En fait Bousi, ton post qui a lancé la polémique était celui où tu disais ne pas comprendre comment on pouvait "se casser" le cul pour 1K par mois l'été. On part donc déjà là d'une intolérance de ta part, puisque tu dis ne pas comprendre comment on peut faire ses 35/40h, puis rentrer chez soi et occuper son temps à ses activités favorites, à rester avec ses proches, passer du temps avec sa copine, bouquiner, etc. Les besoins secondaires autres que bouffe/toit/sexe ne sont pas les mêmes pour tous, et même si celui de reconnaissance sociale, de pouvoir, est très répandu (de plus en plus), surtout dans les pays anglo-saxons, ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde. Il n'y a rien de sale à se "contenter" de 35h par semaine avec un salaire pas forcément mirobolant quand à côté on parvient à être épanoui, avoir du temps à consacrer aux personnes qu'on aime, à faire ce que l'on veut du temps restant disponible.
Le besoin de gravir l'échelle sociale, gagner plus que son voisin, est certes une composante de la nature humaine, mais il n'est pas aussi naturel que celui de boire ou de manger et varie en intensité selon les personnes. Là, c'est une question de choix (et encore, pas toujours, mais passons) :
- est-ce qu'on veut faire un boulot contraignant, où l'on éprouve certes de la reconnaissance sociale, où l'on est connu et estimé, mais où en contrepartie on doit en permanence entretenir ces contacts ; où l'on gagne de l'argent mais où on n'a pas forcément le temps ou la possibilité de le dépenser comme on le souhaiterait,
ou
- est-ce qu'on veut faire un travail plus léger en termes horaires, qui ne te suit pas quand tu rentres chez toi (quand t'as débauché, t'as débauché, on quitte ce monde-là) et qui te donne du temps de t'adonner à des activités que tu aimes et qui ne requièrent pas forcément un salaire de cadre sup norvégien (lecture, jeux vidéos, films) ou rester avec les personnes que t'aimes.
Dans le cas 1, tu finiras ta vie reconnu et fortuné mais... dans quel état ? Est-ce que tu auras pris le temps de te cultiver comme tu aurais aimé le faire jadis ? Est-ce que tu auras pris le temps de te construire un petit cocon avec les personnes que t'aimes (sans forcément que ce soit le modèle 1 femme 2 enfants) et dans lequel tu peux te retrouver, est-ce qu'il y aura des personnes pour toi qui seront toujours là quand bien même ton monde professionnel s'écroulerait ? Ne seras-tu pas fatigué d'avoir dû toute ta vie satisfaire aux exigences d'un tel milieu social ? Je peux te sortir plein d'exemples comme ça.
Dans le cas 2, tu finiras peut-être ta vie modestement, sans doute auras-tu réussi à acheter un logement dans lequel tu pourras finir tes jours pépère. Tu ne seras pas riche et tu ne laisseras pas une fortune à tes enfants, mais tu auras sans doute eu la satisfaction d'avoir tout ce que le mec du cas 1 n'a pas eu et qui ne se chiffre pas en dollars ou en euros.
Ce ne sont que des idéaux-types et il y a des milliers de cas entre ces deux-là. Il y a des personnes qui font un boulot difficile qu'ils haïssent et qui n'ont pas les moyens physique de s'en sortir. Il y a des gens qui sont dans le cas 2 mais qui gagnent plein de brouzoufs, mais là quoi qu'on en dise, la chance a joué son rôle à moment donné. Mais puisqu'on parle des jobs d'été, et pour y revenir donc, essaye simplement de comprendre qu'il y a des gens qui se satisfont de passer 1/3 de leur vie au boulot et consacrer les deux autres tiers à eux-mêmes à la manière qui leur plaît, et qui estiment qu'organiser toute sa vie autour de son travail (parce qu'avoir un boulot comme le tien demande une certaine amalgamation du milieu social qui y est lié et de ta vie privée) n'est pas forcément le chemin du bonheur.
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