L'Art du Management

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Publié par orime
C'est marrant, à chaque fois que le sujet du management est abordé, le focus principal des discussions, c'est l'autorité, particulièrement vis-à-vis des subordonnés.
Je pense que c'est assez normal au final.

Les managers débutants sont mal à l'aise (ou devraient l'être) avec l'autorité (CF les deux extrêmes dont je parlais plus tôt : sympa/hardcore) et les employés ont beaucoup de mal avec le syndrome du "petit chef".

Du coup, des deux côtés c'est souvent ce qui revient en premier.

Mais tiens, justement pour parler d'autre chose que de l'autorité et vu qu'il y a des managers plus expérimentés que moi sur JoL, je vais faire part d'un problème que je n'ai pas encore réussi à résoudre.

De mon point de vue, le manager est censé faire la passerelle entre la direction et les employés et ce, dans les deux sens. Jusque ici, tout va bien.
Mais l'équation que je n'ai pas encore réussi à résoudre est la suivante :

1°) Employé a un avis A
2°) Manager a un avis A donc le manager et l'employé sont d'accord
3°) Manager expose l'avis A à la direction qui au final a un avis B.
4°) Le Manager est un combatif et n'a pas peur de s'opposer à la direction en privé
5°) Malgré pas mal d'échanges musclés avec la direction en réunion privées, le manager ne parvient pas à changer la décision de la direction. Du coup, le manager est chargé de mettre en oeuvre la stratégie décidée par la direction.

Là, il y a plusieurs écoles. Voici là mienne (celle où je perds sur les deux tableaux ) :

Le manager fait sienne de la décision de la direction, allant même jusqu'à la présenter et à la défendre alors qu'au fond de lui il n'est pas d'accord mais il le fait quand même "parce que c'est son boulot de soutenir ET la direction ET les employés". A noter que parfois le manager gagne aussi des "combats" au profit des employés, ce n'est donc pas un schéma récurrent.

Sauf que là, le manager perd quand même sur les deux tableaux :

Les employés ne sont pas contents parce qu'en l'absence de résultats concrets ils estiment que le manager "ne se bat pas pour son équipe" (les gens ont généralement la mémoire courte quand un sujet les touche).

La direction a des doutes sur l'implication du manager a appliquer la stratégie décidée car "y a quand même eu un gros fight en privé".

Je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est la chose "honorable, correcte et professionnelle" à faire. Qu'un manager n'est pas là pour se faire mousser auprès des employés "ah vous avez vu je me bats pour vous" ni auprès de la direction "ah vous avez vu, je défends votre projet". Du coup, aucun des deux n'a conscience de ce que faire le manager pour eux. Mais comme on perd forcément sur les deux tableaux, je me dis qu'il doit y avoir une meilleure solution.

Vous procédez comment vous ?

Note : J'ai demandé autour de moi à des potes managers, eux se font mousser sans aucun complexe en mode full transparence et n'ont aucun souci à se deresponsabiliser sur la direction.

Dernière modification par Jyharl ; 05/10/2015 à 23h38.
Point noir.

Depuis peu je dois manager une équipe de 3 jeunes sept à dix ans de moins que moi, plus 1 de mon âge. Start-up dans le jeu vidéo, on a monté notre boîte.

Ils sont tous bien plus diplômés que moi, je n'ai que le bac. Heureusement c'est une boîte fille d'une structure mère qui est dans le même bâtiment, du coup je profite des conseils de certains cadres qui ont bossé avec mes gars avant. Et aussi des tips de ma famille, tous dans les RH.

Je vais voir pour un suivi à Pôle emploi pour le management, mais est-ce que ça vaut vraiment le coup ? J'imagine que ça doit être une base. Je vais peut-être bénéficier d'un coach personnel professionnel, pas sûr encore.

En tous cas je suis le sujet avec attention.
Je suis assez d'accord Jyral. Le probleme n'est pas de savoir s'il faut être mechant gentil ou autre. Un bon manager ou chef d'équipe ne devrait juste jamais avoir à donner d'ordre.

Selon moi l'unique but du manager est de protéger l'equipe de la direction et rien d'autre. Pour cela ca passe par prendre la pression envoyer par ta direction et la filtrer, empêcher la direction de prendre des décisions à la con.
Mais cela va aussi en s'assurant que ton equipe fait bien le boulot pour ne pas donner de raison à ta direction de raler.

