Publié par
Attel Malagate
Pourquoi vous vous énervez?
L’énervement mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène au Front National.
C'est vrai. C'est un fait indéniable, et tellement important par rapport au contexte de crise qui est le nôtre, et à la destruction programmée du niveau de vie des citoyens français, dont, visiblement, tout le monde se fout. De même que tout le monde semble se foutre ou ne pas être capable de comprendre que le risque dans les dix à vingt ans qui viennent est l'implosion pure et simple du pays.
C'est même ce que Bertrand Delanoë a rappelé dans sa dernière apparition télévisée dimanche dernier, visiblement très ému face à ce beau jeune homme qu'est Florian Philippot (un garçon délicieux, vraiment).
Ce brave mécène de la secte Loubavitch (ouverte à tous et conforme aux principes humanistes et universalistes de la République Française, une indivisible, laïque, attachée à la Liberté, à l'Egalité et à la Fraternité) sait de quoi il parle quand il aborde le sujet de la "haine" et des discriminations (et j'insiste très lourdement sur le "
toutes"...).
Quant au Front National, sa montée ne sert qu'un seul objectif
politique réel : décrédibiliser la notion de Nation en l'assimilant à la xénophobie, au racisme, au repli identitaire... Ce qui est très commode pour aider la France à entrer contre son gré dans une mondialisation face à laquelle ses élites ne l'ont pas armée, et qui la lamine aussi lentement et sûrement qu'une métastase ronge un corps jadis sain... La Nation, cette horreur qui est un obstacle au marché mondialisé... comme toutes les attaches, tous les ancrages, toutes les traditions, toutes les identités, tous ces foutus blocages à l'hilotisme généralisé qu'on va nous vendre comme le progrès et le symbole du village mondial. La Nation, cette horreur enracinée dans un sol, avec un peuple, une histoire, des symboles, des grands hommes, des coutumes, des rites, une unité, et qu'il faut briser pour que la lutte des classes s'accomplisse, au profit du 0,0001% du sommet qui en profite vraiment...
On comprend mieux la bêtise crasse d'un Xavier Cantat (vous savez, le frère de Bertrand, l'assassin de Marie...), compagnon d'une ministre de la République (Duflot), qui déclare qu'il se fout de la France (ah ? bah pourquoi tu te fais suer à vivre avec une nana qui a tout fait pour être ministre d'un pays dont tu te fous, imbécile... T'as mal choisi ta copine toi, t'es pas à une contradiction ou deux dans la vie toi...), que les frontières de ce pays ne sont qu'un hasard historique (ah oui ? il devrait relire son histoire de France ce benêt, et surtout ne pas confondre son hasard biologique - être né ici - et une construction historique qui est tout sauf un hasard, mais qui remonte aux premiers Capétiens, et qui n'a jamais été remis en cause par aucun régime...) et qu'aimer son pays se résume à être "les deux pieds dans la bouse" (et oui Ducon, ce sont les générations successives de "bouseux" qui ont façonné ce pays pendant le dernier millénaire, et pas uniquement les immigrés - sans papiers de préférence, ça colle mieux à ton tiers- mondisme éculé et à ton mondialisme "sans- papieriste" qui sert si bien la lutte des classes au profit du Capital - depuis les années 70'... 1970' je précise...). Où comment un "jeune" con libéral- libertaire de la gauche bobo- écolo (en fait, un con urbain de droite sociale et de gauche morale, mais de loin... tant qu'il ne vit pas avec les pauvres, les vrais, qu'il ne fréquente pas...ceux qui font du bruit, qui vivent en banlieue et qui se font chier tous les jours dans le RER et qui ne demandent qu'à vivre peinards, et qui se foutent un peu de ce qu'il pense tant c'est loin de leurs préoccupations quotidiennes), inculte et prétentieux, rejoint en fait le vieux "FN- épouvantail" dans la même décrédibilisation de la Nation, pour le plus grand triomphe de la tyrannie marchande globalisée, faisant au passage assumer son confort de connard égoïste et inculte, jouisseur de l'immédiat (niveau de conscience du chien ou du bovin, de l'animal en tout cas), par des esclaves chinois du Capital, dont il se fout éperdument puisqu'on ne les voit nulle part (et ça n'est pas un hasard : dans le livre de classe que j'utilise en 4ème, j'ai fais remarquer à mes élèves qu'il n'y avait qu'une seule photographie d'ouvrière chinoise, dans un bel atelier bien propre de "iPhone City", bien équipée, maquillée, mais sans mention de son salaire et de ses conditions réelles de travail et de vie, puis, on a enchaîné sur les réalités qui se cachent un peu derrière ce petit objet qu'ils avaient tous dans la poche, comme une évidence, pour leur apprendre un peu à mieux l'apprécier à sa juste valeur... Ils étaient moins fiers d'en avoir un, et je trouve cela très bien : ils feront des adultes un peu plus critiques, j'espère. On verra).
