La condition étudiante en France

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Publié par First
Même s'il y a des choses à améliorer concernant le système universitaire, on est quand même pas mal loti en France je trouve.
Si certains veulent savoir, je fais actuellement un PhD au Canada. Prix de la fac : 1800$ (assurance comprise) par semestre. Bon à coté de ça je suis mieux payé qu'en France et il est possible d'avoir des bourses de mérites sans trop de difficulté.

Enfin voila, il faut relativiser aussi. D'ailleurs, après on s'etonne que les universités francaise ne figurent pas en bonne place dans les classements mondiaux.
Les bourses au mérite peuvent être demandées à deux moments, soit à l'entrée à la FAC et c'est pour des étudiants boursiers qui ont eu une mention TB au BAC, soit quand tu passes en master, toujours pour un étudiant boursier, et il faut être dans les meilleurs de ta promotion dans ta filière à la fin de la L3, c'est à dire 10% par rapport aux étudiants inscrits.
Pour le premier cas je sais pas précisément vu que je suis pas concerné, mais c'est fait automatiquement normalement et signalé à l'étudiant à la rentrée. Je suis sensé touché 2000 euros sur l'année, de quoi couvrir l'essence, mon forfait du téléphone, internet, et un sandwich de temps en temps, en fait.
C'est mieux que rien tu me diras.

Moi ce qui m'emmerde c'est qu'il faut faire des études de plus en plus longues, et que le climat actuel pousse les gens à n'envisager que des études courtes.
Citation :
Publié par Elrös
Les bourses au mérite peuvent être demandées à deux moments, soit à l'entrée à la FAC et c'est pour des étudiants boursiers qui ont eu une mention TB au BAC, soit quand tu passes en master, toujours pour un étudiant boursier, et il faut être dans les meilleurs de ta promotion dans ta filière à la fin de la L3, c'est à dire 10% par rapport aux étudiants inscrits.
Pour le premier cas je sais pas précisément vu que je suis pas concerné, mais c'est fait automatiquement normalement et signalé à l'étudiant à la rentrée. Je suis sensé touché 2000 euros sur l'année, de quoi couvrir l'essence, mon forfait du téléphone, internet, et un sandwich de temps en temps, en fait.
C'est mieux que rien tu me diras.
Perso j'ai touché une bourse de 6000$ pendant mon master (en plus de ma paye hein), et j'étais loin d'être premier de ma promo. Les notes d'ailleurs n'était pas l'aspect primordial, ils regardent avant tout ta motivation, ce que tu fais à coté et l'état du projet. Bref, c'est justement assez différent du système francais.
Est ce que ce serait pas aussi du très largement à un déficit d'image des filières longues de l'université ? Est ce qu'en fait, il n'y aurait pas une pression particulière des classes moyennes/faibles, pour qui le seul vecteur de réussite serait les études à pousser leurs enfants vers des filières dont le potentiel de réussite serait percu comme plus important (dis autrement : tout sauf la fac) ?
Tenez, à titre de comparaison, l'augmentation des frais de scolarité au Québec (et bien entendu les étudiants protestent également.)

Citation :
Le dernier budget prévoit que la facture pour les étudiants augmentera de 325$ par année jusqu'en 2017, passant de 2168$ à 3793$.
[...]
La moyenne canadienne des frais de scolarité est de 5138$ par année alors que les étudiants ontariens avaient les frais les plus élevés à 6307$.
Je me rappel il y quelques années, il y avait un appel à manifester dans ma fac en France contre l'augmentation des frais de scolarité. Quand j'ai vu le montant, j'ai ris jaune : pensez-donc, une augmentation de 0.5 euro jusqu'à 3 euro ! Ca mérite bien de manifester tiens.

