[Drogue] Le cannabis moins dangereux que la cigarette ?

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Citation :
Publié par Leni
J'imagine bien sûr que les dégâts causés sont dose-dépendants comme pour beaucoup de substances.
C'est une idée qui semble souvent revenir qu'il y a le "bon cannabis" et le "mauvais cannabis", basé sur des critères de qualité, concentration ou autre.
J'ai plusieurs exemples de patients qui ont fumé un seul et unique joint et *pouf* bouffée délirante aiguë. Ce qui est rigolo, c'est qu'après être redescendu sur terre, ils ont reconsommé et cela ne s'est pas très bien terminé pour eux.

Ensuite, contrairement à d'autres substances, c'est quand même pas mal la loterie. C'est ce qui permet surement de minimiser l'impact voir d'avoir un petit frisson de roulette russe.

En voir chier dans les couloirs pour ensuite le manger est assez priceless comme experience.
Si il y a le "bon" et le "mauvais" même si c'est réducteur ça va au delà de ça :
la qualité du produit (adjuvants, altérants etc), le(s) principe(s) actifs (taux de THC pour le cannabis etc), et le dosage (adapter la quantité) sont des éléments essentiels en RDR (réduction des risques). En particulier pour les produits illégaux évidemment, où il y a par exemple un grand écart entre 2 produits et un manque de transparence/traçabilité.

Tes exemples et ton expérience personnel n'ont pas valeur d'argument. Mais merci pour le partage de ton expérience/vécu cela dit, soyons bien clair!
Le tabac n'est pas prohibé, la composition des cigarettes fait elle pour autant l'objet de normes obligatoires ?. j'ai un article du CNCT mais il date de 2021, je ne sais pas si ca a évolué depuis.

Réglementer les ingrédients des produits du tabac

Si ce n'est pas le cas, comment pouvons nous espérer un meilleur encadrement de la composition des stupéfiants même s'ils sont légalisés ?
C'est très souvent le cas, c'est observable aujourd'hui. Quand il y a une filière légale sur un produit, tu as un meilleur contrôle du produit. Le fait d'être illégale rend les choses beaucoup plus compliqués pour des raisons évidentes. Et ce n'est pas juste la composition dont il est question, c'est aussi la transparence/traçabilité. Il y a chaque année un tas de décès par overdose par exemple sur la cocaïne parce qu'il y a parfois des produits particulièrement pure. En soit le produit n'est pas de mauvaise qualité, en fait c'est l'inverse, mais si l'usager n'est pas au courant ça peut être mortel.
Citation :
Publié par -Black-Shadow-
Tes exemples et ton expérience personnel n'ont pas valeur d'argument. Mais merci pour le partage de ton expérience/vécu cela dit, soyons bien clair!
Tu as raison, ton avis sur des critères totalement bidons sont évidements plus pertinents
Entre autre de dire que la qualité influerait sur les conséquences du cannabis. Tout en omettant toutes les études des pays qui ont légalisé le cannabis.

Soyons claire, perso je défends la légalisation du cannabis, c'est un public de patient qui est souvent sympa (hormis quand ils ont trop fumé), cela met de l'ambiance dans le service et pour ma part, cela me garanti du boulot jusqu'après la retraite
Je rajouterais qu'en plus, c'est toujours la même histoire, toujours les mêmes prises en charge, donc pas trop de boulot.

Dernière modification par Airmed / Ildefonse ; 20/03/2025 à 10h29.
Je n'omét pas d'études, si tu en as à me partager j'y accorderai de l'attention. Je plaide au contraire pour une politique + rationnelle et + dépassionnée vis à vis des drogues. En phase avec ce que la science nous apprend sur le sujet, sur les risques/bénéfices des principes actifs sur les individus et nos sociétés donc j'essaie de construire au contraire mon opinion notamment sur les études que je lis. D'ailleurs la dernière personne qui partage une étude ici, c'est moi il me semble


Les politiques de réduction des risques c'est une démarche préventive. Un des aspects, je le répète oui, concerne le produit et ses caractéristiques.
C'est assez basique en fait, par exemple :
> un usager prend + de risque à consommer un produit + néfaste pour la santé (par exemple coupé avec des salopries diverses)
> un usager prend + de risque à consommer un produit dont il ne connait pas la teneur en principe actif.

Evidemment que la qualité du produit, élément parmi d'autre, influe sur les conséquences de la consommation du produit.
Citation :
Publié par -Black-Shadow-
En phase avec ce que la science nous apprend sur le sujet

[...]

Evidemment que la qualité du produit, élément parmi d'autre, influe sur les conséquences de la consommation du produit.
Il n'y a pas d'évidence en science.

