La croissance en question

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La décroissance soutenue, c'est admettre qu'on ne peut avoir que le beurre ou son argent, pas les deux à la fois, et que vouloir maintenir une croissance perpétuelle c'est du suicide à moyen terme, puisque d'une part la croissance économique n'est pas une finalité incontournable per se, que d'autre part on ne peut mathématiquement pas maintenir une croissance infinie sur des ressources finies, quelle que soit leur gestion, et qu'enfin et surtout, le modèle libéral rend plus vitale la survie économique à court terme, que la survie tout court à long terme. Donc en admettant tout ça, la solution, c'est changer de mode de vie, et accepter la simplicité : rouler à vélo, ne pas acheter de marques, éviter les plastiques, moins manger de viande, chauffer moins et se couvrir plus, arrêter la clim, et surtout, surtout, casser la télé qui nous enseigne que c'est une idée folle et triste.
Pour éviter de partir en HS sur un autre fil, je me permets d'ouvrir une discussion ici. La citation est de Datian et provient de ce fil.

Je partage l'analyse en question, et j'ai d'autant plus de mal à comprendre qu'elle soit aujourd'hui tellement marginale que pour moi elle relève de la simple évidence.

Partagez-vous ce constat? Si oui, comment expliquez-vous que l'idéologie de la croissance soit si bien ancrée dans les esprits qu'elle ne semble même pas avoir besoin d'une justification (à croire qu'il est dans l'ordre des choses que la croissance se poursuive éternellement...)?

Les raisons qu'on avance traditionnellement pour expliquer cela - les médias/les gouvernements/les entreprises nous mentent et nous manipulent - ne me satisfont pas. N'est-ce pas leur accorder trop d'importance? Et cela ne revient-il pas tout simplement à considérer 95% des Français comme des abrutis?

Je me demandais donc si ces réticences à remettre en cause le dogme de la croissance n'avaient pas une cause plus profonde : une foi toujours vivace dans le Progrès. Mais maintenant qu'il n'y a plus d'enfants dans les mines et que les richesses produites suffisent largement à garantir une vie décente à chacun, ne serait-il pas temps de remettre en cause cet idéal, du moins dans son acception économique et sociale?
Le problème est que LES gouvernements jouent à qui a la plus grosse avec deux indicateurs ; croissance et taux de chômage. Pour le second, on sait ce que ça vaut, ça dépend comment on compte.
Pour le premier, c'est car il est l'indicateur phare d ela société de consommation et du capitalisme. On ne va pas parler de IDH ou de taux de pauvreté quand ces taux ne sont pas en accord avec l'idéologie actuelle.

Je pense que tu sous estimes le pouvoir de smédia et de la publicité en générale. L'historie est pleine de preuve que la propagande fonctionne très bien, il s'agit là juste d'une propagande comme une autre : le bonheur par la consommation. Cela n'a à mon sens aucun rapport avec le progrès qui ne fait pas tendre à la consommation. Un objet qui ne répond à aucun besoin sera inutile qu'il existe ou pas
Certes Ruligs. Mais ne serait-ce pas remplacer une fausse évidence par une autre ? La seconde ayant l'avantage de reculer l'apocalypse, peut-être d'une ou deux générations si bien mise en pratique, ce qui est mieux mais c'est tout ?

Ah Mars et les astres. "Plutôt muter que de disparaître" (MC Leod)

