Anecdote du matin. J'en ai une ! J'en ai une ! Participons.
Un joli matin de printemps, faisant ma vaisselle, scritch scratch je passe l'éponge dans un verre à pied, au fond de l'eau. Le verre casse et se plante de son bord arrondi et tranchant dans mon index droit.
Aîe.
Toute jeune et irresponsable que j'étais, absent le nécessaire de premier secours. Pas de pansement, de désinfectant, de compresse. J'enroule le mutilé dans du papier toilette et attends sagement.
Un rouleau de papier plus loin et trois litres de sang écoulé je décide de descendre en bas de chez moi, dans ma pharmacie de quartier. Sans inquiétude mais aspect pratique, je n'ai bientôt plus de papier toilette.
Driling driling
- Bonjour Mdame, je me suis coupée le doigt, cela saigne depuis 20 minutes sans discontinuer, pourriez vous me mettre un petit pansement et un peu d'antiseptique s'il vous plaît ? Je n'ai effectivement pas de quoi m'en payer une boite et je..
- Rohlala ! Mademoiselle, votre coupure n'est pas jolie.
- Vous trouvez ?
Je me tiens debout dans la pharmacie, le doigt enroulé dans un morceau de papier toilette ensanglanté. Le visage de la pharmacienne se décompose lorsque je soulève mon pansement de fortune. Elle me dit d'aller vite vite à l'hôtel dieu, hôpital du centre ville, pour me faire recoudre d'urgence ma plaie.
Cette gourde me jette sur le trottoir sans m'offrir de pansement.
Je traverse quelques rues, l'hôtel Dieu est à 500 mètres de là. J'ai dans la tête l'image du visage décomposé de la pharmacienne, je commence à paniquer un temps soit peu, peut-être est-ce plus grave que je ne le pensais ?
Je rentre vite vite dans le hall décatie du vieil hôpital du centre, le visage blanc, je commence à être un peu nauséeuse, je ne dois pas avoir bonne mine.
Une infirmière vient à ma rencontre, je lui explique que je me suis coupée et que la pharmacienne m'a intimé l'ordre de venir ici me faire soigner d'urgence.
- Ah mais mademoiselle, je ne peux rien faire, ici c'est une maternité.. Il vous faut prendre le bus pour aller aux urgences de l'hôpital Ponchaillou.
Elle me refuse elle aussi un petit pansement et me jette sur le trottoir.
J'ai terminé dans une cabine téléphonique, en larme, hurlant à ma mère par combinés interposés que je devais me rendre d'urgence à l'hôpital sans quoi j'allais finir par perdre tout mon sang. Et mon index par la même occasion.