Edit : je viens d'ailleurs de voir l'augmentation des prix officiels :
Citation :
  • Pour les étudiants en licence, ils s’élèvent désormais à 174 € (contre 171 € l’année dernière.)
  • Les frais pour les étudiants de master s’élèvent à 237 € (6 € de plus que pour 2009-2010)
  • Les droits d’inscriptions des étudiants en doctorat atteignent 359 € (soit 9 € de plus que l’année précédente).
Alors c'est vrai que certaines universités ajoutent des frais "illégaux", mais de là à conspuer le gouvernement pour une augmentation de 9 euro... Serieux, ca représente quoi 9 euro ? Une pizza ? Une place de ciné ? Qui est à 9 euro près par an franchement ?
Citation :
Est ce qu'en fait, il n'y aurait pas une pression particulière des classes moyennes/faibles, pour qui le seul vecteur de réussite serait les études à pousser leurs enfants vers des filières dont le potentiel de réussite serait percu comme plus important (dis autrement : tout sauf la fac) ?
Le souci majeur des classes populaires, c'est surtout qu'elles sont mal renseignées sur le systeme et que les parents n'ont pas les meilleures infos pour guider leurs gosses. Pednant que dans le camp d'en face on sait que ca se joue dès le choix du collège.

Les voies d'excellence francaises ne coutent pas cher, voire sont rémunérées. Mais rien que d'en maitriser les codes d'accès demande des connaisances sur le monde de l'éducation que n'ont pas les classes populaires, à fortiori si les parents ont eux-mêmes fait des études courtes.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Louis la Brocante
partir en Erasmus est un luxe et non pas un droit.
Sachant qu'on peut facilement cumuler bourse erasmus+bourse de la région (qui peut être plus que conséquente par exemple sur Rhône-Alpes) je vois pas en quoi c'est un luxe puisque le cumul des deux bourse payera facilement l'année à l'étranger, un nouvel ordi et quinze jours de vacances dans le pays de ton choix.
Citation :
Publié par Louis la Brocante
Rien n'empêche un étudiant de travailler
Sauf le niveau d'excellence auquel il souhaite prétendre, parce que s'il est à la FAC c'est son travail personnel qui lui permettra de se construire un véritable niveau d'études et sûrement pas le diplôme qu'il obtiendra. Un étudiant salarié consacrera moins de temps à l'apprentissage de sa discipline, je suis conscient que ça ne concerne pas tout le monde, parce que le système LMD est mal foutu, mais la FAC c'est pas seulement des cours c'est au minimum autant de temps passer à suivre des cours qu'à se constituer un savoir et des méthodes de travail.
La vie étudiante date un peu trop pour moi, mais concernant les frais de logement trop élevés à Paris, pourquoi les étudiants ne vont pas à la fac en province ?
Ici pour 400 € par mois t'as 35 m², la pinte de bière coute 5 €, l'abonnement aux transports en commun 30 €. Rien à voir avec les prix à Paris.
Niveau fac quelle différence pour la masse des étudiants ? On pourra toujours prétendre que les profs sont meilleurs ou que la réputation ouvre plus facilement accès au travail, mais a mon avis c'est assez ridicule.
Citation :
Publié par Vassk
Ça dépend des voies, en ingénierie / sciences c'est possible de faire de bonnes études à bas coûts.

Typiquement :
- 2 années de prépa en internat : 1500€ l'année en pension complète (logement + repas 3 fois par jour)
Après, pour une école d'ingénieur public :
- 3 années à environ 1000€ de frais (pour les non-boursiers, pour les boursiers c'est quasiment gratuit), logement aux environ de 300/350€ par mois (avec les APL ça réduit à 150 environ), repas aux tarifs crous (2.90€).
Pour un élève boursier, c'est largement jouable sans compter sur ses parents.

Il y a également un certain nombre d'écoles d'ingénieurs où l'élève a le statut d'élève-fonctionnaire et est payé pendant ses études.
Pour les carrières de recherche/enseignement, il y a les ENS où les élèves sont également (bien) payés.

Après il y a sans doute d'autres voies où c'est bien plus difficile.
Encore faut-il avoir l'internat en étant non boursier !
En étant non boursier, je n'ai eu aucune résidence étudiante, ni aucun internat, partout ou j'ai demandé. Pourtant j'habite à 800km de là, je suis encore mineur, ma mère n'est pas si riche, et mon dossier est très bon (jusqu'ici).