Citation :
Publié par Ruligs
une foi toujours vivace dans le Progrès.
Ca je suis bien d'accord, c'est une sacré poisse qu'on se coltine et qu'on risque de se coltiner quelques années encore. On ne peut y opposer que sa ferveur, puisqu'on n'arrête pas le progrès ; il s'arrêtera bien tout seul, d'ailleurs il le fait déjà ponctuellement.
J'aimerais savoir d'où vient votre pessimisme... Si on regarde bien, on n'a jamais autant eu d'innovation depuis les 150 dernières années... Alors je veux bien que tout soit aller un peu vite à l'échelle de l'évolution de l'homme, mais pourquoi croire qu'une apocalypse est proche ? franchement, je vois rien de vraiment alarmiste ou qui ne peut être arranger... Suis peut être trop optimiste moi allez savoir
Question
Le problème n'est il pas plutôt : quelle croissance ??? Tout devient plus cher, pour le moindre truc faut payer toujours plus.
Je suis smicard, sans voiture (et pour être honnête je n'en ai pas l'utilité pour l'instant) , et je n'ai pas l'impression d'être un gaspilleur. Me chauffer moins ? Foutage de gueule !!!! Pourquoi je devrais me geler ? Mon électricité je la paie, et t'en fais pas je fais attention aux économies, mon salaire ne m'autorise pas des folies....
On me dira que d'autres sont plus mal loties que moi, et c'est pour ça que je devrais me flageller de honte d'être un "privilégié" qui ne manque de rien ??? (mais qui ne part pas en vacances faute de blé... ) Pourquoi les simples citoyens de base devraient toujours réparer les conneries des dirigeants ? Car je ne rappelle pas avoir soutenu des dictatures en leur vendant des armes, je n'ai pas souvenir d'avoir affamé/bombardé les peuples d'autres pays.......
Citation :
Publié par Ruligs
Partagez-vous ce constat? Si oui, comment expliquez-vous que l'idéologie de la croissance soit si bien ancrée dans les esprits qu'elle ne semble même pas avoir
Je pense qu'on est ici moins sur une vision économique que biologique, voire philosophique. Et je m'explique par la question suivante : l'homme, dans son humanité physique et intellectuelle, peut-il reellement voire et penser à plus long terme que son écheance finale ? Mon avis est que la machine est plutot bien foutue mais que ca deconne a ce niveau la, ca n'est pas le fric ou la possession qui font avancer l'humanité (ca ne l'a jamais fait avancer) a mon avis c'est une grave erreur que de penser les choses comme ca. Le problème n'est pas sur la croissance ou la décroissance, mais plutot quelle gestion de l'avenir et de sa post-existence pour un etre finit comme ce pauvre et harassé homo-erectus.
Bref poser la question en ces termes me parait discutable pour pas dire hors-sujet, ce n'est pas l'économie qui fait avancer le monde : ce sont les hommes.
Citation :
Publié par abbadon
J'aimerais savoir d'où vient votre pessimisme... Si on regarde bien, on n'a jamais autant eu d'innovation depuis les 150 dernières années... Alors je veux bien que tout soit aller un peu vite à l'échelle de l'évolution de l'homme, mais pourquoi croire qu'une apocalypse est proche ? franchement, je vois rien de vraiment alarmiste ou qui ne peut être arranger... Suis peut être trop optimiste moi allez savoir
Moi, quand j'arrive au sommet d'une cote et que je suis pas sur qu'il n'y ait pas un gouffre derrière, j'ai tendance à freiner au moins un peu. Se dire "bah on trouvera bien toujours un truc", c'est à mon avis un poil irresponsable.
Citation :
Publié par harermuir
Moi, quand j'arrive au sommet d'une cote et que je suis pas sur qu'il n'y ait pas un gouffre derrière, j'ai tendance à freiner au moins un peu. Se dire "bah on trouvera bien toujours un truc", c'est à mon avis un poil irresponsable.
Comment peux tu être certains que nous arrivons, comme tu le dis au sommet de la côte? Qui te dis qu'elle ne monte pas encore ? Après, ralentir les progrès.... Après, je suis d'accord pour dire que rien n'est gratuit et que tout progrès peut amener un nouveau problème. On a toujours peur de l'inconnu, mais autant franchir le pas et avancer.
Citation :
Publié par abbadon
J'aimerais savoir d'où vient votre pessimisme... Si on regarde bien, on n'a jamais autant eu d'innovation depuis les 150 dernières années... Alors je veux bien que tout soit aller un peu vite à l'échelle de l'évolution de l'homme, mais pourquoi croire qu'une apocalypse est proche ? franchement, je vois rien de vraiment alarmiste ou qui ne peut être arranger... Suis peut être trop optimiste moi allez savoir
Parce qu'on est déjà au stade de l'apocalypse. Une apocalypse très douce, très progressive : la température augmente doucement, le niveau des mers et océans monte lentement, le taux de carbone dans l'atmosphère augmente faiblement, la banquise et les glaciers fondent petit à petit, les ressources naturelles diminuent légèrement, les déserts avancent progressivement, les espèces de flore et de faune disparaissent graduellement, les matières polluantes nous contaminent imperceptiblement....