Un bon manager doit avoir envie de démissionner 2 à 3 fois par heure car etrillé de partout, en dessous c'est qu'il fait mal son taf. Ou alors que tous le monde fait bien son taf autour de lui mais ca n'existe pas c'est évident.

Un chef d'équipe est la pour guider son équipe (c'est pas pour rien si le terme anglais est leader), donner la direction ou chacun doit aller, et expliquer pourquoi ce que l'un fait est mauvais ou bon.
Cela passe par savoir que Michel est meilleur à faire des cercles que des carrés et en tirer avantage pour que le projet avance bien en periode de cercles, et l'entrainer à faire des carrés dés que le temps le permet.
Le boulot du manager est de s'assurer que Michel aura du temps reguliemerment pour s'entrainer à faire des carrés.

Après parfois faut mettre un coup de boule à Michel parce que bordel dessiner un carré c'est pas si dur que ca quand même.

Par contre le jour ou la seule chose que tu fais c'est donner des directives, que tu sois sympa, ou un tyrant, c'est que tu fais mal ton taf de chef d'équipe.

Et le jour ou ton chef d'équipe n'a pas le temps de faire autre chose que donner des directives, c'est que tu fais mal ton boulot de manager.
Je n'ai pas fait de management pur, ma réponse va donc être un peu décalée, puisque les rapports hiérarchie/moi/subordonnés sont légèrement différents, et tendent plus vers le team lead, qui occupe facilement 75% de mon temps.
Globalement, je joue la transparence, sachant que dans une fonction où on te demande des qualité de team leader, c'est généralement pour faire passer la pilulle de décisions qu'on n'agrée pas, ou difficilement.
Ceci posé, je ne sais pas ce que tu entends par "t'opposer" à la direction. Pour ma part, dans ce type de cas, manager/team leader du même avis que les collaborateurs/subordonnés, on se fait un brainstorming et on essaie d'arrondir les angles. Ça ne marche pas toujours, mais on s'évite des tracasseries inutiles en ne s'opposant pas, mais en proposant des compromis.

Autrement, je ne vois pas pourquoi te jugerai sur un clash. Si tu as un antécédent où tu restes pragmatique, ils ne peuvent que se féliciter d'avoir un manager qui défend ses positions et ses collaborateurs, puisqu'on nous demande quand même l'esprit d'initiative et un tempérament fédérateur. Que la direction se pose la question de ton implication quand tu appliques passivement des directives, je comprendrai plus.
Quand à ce qui est du jugement des collaborateurs/employés, c'est incontournable.
Se déresponsabiliser sur le dos de la direction, c'est facile, ça passe bien et ça coupe court à toute protestation. Mais je n'appelle pas ça de la transparence. La transparence, sans entrer dans les détails, c'est d'arriver à expliquer ce que tu as tenté d'obtenir et pourquoi ça n'a pas abouti. Tu sauves la face, dans une certaine mesure, vis à vis des deux parties, même si, quoiqu'il arrive, tu te seras assis sur tes convictions.

Dans une fonction 100% management, je ne suis pas sûr que ma solution fonctionnerait aussi bien.
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Publié par Jyharl
Vous procédez comment vous ?
En etant absolument et rigoureusement pragmatique. En sachant presenter les points positifs et les points negatifs. Se decharger sur la direction, c'est lache et ca fout la zizanie. Tres mauvais. Il faut respecter les choix de la compagnie et savoir presenter toutes les facettes (comme un bon journaliste). On n'est pas la pour faire du sensationnel ou de la presse de caniveau, on est la pour informer aussi factuellement que possible. C'est le seul moyen de construire de la credibilite et du respect aupres de son equipe.

C'est un sujet que personne n'a aborde pour l'instant, mais ce qui fait le bon manager c'est savoir prendre les bons choix, aussi bien d'un point de vue diplomatie (faire passer les messages) mais aussi et surtout dans la definition des strategies.

Ca passe par:
- savoir etablir des mesures pertinentes et factuelles pour demontrer (ou demonter) une argumentation (ca peut etre fait de maniere collegiale - aucun probleme a impliquer l'equipe a ce stade)
- savoir recuperer ces informations sans les deformer, de maniere tres neutre (idem - on peut se reposer sur ses equipes pour recuperer ces infos)
- savoir les synthetiser et les communiquer a l'ensemble de l'equipe (aussi bien n-X que n+X).

Si ca c'est bien fait, les subordonnes sont moins susceptibles de se plaindre d'une quelconque decision. La strategie concue par le manager est plus suceptible d'etre acceptee par le board.

