Oui non mais justement c'est ça que je pige pas, ce fantasme de faire baver les autres. Pour vous c'est ça la richesse ? J'ai bien pigé ton RP toutou, mais apparement y'en a d'autres qui pensent sérieusement qu'être riche c'est s'entourer d'objets dont le seul but est de faire baver d'envie les gens normaux...heu c'est un peu limité comme vision je trouve. Et surtout je crois que ces gens là vont être affreusement décus le jour où ils vont devenir riches. Ca doit être marrant deux jours et après...
Je voulais dire que la richesse, c'est aussi une affaire de représentations. Or, notre société de consommation implique qu'être riche suppose de vivre richement. Remarque, c'était déjà le cas dans l'Ancien Régime (hôtels particuliers, vie dispendieuse à la Cour, interdiction de compter l'
argent, car le noble ne compte pas). En gros, quand on est riche, ça doit se voir ou du moins se savoir (on est riche pour les autres), notamment parce que pendant des siècles, la richesse coïncidait avec le pouvoir, et que le riche pouvait, par sa richesse, se créer des réseaux d'alliances en un temps où l'Etat n'intervenait pas dans tous les domaines. Déjà à Rome, les riches étaient clairement identifiables, et organisaient la vie politique, la richesse leur permettant de se créer des alliés fidèles et des clients (importance de la sportule par exemple). Tout au long du Moyen Age, certaines pratiques ont perduré (fiefs, pensions, etc.). Dans certaines sociétés (Afrique), ce type de fonctionnement et d'organisation / hiérarchie sociales existent toujours.
Aujourd'hui, les choses ont bien changées (en Europe du moins), mais il n'en demeure pas moins que la richesse doit être identifiable / visible (mais pas trop pour certains, car être riche est très mal vu dans notre République, et être riche, c'est forcément être coupable ou / et être taxé comme tel).
Mais on est aussi riche pour soi, et se pose la question de la jouissance de sa propre richesse. Pour le commun des mortels, à quoi sert- il d'être riche si on n'en profite pas ? Or, profiter de sa richesse, c'est aussi chercher à s'offrir ce qu'il y a de mieux. En
somme, la Ferrari, ce n'est pas l'objet qui compte, mais l'idée qu'on s'en fait : c'est un symbole de perfection, un image de la perfection technique, de la rareté, bref, de ce que seuls les riches peuvent s'offrir, et de ce dont une grande partie de la population rêve d'avoir mais n'aura jamais.
Et puis, il ne faut pas oublier qu'il y a une infime partie de la population qui est née très riche, et pour laquelle une Ferrari est une voiture tout à fait banale. Il n'y a qu'à aller à Monaco de temps à autre pour se convaincre qu'il y a des gens pour lesquels tout cela est en définitive très quotidien.
Enfin, la richesse, c'est essentiellement une affaire de reconnaissance. On est riche quand des gens très riches nous reconnaissent comme faisant partie de leur monde. Or, la richesse, c'est quand même une affaire de possession matérielle. On est donc reconnu sur un ensemble de valeurs et de pratiques sociales, mais qui ne sont accessibles qu'à partir d'un certain seuil de fortune ou de biens matériels (fréquentation de certains lieux, de certaines écoles, pratique de certains loisirs, achats de certains appartements dans des quartiers identifiés, etc.)
Donc, la Ferrari et la
grosse villa, ce ne sont que deux exemples pas si loufoques que ça en définitive, même s'ils sont évidemment stéréotypés.