L'addiction n'est pas dépendante de la dose mais de la capacité addictive de la substance, cf. le tabac et l'héroïne qui provoquent une dépendance quasi immédiate dès la première prise, par opposition à l'alcool où la dépendance n'apparaît pas systématiquement après des murges phénoménales exposant pourtant le corps à des doses particulièrement élevées (ce qui n' est pas une raison pour se mettre minables pour autant, bien que moitié inférieure à celle du tabac, la capacité addictive de l'alcool reste élevée).

L'Inserm a un très bon article de vulgarisation sur les addictions qui, s'il commence à dater, souligne la nécessité de prendre garde à ne pas établir de liens de cause à effet unidirectionnels quand les troubles addictifs sont souvent bien plus complexes qu'une simple implication.

Citation :
En effet, ils semblent permettre à certaines vulnérabilités neurobiologiques de favoriser le développement d’addictions et, à l’inverse, à certaines addictions de faciliter l’apparition de troubles psychiatriques.
En bref, une augmentation des cas de schizophrénie chez les consommateurs de cannabis après une période anxiogène comme celle de la pandémie à Covid19 plus élevée qu'en population générale peut s'expliquer de plusieurs manières:
1. Le cannabis cay mal et ça provoque la schizophrénie, simpliste et opposé à l'état actuel des connaissances scientifiques
2. Les populations susceptibles de développer une schizophrénie sont pour les mêmes raisons plus susceptibles de développer des troubles addictifs donc les populations addict/pas addict ne sont pas comparables et leur seule comparaison ne permet pas de tirer des conclusions
3. La consommation de cannabis par les personnes susceptibles de développer une schizophrénie enclenche un cycle d'interdépendance où l'addiction est empirée par les troubles qui sont eux-même empirés par l'addiction.
4. Un mix de 2 et 3
5. On ("la science") ne sait pas encore suffisamment bien comment fonctionnent les troubles addictifs pour tirer la moindre conclusion d'observations

Il y a de nombreuses études cliniques sur la relation entre la consommation de cannabis et la schizophrénie ou l'apparition de troubles psychotiques, mais elles font toutes référence à un déclenchement avancé de la maladie chez les populations susceptibles de la développer avec ou sans consommation, par exemple: Daily use, especially of high-potency cannabis, drives the earlier onset of psychosis in cannabis users (l'emphase dans le titre est de moi).

Décider qui de la consommation de cannabis, de la période anxiogène de la pandémie et des comorbidités sont les plus prégnantes dans l'augmentation des cas de schizophrénie chez les dépendants au cannabis me semble présomptueux dans l'état actuel des connaissances scientifiques.
Citation :
Publié par TabouJr
Il y a de nombreuses études cliniques sur la relation entre la consommation de cannabis et la schizophrénie ou l'apparition de troubles psychotiques, mais elles font toutes référence à un déclenchement avancé de la maladie chez les populations susceptibles de la développer avec ou sans consommation, par exemple: Daily use, especially of high-potency cannabis, drives the earlier onset of psychosis in cannabis users (l'emphase dans le titre est de moi).
En même temps, une étude qui ferait fumer 1000 personnes "saines" parait difficile à voir le jour, on n'est plus à l'époque d'ancel keys
Citation :
Publié par TabouJr
Il n'y a pas d'évidence en science.
L'addiction n'est pas dépendante de la dose mais de la capacité addictive de la substance, cf. le tabac et l'héroïne qui provoquent une dépendance quasi immédiate dès la première prise, par opposition à l'alcool où la dépendance n'apparaît pas systématiquement après des murges phénoménales exposant pourtant le corps à des doses particulièrement élevées (ce qui n' est pas une raison pour se mettre minables pour autant, bien que moitié inférieure à celle du tabac, la capacité addictive de l'alcool reste élevée).
L'Inserm a un très bon article de vulgarisation sur les addictions qui, s'il commence à dater, souligne la nécessité de prendre garde à ne pas établir de liens de cause à effet unidirectionnels quand les troubles addictifs sont souvent bien plus complexes qu'une simple implication.
Quand j'évoquais les conséquences de la consommation je ne parlais pas uniquement d'addiction mais l'ensemble des conséquences sur la santé. Risque d'intoxication, surdoses etc. Pour prévenir les risques et limiter les conséquences négatives, c'est très utile de vérifier/connaitre le + précisement possible le produit (qualité, teneur en principe actif etc).


