Ce n'est pas de la soif de domination que j'ai décrit mais le fait qu'il y a des personnes porteuses de sens qui imposent de façon finalement toute naturelle leur vision pour la bonne raison que les autres n'en ont pas. Et je ne vois pas d'antinomie avec la vérité, bien au contraire. Le pékin moyen qui débarque sur SL comme consommateur n'a d'autre choix que d'utiliser ce qui existe et de se plier aux fonctionnement en vigueur. Selon le point de vue ça peut changer la donne. Si SL est une distraction passagère, une façon comme une autre de disperser mon activité dans un chatoiement de pixels, alors je n'ai cure de savoir "qui, quoi quand où"... Par contre si je m'investis dans ce monde de façon créative ou tout simplement mercantile (tant qu'à faire en combinant les deux) la notion d'élitisme commence à prendre forme. Je me dégage de l'anonymat et émerge de la masse des utilisateurs de base pour porter mon propre message que je traduis de façon formelle dans cet univers virtuel. Le regard de ceux qui ne font pas cette démarche (que ce soit pour toutes les raisons que l'on veut) va être différent et renvoyer quelque chose qui relève d'une considération hiérarchique : plus ou moins, meilleur ou pire, etc...
Pourtant les termes que tu emploies, et que j'ai souligné relève bien d'un rapport de domination, de supériorité. Je les ai vus, je les ai lus.
Alors je veux bien que tu plaides l'utilisation inadéquat de termes s'y rapportant. Ceci me paraîtrait plausible, tant on ne peut faire partie de l'élite dans tous les domaines, l'erreur est pardonnable.
Toutefois tu persistes en multipliant les termes peu flatteurs à l'endroit de l'utilisateur moyen, baptisé pékin pour l'occasion : c'est un "consommateur", qui "se plie" à la loi de ceux qui modèlent l'ensemble, il est "anonyme", perdu dans la "masse", alors que le créateur s'extraie de cette fange qualifiée plus bas de "potage insipide". Merci pour eux. La plupart des utilisateurs, demeurés, apprécieront. D'autres avaient dit que ces pauvres diables avaient moins de légitimité à fréquenter les lieux; c'est du même tonneau.
Je reprendrai la phrase d'un illustre créateur de sl (comme c'est de mémoire, vous excuserez l'approximation) : "Atterris mon gars, on est sur SL...ou alors fais tourner".
Comme le dit Myst, qui du haut de ses 750m garde les pieds sur terre, on est dans un puzzle géant, un grand légo. Mesures-tu le côté grotesque et pathétique de se gonfler le melon avec ça tout en méprisant le reste des utilisateurs, non créateurs ni vendeurs, de légo ?
Bon, alors, il est possible que cela soit du rp de ta part. Je fais comme si j'y répondais sérieusement, mais nous ne sommes peut-être dupe ni l'un ni l'autre, rassure moi.
Je reprends encore Myst : en dehors de la simulation, qu'est-ce que ces élites valent en rl ? A quelle échelle de valeur peut-on les comparer ?
Je suis dans une activité où quand on travaille du chapeau, on se prend pour Dieu. Tout ça pour te dire à quel niveau de suffisance je peux me hisser si je n'y prends garde, et quelle importance primordiale je peux accorder à un manipulateur de légos.
Je ne suis pas en train de te dire que je ne peux pas trouver ça zoli, au contraire et je serai le premier à complimenter Myst lorsqu'elle voudra bien me présenter ses créations, mais enfin comment crois-tu que quelqu'un de l'extérieur, non contaminé par l'illusion collective que constitue la plate-forme, pourrait recevoir cette présentation des grands créateurs qui émergent en pleine lumière ? Sans sourire ?
Non vraiment, tout ceci ne mérite ni cet excès d'honneur, ni cette indignité, mais simplement la possibilité d'apprécier en toute simplicité ce que chacun a à présenter, visible ou non, sur une plate-forme de loisirs en ligne.
L4D semble dire que chacun devrait être reconnaissant à ces grands hommes (et femmes) qui consacrent leur effort et leur temps à ce sacerdoce.
Allons, allons, si ils le font c'est d'abord qu'ils en ont le temps (par une organisation sociale en rl qui m'échappe en grande partie, et qui le leur permet), c'est qu'ils en ont l'envie et y trouve leur plaisir, comme ils trouvent du plaisir dans l'image positive simulée d'eux-même que cela leur renvoie, et c'est parce qu'ils n'ont rien de plus utile à faire.
Encore une fois ni plus à plaindre, ni plus à blâmer que le pékin moyen sur la plate-forme. Tous sont dans le même parc de loisirs estampillé Linden.
Etre une partie du tout n'empêche pas d'être une partie qui compte et, sans nier l'interdépendance, se rendre simplement compte que dans cet ensemble aqueux il y a des singularités et que ce sont elles qui empêchent de n'avoir qu'un potage insipide.
Il n'y a que des singularités. Le tout est un ensemble de singularités dont le total ne se réduit pas à la somme de celles-ci. Et je n'oublie pas d'où je viens, et je n'oublie pas ce que je dois au potage insipide.
S'il m'arrive d'utiliser la moquerie ou le mépris ce n'est pas envers les plus humbles, attitude des plus inélégantes. Gardons le pour ceux que la vanité fait enfler inconsidérément. Il est si facile de se laisser griser par la simulation qu'offre la plate-forme qu'une entreprise de dégonflage de chevilles devrait recevoir un label d'utilité publique.
Ceci dit, il est des endroits que les détracteurs, ruraux ou citadins, ne fréquentent que peu. Et il semble bien que dans ces endroits préservés, ici ou là, le melon pousse toute l'année. Havre de tranquillité pour les grands artistes et créateurs qui font de sl ce qu'elle est.
Comme dit Kaza, l'oiseau rare est peut-être celui qui arrive à rester simple et humble malgré les facilités qu'offre sa second life.