Et avec cette approche "pragmatique", la notion de "gentil/pas gentil" n'existe plus. Il ne reste que les faits (a part dans les environnements fortement politises - mais ca je supporte/connais pas du tout perso, pour avoir vu ca par moments je sais que c'est super contre-productif et absolument atroce). Les desaccords deviennent une minorite - et c'est uniquement sur cette minorite que le manager doit faire preuve "d'autorite".

De mon experience, faire preuve d'autorite est extremement rare. En general quand c'est le cas, je commence par me poser la question : "pourquoi est-ce que les gens ne me suivent pas sur ce point la ?".

Le plus souvent c'est un soucis de comprehension/communication, parfois c'est une bete divergence de point de vue (auquel cas - tant pis, je suis le chef on fait ce que je dis, si ca marche pas on fait comme tu dis). Et parfois on se rend compte qu'on a tort, auquel cas il faut l'admettre, mettre son ego de cote et revoir sa position. Les managers n'ont pas la science infuse.

C'est ca le plus dur dans la vie du manager, a mon sens. Parce que c'est de cela que depend l'efficacite de l'equipe et le succes de l'entreprise. Trop de mauvaises decisions peuvent entrainer une entreprise en faillite, et affecter tous les employes.

Dernière modification par Uvea l'exilé ; 06/10/2015 à 01h00.
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Publié par Mimu
Ça me saoulerait tellement un mec qui fait ta méthode Jyharl.
Genre tu fais tes petits secrets gtfo sérieux, balance la vérité pls ty.
Tu préfèrerai un mec qui passe sa vie à montrer "Ô combien il se bat pour toi" et qui passe plus de temps à s'occuper de sa popularité qu'à faire les choses ?
C'est pas une question de faire "des petits secrets". Je vois juste pas l'intérêt de passer mes heures pro' à me faire mousser auprès des employés ou de la direction en prenant sur mon temps (et le leur) pour leur expliquer combien je fais pour eux et que j'ai failli me faire virer 3x pour avoir poussé la défense des employés super loin.
Je trouve juste ça indécent en fait.

Je sais pas, quand tu fais quelque chose de bien, t'as besoin que la terre entière le sache toi ?

@Ryu : Oui mais les compromis entre team leader et manager sont plus faciles à obtenir qu'entre manager & direction.
Dans le premier cas, le manager n'est pas complètement éloigné du terrain. La direction... c'est autre chose.
Raison pour laquelle je déteste lorsque la direction décide de se mêler de l'opérationnel, ça fout plus le bordel qu'autre chose.

@Uvea : J'aimerai que cela soit aussi simple que de faire un business case. Sauf que plus tu monte en hiérarchie, plus tu dois encaisser ce que l'on déteste tous les deux : La politique.
On doit aussi composer avec les lubies de la direction voire de la maison mère pas toujours rationnelles. Et dans ces cas là, jouer la carte de la transparence à 100% peut complètement décrédibiliser une direction au yeux des opérationels tellement il peut arriver qu'ils soient à l'ouest.

Dernière modification par Jyharl ; 06/10/2015 à 01h02.
Citation :
Publié par Jyharl
@Uvea : J'aimerai que cela soit aussi simple que de faire un business case. Sauf que plus tu monte en hiérarchie, plus tu dois encaisser ce que l'on déteste tous les deux : La politique.
On doit aussi composer avec les lubies de la direction voire de la maison mère pas toujours rationnelles. Et dans ces cas là, jouer la carte de la transparence à 100% peut complètement décrédibiliser une direction au yeux des opérationels tellement il peut arriver qu'ils soient à l'ouest.
J'ai envie de te repondre l'inverse. Je suis bien content d'etre suffisamment proche du CEO dans la hierarchie (juste en dessous) pour pouvoir dicter au moins un peu le niveau acceptable de politique.

Ce ne serait sans doute pas la meme dans une grande entreprise.
Citation :
Publié par Uvea l'exilé
J'ai envie de te repondre l'inverse. Je suis bien content d'etre suffisamment proche du CEO dans la hierarchie (juste en dessous) pour pouvoir dicter au moins un peu le niveau acceptable de politique.

Ce ne serait sans doute pas la meme dans une grande entreprise.
Oui, si t'es COO, effectivement, c'est pas le même délire. Mais on ne parle pas de C-Level ou de Directeur là. Mais de manager englobant (Team Leader, Manager, Head of).

