Politique et économie au Venezuela

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http://ragemag.fr/hugo-chavez-etait-...raquel-garrid/

Un contrepoint sur la construction démocratique de Chavez.


P.S. pour Klovis: Arreter de voir le monde du point du vue Européen, à chaque fois que quelque se passe en politique quelque part dans le monde. C'est non-seulement un non-sens complet, une méconnaissance (et même un manque de respect) de l’histoire 'locale' mais c'est également très con.
Qu'il s'agisse de critiquer les manifestations de l'année dernière dans les pays musulmans lors des sorties (le film ou les diverses titres de presse), sans prendre en compte l'histoire locale dans laquelle la liberté d'expression, dans sa forme actuelle, n'est que récente . Ou dans le cas présent de voir le bolivarisme d'un individu né dans les années 50 en amérique du sud en le considèrent comme si'l s'agissait d'un individu n'es bien plus tard et en europe.

Dernière modification par yggdrahsil ; 08/03/2013 à 18h02.
Emission d'Arrêt sur image sur Chavez :
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5673
Citation :
"Chavez gouvernait avec un micro, devant les caméras"
Débat sur le "télécomandante" du Venezuela

A propos de ses succès ou de ses échecs économiques, à propos des libertés publiques au Venezuela, à propos de sa diplomatie, est-il possible aujourd’hui de se livrer à un bilan dépassionné de la présidence d’Hugo Chavez? Jamais peut-être dans les médias français l’information à propos d’un sujet n’avait semblé à ce point prise en otage par les idéologies quelles qu’elles soient, comme s’il était impossible de délivrer sur l’objet de Chavez une information fiable. Si une chose est certaine, c’est que Chavez était une bête de télévision, sans doute le meilleur télé-président de toute l’histoire conjointe de la politique à la télévision. C’est en se fondant sur des extraits de ces moments de télé que nous essaierons de passer derrière l’image. Sur notre plateau, Janette Habel, universitaire, spécialiste du Venezuela et Paula Vasquez, anthropologue à l’Ehess et spécialiste du Venezuela.
[...]
Citation :
Publié par klovis
Je le répéte : qui voudrait d un chavez aux manettes en france ? qui ?
La question serait pertinente si la France et le Vénézuela étaient comparables. Mais tu peux répéter ta question une troisième fois.
Si on veut à tout prix comparer la France et le Venezuela, autant se ramener à l'époque napoleonienne, mais je pense que cela resterait peu pertinent, même si on peut y voir l'idée qu'un dictateur modéré peut être une étape de construction pour la démocratie.
Citation :
Publié par klovis


Pour moi chavez fut un sinistre pitre qui , sous couvert de populisme , nationalisme , etc ... mit le venezuela en coupe reglée 14 ans durant .
Aucune considération pour ce personnage , aucune consideration pour un dictateur .
Déja 2 millions de personnes qui se sont recueillies sur sa dépouille, à croire que les Venezueliens sont vraiment stupides pour aimer à ce point le dictateur qui les tenait sous sa coupe.

Qu'est ce qu'on attends d'un chef d'état quand on va dans les urnes ? Qu'il améliore notre quotidien, (accès aux soins, éducation, avoir a manger dans son assiette etc...) Qu'il mette son énergie à disposition de ceux qui l'ont élu et que ça paye....
Est-ce que Chavez a remplit ce rôle ? Oui et de manière spectaculaire si on arrête de se couvrir les yeux avec des torchons @ouhlevilainamid'hamadinejadlediable....et qu'on regarde les chiffres...
Alors est-ce qu'il y a des ratés, oui par ex. le taux de criminalité ou les quelques coup de sang chavezques qui ont souvent flirté avec l'arbitraire mais on ne peux pas séparer ce qu'il y avait d’héroïque chez cet homme de ce qu'il y avait de mauvais, c'est un personnage avec une paire de cojones grosses comme des pastèques, quelqu'un qui aimait profondément les pauvres et qui a tout donné pour eux et comme tout passionné il marchait en dehors des sentiers battus, oubliez vos grilles de lectures habituelles, ce mec n'était pas un politicien, il n'a pas été à l'école et n'était pas la pour faire une belle carrière, ce mec n'était pas droit et sérieux, c'était un provocateur, un amoureux fou de son peuple et de sa culture et un combattant.



