Les peines privatives de liberté et les établissements carcéraux

Répondre
Partager Rechercher
Ca me rappelle un interview du pdg de Nestlé sur la gestion privé de l'eau (Peter Brabeck)
Perso ca ma fait peur,les gens comme lui sont sans aucun scrupules quand il s'agit de faire de l'argent
Citation :
Publié par Ron J.
...
@debione: donc on fait quoi? Avec quoi on construit les milliers de places manquantes?
Non mais ça c'est de la tactique politique... Ou comment détourner le fond du propos pour en tirer une question, dont le fond est partial, et dont il faudrait un débat entier pour en démêler les tenants et aboutissant...
Je le fais par la caricature: Les chantres de la privatisation, ceux qui militent actuellement sont les mêmes qui hier ont milité pour les privatisations de tout ce qui pouvait être bénéficiaire à l'état: des télécoms, de l'eau, des déchets, de l'électricité, des transports publiques... Ces personnes ont privé l'état actuellement de substantiel revenu, revenu qui justement manque pour agrandir le système carcéral par exemple.
De plus, nous avons sous la main deux exemples ou le privé c'est mêlé de trucs qui ne devrait en temps normal jamais être géré par le privé: l'éducation et les soins. Dans le cas des soins, le privé suce jusqu'au trognon toutes les actes médicaux rentables, laissant le soin au service publique la charge de tout ce qui n'est pas rentable. Ils font des bénéfices faramineux par cette distorsion de concurrence, bénéfices qui servent entre autres à payer bien mieux que dans le public et du coup à attirer les meilleurs toubibs... Pour après prendre ce genre d'exemple pour montrer au combien le privé est plus efficient...

Donc ta position, c'est comme sur le modèle des hôpitaux privés, au privé les prisonniers rentable, au service publique ce qui n'est pas rentable... Parce c'est exactement ce qui va se passer... A moins que tu prédises que ses sociétés privées seront d'accord de fonctionner à coût comptant, sans bénéfice aucun, ou tout sera réinvesti dans le fonctionnement... Si tel n'est pas le cas, les gens seront spolié. La privatisation s'accompagne toujours de redimensionnement, car il faut dégager du bénéfice... Avant cet argent était utilisé pour employer plus de personne, les payer mieux, argent qui part impôt divers retournait en partie dans les caisse de l'état. La ou les bénéfices après taxation s'en vont dans la poche d'actionnaires qui ne le dépense pas en France (ou de manière nettement moins prononcé qu'un salarié d'une entreprise).

Il y a un grand chantier à mener au niveau carcéral, d'autant plus gros que l'on attend. La situation actuelle est due aux diverses politiques menées durant les 20 dernières années... Politiques menées par des gens élus par le peuple, politiques qui se veulent de plus en plus répressive. C'est aux gens d'assumer leurs choix... Et que l'on ne me dise pas que la france ne pourrait pas investir 10 milliards sur 10 ans pour remédier à la situation, et ainsi assurer une bien meilleur protection de sa population (car le problème est bien là). L'engagement du privé ne résoudra rien pour l'état au contraire... Au delà de la perte d'argent (actuellement la surpopulation carcérale est une aubaine pour les comptes de l'état), il y a surtout le problème que cela ne résoudra en rien l'état des prisons actuel (qui sont à proprement parler scandaleux, digne de pays totalitaire). L'état aura toujours le même cout de fonctionnement pour ses propres prisons, mais en plus devra payer plein pots pour les prisonniers du privé.

Bref, c'est perdant-perdant
Citation :
Publié par Borh
...
Documentaire passionnant.

Ça pose aussi la question de ce que l'on attend de la prison.

Est-ce uniquement une peine d'enfermement ?
Doit-ce être une peine méliorative ?
Faut-il occuper constamment le détenu ?
La prison doit-elle avoir une mission éducative ?
L'encadrement militaire en prison est-il positif pendant la période carcérale ?
L'encadrement militaire en prison est-il positif après la période carcérale ?

