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La croissance en question
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Ts'va Ha-Ha'ganah |
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Dans le même esprit, il me semble que les sociétés d'assurance aux Etats-Unis (entre autres) commencent à trouver que la pollution leur coûte cher et se demandent si ça serait pas tout simplement rentable de moins polluer. |
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Labour d'humus |
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Attention, pavé inside. Fallait vous y attendre, on ne fait pas un sujet sur la décroissance sans me pull.
Citation :
On est tous d'accord que les réserves de pétrole existent, et qu'on va pas se retrouver demain en pénurie. Mais la pire des choses qui puissent nous arriver, c'est bel et bien que l'on continue à les exploiter. (sans compter que si les réserves sont estimées à 40/50 ans en général pour une consommation constante, il faut rajouter 2 choses : le fait que la demande va continuer de croître, et surtout que même si de nouveaux puits deviennent rentables, il faut dépenser plus d'énergie pour récupérer le pétrole. Avec l'équivalent d'un litre de pétrole, on avait assez d'énergie pour récupérer 100 litres, aujourd'hui il en faut 17 pour avoir la même quantité, à quand la dépense d'1 litre pour en avoir 1 ?)* Sur la question climatique, aujourd'hui plus aucun scientifique ne remet en cause le fait qu'une hausse de la concentration en gaz à effet de serre (GES) provoque une augmentation des températures. Il existe encore certains qui nient le fait que les changements actuels soient liés à l'homme, mais même si on adhère à cette idée, c'est au final pire : ça veut dire qu'à un changement a priori naturel, qui aurait déjà quelques conséquences à terme pour nous, l'homme va rajouter une couche "non naturelle" et trop rapide, puisque l'hypothèse hausse de carbone => hausse des températures est vérifiée, et que la production de ces gaz par l'homme ne fait qu'augmenter et va encore augmenter. Pour ceux qui disent : la terre en a déjà vue des changements, oui, mais pas aussi rapides. Rappelons que la référence en ce domaine, c'est le GIEC, groupe de milliers de chercheurs en différents domaines sous la tutelle de l'ONU, qui produisent tous les 5 ans un rapport à l'unanimité, autant dire que chaque mot est pensé, modifié, calculé. Leur conclusion du dernier rapport était : même en réduisant ou stoppant toute production de GES aujourd'hui, nous ne pourrions que limiter les impacts. Bref, oublions de suite l'idée de n'avoir aucune conséquence climatique, nous ne pouvons que tenter de ne pas aller trop fort dans le mur. Le site ultime pour tout savoir de façon claire, pédagogique, complète et sérieuse, c'est le site de JC Mancovici, la pointure dans le domaine. Sa lecture, même succinte, devrait être une condition nécessaire avant toute intervention sur des sujets liés à l'environnement (comme l'est ce fil sur la décroissance). *Source : Le journal de la Décroissance, que je n'ai plus sous la main, prenant lui même sa source dans un rapport de l'ASPO, il me semble. Et même si mes chiffres n'étaient pas exacts, c'est l'idée qui compte. Citation :
De plus, les grands auteurs se réclamant du mouvement le disent eux même : le terme a cet avantage d'attirer l'attention, d'interpeler, de choquer, et donc à la fois d'intéresser et de permettre de se poser soi même la question : pourquoi l'idée de toucher à la croissance me fait elle réagir aussi violemment ? Je me rappelle d'ailleurs certains débats, notamment avec François Schneider, ou nous nous demandions quel "nom" utiliser si nous souhaitions laisser de côté le terme "décroissance". Bon, pour ceux qui lisent en diagonale, c'est ici que commence le pavé sur ma présentation de la Décroissance Difficile de faire ça directement, d'organiser ses idées et de faire quelque chose de clair, assez synthétisé, quand on voit la quantité de littérature sur le sujet alors même que l'idée reste encore marginale. Je vais quand même tenter. J'oublierai forcément des choses. Tout d'abord, le fil directeur : l'impasse écologique. Comme je l'ai dis, la lecture de Jancovici est inévitable. L'idée est la suivante : depuis plus de 30 ans (ça a réellement commencé en 72 avec Stockholm et le principe d'écodéveloppement, ainsi que le rapport Meadows, appelé rapport du Club de Rome) que l'on commence à se poser des questions sur l'impact de notre mode de vie sur