Nous sommes comme la grenouille dans la casserole, la montée en température ne nous gêne pas, pourquoi bouger ?


PS : se chauffer moins, ça peut être réalisé avec profit en isolant mieux.
Donc, ce qui vous inquiète, c'est le réchauffement climatique... Néanmoins, bien que je ne remette pas en question le fait que l'être humain, depuis l'époque contemporaine ai contribué à faire augmenter le taux de gaz à effet de serre, ne vous vient il pas à l'idée que nous puissions entrer dans une ère de réchauffement climatique comme la Terre en à déjà connu bien avant que l'Homme ne soit apparut ? Mais j'admets que plusieurs courant de pensées s'opposent à ce sujet.
L'IDH est une valeure totalement arbitraire.

Prenons un cas: l'Algérie

L'Algérie est sous régime pro-communiste, donc l'éducation y est très poussée/encouragée.

L'IDH de l'algérie est donc élevée malgré une situation financière plus médiocre que celle du maroc, par exemple.
Citation :
Publié par Ruligs
Partagez-vous ce constat? Si oui, comment expliquez-vous que l'idéologie de la croissance soit si bien ancrée dans les esprits qu'elle ne semble même pas avoir besoin d'une justification (à croire qu'il est dans l'ordre des choses que la croissance se poursuive éternellement...)?
Bah le problème de la décroissance, c'est qu'il y aura inévitablement une monté du chômage à moins de trouver
une solution pour résorber celui-ci tout en maintenant une phase de décroissance, ce qu, personnellement,
je ne vois pas.

Citation :
Publié par abbadon
Donc, ce qui vous inquiète, c'est le réchauffement climatique... Néanmoins, bien que je ne remette pas en question le fait que l'être humain, depuis l'époque contemporaine ai contribué à faire augmenter le taux de gaz à effet de serre, ne vous vient il pas à l'idée que nous puissions entrer dans une ère de réchauffement climatique comme la Terre en à déjà connu bien avant que l'Homme ne soit apparut ? Mais j'admets que plusieurs courant de pensées s'opposent à ce sujet.
Bah d'après les scientifique, si l'homme ne serait pas intervenu en auge-mentant le taux de CO2,
le réchauffement climatique aurait été moins brutal.
Citation :
Publié par Ange du Destin
Je pense que tu sous estimes le pouvoir de smédia et de la publicité en générale. L'historie est pleine de preuve que la propagande fonctionne très bien, il s'agit là juste d'une propagande comme une autre : le bonheur par la consommation. Cela n'a à mon sens aucun rapport avec le progrès qui ne fait pas tendre à la consommation. Un objet qui ne répond à aucun besoin sera inutile qu'il existe ou pas
Franchement si c'était juste un problème de "propagande" on serait pas aussi mal barré. Après tout, toi tu arrives bien à la remettre en question, et tu n'es pas pas un surhomme, ou je me trompe?

Invoquer le seul pouvoir de persuasion de la publicité pour expliquer la surconsommation ça me paraît un peu juste. J'y verrais plutôt un besoin de toujours plus d'abondance pour faire face à une peur de la misère héritée de nos ancêtres, ou quelque chose du genre.

Citation :
Publié par MeiNeJa
Bref poser la question en ces termes me parait discutable pour pas dire hors-sujet, ce n'est pas l'économie qui fait avancer le monde : ce sont les hommes.
On ne peut pas séparer l'anthropologie de l'économie. Les choix économiques que fait une société expriment sa vision du monde et de l'avenir.