Indirectement, il y a aussi la question de ce que l'on attend du personnel pénitentiaire.

D'un point de vue plus général, il y a enfin la question de la manière dont on conçoit la prison : est-ce uniquement une ligne de dépenses en comptabilité publique ou peut-on concevoir la prison comme un investissement ?



Sinon, pour coller au sujet, je ne suis vraiment pas convaincu par la délégation de services publics (i.e. la privatisation) qui pourrait être donnée à des entreprises privées. De mon point de vue, la prison relève de prérogatives de puissance publique et elle doit le rester.
J'ai enfin trouvé le temps de finir le reportage sur les prisons japonaises posté par Borh.

À voir. Une claque culturelle.

C'est fou à quel point le discours des français qui suit les olympiades ressemble à celui que j'ai entendu dans la légion étrangère...
Citation :
Publié par Ron J.
À voir. Une claque culturelle.
Rien que la toute fin du reportage, quand l'administration pénitentiaire indique que des changements ont eu lieu, et que les marches sont moins strictes maintenant, donne le ton :

"Ouais on est moins strict : avant les bras il fallait les mettre à 90° pendant la marche. Maintenant c'est 45°".

À toutes ces questions Silgar, il est difficile d'avoir des avis unanimes.

Lors de grosses saisies policières, ou ils mettent a jour de super réseaux de trafiquants, ils saisissent des millions, des milliards d'euros en argent, que font-il avec tout cet argent?? Ils le détruisent?? Alors autant rendre l'utile a l'agréable, qu'ils investissent tout cet argent dans ce qui va devenir la maison de ces trafiquants.
Message supprimé par son auteur.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Lady-VanXzadar
Ce n'est pas sérieux??

Pourquoi ça ne serait pas sérieux, si on arrête des trafiquants c'est grâce aux forces de l'ordre, tout a fait légitime que ce soit elles qui profitent de ce généreux don
Donc, si on prend ta logique, le salaire des policiers provient de la contrebande, de la mafia et de la drogue?? Pour ma part, j'utiliserais cet argent * sale* pour construire des prisons afin de contenir les responsable de ces saisies, c'est logique, au moins les contribuable, payeurs de taxes seraient allégés de ce *fardeau*.
Citation :
Publié par Lady-VanXzadar
Donc, si on prend ta logique, le salaire des policiers provient de la contrebande, de la mafia et de la drogue?? Pour ma part, j'utiliserais cet argent * sale* pour construire des prisons afin de contenir les responsable de ces saisies, c'est logique, au moins les contribuable, payeurs de taxes seraient allégés de ce *fardeau*.
les 2 logiques se tiennent, soit on utilise l'argent de la drogue pour démanteler encore plus de réseaux et faire de la prévention auprès des jeunes, soit on construit des prisons.

Au final çà revient pas au même selon toi ? l'argent des policiers provient des impôts et l'argent pour construire les prisons et bien il vient des .... impôts
le seul souci, c'est que les flics / l'etat ne profite que de l'argent saisie... Pas de la drogue and co... Il se ferait surement plus de tune si ils l'a revendaient..

Mais bon, ca serait pas legale donc bon ^^
Citation :
Publié par Gardien
le seul souci, c'est que les flics / l'etat ne profite que de l'argent saisie... Pas de la drogue and co... Il se ferait surement plus de tune si ils l'a revendaient..

Mais bon, ca serait pas legale donc bon ^^
C'est surtout qu'on a parfois du mal à saisir les biens achetés par l'argent sale de la drogue, pour la simple et bonne raison qu'il est suffisamment "blanchi".