Seul problème... Du temps de Le Pen père, tout allait très bien, il remplissait parfaitement son rôle de leurre et de repoussoir (petits dérapages très utiles pour le coup... à se demander même s'il était juste idiot ou complice du truc, bien que je ne crois pas qu'il ait voulu l'être (complice ou idiot ?).
Du temps de Le Pen fille, en revanche, la Nation revient dans le débat, non plus comme un repoussoir (on voit le cirque médiatique qui s'est ridiculisé à force de tenter de la contredire à tout prix, et à quel point il est déconnecté des réalités quotidiennes des Français) mais comme un élément de protection des citoyens français (de tous les citoyens, "anciens" et "nouveaux" Français). Elle bénéficie de la crise (dont les causes sont de plus en plus visibles, et donc, inacceptables) et d'une réflexion sur la Nation (dans ses aspects politiques, économiques et culturels) qui anime en réalité l'intégralité de la société, de la Droite à la Gauche (Védrine estime que la Nation est un cadre indépassable par exemple, du moins pour encore quelques décennies, Debray a réhabilité la frontière récemment, mais bien après toute une galaxie radicale, essentiellement de Gauche d'ailleurs, qu'il n'a même pas eu la délicatesse de mentionner...)
Oh, je vous le concède bien volontiers, ça ne changera sûrement pas grand chose aux destinées de la France, qui a été plus que trahie par ses élites et par la stupidité de son peuple dévitalisé et shooté au crédit illimité pour adopter un "américan way of life" totalement contraire aux valeurs fondatrices de ce continent (c'est une réalité occidentale : aucune spécificité française), mais bon, ça peut ralentir le cancer qui la ronge, et ça n'est déjà pas si mal que ça dans le fond. En revanche, dans les dix ans qui viennent, ça risque de faire (très) mal... Mais bon, FN ou pas FN, ça fera très mal quoiqu'il arrive... Alors, on peut comprendre que des gens se disent que, quitte à se faire enfler, autant donner une chance à ceux qui semblent assez proches de leurs problèmes (aimer son pays, avoir du travail protéger les conditions de vie, aider la famille, avoir des valeurs... Bref, mettez ce que vous voulez là- dedans, car il y a autant de causes de vote qu'il y a d'individu, et comme par nature un individu est unique, réduite les 20% d'électeurs FN à des racistes est juste la preuve d'une grande stupidité, qu'on en soit partisan ou opposant), et qui n'ont jamais été mis au pouvoir. On peut d'autant plus le comprendre que tous ceux qui hurlent à la mort sur le FN se sont décrédibilisés d'eux- mêmes, et sont massivement rejetés depuis une bonne décennie (abstention, hausse constante du FN). Et tant pis pour la menace populiste et fasciste... De toute façon, notre avenir ne se décide plus en France, et on a décidé pour nous que notre niveau de vie était trop haut (ce qui est vrai, nous le finançons exclusivement à crédit puisque nous ne produisons plus rien ici, alors qu'on le pourrait... ce qui risque de revenir, si seulement on le décidait...) et qu'il fallait l'harmoniser avec celui des classes moyennes des pays émergents. J'espère que vous aimez la Chine et que vous avez lu Zola dans votre prime adolescence, parce que notre passé lointain est notre futur immédiat.
Après, si vous voulez toujours vous demander si le FN est une menace fasciste pour la République, Jospin himself avait déjà répondu en 2007 sur France Culture que tout cela n'était qu'une vaste blague.
Combat d'arrière- garde et d'idiots donc.
De toute façon, aucune considération morale ne tiendra devant cette réalité immédiate et brutale : il y a des voix à prendre, je dois aller les chercher si je veux être élu et avoir les avantages de la fonction pendant encore quelques années (parce que la gamelle est bonne quand même, et que j'aimerais bien continuer à croquer encore un peu avant de clamser...). Et après moi le déluge !