Citation :
Publié par L'amour du Bus
Parce qu'on est déjà au stade de l'apocalypse. Une apocalypse très douce, très progressive
Une apocalypse douce c'est possible?

Citation :
Publié par Alain/Damax
Bah le problème de la décroissance, c'est qu'il y aura inévitablement une monté du chômage à moins de trouver
une solution pour résorber celui-ci tout en maintenant une phase de décroissance, ce que personnellement, je ne vois pas.
A vrai dire je ne suis pas un apôtre de la décroissance, problématique que je connais mal. Ma question est plus vaste : l'idéologie de la croissance conduit-elle à des impasses? Si oui, pourquoi est-ce si difficile de la remettre en question?
Pas forcement d'augmentation du chomage, puisque la décroissance vise a la limitation des industries. Sans l'industrie massive, la productivité chutera, et il faudra travailler plus nombreux pour produire autant (voir moins). IL y aurait par contre une sevère chute de niveau de vie.

Cela dit, je pense qu'il est possible d'esperer la croissance sans détruire la planète, en ayant des mécanismes de régulation étatiques adéquats (normes anti pollution, investissements dans la recherche etc).
Citation :
Publié par Ruligs
Je me demandais donc si ces réticences à remettre en cause le dogme de la croissance n'avaient pas une cause plus profonde : une foi toujours vivace dans le Progrès.
Si ta question stipule qu'il y a identification du progrès avec la croissance, alors tu as ta réponse. Si en revanche tu poses la question de ce que peut être un progrès et si cela passe nécessairement par la croissance économique, alors cela devient plus complexe. De la même manière l'idée selon laquelle le progrès s'identifie au progrès technique a perdu quand même beaucoup d'aura.

Concernant l'écologie, le problème se pose certes en terme de ressources finies, mais surtout en terme d'équilibres et de déséquilibres : les mutations de la planète sous l'effet de l'action humaine ne sont elles pas trop rapides et ne vont-elles pas créer des situations catastrophiques. Le climat fait parti de ces systèmes complexes qu'un déséquilibre catastrophique menace. Incidemment l'évolution technologique et économique (je ne parle pas d'évolution sociale, parce que celle-ci n'en est pas forcément une conséquence) d'un pays doit actuellement passer par des phases très polluantes. Un progrès dans le sens écologique ne serait-il pas de rendre ces phases moins polluantes ?

A l'inverse le conservatisme écologique peut il assurer la pérennité des équilibres et un tel immobilisme est-il même souhaitable ?


Citation :
Publié par Ruligs
Mais maintenant qu'il n'y a plus d'enfants dans les mines et que les richesses produites suffisent largement à garantir une vie décente à chacun, ne serait-il pas temps de remettre en cause cet idéal, du moins dans son acception économique et sociale?
Ben disons qu'il y a encore des enfants dans des mines et que tout le monde n'a pas encore une vie décente. Mais ce n'est pas pour dire l'inverse de ce que tu soulignes, ni pour dire que c'est la croissance qui va apporter un tel ... progrès.
Lightbulb
Citation :
Publié par L'amour du Bus
PS : se chauffer moins, ça peut être réalisé avec profit en isolant mieux.
Genre en mettant un pull ?


Citation :
Donc, ce qui vous inquiète, c'est le réchauffement climatique... Néanmoins, bien que je ne remette pas en question le fait que l'être humain, depuis l'époque contemporaine ai contribué à faire augmenter le taux de gaz à effet de serre, ne vous vient il pas à l'idée que nous puissions entrer dans une ère de réchauffement climatique comme la Terre en à déjà connu bien avant que l'Homme ne soit apparut ? Mais j'admets que plusieurs courant de pensées s'opposent à ce sujet.
La déforestation, ensuite, elle n'a jamais été aussi rapide - ce que dit L'amour du bus sur la disparition des espèces devrait vous toucher - qui vous dit qu'à cause de notre frénésie de consommation de barres chocolatées bourrées d'huile de palme (exemple crétin parmi d'autres) on a pas anéanti la seule chance de traiter une maladie fatale pour les populations futures, en éradiquant totalement une parcelle de la forêt qui abritait cette essence ?