Saisir un X5 ou X7 lors d'un go-fast c'est pas dur. Objet lié au délit, même si il est en location on peut le saisir puisque l'organisme qui "loue" doit demander des conditions de ressources pour louer ce genre de véhicule. Donc à leurs risques et périls.
Saisir une maison en nom propre payé par la drogue c'est pas dur.
Lorsqu'il est établie que les proches profitent de l'argent de la drogue et possède un train de vie en inadéquation avec ce qu'ils pourraient avoir de par leurs ressources propres, on peut saisir et revendre / verser au domaine public.

Mais c'est loin d'être la grosse majorité des cas il ne faut pas rêver.

Et oui la drogue est systématiquement détruite, sauf un échantillon gardé aux scellés le temps que l'affaire soit jugée.
Citation :
Publié par Alystene - Xxoii
C'est surtout qu'on a parfois du mal à saisir les biens achetés par l'argent sale de la drogue, pour la simple et bonne raison qu'il est suffisamment "blanchi".

c'est pas tout a fait vrai, TRACFIN fait du super boulot je trouve justement
Citation :
Publié par Mordreck
Vous etes conscient qu'avec des prison publique, le but officiel est tout de meme de reinsere les detenus?
Alors qu'avec des prisons prives, elles auront tout interet au contraire a favorise au maximum la recidive (plus de delinquants => plus de prisonniers => plus de profit) et donc minimise la reinsertion.
Oui c'est très juste ! D'ailleurs je pense que la réflexion ne doit pas se porter uniquement sur la surpopulation carcérale. Réduire le problème carcéral à sa surpopulation c'est considérer l'être humain comme un objet commercial que l'on peut déplacer, entasser, gérer, marchandiser, catégoriser, indexer, sélectionner et enfermer bien au chaud dans une boite, à l'abris de la société. Sous cet angle, la solution au problème de la surpopulation est la logique gestionnaire/économique. On voit ce que cela donne en psychiatrie par exemple...

Selon moi, il faudrait à la fois agir sur la forme de contention des prisons en apportant plus de souplesse et plus d'espace mais également injecter de la pensée et du lien social. Une pensée vide et déstructurée est plus à même de se faire endoctriner qu'un esprit critique ! Bref, la prison est à nouveau devant ses ambivalences, prise entre le désir d'isoler et de déshumaniser l'individu déviant, et de poursuivre en même temps son idéal, celui de changer l'individu pour le rendre meilleur.
Le rôle de la prison
Citation :
Deux siècles après sa naissance, la prison reste la peine de référence, comme l’illustre le développement constant de la population carcérale ces dernières années. Dans un passionnant travail ethnographique de quatre ans au sein d’une maison d’arrêt, Didier Fassin interroge le sens caché de cette société punitive et le quotidien de la condition carcérale. Une réflexion centrale sur l’angle mort de notre société.

( ... )

Comment saisir ce que vous appelez cette “extension du domaine carcéral” depuis une trentaine d’années ?

Cette extension est une évidence historique, établie statistiquement, dans presque tout les pays occidentaux, le cas extrême étant les Etats-Unis, avec une multiplication par presque dix en quatre décennies. En France, l’accroissement de la population pénale est impressionnante : triplement en un peu plus d’un demi-siècle et augmentation de moitié dans les seules années 2000. S’interroger sur cette explosion, dans une période où la criminalité diminue, c’est réfléchir à ce que signifie le châtiment dans le monde contemporain et donc à la manière dont notre société est devenue une société punitive. Tel est le point de départ de mon livre, car on ne peut comprendre la violence en prison que si en amont on rend visible la manière dont cette extension du domaine carcéral s’est faite, notamment en établissant une différenciation sociale des peines. Il existe ainsi une tolérance pour certains types de délit, notamment financiers, les délits en col blanc. En même temps, on assiste à une sévérité accrue à l’encontre des délits mineurs, pour lesquels on enferme de plus en plus de gens, et de plus en plus longtemps. Les personnels aussi bien que les détenus en sont conscients et ne cessaient de me le dire : la prison cible les plus précaires, et notamment les minorités ethnoraciales de milieu populaire.