l'environnement. On se rend compte petit à petit qu'on a fait beaucoup de conneries, qu'on a usé et abusé de produits extrêmement polluants, qu'on a détruit des éco systèmes entiers, ce qui est dramatique en soi, si on donne une valeur à un patrimoine naturel (ce qui est subjectif), mais qui l'est beaucoup plus si on considère ces écosystèmes comme des parties d'un grand équilibre fragile et surtout, en partant du principe qu'il y a dans ces écosystèmes des richesses extraordinaires, telles des plantes médicinales uniques, des animaux non connus qui contenaient en eux des systèmes de défenses intéressants, ce genre de chose, qui auraient pu faire avancer la recherche, notamment médicinale. Mais surtout, on se rend compte d'un problème beaucoup plus large : le changement climatique. En risquant de générer des hausses de températures allant de 1,5 à 6° à l'échelle du siècle (et dans certains scénarios des +15° en à peine plus). Si mes souvenirs sont bon, 10° c'est ce qui nous sépare de l'ère glaciaire, et les changements se sont fait en milliers (millions ?) d'années. Un changement de +6/7° en un siècle, ça ne s'est jamais vu, il est impossible d'en imaginer les conséquences finales. Par contre, les conséquences intermédiaires, elles sont facilement envisageables : la plupart des espèces végétales ne pourront suivre les changements de zones (une chêne, pour qu'il se reproduise, c'est 50 ans, non ? On 50 ans, il est évident que la zone qui lui convient se sera largement déplacée), les maladies par contre elles suivront sans doute, des zones entières risquent de devenir inhabitables et autres joyeusetés. Je ne parle même pas des augmentations de fréquences et de violences des évenements climatiques, vivent les canicules chaque été (la canicule de 2003 pourrait devenir la norme en 2050) et les intempéries ultra violentes en hiver. Bref, il s'agit bien de se demander comment limiter aux maximum ces conséquences (et non pas les empêcher, comme je l'ai dis, c'est trop tard, l'effet n'inertie étant trop puissant). Puisque la source d'accroissement de ces dangers sont les GES, il faut les diminuer drastiquement. Et ça, déjà, on le sent bien, ça provoque forcément au départ une décroissance drastique au niveau énergétique (les GES provenant en majorité du pétrole, du gaz et du charbon). D'où le terme décroissance, entendu d'abord comme une décroissance énergétique. Or, à l'échelle mondiale, l'un des principaux émetteur de GES, c'est le transport. Et ça se comprend : l'exemple du yahourt aux fruits qui fait 9000 Km revient souvent, ce n'en est qu'un parmi d'autres. Le lait est tiré de vaches en Italie, les fruits en Espagne, l'emballage en partie en hollande, en partie en Pologne, le lait est traité en France, on mêlange le tout en Allemagne, et vend le produit fini partout en Europe. Et on ne compte que le transport, mais il est évident que le lait des vaches provient d'élevages intensifs, ces vaches sont nourries avec des composés chimiques à base de céréales, elles mêmes produites avec des engrais (les engrais sont très très énergivores, et faits à l'aide de beaucoup de pétrole), qui viennent de loin. Les fraises du yahourt sont en production hors sols, sous serres chauffées (grâce à l'énergie du pétrole), et ainsi de suite. Alors qu'un yahourt, y'a rien de plus simple à faire. Un peu de lait (et ça notamment en France, c'est pas ce qui manque) qu'on met dans une yaourtière si on veut pas s'embêter, et 6h plus tard vous avez vos yaourts. Alors oui, la yaourtière, il a fallu la produire, et elle marche à l'electricité. Mais de 1), on peut facilement faire son yaourt sans yaourtière, c'est juste un poil plus contraignant, de 2) faites le rapport entre énergie dépensée pour le yahourt en supermarché, et le yaourt fait maison, c'est sans commune mesure. Il est à la portée de tous de faire localement, et à moindre coût (économique et énergétique) des tas de choses. C'est ça la décroissance : chercher à produire de façon beaucoup plus économe et raisonnable. Ce n'est pas revenir à l'âge de pierre. C'est produire des produits durables, réparables, et non pas du jetable. Dans le cas de la yaourtière, il va de soit qu'il y aura une décroissance comptable faramineuse : tout ce transport, ces engrais, ces emballages extrêmement polluants sont facteurs de croissance, alors que la yaourtière individuelle qu'on garde 10 ans et qu'on fait avec du lait local, beaucoup moins. D'où le projet économique et politique : les 8 "r" réévaluer, reconceptualiser, restructurer, relocaliser, redistribuer, réduire, réutiliser, recycler, censés enclencher un "cercle vertueux". Je ne m'étendrais pas sur ces 8 r, ce serait beaucoup trop long, si ça vous intéresse, je vous conseille la lecture d'ouvrages de Serge Latouche. Il va de soit que dans ces 8 r, l'un des plus importants reste le relocaliser, à mon sens. C'est une remise en cause fondamentale de notre mode de vie. Revenons à notre problème écologique. Le principe d'empreinte écologique, maintenant bien rôdé. Je reprends la définition donnée par Wikipédia et qui a le mérite d'être simple : Citation :