On peu dire ouais mais c 'est facile d'avoir un bilan pareil il avait le pétrole....
NON c'est pas facile, quand tu t'opposes ouvertement aux gens les plus puissants de ton pays et pas seulement (USA par ex.), c'est tout sauf facile, tu te prends un ouragan d'une violence inouïe dans les dents et si t'as pas des couilles en titane tu te fais dévorer tout crut, Chavez s'est battu comme un lion pour son peuple mais quand part en guerre et qu'on y met toutes ses tripes, forcément on fait aussi quelques conneries...

Ce qui aurait été facile c'est PAS de nationaliser le pétrole ou de s'attaquer aux puissants pour redistribuer les richesses , ça aurait été de prendre quelques mesures "poudres aux yeux" de temps en temps, comme ce qui se faisait avant et en OFF d'aller s'assoir avec tout ces puissants pour siroter du champagne sur des Yacht, comme le fond un bon paquet d'hommes politiques bien de chez nous qui se permettent de faire la leçon à Chavez, des carriéristes qui se foutent complètement de leur peuple, ils peuvent faire les malins ils n'auront jamais le quart de l'amour et d'humanité que Chavez portait dans sa poitrine.

Autre critique qu'on entend souvent , il a placé toute sa famille à des postes importants et les mecs vivaient comme des princes... oui OK mais comment ne pas comprendre ça quand on regarde le parcours du gars et son caractère fédérateur , passionné, il a donné à ses proches et c'était une connerie en terme de déontologie mais est-ce qu'il à fait ça pour enrichir sa famille sur le dos du peuple en se marrant avec ses cousins dans des salons bourgeois comme l'aurait fait n importe quel dictateur Africain, non Chavez à donné à sa famille parce que culturellement quand on est pauvre et qu'on vient d'une famille nombreuse qui plus est latine on partage, faudrait pas mais on ne peux pas faire autrement.
Parfois on dirait que quand les gens lisent cette information ils s'arrêtent de réfléchir : "Ah il a mis tout ses cousins à des postes importants, c'est un pourri, point...." faut arrêter les conneries, il a mis sa famille à l'aise OK mais il s'est AUSSI battu pour tout les autres et en priorité les plus pauvres, ça relativise tout de suite les choses.


Citation :
Publié par klovis
Je le répéte : qui voudrait d un chavez aux manettes en france ? qui ?
Quand on te rabâche dans tout tes grands médias qu'un personnage est un dictateur , antisémite (le niveau de l'analyse wow...), forcément au final plus personne ne veut d'un mec comme ça chez nous mais t'inquiètes pas y'a des gens qui sont pas dupes et surtout qui savent sentir un bonhomme, sans avoir besoin qu'on leur raconte des histoires de sorcières même si toi tu as l'air d'adorer ça.


Concernant son rapprochement avec Ahmadinejad ou Saddam, y'a une explication autre que "les dictateurs sont forcément amis entre eux " ou pire "les antisémites se reconnaissent" mais faut aller voir un peu plus loin que les apparences.

Dernière modification par Mystic Machine ; 09/03/2013 à 00h17.
Citation :
Déja 2 millions de personnes qui se sont recueillies sur sa dépouille, à croire que les Venezueliens sont vraiment stupides pour aimer à ce point le dictateur qui les tenait sous sa coupe.
C'est un petit joueur Chavez, seulement 2 millions de personnes, Kim Jong Il le président de la Corée du Nord et Staline ont fait bien mieux en leur temps. Ils ont probablement tout les deux fait du meilleur boulot que Chavez d'après ton raisonnement nan ?
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Keyen
Ca dépend, les Venezueliens ont un flingue sur la tempe?
Non et alors ? Je peux te dire que les gars qui vénéraient Staline et Kim Jong Il, aussi surprenant que cela puisse paraitre, étaient tout aussi sincères et ne le faisait pas par contrainte pour la quasi-totalité d'entre eux. C'est le résultat de nombreuses années de lavage de cerveaux, de culte de la personnalité et de propagande à toutes les échelles de la société, où un chef d'état est présenté comme le "grand-père" de la nation, un homme providentiel capable de tout.
Je pense que tu te figures mal les réactions face à la mort de Staline, Keyen. Voire celles suite au décès de Kim Jong, dans une moindre mesure. Je ne veux pas comparer Chavez à ces deux-là mais il parait évident que la popularité d'un chef d'État n'est pas un signe de vitalité de la démocratie.
Citation :
Publié par klovis
Je le répéte : qui voudrait d un chavez aux manettes en france ? qui ?
Quand je vois le gouvernement français, très franchement, je me dis que mon pays n'aurait finalement pas tant que ça à perdre avec un Chavez français.