C’est ce que vous disait un détenu. En quoi cette affirmation est-elle ce que vous appelez un “secret public bien gardé” ?

Tout le monde le sait, mais personne ne veut en parler. Je comprends bien qu’aborder ce sujet, c’est entrer sur un terrain dangereux qui peut être instrumentalisé par des partis et des idéologues. Mais en tant que chercheur, il me faut dire une certaine vérité, et comme citoyen, je dois défendre la nécessité de le faire. C’est en effet un secret public en ce sens que tout le monde le sait, mais personne ne le dit. Pourquoi y a-t-il une majorité “de noirs et d’Arabes” dans les prisons, comme me le disait ce détenu ? La réponse de bon sens serait de dire que c’est parce qu’ils commettent plus de délits et de crimes que les autres. Ce que je démontre au contraire, comme d’autres avant moi, c’est que la chaîne pénale opère une sélection des délits. Cette chaîne pénale est le produit de l’opinion publique, du travail des médias, de l’action de l’exécutif et du législateur, des policiers et des magistrats. Ce sont tous ces agents qui décident qui doit aller en prison, et pour un délit donné, quel public il faut cibler.

S’agissant du cannabis, par exemple, on pénalise l’usage et la détention bien plus que le trafic, paradoxalement. Mais qui va-t-on chercher dans la population, où l’usage du cannabis est très répandu, indépendamment des classes sociales et du capital culturel ? Qui retrouve-t-on en prison ? Ceux des milieux populaires, issus des minorités ethniques, qui vivent dans des quartiers réputés difficiles. Ce délit n’est pas plus développé parmi eux que chez les autres, mais il est plus réprimé. Durkheim l’avait dit : ce qui compte, ce n’est pas le crime, c’est ce que la société reconnaît comme étant le crime à travers la sanction qu’elle porte. La société a une tolérance croissante à l’égard de certains délits, correspondant aux classes moyennes et supérieures, et se montre de plus en plus sévère pour ceux des classes populaires. C’est ce que Michel Foucault appelait le traitement des “illégalismes” par “la société punitive”.

Cette réflexion sur la prison résonne confusément dans l’actualité de ces derniers jours. Comment, par exemple, interprétez-vous le fait que qu’Ahmed Coulibaly ait expliqué que la prison l’avait conduit à la violence ?

Lorsqu’on enferme des jeunes, on produit au moins deux choses : des gens qui se désinsèrent durant le temps de l’incarcération, car ils perdent leur travail, s’éloignent de leur famille, tombent dans la précarité, et des gens qui entrent dans des réseaux criminels, voire – et c’est un phénomène très marginal – des réseaux religieux extrémistes. On comprend dès lors combien le discours des magistrats et des politiques sur le choc salutaire de l’incarcération est en complet décalage avec l’expérience qu’en ont les professionnels qui, eux, connaissent la prison de l’intérieur : les administrateurs, les surveillants, les conseillers d’insertion et de probation savent les effets le plus souvent désastreux de l’emprisonnement.

Au fond, la question centrale est : à quoi sert la prison ? Il existe deux grandes théories : la première, rétributive, considère qu’il s’agit avant tout de punir les coupables ; la seconde, utilitariste, vise à mieux protéger la société, notamment en neutralisant les criminels et en dissuadant ceux qui sont tentés de le devenir. On pourrait penser que les deux vont ensemble. Or il n’en est rien. La plupart des études montrent que punir pour des délits mineurs en infligeant des peines courtes a des effets délétères, à savoir des taux plus élevés de récidive. Autrement dit, emprisonner plus, c’est moins bien défendre la société. Est-ce qu’avec les événements récents, on aura un regard plus critique sur cette tendance à enfermer ? On peut l’espérer.

Est-ce que cela veut dire que le maintien de la prison comme peine de référence n’obéit qu’à une nécessité politique ?