Clairement on manque de résidences étudiantes et places en internat.
Citation :
Publié par Louis la Brocante
La condition étudiante est tout à fait bonne en France. Du moins pour le moment.
Les frais d'inscriptions sont très faibles et gratuits pour les boursiers. Les restau U fournissent des repas à 3€. Les bourses étudiantes, combinés aux APL représentent à peu près 500 à 600€ par étudiant boursier, ce qui correspond quand même à un demi-smic "offert" c'est considérable. Rien n'empêche un étudiant de travailler, tout est fait pour faciliter la vie aux étudiants salariés (contrôle terminal). On peut également faire un prêt étudiant, ou bien de demander de l'argent à sa famille et bien sur travailler l'été. Pour le reste, la plupart des étudiants vivent chez leurs parents (c'est ce que font la majorité des franciliens, lyonnais, marseillais, etc...) car la grande majorité des formations en licence sont disponibles dans toutes les agglomérations françaises (les étudiants en licence représente 70% du total). Se louer un studio en plein Paris pour aller à Assas en 5 minutes ou bien partir en Erasmus est un luxe et non pas un droit. Reste qu'il doit y avoir quelques étudiants en galère, mais par expérience (j'ai fait 3 facs) ils sont très minoritaires et se trouvent généralement en Master (surcharge de travail + formations en master obligeant souvent à changer de ville). En fait la plupart des vrais pauvres (ceux qui pourraient avoir de réelles difficultés) sont de fait exclus du système universitaire car ils ne vont pas jusqu'au bac général. Si vous voulez parler des gens qui vivent dans des conditions difficiles parlez des smicards, des rmistes, mais franchement les étudiants c'est pas la priorité.
Tout à fait bonne, j'irais pas jusque là mais je suis plutôt d'accord avec toi.

Les mecs de l'UNEF qui brassent du vent pour une augmentation de quelques euros, juste lol. Ils devraient l'augmenter de 50% si ça permettait d'avoir une meilleure qualité d'étude, j'y verrais aucun problème.

On va me répondre "fils de bourgeois blabla", bah non, j'étais sur Paris dans un studio quand j'étais en alternance, là c'est plus le cas, je retourne donc chez mon père en attendant mieux. Louer un studio sur Paris en tant qu'étudiant quand t'as tes parents qui habitent en banlieue, c'est cool mais c'est un luxe. Les étudiants n'ont pas nécessairement besoin de ça, sauf cas particulier (pbs familiaux etc). Si tu restes chez eux et que tu es boursier, tu peux largement t'en sortir imo.
Citation :
désengage l'Etat de ses fonctions régaliennes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9galien

Citation :
J’exècre, par ailleurs, cet argument du pauvre qui consiste à dire que c'est pire ailleurs.
Ce n'est pas pire ailleurs, c'est différent. Les universités françaises sacrifient la qualité d'éducation à l'ouverture à un plus large public. Il est évident que l'on ne peut atteindre les équipements hallucinants de Harvard par exemple en ne finançant les universités que par l'impôt. Alors oui, les investissements pourraient être plus importants, mais encore faut-il le trouver quelque part cet argent. L'université n'est PAS gratuite, l'argent vient de quelque part. Alors on connaît la chanson, le prendre aux riches blabla, solution facile et idiote qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez ("faut prendre aux riches" doit être la réponse la plus répandue aux problèmes, quoique "faut prendre aux entreprises qui font des bénéfices" est dans le vent aussi).

Du coup les universités françaises présentes dans les divers classements sont très peu nombreuses en comparaison du classement de la France pour l'IDH et divers indicateurs économiques.

Bien sûr je vois déjà ressortir la réponse classique "ah mais ces classements sont fait par des enculés de capitalistes libéraux" (en gros ils ne sont pas représentatifs). Les seuls représentatifs étant ceux faits par l'État français où ceux dont les résultats arrangent les partisans du système actuel (et qui sont moins nombreux). Bref.




De plus, hormis la fausse gratuité de l'université, un autre point qui me semble plus important est la perte totale de "sacralisation" de l'éducation supérieure. Je veux dire par là que la notion de mérite, de performances, a complètement disparu de l'université française. Lorsque je raconte à des amis étrangers qu'il n'y a absolument AUCUNE cérémonie de remise des diplômes à l'issue de l'obtention d'une licence ou d'un master, ils ont du mal à y croire.
De plus, le système encourage presque l'échec et le gaspillage d'argent public :

