Ce n'est pas de moi mais d'un (entre autre) collègue de boulot que j'ai nommé Monsieur X !
Pour moi il y a plusieurs catégories dans le salariat du blasé et elles sont fonction de l'âge.
First one 
Le type ou la nana qui est en fin de carrière, 50 - 60 ans, qui n'en peut plus, qui a tout connu, les humiliations, le patron exécrable, les plans de licenciement, les collègues qui puent du bec, les séminaires façon club med,
les secrétaires allumeuses mais qui baisent pas, le petit jeune qui veut lui apprendre son boulot... Bref il/elle a eu une carrière bien remplie, il/elle a tout connu et il est temps d'en finir...
Second one 
La quadra bien entamé qui commence tout juste à se poser de graves questions existentielles, qui a fait son trou dans une boite de merde mais qui s'en contente (c'est la crise ma bonne dame), qui voit sa fille bosser l'été dans son entreprise et qui se fait draguer par l'homme d'entretien (alors que lui il veut qu'elle épouse un riche homme d'affaire qui la sortira à jamais du salariat), qui voit l'espoir d'avoir une vie sympa et épanouie s'envoler au fil des heures sup' qui servent à peine à rembourser le crédit de la Renault (ouai il a pas pu acheter allemand comme Mr Martin, l'autre comptable de son service).
The third 
Le trentenaire qui commence tout juste à se poser tout court, qui trime pour des clopinettes, qui prend sa carte chez FO parceque le tract sur la machine à café en panne lui semble être une cause au moins aussi juste que celle des augmentations de salaire, qui accepte sans rechigner le sale boulot et les heures sup défisc... heu non payées... parcequ'il faut bien payer les 700 euros de son 18m² en plein paname et s'assurer les sorties.
Voilà les différentes tranches d'âge du "blased worker" (terme que j'ai inventé au boulot !). En fait je dois dire que pour la 1ère tranche d'âge évoquée, je comprends que la retraite soit attendue avec impatience, c'est vrai quoi, on a donné, on a envie de profiter de ses économies et de ses cotisations, de voir les petits enfants plus souvent et de se dorer le fessier toute l'année. Pour le quadra, mouai passe encore, c'est vrai quoi le mec il commence à comprendre que son boulot c'est de la merde et que ca l'emmerde ! Je me dis que pour lui quelque chose a cloché si on attend la retraite, y'a eu une faille dans le système, un boulon dans la matrice qui a sauté en cours de route.
Mais là ou je comprends définitivement pas (

), c'est qu'on puisse faire partie du "blased Worker" attendant la retraite entre disons 25 et 35 ans, et le dire ouvertement (parceque ca fait pépé avant l'âge et que ca donne pas une image très dynamique) ! Ca fait plus d'une fois que j'entends ca dans la bouche de jeunes travailleurs/travailleuses (on vous spolie...humour) et je veux essayer de comprendre parceque à la retraite, objectivement et sans tomber dans un cynisme malsain, on se fait sûrement chier, tant qu'on est au boulot on a toujours une vie sociale ultra bien remplie, on sort avec ses collègues qui sont censés devenir des potes de bons conseils, on fait de belles rencontres, c'est pas forcément épanouissant mais ca à ses bons côtés !

Qu'en pensez vous? C'est légitime de rentrer sur le marché du travail et de vouloir en sortir directement pour se retrouver le cul dans un canapé à regarder motus et attention à la marche? Etes vous d'accord avec mes catégories?