Autrement dit, vouloir donner accès à notre consommation aux pays pauvres est un leurre et une impasse, ce n'est physiquement pas possible. On me répondra : oui mais et les progrès technologiques alors ? On consomme beaucoup moins d'énergie pour faire une voiture aujourd'hui qu'hier, et donc plus que demain. C'est vrai. Mais outre le fait que cela constitue une dangereuse fuite en avant technologique et révèle un abandon aveugle à la société technicienne (voir là dessus les écrits de Jacques Ellul, je n'ai pas le temps de m'y étendre ici), il faut surtout prendre en compte que : 1) la baisse de besoin énergétique pour produire un objet se ralentie, et il devient de plus en plus couteux et long de nous améliorer (ce qui tendrait à faire penser à une certaine limite en dessous de laquelle on ne peut plus faire de gains) 2) cette baisse est plus que compensée par l'augmentation de la production, c'est le fameux effet rebond, connu aussi sous le nom de paradoxe de Jevons. On pollue vachement moins qu'avant pour faire une lingette, mais on en vend vachement plus. Au final, la pollution continue d'augmenter. C'est un peu comme se dire : Avant, ma voiture consommait 8 litres au cent, alors j'allais jamais en vacances trop loin. Aujourd'hui, elle ne consomme que 4 litres, alors je roule vachement plus. Et au final, la consommation totale de carburant augmente. On l'a vérifié par exemple avec la téléphonie. Les prix ont beaucoup baissé depuis l'ouverture à la concurrence du teléphone fixe, et l'arrivée des portables. On devait donc en toute logique payait moins. Mais dans l'ensemble, les gens ont appelé plus, d'où globalement une augmentation des factures. ce phénomène est amplifié par la publicité, qui profite de tout argument pour pousser à consommer plus. D'où des choses paradoxales : Achetez une voiture, vous gagnerez du temps. Mais comme tout le monde le fait, on se retrouve dans des bouchons, et on perd du temps. Allez tous en supermarchés, c'est plus rapides. Résultat, il faut souvent une aprem entière pour faire ses courses. Etc. C'est grosso modo le même principe ici. Lorsque l'on sait que la planète peut absorber au maximum 500Kg de carbone par personne (avec la population actuelle) et qu'un français moyen en produit 4 fois plus, et que les chinois l'ont déjà dépassé, on comprend l'impasse de notre mode de vie. On comprend aussi que prendre sa voiture se fait au détriment des pays pauvres, puisque on sait que 1) la pollution des GES a un effet mondial, et 2) pour produire une voiture on puise dans des matières premières non renouvelables, souvent situées dans les pays pauvres d'ailleurs, et donc en les privant de cette consommation (que physiquement, ils nous pourront jamais avoir en même temps que nous, il n'y en a pas assez). On dit souvent qu'aujourd'hui, l'homme épuise son revenu au sens de Hicks*, et qu'en plus on puise dans le capital. On gros, on consomme 120% des ressources autorisées. N'importe quelle personne qui consommerait l'intégralité de son revenu chaque mois, et taxerait ses potes ou son banquiers en plus, et ce tous les mois, on lui dirait d'arrêter, car à terme, ça ne fonctionnera plus, ce n'est pas soutenable. Quand il s'agit de la consommation mondiale, on trouve ça génial, et on applaudit des deux mains. Ensuite, il faut comprendre que la décroissance, vue par ses tenants (Latouche, Cheney, Scheider et consors), est aussi un refus de l'économisme. Comprendre la décroissance comme un croissance négative du PIB, c'est se tromper d'angle d'attaque. Il s'agit de sortir de la logique économie, marchande, et (tout récemment, Latouche venant de changer de point de vue dans le dernier monde diplo) du capitalisme. Il s'agit de réenchasser l'économie dans le social. Une décroissance énergétique pour une croissance des biens relationnels. Là encore, le sujet est complexe, contreversé au sein même des Décroissants, et je ne me sens pas qualifié