- Le nombre de "sécurités" présentes dans certaines facs (plus particulièrement dans les sciences humaines) est hallucinant. Compensation entre les UEs. Compensation entre les semestres. Deuxième session à chaque semestre. Et on trouve le moyen de plaindre les étudiants qui n'y arrivent pas malgré tout cela.
- Plus de 50% d'échecs en première année et on ne veut toujours pas instaurer des pré-requis à l'entrée à l'université... Pourquoi ne pas exiger d'un étudiant qu'il ait des notes minimum dans certaines matières au lycée avant d'intégrer un cursus universitaire ? On veut donner sa chance à tous, en attendant, on fait surtout perdre un an à des étudiants qui en ont besoin, on précarise tout le monde en augmentant drastiquement le nombre d'étudiants (moins de place dans les amphis, classes en mauvais état par manque de salles...) et on gaspille énormément d'argent.
- AUCUN contrôle ou presque des étudiants boursiers qui ne se rendent pas en cours. Autour de moi, je connais au moins une dizaine de boursiers qui sont allés peu ou pas en cours et qui ont reçu toute leur bourse. Un pote a même allègrement profité du système en s'inscrivant deux fois en première année juste pour toucher la bourse à l'échelon maximum, on ne lui a bien sûr rien demandé.
- Aucun système de récompense des étudiants méritants. Ah si, la bourse du mérite qui couvre seulement deux années de master et qui est réservée aux lauréats de licence. Je l'ai reçue et j'en suis content, mais je trouve que c'est quand même léger comme motivation.


Alors je suppose que pour beaucoup de posteurs ici la réponse est évidente : l'État doit investir davantage pour offrir des conditions d'étude premium aux étudiants. Mais je ne suis pas d'accord.

1) L'égalitarisme a une nette tendance à ne pas récompenser les étudiants qui réussissent et qui méritent plus d'être aidés dans leurs études que des étudiants médiocres. On va me dire que je suis un con, que s'ils sont médiocres c'est parce qu'ils travaillent etc., je trouve l'excuse pas terrible, j'ai moi même travaillé 20h par semaine pendant trois ans et j'ai très bien réussi, je ne pense pourtant pas être beaucoup plus intelligent que la moyenne.

2) J'ai de très gros doutes sur l'efficacité de la gestion par l'État du système éducatif et donc de la rentabilité de l'argent public investi au vu des gaspillages immenses qui se font actuellement.

3) J'aurais moi-même préféré devoir contracter un prêt et bénéficier de meilleures conditions d'études, de véritables salles avec de véritables tableaux équipés de craies, des prises électriques, un internet performant et tutti quanti que d'étudier la moitié du temps dans des préfabriqués comme j'ai fait cette année, crevant de chaud ou de froid, sans prises électriques fonctionnelles et sans couverture wifi. Même si je n'aurais pas eu de bourse, et si j'aurais dû rembourser mon prêt sur plusieurs années par la suite. J'aurais considéré cela comme un investissement personnel.


Alors oui, je suis pour un système élitiste, une privatisation complète du système éducatif (ou une gestion équivalente), une acceptation des liens entreprises-universités que je considère comme extrêmement positifs et dynamisants, et si cela le nécessite, des prix d'enseignements élevés. Car pour moi le système actuel, c'est la dévalorisation des diplômes, la dévalorisation du travail et du mérite. L'université est censée être un lieu de culture, de réflexion, de travail, de recherche, d'intelligence, un lieu qui permet aux étudiants de s'épanouir dans leur passion et leurs compétences. Je ne comprends pas qu'elle soit ouverte aux glandeurs ou ceux qui n'en ont pas les capacités intellectuelles. C'est peut-être moche, mais ne pas le reconnaître ne fait que la tirer vers le bas.

Il faut rendre à l'université son prestige, son supposé haut niveau d'excellence. Aujourd'hui, être bac+3 d'une université, c'est la plupart du temps minable. Cela ne devrait pas être le cas.

Pour autant, ce n'est pas fermer la porte aux étudiants issus de milieux sociaux défavorisés. L'État pourrait très bien octroyer des prêts à taux quasi nuls ou garantir ce type de prêts auprès de banques, ce qui se fait dans de nombreux pays dont l'éducation n'a pas à rougir face à l'éducation à la française.
Le coût de l'éducation serait supporté par ceux qui en profitent, et donnerait également plus de légitimité aux étudiants pour influer sur les décisions concernant la gestion de cet argent par l'université. Parce que quand l'argent sort directement de notre poche (et non pas de façon invisible comme avec l'impôt), tout le monde se sent concerné et les dirigeants ne peuvent se permettre de gérer l'argent n'importe comment.