Oui. La conférence nationale de consensus sur la prévention de la récidive mise en place par le ministère de la Justice demandait explicitement que la prison ne soit qu’une peine parmi d’autres, et certainement pas la peine de référence. Le fait que ce point n’ait pas été retenu dans la loi pénale de l’an dernier montre bien qu’il est difficile de changer le discours dominant.

( ...)

Existe d’autres modèles mieux pensés, ailleurs ?

On constate l’amorce d’un retournement récent, mais significatif. La population carcérale diminue dans trois pays : l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas. On y enferme moins. Il existe aussi dans certains pays, en Scandinavie notamment, des tentatives de prisons ouvertes. Ces expériences sont intéressantes. On est à l’opposé de ce qu’on voit en France où l’on rajoute des filets au-dessus de toutes les cours de promenade et grillages épais aux fenêtres qui obscurcissent les cellules.
Je conseille la lecture complète de l'article, ici.


Je trouve qu'il y a plusieurs choses intéressantes, dans cet article, qui va à contre-courant des pressions médiatiques et des idéologies partisanes. Par exemple, l'argument démagogue qui dit les arabes et les noirs sont plus criminels que les autres y est démonté. Mais pas que cela. L'article se focalise plus sur l'effet des courtes peines, et on peut voir que ces courtes peines sont généralement plus négatives pour la société que positives. Cela mérite de prendre du recul et le temps de la réflexion.
Citation :
Publié par citation
[...] Ce que je démontre au contraire, comme d’autres avant moi, c’est que la chaîne pénale opère une sélection des délits (Note de ma part : c'est à dire ni plus ni moins qu'une glissade vers la sélection au faciès, merci au chercheur) . Cette chaîne pénale est le produit de l’opinion publique, du travail des médias, de l’action de l’exécutif et du législateur, des policiers et des magistrats. Ce sont tous ces agents qui décident qui doit aller en prison, et pour un délit donné, quel public il faut cibler.
Ok, merci, au revoir. Pas la peine de lire le lien pour l'article complet, vu cette première citation, on voit que ça part mal et que contrairement à ce que l'auteur veut faire croire, c'est idéologiquement très partisan. Le souci c'est que ce chercheur ne s'est peut-être que cantonné au milieu carcéral au lieu de prendre la globalité du problème. Effet couloir évident.

Citation :
Publié par citation
[...] S’agissant du cannabis, par exemple, on pénalise l’usage et la détention bien plus que le trafic, paradoxalement.
Euh... il est bien informé le monsieur où il veut réellement raconter n'importe quoi?
Genre vous avez déjà vu un simple usager de cannabis en prison ? Moi en 18 ans de carrière jamais. JAMAIS.
Vous n'avez qu'à aller sur Légifrance et comparer les peines. Et lire la circulaire pénale sur l'usager indiquant qu'une mesure thérapeutique est la solution, non l'emprisonnement.
Bonjour le mensonge grossier...

Citation :
Publié par citation
[...] Au fond, la question centrale est : à quoi sert la prison ?
Au moins il pose la bonne question. Mais il prend à témoin les surveillants par exemple et se fourvoie totalement.
J'ai un membre de la famille surveillant de prison dans le sud de la France. Il serait plus que surpris de s'entendre être pointé comme témoin de l'analyse de ce chercheur alors même qu'il (et l'écrasante majorité de ses collègues) est en désaccord. Pour lui ce qu'il manque ce sont les moyens. Pas le fait de mettre en prison, non. Les moyens. Le nerf de la guerre.
Comme lui je suis d'accord pour dire que des prisons surpeuplées sont nocives. Tant pour les surveillants que pour les prisonniers. Il y a encore des prisons avec des conditions indignes. On passe tout ou presque aux prisonniers au motif qu'il faut acheter la paix carcérale. Rien n'est fait ou presque face aux agressions sur des agents. Rien n'est fait ou presque face aux problèmes psychologiques de certains prisonniers. Rien n'est fait ou presque pour diriger les prisonniers vers des processus de réinsertion. Pourquoi ? Par manque de moyens. Stou.