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Outre la concomitance des 2 ans covid et légalisation sur les 16 années de l'étude qui est indiqué dans les limites de l'étude, je comprends que le x3 en incidence concerne uniquement la population déjà consommatrice en lisant l'abstract, sans inclure les nouveaux consommateurs. Donc ce serait juste l'effet de la politique de légalisation? Plutôt que le cannabis en lui même.
Citation :
Publié par Airmed / Ildefonse
En même temps, une étude qui ferait fumer 1000 personnes "saines" parait difficile à voir le jour, on n'est plus à l'époque d'ancel keys
En appairant les bras en fonction des comorbidités, on est en mesure de tirer des conclusions sans déroger à l'éthique. Ce sont des types d'échantillonage assez fréquent dans les études cliniques. Il existe par ailleurs d'autres solutions conformes à l'éthique.

Citation :
Publié par -Black-Shadow-
Donc ce serait juste l'effet de la politique de légalisation? Plutôt que le cannabis en lui même.
Aucune idée, il faudrait avoir accès aux données pour répondre.
Citation :
Publié par Aloïsius
https://edition.cnn.com/2025/04/20/h...ess/index.html

La beuh était déjà liée à des problèmes cardiaques, on apprend qu'elle est aussi facteur de démence sénile.
L'article que tu cites précise pourtant bien qu'il ne s'agit pas de verdict définitif mais d'un sujet à creuser et que la causalité n'est pas (encore ?) prouvée.

Ensuite, ça parle surtout de gros consommateurs et de consommateurs réguliers.

Bref, pas de grandes surprises ici. Comme l'alcool, la bouffe, et à peu près tout ce qui existe, l'abus est dangereux pour le santé.
Citation :
Publié par Jyharl
L'article que tu cites précise pourtant bien qu'il ne s'agit pas de verdict définitif mais d'un sujet à creuser et que la causalité n'est pas (encore ?) prouvée.

Ensuite, ça parle surtout de gros consommateurs et de consommateurs réguliers.

Bref, pas de grandes surprises ici. Comme l'alcool, la bouffe, et à peu près tout ce qui existe, l'abus est dangereux pour le santé.
Pour l'alcool, sans aucun doute, mais non ce n'est pas le cas pour "à peu près tout ce qui existe". La consommation de cannabis va majorer un paquet de saloperies : risques de développer des troubles anxieux, des troubles dépressifs, des maladies mentales type schizophrénie (et d'autres), des maladies cardio et des troubles cognitifs, pouvant aller jusqu'au développement précoce de démences. Sans parler des prises de risque dans la vie quotidienne, telle que la conduite motorisée.

On peut pas en dire autant d'un abus de tablette de chocolat.
Citation :
Publié par Tonton Jack
Pour l'alcool, sans aucun doute, mais non ce n'est pas le cas pour "à peu près tout ce qui existe". La consommation de cannabis va majorer un paquet de saloperies : risques de développer des troubles anxieux, des troubles dépressifs, des maladies mentales type schizophrénie (et d'autres), des maladies cardio et des troubles cognitifs, pouvant aller jusqu'au développement précoce de démences. Sans parler des prises de risque dans la vie quotidienne, telle que la conduite motorisée.

On peut pas en dire autant d'un abus de tablette de chocolat.
En fait si. Il est prouvé que la nourriture et ses excès ont un impact sur la santé mentale.
Citation :
Publié par Jyharl
En fait si. Il est prouvé que la nourriture et ses excès ont un impact sur la santé mentale.
Les aliments ultra-transformés, oui. La nourriture en général, non.

Association between ultra-processed foods and recurrence of depressive symptoms: the Whitehall II cohort study.

À noter aussi qu'il n'y a pas, par définition, d'addiction a des besoins vitaux (sommeil, nourriture). À ce jour, seule l'anorexie mentale est considérée, sans consensus cependant, comme une conduite addictive. On peut aussi noter que les troubles mentaux sont plus souvent la cause des troubles alimentaires, typiques ou non, que leur conséquence. Pareil pour l'eau, dans le cas de la polydipsie primaire, le trouble mental est la cause de la surconsommation et pas sa conséquence.

Le potentiel addictogène d'une substance étant le plus souvent mesuré par le rapport dépendant / non-dépendant parmi les consommateurs, on comprend assez rapidement pourquoi les besoins vitaux ne sont pas concernés.

Les effets néfastes d'une addiction sont la conséquence du comportement additif, et notamment de l'incapacité d'arrêter le comportement concerné malgré de nombreuses tentatives et malgré l'apparition des troubles psychologiques et de santé. Dans le cas du sommeil, de la nourriture et de l'eau, on est un peu hors-sujet parce que l'arrêt du comportement (dormir, manger, boire) est au moins aussi néfaste que sa poursuite, si ce n'est plus. Ce n'est évidemment pas le cas du tabac, de l'alcool ou du cannabis dont, hors période de sevrage, l'arrêt de la consommation n'engage jamais le pronostic vital.

Il serait bon de ne pas tout mélanger.
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