Il n'y a pas uniquement l'élément écologique à prendre en compte. Pour le profit d'une minorité de la planète, on met en esclavage une majorité de population.
Ca vous pose pas de problèmes moraux ? La croissance à quel prix ?
Citation :
Publié par abbadon
Donc, ce qui vous inquiète, c'est le réchauffement climatique... Néanmoins, bien que je ne remette pas en question le fait que l'être humain, depuis l'époque contemporaine ai contribué à faire augmenter le taux de gaz à effet de serre, ne vous vient il pas à l'idée que nous puissions entrer dans une ère de réchauffement climatique comme la Terre en à déjà connu bien avant que l'Homme ne soit apparut ? Mais j'admets que plusieurs courant de pensées s'opposent à ce sujet.
Evite de mettre tout le monde dans le même sac s'il te plaît.

Le réchauffement a des conséquences graves et des origines connues (à partir de la page 4).

Evite aussi d'avoir une lecture partielle.

Oui, ça serait commode de pouvoir s'appuyer sur le fatalisme, hein ?



PS : 2 pull-overs, soyons fous
Citation :
Publié par Lip Gloss
Prenons un cas: l'Algérie

L'Algérie est sous régime pro-communiste, donc l'éducation y est très poussée/encouragée.

L'IDH de l'algérie est donc élevée malgré une situation financière plus médiocre que celle du maroc, par exemple.
Tant mieux, le but est pas de mesurer la capacité économique d'un pays...

Citation :
l'idéologie de la croissance conduit-elle à des impasses? Si oui, pourquoi est-ce si difficile de la remettre en question?
Elle se base sur un principe de ressource illimitée et ne prend pas un compte les facteurs écologiques (une terre surexploité donnera de la merde rapidemment).
Il est difficile de la remettre en question car l'économie a été promue comme science avec ses sacro-saints axiomes. Puis ça arrange pas mal de monde que ce soit ainsi, surtout ceux adeptes du "après moi le déluge" (Louis XV, on se souvient ce qui est arrivé au successeur)

PS : en laine naturel les pull-over
Il faut bien garder à l'esprit que tous les problèmes évoqués sur le réchauffement climatique ou l'épuisement des ressources ne sont dus au maintien du mode de vie dont nous sommes familiers (par nous j'entend ceux qui s'expriment ici, donc ont accès à internet, vivent dans un pays développé) que d'une fraction de la population mondiale, peut être un cinquième. Son extension à la Chine et dans une moindre mesure l'Inde, petit à petit, multiplie par trois la dangerosité. Il y avait une animation intéressante sur le site du wwf, qui permettait, en donnant quelques indices sur son confort de vie personnel (voiture, internet, voyages, alimentation), de calculer le nombre de planètes nécessaires à son maintien, ça tapait dans les quatre planètes environ pour l'homme occidental moyen.

Je recite à propos ce que j'avais cité dans le fil d'où provient ce débat :

Citation :
une intervention d'Albert Jacquard, une parabole que j'avais trouvée très amusante.

