Les critiques sur l'abattoir de Charal sont tout de même infondées... Comme le dit la porte-parole du groupe, un abattage à la campagne est tout de même bien plus "gore".
Mes grands-parents achètent chaque année un petit cochon, le font engraisser jusqu'à ce qu'il devienne gros et fort. Là, ils le pendent par les pieds à la poutre de la grange, et l'égorgent vivant. J'y ai assisté une ou deux fois. Le cochon crie, s'ébat, mais ça dure très peu de temps. Le sang tombe dans une bassine, il faut empêcher les poules de picorer car on l'utilise pour le boudin.
Légalement ils n'ont pas le droit de faire comme ça je pense, avec toutes les réglementations aujourd'hui, mais tous les "vieux" paysans font ainsi et quand je l'ai vu ça ne m'a absolument pas choqué. Il fallait bien que la bête meure pour que quelques semaines plus tard, je puisse manger la saucisse maison délicieuse, les côtes de porc bien fermes et goûtues, le délicieux filet en conserve ou le boudin.
Et je dois dire que l'idée d'assommer le cochon avant l'opération ne m'était jamais venue à la tête. C'est la même procédure avec les canards, par ailleurs. On tient fermement la tête, et on égorge vivant. Il ne se débat que quelques secondes, le reste n'est que tics nerveux. Quelques semaines plus tard, un foie gras délicieux et des magrets énormes.
Bref, tout ça pour dire que je corrobore entièrement les dires de la porte-parole de Charal. L'abattage en abattoir n'a de monstrueux que la quantité d'animaux tués et la vitesse à laquelle ils sont abattus. S'il y a bien une chose que l'on ne peut leur reprocher, c'est le moyen employé afin d'abattre les animaux. Ils sont inconscients, au moins.
Et je dois dire malgré tout que je trouve l'abattage "paysan" auquel j'ai assisté une fois il y a quelques années bien plus "humain" que l'abattage en série en abattoir. Pourquoi ? Car le cochon, mes grands-parents l'ont nourri pendant des mois, s'en sont occupé eux-mêmes, avant de le tuer, et l'abattage est une sorte d'événement, d'autres paysans du coin viennent pour aider, etc. Et ça leur fait toujours un petit quelque chose de le tuer, mais c'est le déroulement de la vie, c'est tout. C'est ainsi que la nourriture va à l'assiette. Tandis qu'à l'abattoir, on tue froidement, par milliers. C'est un travail à la chaîne que l'employé effectue sans remords, ni même sans aucun dégoût devant le sang qui se déverse par litres entiers sur le sol. Mais c'est comme cela que les choses doivent être, si l'on veut nourrir des millions de personnes. C'est la vie quoi.
Quant aux viandes hallal et casher, encore une fois, ce n'est pas la faute de Charal si l'animal doit être conscient au moment de la saignée, mais bien celle de la Torah ou du Coran. Il existe une clientèle pour, et la loi l'autorise. Charal ne fait que vendre un produit à une catégorie particulière de consommateurs.
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