pour m'étendre plus avant. Juste une précision, Latouche vient de sortir un nouveau livre, que je n'ai pas encore commencé à lire : l'invention de l'économie, dans lequel il semble considérer l'économie comme une invention de l'homme occidental, et donc une logique à ne pas imposer au reste du monde. De même, à l'extrême, la mouvance décroissance correspond a un antidéveloppementalisme, là encore notion chère à Latouche, qui considère que le développement à l'occidental est destructeur, et que c'est de l'ethnocentrisme. Mais là je vous invite à lire Latouche pour en savoir plus. A savoir que ce n'est pas partagé par tout le monde, loin de là, et que bien souvent les critiques apportées à la décroissance se concentrent là dessus (comme les critiques d'Harribey par exemple). Pour plus d'infos sur le développement : Voir le réseau ROCADe pour l'après développement. Pour l'anti pub : Antipub.net, Brigade Anti Pub Pour la décroissance : L'Institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable, Décroissance.info A noter, des assises se sont tenues, et l'idée d'un parti politique pour la décroissance est née. Tous les liens présentés sont pour s'informer plus ou moins en profondeur, il va de soi qu'il existe des centaines de sites et ouvrages sur le sujet, mais c'est un bon début je pense. *Terme économique signifiant revenu d'un capital placé, le capital ne changeant pas. |
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Pitit Flo -TMP |
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Bagnard
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Cela dit, je suis d'accord avec toi sur le fait qu'un jour, nous subirons une pénurie irréversible de pétrole. Je souhaite juste souligner que ce jour n'est, selon moi, pas prêt d'arriver, pour les raisons que j'ai déjà indiquées plus haut, au point que je ne suis même pas convaincu que cela arrivera de mon vivant (j'ai 25 ans). Et quand bien même cela arriverait plus tôt que je ne le crois, je ne pense pas que ce serait la "fin du monde", comme certains oiseaux de mauvais augure veulent nous le faire croire. Au pire, ce sera l'avènement de l'ère du nucléaire généralisé, puisque ce sera à ce moment-là le seul moyen de produire de l'énergie en masse à bas prix. Et si ce jour arrive, alors l'Occident ne sera plus dans la situation de dépendance énergétique actuelle, puisque les principaux gisements de minerai se trouvent dans des pays alliés ou contrôlés par l'Occident ![]() Je suis donc raisonnablement optimiste quant à l'avenir. Bien sûr, il faudra un important effort d'innovation, et la population devra s'adapter à la disparition du pétrole... Mais la pénurie généralisée de pétrole me parait tellement lointaine, que nos scientifiques vont avoir tout le temps nécessaire de se pencher sur la question ![]() @ Pitit Flo -TMP vbmenu_register("postmenu_10806743", true); : ta vision des choses me semble biaisée. Tu considères en effet acquis le fait que nous sommes en train de détruire cette planète, comme ça, en quelques décennies. Seulement, c'est très loin d'être acquis : d'une part, l'effet de serre induit par notre activité ne va pas nécessairement conduire à une catastrophe ; d'autre part, il n'existe pas de consensus scientifique pour dire que notre activité se traduit par autre chose que l'effet de serre. ![]() |
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Ts'va Ha-Ha'ganah |
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Labour d'humus |
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Faut quand même être d'une mauvaise foi absolue pour ne pas considérer les dégats écologiques et leur conséquences sur nos civilisations.
Tu as lu le rapport des assureurs posté plus haut ? ![]() |
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Labour d'humus |
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Bagnard
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Pour ce qui est de la répartition mondiale des réserves, je suis désolé de te contredire, mais Asie et Afrique représentent largement moins de la moitié des gisements. En outre, comme tu vas le voir, l'écrasante majorité des gisements sont verrouillés, sous contrôle occidental. Début 2001, à 80$ le kilo d'uranium extrait, les réserves mondiales se décomposent comme suit :
![]() Pour ce qui est de la quantité de réserves dont nous disposons, je te renvoie à ceci : Citation :
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Ts'va Ha-Ha'ganah |
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