Il parlait des discours qui affirment que remettre en cause le nucléaire ou l'utilisation des carburants fossiles est une attitude irréaliste et puérile - le bon vieux ah mais vous voulez retourner à la lampe à huile en fait.
Il avait décrit la situation actuelle de l'humanité vis à vis de ses ressources en énergie à celle d'un groupe de marins perdus en pleine mer sur un bateau à voile, avec des vivres limités, et loin de toute terre. L'attitude pertinente consisterait, dans un cas pareil, à rationaliser au maximum sa consommation de vivres, à la répartir de façon à la prolonger au maximum, dans l'espoir de trouver un jour ou l'autre une terre où refaire ses provisions.
Au lieu de quoi, nos sociétés poussaient à une consommation frénétique, toujours plus démesurée, d'énergie, de matériaux rares, d'eau, bref dévorait tous ses vivres aussi vite que possible pour oublier le lendemain. Pour conclure sur "laquelle de ces deux attitudes vous semble, en définitive, la plus puérile et la plus irréaliste ?"
Albert Jacquard soutient bien sûr la notion de décroissance soutenue, et je vous invite à l'écouter tous les jours sur France Culture à 17h55, quel que soit le sujet il a des points de vue et des postures intellectuelles qui, qu'on y adhère ou pas, sont particulièrement enrichissants.
Citation :
Publié par Eflin
Si ta question stipule qu'il y a identification du progrès avec la croissance, alors tu as ta réponse. Si en revanche tu poses la question de ce que peut être un progrès et si cela passe nécessairement par la croissance économique, alors cela devient plus complexe. De la même manière l'idée selon laquelle le progrès s'identifie au progrès technique a perdu quand même beaucoup d'aura.
Pas sûr d'avoir compris Je voulais dire que l'idée d'un progrès social est née à une époque précise (les Lumières si je ne m'abuse) en réaction à un contexte déterminé (la révolution industrielle). Aujourd'hui avec l'idéologie de la croissance tout se passe comme si cette logique "tournait à vide" en quelque sorte et se prolongeait indéfiniment alors que son but initial - l'amélioration du niveau de vie général - est atteint pour l'essentiel (je parle pour l'Occident bien entendu).
Citation :
Publié par abbadon
Comment peux tu être certains que nous arrivons, comme tu le dis au sommet de la côte? Qui te dis qu'elle ne monte pas encore ? Après, ralentir les progrès.... Après, je suis d'accord pour dire que rien n'est gratuit et que tout progrès peut amener un nouveau problème. On a toujours peur de l'inconnu, mais autant franchir le pas et avancer.
Quand je dis arriver au sommet de la coté, c'est juste parce que dans une descente ou sur du plat, je vois la route aussi bien. Je pédale pas a fond dans le brouillard non plus. La société de consommation nous a amené au bord du gouffre, et avec le liberalisme on se prépare à faire un grand pas en avant ?
Citation :
Publié par Ruligs
Pas sûr d'avoir compris Je voulais dire que l'idée d'un progrès social est née à une époque précise (les Lumières si je ne m'abuse) en réaction à un contexte déterminé (la révolution industrielle). Aujourd'hui avec l'idéologie de la croissance tout se passe comme si cette logique "tournait à vide" en quelque sorte et se prolongeait indéfiniment alors que son but initial - l'amélioration du niveau de vie général - est atteint pour l'essentiel (je parle pour l'Occident bien entendu).
Houlà.

La Révolution industrielle intervient après les Lumières ! Et les Lumières poursuivaient deux objectifs qui n'ont rien à voir avec l'industrialisation :
  • libérer les hommes de la tyrannie politique
  • libérer les hommes de l'obscurantisme religieux
Citation :
Publié par L'amour du Bus
Houlà.

La Révolution industrielle intervient après les Lumières ! Et les Lumières poursuivaient deux objectifs qui n'ont rien à voir avec l'industrialisation :
  • libérer les hommes de la tyrannie politique
  • libérer les hommes de l'obscurantisme religieux
La révolution industrielle commence au XVIIIe siècle en Angleterre, elle est donc à peu près contemporaine des Lumières.

Pour le reste ma formulation est effectivement maladroite, les idéaux des Lumières ne sont pas nés de la révolution industrielle, mais le progrès social et politique est bien une idée issue des Lumières et c'est la révolution industrielle et ses excès qui en ont démontré la nécessité.
Citation :
Publié par L'amour du Bus
Evite de mettre tout le monde dans le même sac s'il te plaît.

Le réchauffement a des conséquences graves et des origines connues (à partir de la page 4).

Evite aussi d'avoir une lecture partielle.

Oui, ça serait commode de pouvoir s'appuyer sur le fatalisme, hein ?