J'ai résidé un moment dans des pays plus pauvres que la France, comme la Roumanie et la Hongrie, dont le niveau d'enseignement est sur la pente ascendante. J'ai rencontré de nombreux enfants d'ouvriers ou d'instituteurs (le salaire d'un instituteur dans ces pays-là est très bas pour information) qui avaient pu aller à l'université et profiter des mêmes enseignements que des camarades bien plus aisés alors que le coût d'une année est considérable par rapport au salaire moyen. Certes, ils savent qu'ils devront rembourser un prêt pendant les premières années de leur vie active, mais ils savent également que ça vaut vraiment le coup et qu'en définitive, ils seront mieux lotis que s'ils n'avaient pas fait d'études, au vu des opportunités que cela leur offre. Et surtout ils m'ont dit que tout le monde peut le faire. Certes ce n'est pas parfait, la corruption n'a pas complètement disparu (bien qu'elle diminue petit à petit et soit beaucoup moins présente qu'il y a une dizaine d'années), les professeurs sont encore payés par l'État et donc les meilleurs s'en vont à l'étranger, mais on ressent un net progrès.
Je suis d'accord avec ce que tu dis sauf sur un point, je ne pense pas que ce soit à nous de faire en sorte que les universités disposent de plus de structures et donc en payant plus cher nos inscriptions. L'éducation devrait être LA priorité: elle n'existe pas seulement pour transmettre un savoir, loin de là, et en repensant totalement notre système éducatif, nous changerons notre avenir. L'avenir est déjà sous nos yeux, il est composé des enfants en bas âge que tu croises tous les jours. C'est l'humain qui est au centre de tous les problèmes, en philosophie on dit parfois que Dieu est le nœud des nœuds, mais aujourd'hui il faut comprendre que le nœud des nœuds des problèmes économiques, politiques, éducatifs, moraux etc. c'est l'être humain.
Déjà repenser l'orientation des collégiens et lycéens seraient une bonne chose, en leur parlant des études qu'ils feront par exemple et pas seulement des métiers qu'ils souhaitent faire. En spécialisant tous les domaines de notre vie, nous avons perdu la vision transversale des choses. En fait de compte la plupart des étudiants ne sont à aucun moment, dans leur parcours scolaire, réellement maîtres des études qu'ils font. Alors que tout devrait être mis en œuvre pour que très tôt les élèves repèrent leurs centres d'intérêt, apprennent sur eux-même et développent une attitude réfléchie en se projetant sur le long terme, au lieu d’engranger des tas de connaissances pendant X années qui ne te servent à rien une fois le BAC en poche.
Message supprimé par son auteur.
@Leni : L'université de tes rêves existe, son nom : l'école d'ingénieurs. Pour prétendre y entrer, il faut souvent avoir obtenu une mention au BAC, payer des frais d'inscriptions élevés que tu peux subventionner par des prêts étudiants. En contrepartie tu as des profs pleinement disponibles, des salles et du matos de rêve, et un boulot pratiquement garanti à la sortie. Bref, tu t'es planté de voie.
Au moins au sortir des écoles d'ingénieurs, les perspectives d'emploi sont bonnes, alors qu'en sortant de la fac tu es juste inadapté au marché du travail dans tous ces aspects. Pas de stages en entreprise, pas de formation à la mise en forme des cv et à la tenue d'un entretien d'embauche, aucune information sur les entreprises qui recrutent.
On dit souvent qu'à la fac l'étudiant doit se débrouiller seul, mais il faut y être allé pour se rendre compte à quel point c'est vrai. Et encore internet a considérablement aidé.
(de manière anecdotique, je me souviens que chaque année la question récurrente de "quelles matières peuvent se compenser" occupait pas mal de discussion, le livret d'accueil et le personnel de la fac étant un vivant plaidoyer contre la fonction publique)
Citation :
Publié par Leni
Alors on connaît la chanson, le prendre aux riches blabla, solution facile et idiote qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez ("faut prendre aux riches" doit être la réponse la plus répandue aux problèmes, quoique "faut prendre aux entreprises qui font des bénéfices" est dans le vent aussi).
L'argument "c'est une opinion répandue donc elle doit être fausse" doit correspondre à priori à une nouvelle forme de sophisme.
Citation :
Publié par Ventilo
La vie étudiante date un peu trop pour moi, mais concernant les frais de logement trop élevés à Paris, pourquoi les étudiants ne vont pas à la fac en province ?
Ici pour 400 € par mois t'as 35 m², la pinte de bière coute 5 €, l'abonnement aux transports en commun 30 €. Rien à voir avec les prix à Paris.
Niveau fac quelle différence pour la masse des étudiants ? On pourra toujours prétendre que les profs sont meilleurs ou que la réputation ouvre plus facilement accès au travail, mais a mon avis c'est assez ridicule.
Ayant vécu les deux. Il est clair que c'est putain de différent, je ne pensais pas que les prix allaient du simple au double, et c'est pourtant le cas.

