Citation :

Publié par Egelby tout gentil

Je ne suis pas inquiet pour ma progéniture, eux sont déjà en cours de formation avec popa, dès le plus jeune âge, mais quand je vois celle des autres, j'ai un peu de peine au cœur en me disant qu'un gosse sur deux est condamné à l'avance.

Tu est comme tout parent, tu penses que ta progéniture sera bien préparer, mais si demain 1 gosses sur deux est condamné, ça sera également pour les tiens. Ne te penses pas supérieur aux autre, parce que c'est loin d'être le cas.

[Assurancetourix]

Ouais bof. Bien sûr si un gosse sur deux se retrouve à suivre une voie scolaire moisie, toute la société va en pâtir quelque part. Par contre ça ne veut pas dire du tout que dans chaque famille ça sera le cas d'un gosse sur deux. Ca sera plutot 100% des gosses dans certaines, et 0% dans d'autres.
Dans mon cas, soit Jr se choisira un chemin viable sans maths au lycée, soit il fera des maths, d'une façon ou d'une autre. Y'a pas de 3e alternative. Et tous les parents renseignés/ayant les moyens vont faire pareil, cf les exemples de différents lycées donnés plus haut.

[Mormuth]

Quel cynisme.

Serais tu en train d’insinuer qu’il n’y a pas égalité stricte des chances à l’école en France ?

[Assurancetourix]

Citation :

Publié par Mormuth

Quel cynisme.

Serais tu en train d’insinuer qu’il n’y a pas égalité stricte des chances à l’école en Fr

Quelle ironie grinçante.

J'espère que c'est une évidence pour tout le monde que la réussite scolaire ne peut pas dépendre uniquement des moyens et méthodes mis en oeuvre à l'école. Mais apparemment la déduction logique qui s'en suit, à savoir que si on détériore ces moyens et méthodes, l'influence des ressources disponibles hors école augmente nécessairement, n'est pas faite par tout le monde .

[Aloïsius]

J'ai passé deux séquences entières à bosser sur la lecture d'image et l'analyse des documents de propagande (blablabla, enseignement par compétence). Des heures, sur le totalitarisme et la seconde guerre mondiale.
Et donc, je corrige la seconde évaluation. Et là je me pose une question : comment diable font les publicitaires et les propagandistes pour se faire comprendre par un jeune public aujourd'hui ?

Parce que le nombre d'élèves qui prennent à l'envers les images et en tirent des conclusions opposées aux intentions de ceux qui les ont faites...
Prenons cet exemple :


La légende indique "affiche nazie, 1942". Et bien j'ai eu des élèves qui m'ont expliqué qu'il s'agissait de prévenir les Juifs du danger nazi. D'autres qui ont pensé que Dieu était représenté au-dessus de l'Allemand (sic) et de l'Anglais qui se serrent la main.
Qu'à la rigueur certains pensent identifier "un bonnet de prisonnier" et faire le lien avec les détenus des camps de concentration, je peux comprendre.
Autre exemple :

Et bien là, avec la traduction et la précision qu'il s'agit d'une affiche britannique, certain y vont vu la représentation de l'alliance anglo-soviétique, avec un général à moitié anglais (uniforme vert...) et à moitié soviétique (chapeau mou). Et qu'il s'agissait de respecter une tactique basée sur la discrétion de cette alliance.


Du coup, quand j'apprend que des jeunes sont partis rejoindre Daesh aujourd'hui, je me demande s'il n'imaginait rejoindre le MLF pour protéger les ours blancs. Je sais pas. Je suis désemparé.

[znog]

Un article complet sur les écoles du royaume uni et la manière dont elles survivent après quelques années de "rigueur"

The impact of the funding crisis in England’s schools is laid bare in a Guardian investigation that reveals a system falling apart at the seams, with teachers covering for canteen staff and cleaners while essential funds are raised by parent donations and “charity” non-uniform days.

Schools that cannot afford cleaners are dirty and falling into disrepair. Staff have been made redundant, class sizes have gone up, subjects have been scrapped and teaching hours cut, as headteachers resort to desperate measures to make ends meet

'It's dangerous': full chaos of funding cuts in England's schools revealed
https://www.theguardian.com/educatio...hools-revealed

J'ai cherché des chiffres :
since 2010 their budgets have been reduced on average by 8% in real terms, with cuts of 20% in funding for sixth form and post-16 students.

De notre côté, quelles sont les réductions budgétaires en France depuis 2010 ? Qu'est-ce qui est budgeté pour les années à venir ?

[toutouyoutou]

@ à Aloïsius :
Depuis :
1- que j'ai appris il y a des années dans une copie d'élève que Hitler était "un fameux démocrate chinois de la Renaissance",
2- que j'ai vu un camion sorti de nulle part faucher une foule un certain 14 juillet,
3- tenté de comprendre les propos écrits et oraux d'Emmanuel Macron,
plus rien ne peut me surprendre.

