Publié par
Lolmao the Dong
Ca dépend. Dans cette situation, le résultat est évidemment différent selon que l'on se trouve en France, en Russie ou au Mozambique.
Noter cependant que l'on parle ici de l'indépendance éditoriale, pas de l'indépendance financière. Si les journaux étaient indépendants financièrement, ils n'auraient pas besoin de subventions.
L'argument est qu'en France, ces subventions ne dépendent pas de l'orientation du journal, ce qui n'est probablement pas le cas en Russie. (Une intuition comme ca...)
Non justement tu n'es pas indépendant quand tu dépends des subventions / commandes publiques, par définition, et quel que soit le pouvoir.
Ce qui ne veut pas dire que ce pouvoir influe nécessairement sur ta ligne éditoriale. Mais même s'il ne le fait pas tu en es dépendant quand même.
Donc non ça dépend pas, pas sur ce point.
Sinon un autre argument sérieux en faveur des subventions c'est d'aider à conserver un prix de vente accessible au plus large public. Et de mon point de vue c'est (peut être, si c'est lié) le seul point ou elles gardent un intérêt.
@aloisius : c'est globalement ça mais en un peu plus nuancé, il y'avait des journaux d'opposition (et je pense qu'il y'en a encore) mais ceux-ci représentent des minorités "insignifiantes". La plus grosse opposition à Poutine de mémoire ce sont les communistes, mais ceux-ci sont souvent encore plus hardcore que Poutine sur beaucoup de sujets (il représente le centrisme par rapport à eux). Par contre s'ils (les journaux ou journalistes) deviennent trop gênants, trop influents là ils risquent gros.
en dessous: je viens d'expliquer que tu n'es pas nécessairement entravé ou qu'il n'y a pas forcément d'intrusion éditoriale ... mais tu n'es pas indépendant pour autant. Les subventions ne garantissent pas ton indépendance (évidemment) mais elles n'entrainent pas nécessairement une dépendance éditoriale.
Pour faire simple : "j'écris ce que je veux dans mon journal, par contre si l'état stoppe les subventions le journal est mort" => tu n'es pas indépendant, même si tu peux écrire ce que tu veux sans pression.
Les commandes publiques c'est différent désolé d'avoir paru les confondre, et à mon avis c'est encore pire car beaucoup plus discrétionnaire.
Publié par
Echtelion Maelin
D'autre part, si par défaut tu subventionnes sur des critères purement techniques (nombre minimum de journalistes dans ta rédaction, volume de publications, conformité au règles de déontologie), je ne vois pas en quoi l'indépendance des publications est entravée. Ce serait même tout l'inverse.
Il y a des tonnes d'index de liberté de la presse basés sur des critères objectifs, on pourrait dans l'absolu bâtir un modèle de "presse idéale" en s'y référant...si la volonté politique existe, bien sûr.
Peut être que oui mais ... pourquoi faire? Pourquoi ne pas laisser les lecteurs et acheteurs faire ou non le succès d'un journal? Pourquoi l'état devrait s'occuper de ça? Son rôle devrait être de faire respecter la loi y compris dans ce secteur, pas de devenir "actionnaire de presse" (sans les droits afférents en plus). Rappelons que derrière l'état il y'a nous contribuables qui payons.
Je serais plus enclin à accepter des prêts à taux avantageux, conditions faciles à réunir ... pour aider la presse en cas de coup dur, aider de nouveaux journaux à se lancer ... mais ce système de subventions ne me parait pas un système sain et clair. Il ne sert qu'à entretenir des situations de rente sans plus rapport avec un lectorat réel. Comme la plupart des subventions qui durent trop longtemps ... et je pense que ça a de l'influence malsaine également sur le terrain politique. Plus largement notre système croule sous les subventions et rentes de toutes sortes, et ça n'est pas un avantage, passé les premiers temps "de sauvegarde" ça devient vite un boulet qu'on se traîne et qui nous empêche d'évoluer, qui détourne des sommes qui pourraient être utiles vers des secteurs sans avenir, qui permet aux has-been et prédateurs de toute sorte de continuer leur activité à nos frais et sans autre justification.
Ne parlons pas de la consanguinité entre élites journalistiques et politiques (qui est à peu près la même partout dans le monde, subventions ou pas, et qui me parait vraiment mais vraiment pas moins élevée en France), apparemment on est dans l'indépendance la plus totale donc gardons ce mythe bien au chaud.