Innenvisageable d'avoir un 20m² a moins de 500 euros pas trop loin de Paris (je parle même pas d'intra-muros). Alors qu'à Lyon à ce prix là t'as 40m² et "où tu veux". Transport en commun plus de deux fois moins cher (24/mois à Lyon pour couvrir toute la zone). Et bien sur tout ce qui est sortie : bar 1.5/2 fois moins cher, cine quasi 2 euros de diff sur les places, etc etc.

Franchement en province même si t'as zéro source de revenu qui vienne de tes parents tu peux te démerder. L'été c'est 4 mois de vac en licence où tu peux facilement travailler, et en master t'as tes stages à faire, payé en général au smic. Bref, ça plus le reste, ça suffit à survivre.
A Paris j'ai du mal a voir comment c'est possible en revanche ...

Citation :
Publié par Ventilo
Au moins au sortir des écoles d'ingénieurs, les perspectives d'emploi sont bonnes, alors qu'en sortant de la fac tu es juste inadapté au marché du travail dans tous ces aspects. Pas de stages en entreprise, pas de formation à la mise en forme des cv et à la tenue d'un entretien d'embauche, aucune information sur les entreprises qui recrutent.
? J'ai eu tout ça moi. Stage, formation cv/entretien d'embauche, info entreprises.
La vraie diff c'est les contacts avec les anciens étudiants, le fameux réseau.

Et dans les branches un minimum porteuses le % d'embauche (le vrai, pas celui où ils comptabilisent un emploi MacDo en fin de master) est plus que très correct.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Fried
Et dans les branches un minimum porteuses le % d'embauche (le vrai, pas celui où ils comptabilisent un emploi MacDo en fin de master) est plus que très correct.
Oui, statistiquement ça fait une différence parce que la plupart des écoles d'ingé sont de fait dans des branches porteuses. Mais les mêmes branches universitaires, ça marche aussi. Après, si on compte les débouchés des branches non porteuses, forcément l'université s'en prend plein la figure
Accessoirement, les frais de scolarité dans les écoles d'ingé ne sont pas exorbitants par rapport à l'université.
Citation :
Publié par Leni
(...)
Bon, globalement je suis d'accord, mais il y a quelques petites choses à redire.

1) Sur les faits que tu invoques.
-Harvard et les autres grandes université américaine sont subventionnée massivement par la recherche fédérale. Mais le plus gros financement de Harvard reste ses placements boursier loin très loin devant tout le reste. Ce n'est pas de l'impôt, ce n'est pas des droits d'inscription, c'est de l'argent qui est prélevé quelque part dans l'économie.
C'est donc plus ou moins un impôt...

-Encore une fois les classements des universités sont basés sur les publications, pas sur la valeur de l'enseignement, desquels, d'ailleurs, sont exclus les grandes écoles. Enfin bref. Chou, carottes.