A noter que jeudi j'étais à Auschwitz avec des élèves (et d'autres classes d'autres collèges) pour le "voyage de la mémoire". A la fin d'une journée harassante (de 4h du mat' à quasi minuit), y'a un élève qui s'est écrié "ah mais c'était pour du vrai ce qu'on a vu aujourd'hui !?" (comme Perceval s'écriant à Léodagan "ah mais j'suis pas avec vous depuis l'début ! ?"). Misère et solitude de son prof à ce moment (merci Seigneur c'était pas moi).
A noter aussi la plaie définitive et totale que constitue le smartphone pour cette génération.

[THX]

Ils faisaient des selfies devant le portail ?

[toutouyoutou]

Pas les miens en tout cas. Les seuls que j'ai vu faire ça, c'étaient des élèves juifs avec le drapeau d'Israël sur le dos. Et qui en faisaient en plus quelques uns juste devant le crématoire (celui du camps I). Ca fait un peu bizarre. En fait, le portable ça instaure une distance et ça ne permet pas de s'inspirer de l'âme du lieu (au demeurant, ils ne se fendaient pas la gueule, c'est juste qu'ils faisaient des selfies). Et personne n'échappe à ça. Perso, j'ai pris des centaines de photos, parce que j'étais déjà venu et que je n'avais pas pu en faire à l'époque (les portables étaient moins bons, et puis, la première fois, par -20° et sous un ciel d'acier, aidant à marcher un vieux déporté décédé depuis, on pense un peu à autre chose...). Là, j'ai fermé la marche et j'ai plus laissé gérer mon collègue, on s'était entendu comme ça. Du coup on aura un dossier photographique bien complet.
Bon, après, faut comprendre que les gosses ont une certaine manière d'exprimer leur empathie... "Oh putain c'est horrible on gazait des gens lol ! (...) Vas- y sa mère même pas on va au MacDo c'est abusé elle est à chier la bouffe ici (...) Mdr Paris 3-1 lol"

[HuPi]

Citation :

Publié par toutouyoutou

Vas- y sa mère même pas on va au MacDo c'est abusé elle est à chier la bouffe ici

En même temps, à côté de la cuisine Française, tout est mauvais.

Message supprimé par son auteur.

[toutouyoutou]

Tu me vouvoies coquin ?

[Diesnieves]

Citation :

Publié par Aloïsius

J'ai passé deux séquences entières à bosser sur la lecture d'image et l'analyse des documents de propagande (blablabla, enseignement par compétence). Des heures, sur le totalitarisme et la seconde guerre mondiale.
Et donc, je corrige la seconde évaluation. Et là je me pose une question : comment diable font les publicitaires et les propagandistes pour se faire comprendre par un jeune public aujourd'hui ?

Parce que le nombre d'élèves qui prennent à l'envers les images et en tirent des conclusions opposées aux intentions de ceux qui les ont faites...
Prenons cet exemple :

Euh c'est plutôt un anglais et un russe qui se serrent la main là.

Edit: OK, j'ai dû mal lire.

[Melchiorus]

Citation :

Publié par Diesnieves

Euh c'est plutôt un anglais et un russe qui se serrent la main là.

Aloïsius le sait.
Le "(sic)" était justement là pour indiquer que c'était ce qu'avaient dit certains élèves.

[Fugo]

Et pendant ce temps dans la voie pro, les nouveaux programmes instaurent un """""chef d’œuvre""""" à réaliser par les élèves en première/terminale

Citation :

L’intention de la transformation de la voie professionnelle est de redonner ses lettres de noblesse à l’enseignement professionnel. La réalisation d’un chef-d’œuvre synonyme d’excellence et de reconnaissance par les pairs (et donc de confiance), témoigne de savoirs, savoir-être et savoir-faire, et développe un sentiment d’appartenance à des communautés professionnelles

et donc plus bas on cherche des exemples :

Dans le cadre de leur formation en CAP coiffure un groupe d’élèves préparent un concours avec le professeur de spécialité. La réalisation est concrète mais n’est pas pluridisciplinaire.
Ce n’est pas un chef-d’œuvre.

Dans le cadre de la préparation du concours,le professeur d’histoire géographie invite les élèves à réfléchir sur la mondialisation et la diversité culturelle. Au travers des coiffures,les élèves montreront que le métissage culturel peut rimer avec l’expression de cultures singulières
C’est alors un chef-d’œuvre

help ...

Message supprimé par son auteur.

[toutouyoutou]

Citation :

Publié par Fugo

Et pendant ce temps dans la voie pro, les nouveaux programmes instaurent un """""chef d’œuvre""""" à réaliser par les élèves en première/terminale



et donc plus bas on cherche des exemples :

Dans le cadre de leur formation en CAP coiffure un groupe d’élèves préparent un concours avec le professeur de spécialité. La réalisation est concrète mais n’est pas pluridisciplinaire.
Ce n’est pas un chef-d’œuvre.

Dans le cadre de la préparation du concours,le professeur d’histoire géographie invite les élèves à réfléchir sur la mondialisation et la diversité culturelle. Au travers des coiffures,les élèves montreront que le métissage culturel peut rimer avec l’expression de cultures singulières
C’est alors un chef-d’œuvre

help ...

