J'ai été voir l'extrait et à mes yeux ça reste du dénigrement des enquêtes en court et de la provocation.
"Si ils ont des preuves, qu'ils aillent au pénal."
Ça veut dire qu'a ses yeux les enquêtes du sénat n'ont pas de valeur et que tant que ça ne va pas au pénal ça compte pas.
Sur ça on est d'accord, mais si tu compares les deux phrases elles n'impliquent pas du tout la même chose.
Dans un cas (le premier) il s'agit d'une pure provocation. Les faits sont connus, l'illégalité est avérée, d'ailleurs c'est allé au pénal, et le "camp" Macron a perdu, Benalla a été condamné, etc. Donc en gros c'est une démonstration de puissance, d'intouchabilité. Macron se met devant toi, droit comme un "i", avec toutes ses casseroles au cul, et quand tu lui dit : "C'est vraiment pas bien ce que vous avez fait monsieur !" il te réponds "Et alors ? Tu vas faire quoi ? Viens me chercher pour voir !". Il sait qu'on ne peut pas aller le chercher car il est trop puissant pour ça.
Dans l'autre (celui qui nous occupe) c'est presque l'inverse, il est persuadé qu'on ne pourra pas prouver les choses. L'illégalité n'est justement pas avérée, et il sera extrêmement compliqué, pour ne pas dire impossible, de le faire. La plupart des gens se doutent (dans les grandes lignes) ce qu'il s'est passé, il sait qu'on s'en doute, mais il te regarde droit dans les yeux en te disant "Prouve le !". Il sait qu'on ne peut pas aller le chercher car il pense qu'on ne pourra pas prouver ses magouilles.
Dans un cas il utilise la puissance, dans l'autre il la joue sournois.
Ce que je voulais dire avec mon intervention c'est que les journalistes utilisent un procédé de coupe abusive afin que la phrase titre ("Qu'ils aillent au pénal") rappelle exactement la précédente ("Qu'ils viennent me chercher"), en faisant cette manipulation, non seulement il ne s'honorent pas beaucoup, mais en plus ils ont plus tendance à désinformer que l'inverse. En y réfléchissant c'est bien pire de se rendre compte que Macron sait/peut jouer sur autant de tableaux. C'est un peu comme si "on" allait au pénal, que c'était prouvé, et que là il te sorte : "Bravo, viens me chercher maintenant pour voir !".
Dernière modification par Berthina GUITTHOMP ; 28/03/2022 à 23h42.
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