Pas d'accord avec ce que tu écris. La vrai discrimination serait que ce fait soit un secret gardé par les "riches" pour discriminer les pauvres, or c'en n'est pas un. Tout le monde sait que la qualité rédactionnelle et d'expression en général est un facteur important dans la hiérarchisation sociale et du travail.
Etre pauvre ne signifie pas être con, ni être illettré, et à partir du moment ou chacun sait ce principe évoqué plus haut, chacun à la possibilité de s'y adapter en améliorant ses formes d'expressions. Ceux qui feront l'effort maximiseront leur chance d'évoluer socialement, ceux qui ne le feront pas resteront dans leur même condition sociale. Et par maximiser ses chances, on parle d'avoir par exemple un compte outlook/grosoft ou un compte google, gratuit, et d'utiliser les correcteurs orthographiques de word online ou google doc.
Il n'y a pas de parcours ratés par faute de recruteur parce qu'ils considèrent l'expression écrite et orale comme important, il y a des parcours ratés par faute de candidats qui ne se donnent même pas la peine de s'exprimer correctement.
Pour prendre un exemple local, jamais je ne recruterais Gorius qui n'est même pas capable d'utiliser le correcteur intégré à ce forum, qu'il soit pauvre ou riche je n'ai en général même pas envie de lire ce qu'il écrit. Qu'il ait des problèmes de dyslexie est une chose compréhensible, qu'il face zéro effort derrière ne me pousse pas à en faire moi.
Le souci dans ce que tu exposes c'est que tu prends les cas les plus extrêmes. À la base, on parlait de pénaliser l'orthographe et la grammaire au bac - à savoir, retirer des points en cas de fautes.
Je te rejoins évidemment quand tu dis qu'une candidature présentée à l'arrache et bourrée de fautes devient discriminatoire à l'embauche. J'ajouterai même que ça n'est pas que professionnel, on sait aujourd'hui par exemple qu'un niveau linguistique déplorable a un impact par exemple dans la vie amoureuse. Et comme tu dis, c'est une réalité à laquelle il est aujourd'hui facile d'échapper : se faire relire, même par un système automatique, permet d'éliminer 90% des fautes les plus courantes. Oui, se présenter derrière un français déplorable, c'est clairement une démonstration de jemenfoutisme complet qui peut être sanctionné par la société dans son ensemble (un certain posteur de l'Agora en est un bon exemple).
Mais le sujet ici n'est pas l'avenir professionnel selon le niveau de français, mais celui de l'accès au bac pour ceux dont le niveau de français se révélerait insuffisant.
À mesure que tu descends dans les strates sociales et les niveaux de revenus, le niveau de français (et de langue en général, nous ne sommes pas les seuls) descend lui aussi. C'est un fait. On ne va pas s'arrêter sur l'explication, il y en a plein : une absence de littérature, un entourage lui-même peu performant sur ce point, un cadre social peu enclin à ce type d'apprentissage voire, l'ayant zappé complètement (tous les parents n'ont pas le français comme langue maternelle, par exemple), je vais pas faire le détail ça prendrait 10 pages.
Par contre, comme tu le dis toi-même, être pauvre ne signifie pas être idiot. Le souci, c'est qu'en France on considère que :
- être bon en français est une marque d'intelligence. Suffit de voir comment certains se flattent l'égo parce qu'ils savent accorder un adjectif verbal.
- si tu n'es pas bon en français, c'est que tu es un imbécile.
Or, les deux sont faux. Pleins de gens intelligents font des fautes (tu sais quoi ? Y'a des grands auteurs français qui sont dyslexiques, moi-même c'est mon métier et j'en fais), et beaucoup de gens au français exécrable sont particulièrement talentueux et/ou intelligents.
Dans la mesure où face aux études, les plus pauvres ont bien souvent moins de liberté d'organisation et ou de temps à consacrer à l'apprentissage, il se peut que face à d'autres talents (on peut parler des sciences ou des arts, par exemple, voire des sciences sociales), le français finisse en arrière-plan. Rien n'empêche ces gens talentueux de faire usage d'outils informatiques dans leur vie pour présenter une expression écrite bonne, mais lors de l'examen du bac, ça leur est impossible.
Donc, on fait quoi ? On bloque leur progression en faisant du français écrit un paramètre éliminatoire, faisant fi du reste ? Tout ça pour quelque chose qui, comme tu le dis toi-même, peut totalement être assisté dans l'avenir ? J'avoue ne pas bien comprendre l'intérêt d'une telle mesure.