Dans l'absolu, c'est pas con.
Mais c'est toujours pareil : c'est dans la réalisation et l'évaluation que c'est de la merde.
En revanche, si je suis le premier à critiquer le Ministère, je n'exonère pas les collègues, dont je vois aussi trop souvent l'incapacité à intéresser les élèves à quoi que ce soit. Les profs mémères névrosées ou les petites ternes qui s'excusent d'exister, ça a toujours fait chier les élèves. Y'a un moment, faut être passionné par ce qu'on fait, et il faut le faire pour les autres, et il faut avoir la culture qui fait que les gosses écoutent et apprennent.

[Red Rhum]

Citation :

Publié par Doutrisor

C'est d'autant plus surprenant, dans l'exemple de l'affiche britannique, que l'iconographie nazie et plus largement celle de la 2ème GM sont largement représentées dans beaucoup d'oeuvres de fiction (films, jeux vidéos...) grand public.

Cette période n'était pas à la mode dans les jeux de leur génération, ça revient tout juste. Ceux qui ont connu le dernier grand débarquement dans les fps et le reste ont plus de 20 ans.

Message supprimé par son auteur.

[Sangwiss]

Citation :

Publié par Red Rhum

Cette période n'était pas à la mode dans les jeux de leur génération, ça revient tout juste. Ceux qui ont connu le dernier grand débarquement dans les fps et le reste ont plus de 20 ans.

Medal of honor ? J'ai un doute sur la ref mais mon dieu que c'était stressant cet opening de jeu.

[znog]

bon je sais que ce n'est pas ici qu'on résoudra le problème, une bonne partie du thread est consacrée à déplorer le niveau des élèves, mais je suis tout de même surpris de l'ampleur de la baisse ..


Des mesures faites sur un échantillon d’écoliers à quatre périodes (1987, 1999, 2007, 2017), la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), rattachée au ministère, a pu dégager des courbes situant les élèves testés selon leur « score moyen ». La génération évaluée en 1987 s’illustre avec une moyenne de 250 points. Si les enquêtes internationales avaient existé en ce temps-là, on peut penser que la France se serait « favorablement » positionnée, disent les experts.

La dégringolade vient après : les écoliers ont perdu 40 points en moyenne lors de l’évaluation de 1999. La chute se tasse entre 1999 et 2007 (- 8 points), mais elle reprend par la suite : 26 points se sont envolés sur la décennie 2007-2017, portant le score moyen à 176 points. « Si l’on observe le niveau le plus élevé au-dessus duquel 10 % des élèves se situaient en 1987, ils ne sont plus que 1 % à le dépasser », fait observer Fabienne Rosenwald, à la direction de la DEPP.

Pour résumer cette tendance, le professeur Stanislas Dehaene, à la tête du Conseil scientifique de l’éducation nationale, use d’une formule qui en dit long : « Les meilleurs élèves d’aujourd’hui sont au niveau des pires d’hier. »






en outre ce n'est pas un écart entre CSP qui se creuse, mais tout le monde qui chute...



https://www.lemonde.fr/societe/artic...6009_3224.html

[Aloïsius]

Notez que toutes les brillantes réformes à l'origine de ces avancées fulgurantes avaient un objectif officiel : réduire les inégalités.

Notez aussi que c'est ce qu'on nous répète en long, en large et en travers en ce qui concerne les dernières réformes (le système de cycle, l'enseignement par compétence, la suppression des notes etc.). Le nivellement pas le bas nécessite fatalement de creuser des fondations plus profondes, l'idiocratie est en marche.
Ah, et la génération 1999, c'est celle qui va enseigner d'ici quelques années.

[Soumettateur]

Citation :

Publié par Aloïsius

Ah, et la génération 1999, c'est celle qui va enseigner d'ici quelques années.

Pour enseigner aux générations 2017 et à venir, ça devrait suffire, remarque

[Aloïsius]

Citation :

Publié par Soumettateur

Pour enseigner aux générations 2017 et à venir, ça devrait suffire, remarque

Oui mais je regrette qu'on ait pas les mêmes stats sur une plus longue période. Parce qu'il y a fatalement eu une époque où le niveau montait. Mais quand, jusqu'à quand et jusqu'à quel niveau, je n'en sais rien.

Témoignage perso sans valeur statistique : cette année le brevet blanc a donné moins de copies vides et désastreuses et moins de copies brillantes. Les élèves ont progressé dans l'ensemble dans leur capacité d'analyse des documents mais il y a une lourde chute quand on leur demande de restituer des connaissances ou d'organiser leur pensée. J'ai pas encore tous les chiffres, mais c'est intéressant dans la mesure où c'est la première "moisson" avec les programmes de 2016.

[Douxvalkyn]

La baisse est logique étant donné les réformes de ces dernières années. On ne fait plus de sélection, on ne demande plus aux élèves de travailler, le laxisme s'installe et remplace l'exigence. La nature humaine étant ce qu'elle est, si on n'impose pas des efforts, la majorité des élèves se contente du strict minimum et le niveau moyen chute. En même temps, cette complaisance envers l'échec et cette défiance envers l'exigence sont tout aussi présentes dans l'ensemble de la société.