Ca n'est que mon avis. Comme toi.
Citation :
Publié par Louis la Brocante
-IDH devenu le plus élevé d'amerique latine
.
Hein ?!

L'IDH le plus élevé de l'Amérique latine, c'est le Chili avec 0,805. Le Vénézuela est loin derrière avec 0,735 (derrière la Biélorussie, l'Albanie, le Costa Rica, la Russie etc.). Rien qu'en Amérique du Sud, il est également derrière l'Uruguay et l'Argentine.

Le PIB par habitant est plus ou moins en stagnation si l'on se rapporte à l'inflation.


De l'autre côté, prends le Chili, un pays longtemps aux prises de méchants libéraux et qui vit maintenant une politique de socialisme modéré intégré à l'économie de marché, mais surtout une démocratie relativement saine avec un niveau de corruption respectable : le PIB est en augmentation rapide à plus de 17000$/hab, seulement 11% de la population se trouve sous le seuil de pauvreté et tout ça sans aucune réserve de pétrole significative.


La politique de Chavez c'est du vent, c'est tout. Ok éradiquer l'analphabétisme c'est très bien, nationaliser les industries pétrolières si ça permet de faire baisser le nombre de gens sous le seuil de pauvreté pourquoi pas ; mais laisse-moi te dire qu'avec de telles réserves pétrolières (je sais pas si tu imagines ce que ça représente le fait de posséder les plus grandes réserves confirmées au monde), une politique menée de manière saine, quand bien même elle serait enrobée de populisme, aurait pu aboutir à des résultats autrement meilleurs.

Là, Chavez a fait vraiment le minimum qu'il pourrait faire avec les moyens énormes à sa disposition. Aujourd'hui, le pays est dépendant de ses importations et l'économie est dans un état catastrophique. Dans le court terme, la pauvreté a baissé, youpi tralala, faudra voir ce que ça donne dans un horizon plus lointain.


Ah et sinon la part des entreprises privées dans la formation du PIB a augmenté sous Chavez, preuve que même son côté socialiste, c'est du vent. Ca résume très bien Chavez pour moi : un prestidigitateur, un type qui fait passer des vessies pour des lanternes avec un talent monstrueux.
Il faut peut-être essayer de poser une réflexion au-delà des chiffres, que chacun agitera à bâbord ou tribord selon le cap qu'il veut faire suivre à son discours ; la société vénézuelienne sous Chàvez a subit un changement profond. Et tous les changement de paradigme prennent du temps, et bouleversent naturellement ces époques de transitions. Quand une vague de population ultra-pauvre s'est retrouvée sur les bancs de l'école, face à des enseignants qui n'appartenaient pas à leur monde, mais à une classe moyenne qui a énormément perdu de ses avantages au profit de ces mêmes ultra-pauvres (c'est simple, selon mon frère qui vit à Caracas depuis 1 an, il est plus dur pour un professeur de trouver à manger avec constance (pénuries,...) que pour les plus défavorisés qui bénéficient de repas gratuits journaliers), une sorte de malaise de civilisation s'installe. Mais il faut bien voir que tout ceci n'est que passager, puisque les enfants sur les pupitres d'aujourd'hui deviendront les professeurs de demain. Ceci n'est qu'un exemple des mutations complexes que subit la société vénézuélienne, mais il vise ici surtout à rappeler que le véritable bilan de la révolution bolivarienne entreprise par Chàvez ne sera pas à tirer avant plusieurs dizaines d'années, et ne sera pas évident à faire si son successeur bouscule encore les choses en profondeur.

Il faut bien garder à l'esprit que les changements engagés par Hugo Chavèz ont étés autrement plus profonds que les réformes que subissent nos gouvernements occidentaux à 99% des cas. Nous qui sommes souvent prompts à vouloir dresser des "bilans" toutes les échéances électorales, nous en venons peut-être à oublier l'importance du long terme et du recul historique.

Edit, pour au-dessus : s'il y a bien une chose qui est une réalité sans contestations aujourd'hui, c'est que contrairement à nous, le gouvernement vénézuélien a abolit le dénuement le plus total sur son sol. Entrainant les effets à court-termes que nous observons, que nous connaissons pour certains, que nous nous plaisons à extrapoler pour d'autres.
Pour un prestidigitateur, c'est déjà mieux que chez nous nos hommes-de-pailles :-)

@Noriel : visiblement tu n'as pas compris ce que j'avançais ici. On parle du jugement hâtif que l'on s'essaie à faire du bouleversement profond des classes au Vénézuela et des rapports qu'elles entretiennent entre elles ; pas de la notoriété de Chàvez dans nos colonnes, dont je me fous éperdument, ne t'en déplaise.