Et si t'es ni C-Level ni Directeur mais reporte quand même au CEO c'est que t'es dans une structure tellement petite que tu ne peux pas généraliser ta relation avec ton CEO au monde du travail.
Citation :
Publié par Jyharl
Je sais pas, quand tu fais quelque chose de bien, t'as besoin que la terre entière le sache toi ?
Je comprends pas pourquoi tu me fais ce procès.
Perso ce que j'aurai aimé en tant qu'employé, c'est que tu dises "Ok j'ai essayé mais ça va pas être possible parce que X ou Y" et c'est tout. Après perso je vise les (très) petites entreprises, les discussions à 40 niveaux c'est pas trop mon délire donc je suis pas forcément le bon client.
Citation :
Publié par Jyharl
Oui, si t'es COO, effectivement, c'est pas le même délire. Mais on ne parle pas de C-Level ou de Directeur là. Mais de manager englobant (Team Leader, Manager, Head of).

Et si t'es ni C-Level ni Directeur mais reporte quand même au CEO c'est que t'es dans une structure tellement petite que tu ne peux pas généraliser ta relation avec ton CEO au monde du travail.
Je vois pas trop pourquoi un C-level ou directeur ne rentrerait pas dans la categorie "manager" ? Ou ce que tu appelles "manager englobant" ? Il y a une difference entre un titre et une fiche de poste, on peut tres bien etre "COO" et faire du marketing/events/serrer des mains/lecher des culs, comme etre "team lead" et definir des strategies d'entreprise.

Mais quand bien meme, un CEO est un manager comme un autre a mes yeux. Avec une coloration plus "financiere" sans doute, davantage de responsabilites - mais les fondamentaux restent absolument les memes.

Apres tu as clairement raison, je bosse dans une petite structure et un environnement assez ... unique. Je cherche pas a generaliser (je dis clairement que c'est sans doute pas applicable tel quel dans une grande entreprise), juste a expliquer que l'approche pragmatique dans la prise de decision est importante (et pas mentionnee jusqu'a maintenant).

Dernière modification par Uvea l'exilé ; 06/10/2015 à 01h36.
J'ai pu tester les deux cas de figures concernant les DG :

Le premier s'immiscait beaucoup dans les décisions quotidiennes, même futiles , ce qui démotivé complètement les managers des différents départements.

Le deuxième a décidé de changer cela et donner le pouvoir de décision a cette équipe de managers ( sauf grosse décision stratégique bien sûr ), en quelques semaines vous retrouvez une équipe de managers plus motivés et qui s'épanouisse beaucoup plus dans leur job.

Pour moi le boulot d'un DG , c'est de s'entourer de bons managers et les faire communiquer et progresser ensembles

Mais en aucun cas , décider à la place du manager... ou comment perdre toute crédibilité devant son équipe.
Citation :
Publié par Jyharl
@Uvea : J'aimerai que cela soit aussi simple que de faire un business case. Sauf que plus tu monte en hiérarchie, plus tu dois encaisser ce que l'on déteste tous les deux : La politique.
On doit aussi composer avec les lubies de la direction voire de la maison mère pas toujours rationnelles. Et dans ces cas là, jouer la carte de la transparence à 100% peut complètement décrédibiliser une direction au yeux des opérationels tellement il peut arriver qu'ils soient à l'ouest.
Dans la plupart des cas, je fais comme Uvea, les situations sont assez simples.
Il peut m'arriver de dire à mes équipes d'appliquer une décision et de leur dire en même temps que je suis pas d'accord avec tout ce qu'elle implique, que j'en ai déjà parlé à mon supérieur, qu'il trouve certaines objections pertinentes mais qu'il me dit d'appliquer quand même.
Après tout je n'ai pas à être aligné à 100% avec toutes les décisions. Je ne suis pas un serpent. Et puis mon chef ne me paie pas pour que je dise oui oui à tout sans réfléchir.

Dans les environnements plus politiques, j’essaierai dans la mesure du possible de rejeter l'origine de la mauvaise décision de la direction sur un autre département, histoire de me dédouaner du merdier et de trouver un bouc émissaire commun avec mon équipe.
Citation :
Publié par Jyharl
Là, il y a plusieurs écoles. Voici là mienne (celle où je perds sur les deux tableaux ) :

Le manager fait sienne de la décision de la direction, allant même jusqu'à la présenter et à la défendre alors qu'au fond de lui il n'est pas d'accord mais il le fait quand même "parce que c'est son boulot de soutenir ET la direction ET les employés". A noter que parfois le manager gagne aussi des "combats" au profit des employés, ce n'est donc pas un schéma récurrent.
Toi même tu le dis : tu perds sur les deux tableaux, quel est l’intérêt ?

