Je trouve la question intéressante, et c'est loin d'être évident parce qu'à une époque, pas si lointaine, ce genre de films étaient censurés, pas par le Vatican ou les autorités religieuses, mais par les Juges.
Y'a plusieurs affaires célèbres à ce propos:
AU début des années 90, le diocèse d’Innsbruck de l’Eglise catholique, en Autriche, avait demandé à la justice d’ordonner la saisie et la confiscation du film Das Lieberskonsil (Le Concile d’amour), où « texte et images présentent Dieu le Père comme un idiot sénile et impotent, le Christ comme un crétin et Marie, mère de Dieu, comme une femme dévergondée au langage correspondant, et où l’Eucharistie est tournée au ridicule ».
La justice autrichienne ayant donné droit au diocèse , l’association Otto-Preminger-Institut avait saisi alors la Cour européenne, qui a décidé que la saisie du filmne violait pas la liberté d'expression, en estimant que « la manière dont les croyances et doctrines religieuses font l’objet d’une opposition ou d’une dénégation est une question qui peut engager la responsabilité de l’Etat, notamment celle d’assurer à ceux qui professent ces croyances et doctrines la paisible jouissance du droit à la liberté religieuse.
Y'a ensuite eu une autre affaire celèbre, l'affaire Wingrove. Etait en cause un court-métrage intitulé Visions of Ecstasy (Visions d'extase), qui disait s’inspirer de la vie et des écrits de sainte Thérèse d'Avila, religieuse carmélite ayant vécu au XVIe siècle, qui fonda de nombreux couvents et eut de puissantes visions extatiques de Jésus-Christ. Le film en lui-même mêlait davantage extase religieuse et passion charnelle, et était essentiellement axé sur le Christ crucifié, si bien que l'Office britannique des visas cinématographiques refusa le visa, au motif que le film était blasphématoire. Le requérant finit par saisir la Cour en invoquant une violation de la liberté d’expression ; les Juges, tout en ne retenant pas cette violation, évoquèrent « la liberté d’expression sur des questions susceptibles d’offenser des convictions intimes, dans le domaine de la morale, et spécialement de la religion ».
Donc y'a pas si longtemps, on a pu saisir des films parce qu'ils étaient blapshématoires (donc seulement dans les pays où le blapshème est encore puni), et donc condamner les réalisateurs.
Les choses ont changé, maintenant on insiste plus sur le fait que dans une démocratie, personne n'est à l'abri de critique, et on peut donc pouvoir critiquer toutes les opinions, religieuses ou non, et même si ça heurte les convictions.
Ce qui fait que désormais les critiques de la religion sont beaucoup plus faciles:
je donne des exemples: l'affiche du film
Amen de Costa Gavras. Il y a eu des poursuites, qui n'ont pas abouti, d'abord parce qu'il n'y avait pas amalgame fait entre nazisme et Eglise catholique, on dissociait les deux, mais en plus, au nom de la critique, il fallait laisser cette affiche.
Même chose pour l'affiche de Larry Flint.
Je mets les deux affiches en pièces jointes, y'a rien de Hors Charte, et juridiquement ça a été accepté.
Et enfin y'a eu une dernière affaire récente sur une affiche de pub, parodiant la Cène de de Vinci. Là pareil on a considéré que y'avait pas d'offense faite aux croyants. VOilà