-L'enseignement supérieur dans les ex-républiques soviétiques (dont la Roumanie et la Hongrie font parties) est traditionnellement très bon, il n'est pas sur la pente ascendante du tout, c'est juste un état de fait qui perdure depuis la chute du mur.
L'Université de Bucarest est spécialisée dans les mathématiques, la robotique et l'automatique, et dans ces domaines là c'est probablement l'une des meilleures d'Europe. Dans mon domaine, l'automatique, on continue d'apprendre des trucs en épluchant les articles écrits en russes. 25 ans après la chute du mur. C'est encore actuellement un système d'étude supérieur public de masse.
L'augmentation des frais d'inscriptions (en tout cas pour la Hongrie, la Roumanie je sais pas) est un phénomène récent dû au fait que le gouvernement ultra-libéral local a décidé de couper les subventions. Autant dire que les jours de l'excellence hongroise sont comptés; Parallèlement les profs ont encore un salaire soviétique mais en plus le gouvernement leurs crache à la gueule, répète à qui veut l'entendre que ce n'est rien qu'un ramassis de branleurs, fainéants et parasites.
Je suis pas sûr qu'ils acceptent encore longtemps un tel traitement.
Si les droits d'incriptions sont élevés par rapport au salaire moyen roumain, ils sont ridicules par rapport au salaire moyen du jeune diplômé. Je le sais très bien, on en a plein chez nous. Alors dans ces conditions un prêt étudiant c'est moins qu'un micro-crédit. Mais ça aussi ça va pas durer.
Pour finir, la composition sociale des promos d'université s'explique beaucoup plus facilement par la mixité sociale que par les bienfaits du libéralisme dans l'enseignement.
Enfin je trouve.

-Sociologiquement parlant, les études supérieures payantes c'est ce qui manque pour faire de l'enseignement supérieur le maillon essentiel de la reproduction sociale. Le fait d'avoir les écoles d'ingénieur en est le principal. Compare les bancs des université, avec ceux d'une grande école et ceux d'une école supérieure privée et tu verras de quoi je parle.

-On peut cracher tout ce qu'on veut sur la gentillesse des université françaises. Toujours est-il que c'est le système qui a recalé le fils à papa le plus célèbre de France en licence au bout de 5 ans de touchage intensif.
Dans un pays où l'enseignement supérieur est privé, il serait bac + 5 d'une université quelconque.

2)Je préfère ici n'aborder que l'aspect financement, car à mon avis l'aspect enseignement n'a aucun sens si on n'aborde pas collège et lycée.

Dans l'ensemble, le financement privé des études supérieures va droit vers une marchandisation des connaissances (à l'exception notable du financement privé par avoir boursier), un appauvrissement de l'enseignement supérieur (moins de diplômés, des diplômés en moyenne moins efficaces). On a déjà un système suffisamment reproducteur social tel qu'il est pour ne pas ajouter un aspect financier au problème qui viendrait s'ajouter aux facteurs sociaux déjà assez pénibles à gérer.

Maintenant ça dépend de ce qu'on veut faire avec l'enseignement supérieur et l'éducation en général. Je pourrais renvoyer au post d'aloïsius qui explique déjà assez bien le problème.

L'éducation c'est un investissement, ce n'est pas un bien de consommation. C'est un investissement pour les individus mais aussi pour la société. Un gamin dans une salle de classe ou dans un amphi c'est pas un gamin qui traîne dans les rues. C'est un gamin qui s'intégrera bien, qui trouvera un job facilement et y sera efficace (j'idéalise un peu pou illustrer le principe). C'est la condition sine qua non pour faire vivre une économie de pays développé basé sur l'innovation et la recherche. C'est pour cette raison que ça ne peut pas être une variable d'ajustement du budget d'un foyer familial. Y a du moyen, du long terme et du très long terme qui ne sera pas pris, ne peut pas être pris en compte à ce niveau là, et un flagrant manque de marge de manœuvre.
Citation :
Publié par Lugi Sakabu
-Harvard et les autres grandes université américaine sont subventionnée massivement par la recherche fédérale. Mais le plus gros financement de Harvard reste ses placements boursier loin très loin devant tout le reste. Ce n'est pas de l'impôt, ce n'est pas des droits d'inscription, c'est de l'argent qui est prélevé quelque part dans l'économie.
C'est donc plus ou moins un impôt...
Wait ... what.

Citation :
Publié par Lugi Sakabu
-Encore une fois les classements des universités sont basés sur les publications, pas sur la valeur de l'enseignement, desquels, d'ailleurs, sont exclus les grandes écoles. Enfin bref. Chou, carottes.
Dépend quel classement. Si tu veux justement mettre de côté tout ce qui est publication, prix Nobel etc et seulement avoir la réussite pro t'as le classement des Mines qui compte l'origine des PDG des 500 + grandes entreprises. Ca relativise le fameux classement de Shanghaï.
S'il y a un classement plus mal foutu que celui de Shangai, c'est bien celui des mines.
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