En ce qui me concerne, je vais également avoir une facette managériale dans mon nouveau boulot que je commence bientôt. Je vais "essayer" de privilégier la vérité, car mon intime conviction est que la transparence est supérieure à la déformation de la vérité.

Ceci étant dit, toutes les vérités ne sont pas forcement bonnes à dire, ça doit certainement dépendre des cas.
Citation :
Publié par ChapeauBlanc
Toi même tu le dis : tu perds sur les deux tableaux, quel est l’intérêt ?

En ce qui me concerne, je vais également avoir une facette managériale dans mon nouveau boulot que je commence bientôt. Je vais "essayer" de privilégier la vérité, car mon intime conviction est que la transparence est supérieure à la déformation de la vérité.

Ceci étant dit, toutes les vérités ne sont pas forcement bonnes à dire, ça doit certainement dépendre des cas.
Dans ces cas, il vaut mieux "omettre" certains faits. C'est plus facile de se rattraper si ça se sait par la suite.
Citation :
Publié par ChapeauBlanc
Toi même tu le dis : tu perds sur les deux tableaux, quel est l’intérêt ?
Ben l'intérêt est pour la direction et les employés. En même temps je suis pas manager pour servir mes propres intérêts, c'est pas le but.

Après pour le "pourquoi", c'est simple : Ca va à l'encontre de mes principes.
Le role de manager est quand même assez compliqué puisque d'un côté t'es censé soutenir la direction (ce qui ne veut pas dire être un yes-man pour autant) et de l'autre protéger les employés (ce qui ne veut pas dire être passif en cas de problème).

Du coup, oui, si tu fais bien ton job, tu perds sur les deux tableaux et j'ai pas encore trouvé comment faire autrement.

Je trouve qu'on vit dans un monde où les gens prennent de moins en moins leur responsabilités.
Si l'un de mes employés fait de la merde, j'attends de son chef d'équipe qu'il en endosse la responsabilité et qu'il règle le problème "en privé" avec son équipe et non pas qu'il me dise "célaphotdemachin" (bon en vrai j'aime savoir ce qu'il s'est réellement passé, mais y a la manière de le dire).
Au même titre que si l'un de mes direct report fait de la merde, j'en prends la responsabilité devant la direction et je règle le souci en privé.

De ce que je lis (et ce que je vois IRL), les gens ont quand même fortement tendance à s'attribuer le mérite quand c'est positif et blamer X ou Y quand ça se passe mal. Alors forcément, moi je fais l'inverse. Si ça réussi c'est grâce à ma team et si ça se passe mal j'en prends la responsabilité. C'est p'têt pas top pour la popularité mais j'estime que c'est vraiment le coeur du boulot de manager.

Là où ça a commencé à me poser un souci c'est que j'ai remarqué que la popularité était également un outil et ça fait chier parce que j'suis pas politique pour un sou. Je déteste ça. D'où ma question intiale de savoir si quelqu'un avait trouvé la formule magique alliant principes d'intégrité et éviter la balle dans le pied.

Bon en même temps, si c'était facile et qu'il n'y avait aucun prix à payer pour être integre et honnête, tout le monde le serait je suppose.

Dernière modification par Jyharl ; 08/10/2015 à 19h20.
Citation :
Publié par Jyharl
Ben l'intérêt est pour la direction et les employés. En même temps je suis pas manager pour servir mes propres intérêts, c'est pas le but.

Après pour le "pourquoi", c'est simple : Ca va à l'encontre de mes principes.
Le role de manager est quand même assez compliqué puisque d'un côté t'es censé soutenir la direction (ce qui ne veut pas dire être un yes-man pour autant) et de l'autre protéger les employés (ce qui ne veut pas dire être passif en cas de problème).

Du coup, oui, si tu fais bien ton job, tu perds sur les deux tableaux et j'ai pas encore trouvé comment faire autrement.
J'aimerai bien que tu me donnes un exemple concret dans la mesure du possible. J'ai à priori du mal à imaginer un cas où mon équipe ne devrait pas connaitre la vérité. Au pire des cas, tu peux toujours donner une explication très macro (sans rentrer dans les détails de la négociation avec la hiérarchie ni blâmer qui que ce soit).