Dernière modification par Pierre Desproges ; 09/03/2013 à 01h44.
Heu ... pour un politique le meilleur temps c'est le cours terme. Ils ont souvent intérêts à ce qu'on ne se souvienne pas trop ce qu'ils faisaient 20 ans plus tôt.
Quand on vois les casseroles que ce traînent certains ...
Enfin c'est comme dans la chanson ; Y en a des biens ...
Citation :
Publié par Noriel
Heu ... pour un politique le meilleur temps c'est le cours terme. Ils ont souvent intérêts à ce qu'on ne se souvienne pas trop ce qu'ils faisaient 20 ans plus tôt.
Euh... je corrige : "pour un politique, dans une démocratie d'opinion comme la nôtre, où le temps politique, au mieux, se réduit à une durée de deux mandats".
Je pense que c'est mieux.
Parce que la politique, la vraie, exige du temps, que nos hommes politiques n'ont plus, du fait même du fonctionnement de notre système démocratique (temps électoral et médiatique, abaissement général du niveau de conscience et de culture politiques, réduction du citoyen à l'électeur et de l'électeur au consommateur).
Citation :
"Toute chose égale par ailleurs, Chavez c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices", a poursuivi M. Lurel.
Fallait oser la comparaison entre Chavez et De gaulle + Leon Blum, merci le PS pour nous faire pisser de rire.
Il a aussi dit qu'il était "tout mignon" une fois embaumé...

Puisqu'on parle de comparaison, certains ont cité Napoléon, ce qui est une erreur, Napoléon étant facilement deux crans plus loin dans l'échelle de l'autocratie/autoritarisme/dictature.

Allez, puisqu'on en est aux comparaisons amusantes, je vais en essayer une autre : Chavez, c'est le général Boulanger + Danton + George Marchais. Je vous laisse déterminer ce que je prend dans chacun...
Je poste un texte nuancé, mais pas du point de vue de droite. Je ne mets ni la provenance ni le lien, puisque on va m'accuser de faire du prosélytisme. réellement, je mets en ligne ce texte pour faire sortir la discussion de ses ornières habituelles "vilain dictateur/gentil pour les pauvres".