Le reste, c'est ni plus ni moins à mon sens que du bullshit de soi-disants "sachants" plus ou moins obtus.

Il y a réellement quelque chose à faire vis-à-vis de la peine carcérale mais par pitié pas avec une analyse partiale fondée sur des éléments mensongers.
Il y a une marge de manœuvre entre les partisans d'un fascisme carcéral et les partisans d'un angélisme pénal. Bon sang en France on n'arrivera jamais à éviter de tomber dans les extrêmes vu nos "élites" intellectuelles.
Ben quand tu parts du postulat que la criminalité est d'essence exclusivement sociologique, la conclusion peut difficilement être nuancée.
Racen, ton avis est intéressant et certaines de tes affirmations m'interpellent.


Par exemple tu traduis par "glissade vers la sélection au faciès," la phrase "la chaîne pénale opère une sélection des délits". Mais est-ce que c'est ce que cela veut dire ? A mon avis, pas forcément. Il y a peut-être plus de policiers et de contrôles dans les zones pauvres que dans le 16eme à Paris. Et si la jeunesse dorée se paie du cannabis (ou plus fort) on la voit peut-être moins en prison, du coup. Sans soupçonner tel ou tel policier (ou gendarme) de faire du contrôle au faciès.

Tu affirmes n'avoir jamais vu un simple usage de cannabis en prison, en 18 ans de carrière. Le chercheur a passé des années dans une prison, tu affirmes qu'il ment ?

Et tu affirmes aussi par exemple que l'article suivant est pur mensonge ?


Citation :
Les lois répressives sont-elles vraiment appliquées ? Peut-on se retrouver en prison pour usage de cannabis ?

Oui, contrairement à ce qu’on dit, les magistrats appliquent la législation en vigueur. Mais il s’est révélé rapidement impossible de mettre en prison pour un an tous les usagers interpellés. Des peines alternatives ont donc été prévues, et ces peines sont appliquées. La détention de drogue, assimilée au trafic, est passible de 10 ans de prison quelles que soient les quantités et les drogues. Là aussi, l’application systématique s’est révélée rapidement impossible : avec 140 000 usagers interpellés (en 2012), il faudrait doubler voire tripler le nombre de places de prison, et pour des peines longues puisque la plupart d’entre eux détiennent du produit. Quatre millions de consommateurs échappent à toute sanction, ce qui donne l’illusion que la législation n’est pas appliquée. Mais le dispositif répressif sélectionne sa clientèle. En 2011, nous avons retrouvé près de 8 000 usagers de cannabis en prison, dont 3 000 pour “usage simple”, c’est-à-dire sans détention, et 5000 pour détention. Il s’agit donc d’une petite minorité. On peut penser qu’il s’agit de personnes “bien connues des services de police”, sans doute soupçonnées de trafic. Ils sont néanmoins en prison pour usage, sans doute à quelque 90% de cannabis.

http://www.lesinrocks.com/2014/02/06...rdit-11469856/
La loi prévoit bien que l'on puisse aller en prison, en tout cas.

Citation :
QUE DIT LA LOI SUR L’USAGE ILLICITE ?
« L’usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende » (Article L.3421-1 du Code de la santé publique).

Cette interdiction concerne aussi bien l’usage public que l’usage privé et elle ne fait aucune différence entre les drogues. Qu’il s’agisse de cannabis ou d’héroïne, les peines encourues pour usage illicite de stupéfiants sont les mêmes et peuvent aller jusqu’à un an d’emprisonnement.

LE TRAITEMENT JUDICIAIRE DES AFFAIRES D’USAGE DE STUPÉFIANTS
Si la loi ne prévoit aucune différence entre les stupéfiants, dans les faits les juges tiennent compte du danger de la substance saisie lorsqu’ils déterminent la peine applicable à l’usager.