Pour ne pas polluer le fil, on peut en discuter en privé si tu veux.
J'avais plus l'impression que c'était un boulot de top management, le soutien de la direction.
En middle, j'ai des doutes quand aux résultats. Je pense qu'en middle on est plus fait pour arrondir les angles en remontant les infos et revendications ou en faisant appliquer les directives.
Après oui, on reste la paillasson de ceux d'en haut et le punching ball de ceux d'en bas.

Je suis aussi d'accord que s'attribuer les mérites d'une équipe, c'est pathétique.
Prendre les responsabilités d'un échec, ça coule de source, si l'équipe trébuche, c'est la faute du chef qui est payé pour atténuer les obstacles, justement. Et malheureusement, comme Jyharl, j'en vois beaucoup plus qui tirent la couverture et rejettent leurs fautes. La mauvaise image des managers n'est pas sans fondement, mais on n'est pas tous du même moule.
Jyharl ,

Pourquoi aller à l'encontre de ses principes ?

Tout va dependre de l'état d'esprit de la personne mais également des personnes sous toi et ça malheureusement on ne peut le changer

Sinon un cas, auquel je fais face : une personne qui a du mal à sortir de sa bulle confort.

Je m'explique.. des sujets maitrisés mais n'ose pas aller vers des sujets mal maitrisés et aura tendance à avoir peur de prendre des décisions et donc pénalisé un projet.

Comment pousser cette personne à élargir cette bulle ?
Citation :
Publié par DéFis
Sinon un cas, auquel je fais face : une personne qui a du mal à sortir de sa bulle confort.

Je m'explique.. des sujets maitrisés mais n'ose pas aller vers des sujets mal maitrisés et aura tendance à avoir peur de prendre des décisions et donc pénalisé un projet.

Comment pousser cette personne à élargir cette bulle ?
Ca dépend du sujet en fait.
Tu veux lui faire faire des tâches qui sortent de sa zone de confort ou tu veux lui donner des responsabilités qui sortent de sa zone de confort ? Ce n'est pas la même chose.

Dans le premier cas, tu essaie de développer ses compétences.
Dans le second cas, tu peux (sans en avoir conscience) le pousser vers une carrière dont il ne veut pas. Par exemple donner des responsabilités d'encadrement à quelqu'un qui ne veut pas aller dans cette direction.
Y a rien de pire pour démotiver quelqu'un. Je le sais, je l'ai fait et j'ai retenu la leçon.

Enfin le premier truc à voir c'est "pourquoi". Il a peur d'échouer ou ça ne l'intéresse absolument pas ? Il n'a peut être pas envie d'être décisionnaire ?
Faut aussi prendre en compte qu'il y a des employés en mode 9-5 qui privilégient autre chose que le boulot mais qui peuvent parfaitement être bons dans ce qu'ils font sans vouloir plus.
Citation :
Publié par ChapeauBlanc
J'aimerai bien que tu me donnes un exemple concret dans la mesure du possible. J'ai à priori du mal à imaginer un cas où mon équipe ne devrait pas connaitre la vérité. Au pire des cas, tu peux toujours donner une explication très macro (sans rentrer dans les détails de la négociation avec la hiérarchie ni blâmer qui que ce soit).

Pour ne pas polluer le fil, on peut en discuter en privé si tu veux.
La vérité reste un concept relativement personnel dans le monde de l'entreprise, surtout quand la politique s'en mêle.

Les vérités sont bonnes à dire si elles servent à améliorer la productivité, si au contraire elles vont accentuer de la rancune, autant passer outre et se reconcentrer sur ton équipe.

Exemple:
Plusieurs services sont gérés par un senior manager. Tu gères l'un de ses services sous ses ordres. Pour des raisons politique, le sénior manager est très laxiste avec l'un de autre service (pote manager etc...) et ce service à de mauvais résultats, souvent maquillés ou absurdement contesté mais vue que les managers sont potes, ca passe.
Cette situation affecte les résultats des autres services.
Dire la vérité à ton service n'y changera rien, déjà parce que cette vérité sera issue de ton PoV, même si il est partagé par d'autres managers. Parce que dire cette vérité pourrait incité tes propres agents à réduire leur effort, en gros à se démotiver.
Dire cette vérité, c'est aussi affirmer ton positionnement, qui pourra être repris par tes agents pour en discuter avec d'autres, et donc franchir les barrières de ton service pour remonter aux autres managers, dont ton senior manager, et ainsi rendre la situation franchement moins bonne et ta position intenable.