Citation :
Venezuela : après la mort d'Hugo Chavez

Le cancer qui avait empêché la prise de fonction d'Hugo Chavez à la présidence de l'État vénézuélien, après sa quatrième victoire à l'élection présidentielle en octobre dernier, l'a finalement terrassé le 5 mars. Dans trente jours devrait avoir lieu une nouvelle élection où Nicolas Maduro, le dauphin que Chavez avait lui-même désigné, et qui assure l'intérim, devrait porter les couleurs du mouvement chaviste.
Chavez était apparu en 1992 dans la vie politique du Venezuela avec une tentative malheureuse de coup d'État. Celle-ci se voulait une réponse aux fusillades que la social-démocratie au gouvernement avait déclenchées, en 1989, contre les classes populaires alors qu'elles protestaient contre des hausses de prix insupportables. Après sa tentative, Chavez avait été incarcéré.
Au Venezuela, la vie politique reposait depuis des dizaines d'années sur un pacte d'alternance entre deux partis, la droite et la social-démocratie. Dans les années quatre-vingt-dix, l'usure du système politique ouvrit une voie au mouvement de Chavez. Sorti de prison, il lança un « mouvement bolivarien » pour participer aux élections. L'évocation de la figure de Simon Bolivar faisait appel au sentiment national des classes populaires et cherchait à rallier tous ceux qui aspiraient à un changement. Le discrédit des partis traditionnels fit le reste et, en 1999, Chavez fut élu à l'élection présidentielle à la tête d'un mouvement politique qui cherchait encore ses repères.
Il commença par réviser la constitution puis mit en place des missions sociales, offrant des solutions d'urgence pour la nourriture, le logement, l'éducation ou la santé, notamment avec l'aide de médecins venus de Cuba. Ces missions allaient lui attirer, jusqu'à sa mort, la sympathie de la population la plus déshéritée. Car en Amérique latine, les inégalités sont criantes et tous ceux qui à un moment ou un autre ont un peu tenu compte des besoins des classes populaires en ont reçu ensuite le soutien. La social-démocratie du Venezuela l'avait elle-même pratiquée dans les années soixante-dix.
Cette politique sociale était possible grâce à la rente pétrolière d'un pays sur ce plan aussi riche que l'Arabie Saoudite. Mais elle n'était pas du goût des classes possédantes, des banquiers, des patrons de presse, de la haute hiérarchie militaire et de toute la bureaucratie qui prospéraient sur la rente pétrolière en en écartant les classes populaires. En 2002, ce monde de nantis, encouragé par les États-Unis, se mobilisa pour renverser Chavez en pensant que la tâche serait facile. Mais il eut la surprise de découvrir que le petit peuple mais aussi une partie de l'armée, se mobilisait pour défendre Chavez, et le coup d'État échoua lamentablement.
L'opposition a continué de dénoncer Chavez comme un pur dictateur en passant sur le fait qu'il a organisé pendant quatorze ans élection sur élection, et même un référendum qui aurait pu le chasser du pouvoir s'il l'avait perdu.
Son pouvoir stabilisé, Chavez s'est affiché comme le partisan d'un « socialisme du 21e siècle » et a accolé l'étiquette « socialiste » au nom de son parti. Mais, en pratique, si l'État a pris le contrôle de l'industrie du pétrole, il n'y a eu nulle expropriation des classes possédantes. Chavez a plutôt cherché, et trouvé, un compromis avec elles, y compris avec certains de ceux qui avaient tenté de le renverser en 2002, comme le patron de presse Cisneros.
Sur le plan international, la rente pétrolière lui a permis également d'entretenir de bonnes relations non seulement avec Cuba et la Bolivie d'Evo Morales mais également avec l'Argentine ou le Brésil. S'il a aussi cultivé des relations avec des dictatures comme l'Iran ou la Libye de Kadhafi, il s'agissait d'abord de remplir ses carnets de commandes. D'ailleurs, malgré toutes les déclarations anti-impérialistes et anti-américaines de son leader, le Venezuela est resté le principal fournisseur de pétrole des États-Unis comme dans le passé.
Et si Chavez a maintenu les missions sociales qui ont fait reculer la pauvreté et lui ont valu sa popularité, il a aussi laissé se développer une corruption dont ont profité certains dirigeants chavistes, au point qu'on parle d'une « boli-bourgeoisie ».
Après la mort de Chavez, sa popularité assurera sans doute encore le succès de son parti à la prochaine présidentielle. Mais les rivalités entre les différents clans du parti bolivarien pourraient se réveiller, tandis que l'opposition de droite, qui rêve de revanche, cherchera elle aussi à tirer profit de la disparition de celui qui a été sa bête noire pendant quatorze ans.
Il reste une question pour la population vénézuélienne : si la politique sociale du leader « bolivarien » a amélioré un peu la situation d'au moins une partie d'entre elle, son sort devra-t-il toujours dépendre de la venue ou non d'un sauveur, ou bien les travailleurs, les pauvres de ce pays pourront-ils se donner les moyens d'imposer eux-mêmes leurs exigences à la bourgeoisie et à l'impérialisme ?
La personnalité qui se rapprocherait le plus de Chavez, ce serait Juan Peron. C'est un style assez typiquement Sud Américain.
Ou sinon, Poutine, un régime populiste et autoritaire, financé par les exportations de matière première énergétique, et qui bénéficie d'un certain soutien populaire, mais qui garde un semblant d'institution démocratique, une opposition faible et sous contrôle. La différence avec Poutine, c'est le volet social, ce qui est une différence de taille.
A la différence des élections russes, le processus de vote vénezuelien, répété 14 fois en 13 ans tout de même, n'a jamais été condamné par les instances internationales d'observation. Je ne supporte donc pas l'utilisation des termes "dictateur", "pseudo-démocratie" qui sont inapplicables devant une telle légitimité populaire, parlez de démocratie autoritaire plutôt, on s'approche sans doute davantage de la réalité.

