tu te rends compte de ce que tu écris ? au contraire la décentralisation ça a été une réelle chance pour les territoires.
Elle est mal ficelée car effectivement elle coûte cher (les départements ne devraient plus exister, et il y a trop de doubles postes dans les communes et interco), mais le principe de la décentralisation est essentielle et ça s'est vu dans tous les pays.
La décentralisation coûte très cher. Je suis d'accord avec Meine.
Autant, on peut admettre que certains sujets sont mieux traités à l'échelon local. Autant, il est douteux que des régions se lancent dans des politiques économiques, dans des constructions d'aéroports ou dans l'organisation des transports ferroviaires. Vu la taille des régions en France, c'est un non-sens. Idem pour les départements ou les communes, on y trouve des décisions politiques prises en dépit du bon sens.
Mon avis est qu'il faut faire un choix structurant sur le mille-feuilles administratif.
Les communes en tant que tel ne représentent rien, elles sont trop diverses, trop grandes ou trop petites. En revanche, les quartiers (c'est-à-dire les ensembles contigus de constructions présentant des problématiques communes) permettraient de mieux gérer les équipements, infrastructures et personnels. Je vois plus les communes ou les communautés de communes comme des consortiums de quartiers pour permettre aux administrés de mettre en commun les équipements et les services administratifs trouvant une raison d'être à une échelle plus importante.
Les départements ne servent objectivement plus à rien. D'un point de vue géographique, leur découpage relève d'un autre temps avec d'autres problématiques. De plus, toutes leurs compétences seraient mieux gérées à un échelon inférieur ou supérieur.
Les régions sont trop nombreuses et insuffisamment puissantes pour gérer les compétences qui sont aujourd'hui les leurs. On gagnerait à avoir 6 à 8 régions en France et à les rendre complètement autonomes sur le plan financier.
- Aujourd'hui, une part importante de leur financement est assuré par des dotations budgétaires de l’État qui empêche aux citoyens de se rendre compte de l'efficacité administrative et de leur coût réel.
- De plus, la politique européenne est souvent une politique régionale... mais pas régionale au sens de nos petites régions. Aussi, si l'on souhaite que nos régions aient plus de poids dans l'UE, il faudrait qu'elles prennent du gras. Pour cela, le mieux est encore de les fusionner.
- Enfin, dans un contexte de mondialisation, on négocie toujours mieux en étant plus gros : quand une multinationale s'implante dans une région française, elle trouve un levier de négociation très conciliant dans la personne du président de région. Celui-ci serait certainement plus exigeant s'il disposait d'un poids économique plus important.
Pour conclure, tout n'est pas négatif dans la décentralisation, mais aujourd'hui -après 30 ans de décentralisation effective- on peut faire le bilan de ce qui marche et de ce qui ne marche pas.
Ce qui ne marche pas c'est le mille-feuille et la clause générale de compétences (actuellement les collectivités locales peuvent agir sur tous les sujets et aller au-delà de leurs compétences légales sur tous les sujets) : cela coûte trop cher et n'apporte que du gaspillage d'argent public.
Ce qui marche bien c'est tout ce qui trouve un sens exclusivement local au niveau exclusivement local. En clair, une collectivité locale (quelque soit sa taille) est d'autant plus efficace qu'elle ne gère que ce qui a des implications à son niveau local et qui ne trouverait pas de raison d'être mieux géré à l'échelon supérieur.