C'est bien sur alors à ton N+1 (le manager du senior manager) de prendre ses responsabilités, ton manager ne fait pas correctement son taff, mais c'est à toi de le prouver, et bien souvent aussi, ca passe par de la politique, pour faire bouger les choses. Mettre ton N+1 en minorité à son niveau de management pour qu'il saute et que tu puisses prendre sa place etc... Bref, 100% politique.

En tout cas, si tu veux dire la vérité, ne va pas bosser chez VW, les derniers articles parut sur le scandale des moteurs non écologique son croustillant sur comment la vérité est un sujet tabou dans cette entreprise, 1er constructeur automobile mondial jusqu'à il y a peu.
Citation :
Publié par Jyharl
Ca dépend du sujet en fait.
Tu veux lui faire faire des tâches qui sortent de sa zone de confort ou tu veux lui donner des responsabilités qui sortent de sa zone de confort ? Ce n'est pas la même chose.

Dans le premier cas, tu essaie de développer ses compétences.
Dans le second cas, tu peux (sans en avoir conscience) le pousser vers une carrière dont il ne veut pas. Par exemple donner des responsabilités d'encadrement à quelqu'un qui ne veut pas aller dans cette direction.
Y a rien de pire pour démotiver quelqu'un. Je le sais, je l'ai fait et j'ai retenu la leçon.

Enfin le premier truc à voir c'est "pourquoi". Il a peur d'échouer ou ça ne l'intéresse absolument pas ? Il n'a peut être pas envie d'être décisionnaire ?
Faut aussi prendre en compte qu'il y a des employés en mode 9-5 qui privilégient autre chose que le boulot mais qui peuvent parfaitement être bons dans ce qu'ils font sans vouloir plus.
+1
La première chose est de savoir si la personne a envie d'évoluer ou pas.
Il y a des gens très compétents qui sont contents de faire la même chose pendant 40 ans. Et ce n'est pas a moi de leur imposer les bouquins de management qui forcent les gens a évoluer.
Si quelqu'un est un top ou moyen + performer et qu'il n'a pas envie d'évoluer, ca sert a rien.
S'il a envie, bah en gros il n'y a pas de recette. Ca peut aller du coaching, a de la formation ou bien parfois simplement en les jetant dans le bain sans bouée.
Il n'y a pas de recette.
[QUOTE=Jyharl;28675177]...QUOTE]

Bordel, pourquoi j'ai jamais eu un responsable hiérarchique comme toi?

Je vais donner mon avis du mec qui a été 99% du temps de l'autre côté de la barrière et 1% manager.

N'ayant pas pu faire les études que je voulais (beau-père con et tyrannique et mère qui avait pas le caractère pour lui tenir tête), je me suis retrouvé à mes 18 ans sans aucun diplôme valable (même pas le BAC), mais avec une soif de bien faire et de progresser. En gros, j'étais pas con, je pouvais prétendre à beaucoup de choses, mais j'avais aucun diplôme/bagage avec moi pour "valider" ces compétences.

J'ai donc débuté ma vie professionnelle avec des petits boulot de merde, ou j'étais payé une misère, mais surtout dans des milieux ou il y avait aucune possibilité d'évolution. Je m'en contentais, déjà bien heureux d'avoir un emploi, aussi minable soit-il. Bien entendu, la plupart du temps je tombais sur des patrons/managers qui en avaient rien à foutre des compétences de leurs employés, on étais là pour faire un travail "basique", on étais bien souvent exploités, mais personne bougeait vu que la plupart savaient qu'il ne trouverait pas facilement un autre emploi.

Souvent, face à ces conditions de travail, et surtout face à l'impossibilité de mettre en avant mes compétences, je démissionnais au bout d'un temps.

J'ai alors décidé de refaire des études/formations en soirée, en plus de mon travail. J'ai obtenu un diplôme de technicien informatique software, qui ne m'a malheureusement pas servi car il était du niveau du BAC et que tous les employeurs demandaient un BAC+3 minimum...Même en y allant au culot, j'étais toujours éliminé lors des sélections à cause de ca...