La loi permet par ailleurs aux procureurs de la République de ne pas « poursuivre » l’usager et de choisir de mettre en œuvre des « mesures alternatives aux poursuites ». Ces mesures peuvent être le rappel à la loi, l’orientation vers une structure sanitaire ou sociale, l’obligation de suivre un stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de stupéfiants, l’injonction thérapeutique. Le procureur peut aussi mettre en place une composition pénale.

Dans le cadre de la composition pénale, plusieurs mesures peuvent être proposées telle qu’une amende, une injonction thérapeutique, un travail non rémunéré , le retrait provisoire du permis de conduire, le suivi d’un stage de sensibilisation, etc. A la différence des autres alternatives aux poursuites, les mesures exécutées dans ce cadre sont les seules à être inscrites au casier judiciaire.

La réponse pénale à l’usage de stupéfiants apparaît de plus en plus systématique et de plus en plus sanitarisée [1]. Si les alternatives aux poursuites (notamment à dimension sanitaire) se sont développées ces dix dernières années (elles représentent aujourd’hui 70% des affaires d’usage de stupéfiants en région parisienne), la part des peines d’emprisonnement ferme est restée relativement stable. En 2012, pour l’ensemble du territoire, on comptait 1 431 condamnations à une peine d’emprisonnement ferme pour usage seul.

http://www.drogues-info-service.fr/T...de-stupefiants
Cela dit, 1 431 peines d'emprisonnement ferme, cela ne me parait pas beaucoup.
Message supprimé par son auteur.
Ça va faire doublon avec mon topic sur la prison, mais la vidéo que Bohr y avait posté sur la prison japonaise montrait bien qu'un gardien pour 100 détenus peut suffire.

Alors les moyens dans l'absolu sans revoir tout le système, imo ça ne mènera à rien si ce n'est à dépenser plus.

Question de culture, d'organisation, de rigueur ect...
Message supprimé par son auteur.
Eh oui les pays dont la presse/politiques/habitants tiennent régulièrement le discours "olala les États-Unis 1% de la population en prison et surtout des noirs" se refusent à prendre conscience qu'ils suivent, dans ce domaine comme dans tous les autres, les mêmes tendances, si c'est avec quelques décennies de retard. C'est un peu comme pour le discours sur la scandaleuse influence des lobbys à Washington, qu'on n'entend plus trop depuis qu'on s'est rendu compte qu'ils écrivaient aussi pas mal de nos lois.

Après la question que soulève cet article n'est pas celle de la prison mais celle de la chaîne judiciaire, voire législative. A savoir n'est ce pas une tendance naturelle de la démocratie représentative, où la démagogie poussera à multiplier lois ou directives répressives de plus en plus dures, pour répondre au moindre faits-divers ou complaire aux idéaux hygiénistes et sécuritaires des "braves gens", à mettre de plus en plus en plus de monde en prison, et plutôt ceux qu'on a simplement des difficultés à "intégrer" autre part (étrangement il ne mentionne pas les malades mentaux et sdf) ? La police ensuite ne fait que suivre ces directives, et la justice qu'appliquer ces lois à ceux qu'on lui présente (et à la va vite donc souvent à l'emporte pièces vu son manque de moyens uniquement comparable à celui des prisons, et avec la menace permanente d'être attaquée par les politiciens démagogues si elle pouvait être accusée de laxisme).

La prison, en bout de chaîne, ne fait qu'ajouter à ce système une inégalité de plus : celle entre tous ceux qui échapperont à la pleine application de leurs peines parce qu'on ne peut pas y caser tout le monde (dont parfois de vrais criminels bénéficiant comme les autres de l'impératif de faire de la place, et plutôt les gens les mieux défendus, donc pas les plus pauvres et dé socialisés), et ceux qui y auront droit, dans des conditions allant de correctes à totalement inhumaines.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés