjudice au salarié ou en passant outre à « l’application des dispositions de la loi, de règlement... » ; l’interdiction est restreinte par le nouveau texte aux « dispositions légales... » "). Je ne pense pas pour ma part qu'il s'agisse d'une restriction. "Dispositions légales", ça peut au contraire s'interpréter au sens large, c'est-à-dire comme désignant l'ensemble de la "légalité", qui inclut non seulement les lois et les règlements, mais aussi, la constitution, les traités internationaux, etc. Donc ce serait plutôt une simplification de la formulation et même une extension du champ d'application, en conformité avec ce qui est déjà appliqué en pratique, d'ailleurs.

Je m'arrête là. Je note quand même dans l'analyse des points sur lesquelles je suis ignorante et qui ne me semblent pas anodins, mais j'avoue que les approximations que je relève dans ce que je connais ne m'engagent pas à faire confiance à cette source.

Pour finir sur un autre thème, abordé aussi bien dans l'article de libé que dans l'analyse donnée en lien, le passage de certaines dispositions de la loi au règlement, je pense qu'il faut là aussi nuancer les choses, et notamment en distinguant plusieurs niveaux d'analyse.
- L'analyse juridique nous dit que l'article 34 de la Constitution, qui répartit les domaines de la loi et du règlement, place le droit du travail et le droit syndical dans les domaines où "la loi détermine les principes fondamentaux", et non ceux où la loi "fixe les règles". Il est donc prévu, depuis 1958, dans la constitution, qu'un grand nombre de dispositions sont prises par voie réglementaires, au-delà des grandes lignes de la politique en la matière. Là-dessus, il faut préciser qu'une pratique constante de la Ve République a été d'intégrer de nombreuses dispositions de nature réglementaire dans les lois, malgré la répartition constitutionnelle ; mais que, récemment, dans le but de redonner à la loi sa vocation originelle, et de la préserver de "l'inflation législative", on a observé un mouvement tendant à replacer dans le domaine réglementaire ce qui devait y être.
- L'analyse politique, qui est celle réalisée dans l'article, et qui est très défendable, revient à critiquer la répartition opérée à l'article 34C, en rappellant que le droit du travail est un élément essentiel de la vie de tous et devrait être systématiquement validé par le législateur, avec la possibilité d'un recours devant le Conseil constitutionnel.

Je pense que ces deux analyses doivent être combinées. Parce que si on replace le déclassement de certaines dispositions législatives dans le domaine réglementaire dans le contexte général du mouvement qui tend à cantonner la loi dans le domaine qui lui est initialement prévu, on en conclut qu'il n'y a pas nécessairement là un complot visant à cacher aux salariés les futures réformes du droit du travail. L'argument me paraît d'ailleurs d'autant plus faible que, dans le cadre de la Ve République, le recours au législateur n'est pas vraiment d'un immense secours pour le débat public ; le Parlement étant avant tout la chambre enregistreuse du gouvernement, il me semble que le vrai débat ne peut démarrer que grâce à l'opposition, aux syndicats, qui s'expriment dans les médias plus encore que dans l'hémicycle.
Et enfin, techniquement, le recours pour excès de pouvoir qui peut être exercé contre un règlement devant le juge administratif n'est pas tellement enfermé dans des limites plus étroites que le contrôle constitutionnel qui ne s'exerce qu'a priori.

Pour conclure, je n'en demanderais pas énormément pour être convaincue que la refonte du Code du travail est faite en dépit du bon sens, et que la codification n'a pas été faite tout à fait à droit constant ; parce que c'est un procédé récurrent, qu'on a déjà vu à l'oeuvre avec la refonte du Code de commerce il y a quelques années, et qui a été vivement critiqué par la doctrine et les professionnels. Mais j'aimerais des sources un peu plus solides que ce que je vois là.
Citation :
Publié par baai
Richard Abauzit nous livre un panorama bien complet.
http://etienne.chouard.free.fr/Europ...atie-en-danger
Les fainéants y trouveront un condensé de 8 pages, les autres le texte in extenso qui en fait 45.
Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas ressorti le Chouard de sa naphtaline

Enfin bon le message juste au dessus me fait quand même penser que vous vous excitez rapidement pour pas grand chose.
Vu que les trolls sur la France mouton ne sont plus autorisé j'ajouterais juste: vu la qualité des journalistes français, on pourrait créer des lois qui autoriseraient un patron à tuer son employé en cas de mauvais résultat sans que celle ci soit médiatisée.
Citation :
Publié par Nuptia
Vu que les trolls sur la France mouton ne sont plus autorisé j'ajouterais juste: vu la qualité des journalistes français, on pourrait créer des lois qui autoriseraient un patron à tuer son employé en cas de mauvais résultat sans que celle ci soit médiatisée.
l'inverse est aussi vrai.
Citation :
Publié par Origins
Parfaitement et la formation continue a été l'une des priorités du précédent gouvernement avec le droit individuel à la formation qui te permet d'avoir 20 ou 30heures (je sais plus exactement et ca dépend) de formation par an cumulable, c'est à dire que sur 5 ans (c'est cumulable que sur 5 ans) tu peux avoir accès à 150 heures pour te former. C'est pas énorme d'accord mais c'est pas rien non plus et ca permet de s'adapter à un marché qui évolue rapidement. Je suis pour une extension de cette mesure, je la trouve bonne mais je reconnais qu'elle ne va pas non plus assez loin.
Globalement d'accord il faut aller beaucoup plus loin et surtout repenser la formation universitaire qui ne doit pas seulement former des futures fonctionnaires (même la dessus elle échoue puisque c'est sciences politiques qui trustent toute les meilleurs places) mais elle doit permettre a n'importe qui de pouvoir reprendre sa formation tout a long de sa vie. Encore faut il que l'université soit intégrée au monde du travail et a l'entreprise ce qui est très très loni d'être le cas aujourd'hui face aux revendications neomarxisantes contre la loi Pécresse qui ne va d'ailleurs pas assez loin.

Citation :
Publié par cold case
Je veux bien que tu me finance mon prochain voyage en Europe de l'Est, je dois aller recruter du personnel
Ah bah bravo, c'est du dumping social tout ça! Je te félicite pas!
Je voudrai revenir sur le travail au noir ou clandestin, j'ai vu il y a quelques jours un reportage sur M6 "Capital" ou l'on s'aperçoit que les sans papiers qui travaillent déclarent leurs revenues et donc cotisent, par contre ils ne bénéficient pas de couverture social etc...

En fait quand ils veulent faire une demande régularisation, ils doivent avoir des preuves qu'ils ont un emploi etc...

C'est hallucinant.
Citation :
Publié par Makyla
(...) l'article de libé - qui me semble jouer un peu trop fièrement dans le registre sensationnaliste de la théorie du complot (...)
Faudra alors m'expliquer pourquoi je découvre cette histoire ici alors que je suis l'actualité d'assez près en général.
Quand un gouvernement qui prône le "contrat de travail unique", qui va globalement davantage dans le sens du MEDEF que de celui des syndicats, et qui trouve que le salarié est trop protégé, organise ce genre de "réforme", on est en droit de se demander à quelle sauce on va se faire manger.
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