PS : 2 pull-overs, soyons fous
Bien que je ne remette pas en cause une part de responsabilité de l'Homme dans le réchauffement actuel, je te donne un petit lien qui explique qu'il y a encore de nos jours des courant de pensé pour croire que le réchauffement climatique a quand même une part de naturel, surtout si on le compare à l'échelle de milliers d'années.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Variati...que#Conclusion
Je rajouterai juste un petit graph qui provient d'un rapport du Pentagone (oui oui je sais, c'est des américains... blabla... mais on trouve ses sources où on peut ) qui montre l'évolution de la température au Groelland avant notre ère:
http://paxhumana.info/article.php3?id_article=427
En même temps on nous montre les différents ère de glaciation et de réchauffement du climat sans l'intervention de l'Homme.
Un point concernant les media, pour revenir au début du thread, où l'auteur demande si on peut considérer que 95% des Français - des occidentaux en fait - sont abrutis.

On n'est pas abruti parce qu'on croit ce qu'on nous enseigne. Quand, par exemple, le Monde parle d'un sujet et que soi même on n'est pas savant en la matière, il est bien naturel d'écouter et d'accepter.

La notion de décroissance soutenue n'est pas et ne sera pas proposée ni discutée par les media. Quasiment jamais, dans aucun débat sur l'avenir de notre environnement et de ses ressources, on ne verra un de ses partisans s'exprimer. Pourquoi ? Parce qu'ils sont étroitement liés aux antipubs.

Qu'est-ce qui fait vivre la quasi totalité des media aujourd'hui (radio, télé, journaux) ? La pub. Le financement de la plupart d'entre eux dépasse les 50%. On en arrive à des situations grotesques comme le Monde qui accepte 4 pages centrales d'informercial par Areva, dans une mise en page et un ton qui laisse supposer qu'il s'agit d'articles du journal, et non pas de publicité, comme la minuscule mention dans un coin permet de s'en rendre compte. Des journaux comme metro et 20 minutes sont distribués gratuitement à des millions d'exemplaires, à seule fin de faire de la pub - et économiquement c'est viable.

Que fait la pub ? Elle nous demande de consommer, consommer, consommer.

Que nous dit la télé ? Que pour relancer la croissance, et donc s'assurer un bout d'avenir économique, il faut consommer, consommer consommer.

Parce qu'un media ne mord pas la main qui le nourrit.

Les seuls journaux très grand public qui soient indépendants de la pub, c'est le Canard Enchaîné, Charlie Hebdo, et Que choisir. Point.

Les autres ont beau dire que la pub leur permet d'être financièrement indépendants des subventions de l'Etat ou des partis, et donc d'avoir une liberté de ton, le fait est qu'il y a des pans entiers de sujets qu'ils n'abordent pas. Pendant ce temps, ils nous expliquent en long en large et en travers à quel point les nouveaux téléphones portables sont vraiment, vraiment super, et qu'on a du mal à se rappeler comment on a pu s'en passer si longtemps, c'est de l'information, si si je vous assure, d'ailleurs c'est pluraliste, les trois grands opérateurs français s'expriment à part égal. Bon ok, les trois mettent de la pub dans notre journal, c'est bien normal de leur donner le micro et de ne surtout pas demander "mais à quoi ça sert, et est-ce que c'est recyclable vos machins ?"

Un exemple :
Il y a quelques mois, Renault a eu des soucis avec son dispositif permettant de programmer une vitesse constante, dispositif qui apparemment avait des ratés et devenait par moments incontrôlable. Débat sur le moment, est-ce le système qui est défectueux, ou les utilisateurs qui ont déconné ? On en a parlé pendant UN jour.
Le soir même, les guignols de l'info qui s'en seraient à priori régalés, le sujet est trop bon et trop dans leur style, restent muets. Tout à fait par hasard fortuit et coïncidence sans signification, les guignols vous étaient présentés par ... Renault.
Et bien entendu, on a jamais connu le fin mot de l'histoire, puisque plus aucun media n'en a reparlé. Il est probable qu'ils ont supposé qu'en tant que consommateurs, nous n'avions pas besoin d'en savoir plus, et que les concessionnaires Renault seraient bien en mesure de nous expliquer que c'était la faute à pas de chance.

Voilà pour l'indépendance des media.
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