Après le poids politique de LFI vient surtout du fait de Mélenchon et de son talent politique, si vous enlevez Mélenchon de l'équation, ce qui finira par arriver vu son grand âge, les cartes à gauche peuvent être totalement rebattues et la dynamique être totalement différente.
Aujourd'hui la gauche est dans une impasse du fait de Mélenchon (enfin de ses outrances permanentes) et de la ligne politique de LFI dont le centre de gravité est un peu trop radical pour rassembler là où se trouvent les réserves de voix. Si vous enlevez Mélenchon, vous enlevez quand même un sérieux épouvantail pour toute une partie de l'électorat et il y a alors de la place pour des personnes moins radicales et plus à même de faire le rassemblement au delà de leur camp.
Oui, Melenchon sera viré de l'équation.
Mais je doute que cela suffise : il y a une part de personnalité, c'est sur, mais il y a aussi une part comme tu le dis de radicalité de la ligne politique. On vire Melenchon, c'est une chose, mais soit le centre de gravité du rassemblement reste assez radicale, et je doute que cela parvienne à convaincre suffisament. Soit elle se recentre... et je doute aussi que cela parvienne à convaincre (pas les memes évidemment, mais suffisament) parce que le mandat de Hollande est encore trop proche, que notre monde appelle plus de gens à refuser les positions pas asssez radicales à leur gout, et surtout tant qu'une partie centriste trouvera encore un autre candidat puissant.
En gros, je suis plus de l'avis de TabouJr :
Le principal problème, à mon avis, c'est que Macron et son travestissement de la droite modérée et du centre droit en centre ni-ni a explosé l'union de la gauche en vol et que l'orgueil de Mélenchon l'aura laissée à l'agonie pendant 10 ans.
Perso, je ne suis pas sûre de revoir la gauche au pouvoir en France de mon vivant. Il va falloir du temps avant qu'une gauche de consensus réussisse de nouveau à unir l'électorat hétéroclite de gauche pour reconquérir la gouvernance du pays.
Alors bon, j'irai pas jusqu'a parier sur le reste de mon vivant parce que je compte encore vivre quelques années et que l'histoire récente nous a appris que certaines choses en politique peuvent changer très vite (on aurait pas parié ia moins de 10 ans sur l'état du bipartisme actuel) mais en effet, je ne vois pas dans la situation actuelle quelle position pourrait réussir à faire suffisament consensus pour gagner.
Il y a 20 ans ? alors je sais bien que pour certains Hollande c'est pas la gauche mais un peu de sérieux quand même. Le PS a gagné en 2012, au 1er tour y avait 5 candidats à gauche , + un candidat centriste/centre droit Bayrou Malgré ça la gauche a été au second tour et a gagné.
Y a pas besoin d'avoir une grand union de la gauche pour gagner la présidentielle, surtout si c'est pour "rassembler" des partis qui ont des opinions totalement différente sur des sujets essentiels comme l'Europe par exemple. Y a besoin d'un candidat capable de fédérer derrière lui assez de gens pour aller au second tour. Bon après c'est évident que si tu as 10 candidats de gauche au 1er tour, ça part très mal.
En 2012 il y a pas de PCF, et des EELV avec une candidate catastrophique qui fait un score catastrophique sur un parti pourtant assez en vogue à ce moment là. Comme dit, les anticapitalistes ca compte pas vraiment. Il y a donc 3 candidats à gauche (avec une qui se banane) et un vote "utile" tout sauf sarko qui joue à plein. Et malgré ca, malgré un Sarkozy détesté, Hollande ne devance le second que de 1.5%. Donc un contexte plutot très porteur, un score pas si porteur avec une gauche pas si désunie que ca.
Et justement, tu défends qu'il faille quitter avec fracas la Nupes en envoyant chier les radicaux pour "fédérer suffisament derrière lui", et ben c'est antinomique et ca ne marchera pas.
Mais 2027 c'est une autre élection, donc si un candidat qui montre qu'il y va pour gagner, qui arrive à parler à la classe populaire, le tout en adoptant des positions classique de la gauche et sans avoir peur de parler de sécurité par exemple (le sujet sera à n'en pas douter d'actualité) , y a une place au second tour à portée. C'est d'ailleurs ce que Mélenchon a démontré, y avait une place à portée de la gauche, il était juste pas le bon candidat, car y a le plafond de verre à cause de sa personnalité et ses prises de positions.
Le plafond de verre il est pour moi plus du à la difficulté de concilier les électeurs radicaux et les centristes. La personnalité de Melenchon, c'est une chose mais c'est pas ca le plus solide plafond de verre. C'est la ligne directrice.
Et comme dit plus haut, selon toute vraissemblance, un PS qui envoie se faire voir la frange radicale dans un contexte électoral avec un parti centriste qui a réussi à rassembler en son sein des personnalités aux positions politiques très éloignées, avec comme seul point commun l'ambition quasimment, donc avec autour d'eux (en terme de positionnement politique) pas grand chose d'autre que des ruines, il ne peut pas etre à l'origine d'un rassemblement suffisament large.
On observe d'ailleurs exactement la meme chose chez LR, et on remarque qu'ils ne sont pas en train de lorgner sur leur centre mais de tirer à l'extreme et à la radicalité. La stratégie de LR c'est pas vraiment en ce moment de prendre des positions pas trop radicales. Alors on peut se dire que lorgner du coté du RN ne fera pas gagner LR non plus, c'est probable. Mais quand meme, s'ils n'adoptent pas le repositionnement au centre, c'est aussi qu'ils se disent que ca marchera pas, qu'ils ne rassembleront pas suffisament et que ces électeurs au centre continueront à voter LREM. J'ai pas vraiment l'impression qu'on se prépare a avoir un Xavier Bertrand qui emmène LR vers la victoire aux présidentielles, après que le parti ait décidé d'envoyer chier Ciotti et Waucquiez suite à leus prises de positions. Je vois pas pourquoi une telle stratégie deviendrait payante de l'autre coté du miroir politique.