Au bout de quelques années, j'ai enfin trouvé un employeur qui m'a donné ma chance. C'était le manager d'une grande surface. Au départ il m'a engagé comme simple réassortisseur, il s'est occupé lui-même de ma formation et de mon suivi, puis au fil des mois, il a vu mes capacités et m'a proposé des formations en interne et m'a donné de plus en plus de responsabilités au sein de l'entreprise. Au bout de 9 mois, je me suis retrouvé manager de secteur. Manque de bol, la direction au niveau national a décidé de ne renouveler aucun CDD (j'avais eu 2 CDD de 6 mois avec promesse d'un CDI par après). Il a essayé de me défendre, mais rien à faire, il à même été à deux doigts de perdre sa place si il ne se pliait pas aux exigences de la direction. Il a d'ailleurs démissionné un an après pour partir dans une autre société, ou on tenais compte de ses avis...

Depuis, j'ai rebondi et je me suis orienté et reformé dans un secteur tout autre ou je suis épanouis.

Je retiens tout de même cette expérience comme la plus concluante en terme de management.

Le gérant de cette grande surface était très proche de ses employés. Il prenait en charge les nouveaux arrivants afin de voir leurs compétences, et il donnait de suite des responsabilités aux plus prometteurs.

Il a toujours su garder un parfait équilibre entre le côté "sympa" et le côté intransigeant quand il s'agissait du taff.

Un bête exemple parmi tant d'autres, content d'avoir enfin pu trouver un responsable compréhensif et réactif, j'étais toujours le premier pour me proposer en cas de surcharge de travail (inventaires, remplacer des collègues malades, heures supp') ou même faire des formations express pour palier au départ d'un collègue en attendant l'embauche d'un remplaçant.

De son côté, il me le rendait bien, dés que j'avais un soucis dans ma vie privée et que j'avais besoin d'un jour de congé à l'arrache, ou de m'absenter pendant mes heures de travail pour régler un truc hyper urgent, il disait toujours oui.

J'avais souvent des entretiens privés avec lui dans son bureau, on parlais de ma situation, de mon évolution, des pistes à envisager, etc... Je me sentais impliqué et respecté, du coup je me donnais à 200% dans mon travail.

La seule complication qu'il a eu à gérer, c'était la jalousie de certaines collègues, qui étaient là depuis des années et qui n'avaient jamais eu la possibilité d'évoluer (en même temps elles avaient pas inventé l'eau chaude).

Quand je suis passé manager de secteur, j'ai eu à mon tour quelques personnes à gérer. J'ai du coup essayé d'appliquer sa méthode et tout s'est super bien passé...malheureusement ca n'a duré que 3 mois.

Donc je dirais que pour bien manager, et en me référant à mon expérience :

- Etre proche de son personnel, en alliant le côté sympa dans les rapports humains mais ferme pour tout ce qui concerne le boulot.

- Savoir déceler les potentiels et ne pas hésiter à les impliquer et leur donner des responsabilités (si ils le veulent bien).

- Suivre leur évolution avec des réunions, les motiver, leur expliquer qu'on est content de leur travail.

- Gérer les éventuels conflits directement.

- Etre souple et compréhensif envers ceux qui montrent leur volonté et leur accorder un petit "plaisir" (congé, etc...) de manière exceptionnelle si la raison est valable.

Maintenant, ca reste que mon avis selon mon vécu. Mais cette manière de manager à été la seule efficace à mes yeux, c'est le seul travail ou je me suis donné à 200% et par laquelle j'ai pu évoluer surtout de manière personnelle. Cette expérience à été la seule à m'avoir apporté un sérieux bagage pour mes emplois futurs. Et sans la décision de la direction qui ne voyait que des avantages liés aux primes de l'état, j'y aurais sûrement fait carrière, tellement je m'y sentais bien.
Update du post initial.

Aujourd'hui j'ai beaucoup appris et évolué en tant que manager, j'ai quitté mon équipe pour de nouvelles aventures. ( équipe soudée et performante , dont je suis réellement fiere, ils m'auront tous énormément apporté ).

Actuellement je suis dans une nouvelle entreprise, je suis passé de middle manager à top manager ( Codir toussa.. ) et je découvre de nouvelles données dans l'équation management : la politique () / équipe multi sites / manager étranger ( cool ! ) !

Je (re)découvre un management directif (fait ce que je dis, pas ce que je fais) principalement porté par l'age ( mes pairs >50ans ), que je ne trouve plus adapté. J'essaye toujours d'être bienveillant envers mes collègues en privilégiant le dialogue l'échange à la place de l'imposition... le dialogue avec mes pairs est assez épique pour le coup (


Et vous comment voyez vous le management de demain ?
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