Edit @en dessous : ha le refrain relations internationales, il ne manquait que ça ! Comme disait un article cité plus tôt dans ces mêmes pages, quand Sarkozy fait venir Khaddafi ou Poutine dans la cour de l'Elysée c'est de la realpolitik mais quand Chàvez fait de même avec tel autre, c'est un colloque de dictateurs... Ces pays étant les seuls à s'opposer de manière franche aux Etats-Unis sur la scène internationale, Chàvez s'est senti obligé de s'en rapprocher ("contre l'ennemi commun"). Stratégie surement douteuse, que lui même a parfois avoué regretter. Mais venir faire des leçons de morales dans nos baskets d'irréprochables petits françafricains, je me marre comme dirait Coluche.

Dernière modification par Pierre Desproges ; 09/03/2013 à 12h54.
Citation :
Publié par Mystic Machine
Ici une vidéo qui exprime bien toute l’ambiguïté du personnage, voila pourquoi Chavez est à la fois détesté et adoré, c'est pas politiquement correct mais qu'est ce que c'est bon de voir ça dans un monde ou le fric fait la loi à peu prêt partout :

Je pense que ça résume bien chavez et ça me fait penser à :

http://www.youtube.com/watch?v=ASMFyGOt6OM

Deux gros guignols qui ne font strictement rien pour leur pays mais qui exèlent dans l'art du populisme en se mettant en spectacle devant les caméras en mode "c'est moi le big boss et je protège le pays contre les patrons". Alors que quand tu regardes dans le détail toutes les personnes qui dirigent les plus grosses entreprises dans ces pays sont des amis directs du pouvoir. Quelle hypocrisie.

Suffit de voir quels sont les pays qui ont officiellement pleuré la mort de Chavez pour se rendre compte de quel genre de personnage il était : la Russie, l'Iran, la Chine, la Corée du Nord et Cuba. Que des pays où on a vraiment envie de vivre.
Citation :
Publié par Écureuil Chasseur
Et donc du coup tu penses que les magouilles des banques, c'est mieux ?
Pardon ? Peux-tu m'expliquer le raisonnement intellectuel qui t'amène à cette conclusion ? Car la tu m'as l'air bien hors sujet ?
Citation :
Publié par Jewpacabra

Deux gros guignols qui ne font strictement rien pour leur pays....

..... Alors que quand tu regardes dans le détail toutes les personnes qui dirigent les plus grosses entreprises dans ces pays sont des amis directs du pouvoir. ...
Mais qu'est ce que tu racontes ? C'est du pur trol en fait ? Si tu connais rien à Chavez abstiens toi de poster personne ne te force...

Citation :
Publié par Jewpacabra
Suffit de voir quels sont les pays qui ont officiellement pleuré la mort de Chavez pour se rendre compte de quel genre de personnage il était : la Russie, l'Iran, la Chine, la Corée du Nord et Cuba. Que des pays où on a vraiment envie de vivre.
http://www.lepoint.fr/monde/chavez-s...1636469_24.php

Le gouvernement du président socialiste de l'Equateur Rafael Correa a fait part de son "profond chagrin" après l'annonce de sa mort , affirmant qu'il avait été le "chef de file d'un mouvement historique" et un "révolutionnaire mémorable
affirmant que l'action de M. Chavez permettra de continuer à "renforcer les liens entre les deux pays et l'intégration latino-américaine"

Le président bolivien Evo Morales, au bord des larmes, s'est lui dit "anéanti par le décès du frère Hugo Chavez", depuis le palais présidentiel à La Paz. Il a indiqué qu'il se rendrait au Venezuela dans les prochaines heures,

Le gouvernement du Nicaragua, enfin, également membre comme les deux pays andins de l'Alliance bolivarienne des Amériques (Alba), inspirée par M. Chavez, a estimé que "les hommes exceptionnels et formidables comme Hugo Chavez ne meurent jamais".

Tiens, on pourrait en profiter pour causer des voisins justement (à part quelques feuilles sur Rue89 y'a pas grandchose dans la presse en général). Genre la Bolivie, le cas Moralès m'intéresse pas mal.
Citation :
Publié par Pierre Desproges
(c'est simple, selon mon frère qui vit à Caracas depuis 1 an, il est plus dur pour un professeur de trouver à manger avec constance (pénuries,...) que pour les plus défavorisés qui bénéficient de repas gratuits journaliers)

Tu peux nous en dire un peu plus sur ce qu'il a vu concrètement concernant Chavez la bas ? Ton frère est prof ? Tu sais plus ou moins l'image qu'a Chavez auprès des profs dans son entourage par ex. ? J'imagine qu'ils ne doivent pas forcément être tendre avec lui sans pour autant le mettre au même niveau qu'un vulgaire dictateur.
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