Et sinon ça ne vous a pas heurté l'esprit que quand on est agé et rabougri, on ressent plus durement de rester rester debout dans un file d'attente qu'un jeune nerd ?
Si elles sont voûtées vos petites vieilles, c'est peut-être qu'elle ont des problèmes de dos et trimballent leur vieille carcasse plus péniblement que vous. Et que les 4 minutes gagnés dans la file lui évite des douleurs là ou elle ne vous servent qu'à rentrer plus vite vous refoutre derrière Skyrim.
Honnêtement j'ai du mal avec le nombre de personnes qui trouvent tout cela lolifiant ou bien fait pour leur gueule. Elles sont exécrables, certes, maintenant une personne bien dans son corps et pas trop conne dans sa tête peut faire abstraction de tout ça et adopter une attitude plus chrétienne. Prendre en compte qu'elle n'a plus forcement toute ses capacités tant physiques que sociales, qu'elles sont peut-être les mamies d'amour de quelqu'un qui pourrait être vous, ou jolien voir même encore mieux : un barien ... plutôt que de se comporter comme un gros bâtard à base de "fait la queue et moi j'te taunt" comme un décérebré.
Et ça les empêche de se montrer aimables ?
Moi j'ai aucun souci pour céder ma place aux vieux, aux handicapés, aux femmes enceintes, mais à la condition que les formules les plus élémentaires de politesse soient de la partie.
En plus, dans la plupart des magasins maintenant, il existe des caisses prioritaires (OK, ça marche rarement pour les vieux), alors y'a deux trucs qui m'énervent :
- ceux qui exigent qu'on leur cède la place alors qu'ils ont le droit à ces caisses prioritaires mais n'y vont pas,
- ceux qui sont aux caisses prioritaires et qui refusent de laisser passer quelqu'un qui y a le droit sous le prétexte que "ah ben j'avais pas vu" (que c'était une caisse prioritaire).
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Quand j'étais enceinte du 2ème, à quelque chose comme 6 mois de grossesse option bidon bien visible, je venais de me taper les courses au supermarché (youpi, normalement à ce stade là c'était mon mec qui s'en occupait mais là il ne pouvait pas...) et j'étais naze de chez naze + mal au dos + essoufflement de me trainer avec tous ces kg en plus... Je m'approche donc de la caisse prioritaire où il n'y a qu'un couple, la quarantaine, qui n'a pas encore déposé ses affaires sur le tapis (oui parce que sinon j'vais pas les faire chier à tout déplacer, hein, je gagne déjà des places dans la queue j'vais pas en rajouter). Je lui demande poliment s'il souffre d'un souci quelconque pour avoir choisi cette caisse (y'a des handicaps non visibles, j'voudrais pas lui griller la place dans le statut "priorité") et, si non, s'il veut bien me laisser passer siouplait, ce serait gentil, merci. Le tout, avec le sourire, parce que j'suis une fille sympa en fait, et que j'étais déjà un peu shootée aux hormones.
Le type commence par : "Ah ouais mais non j'avais pas vu que c'était une caisse prioritaire, moi !"
Ah ben ça n'empêche pas moins que ça en est une, donc...
"Ouais mais pourquoi je devrais vous laisser passer ? Z'avez quoi ?"
Je lui indique mon gros bidon, lui réponds que je suis enceinte (et fatiguée, là...).
"Ah ouais ? et qu'est-ce qui me le prouve ? Moi aussi j'ai du bide, et j'en fais pas tout un foin !" et le voilà parti à rire en se foutant de ma gueule et en commençant à déposer ses affaires sur le tapis. La caissière avait l'air désolée, mais bon, ça devait pas être la première fois de la journée, elle a choisi de me faire un pauvre sourire d'excuse avant de tourner la tête.
J'en suis restée comme deux ronds de flan, mais ça a pas duré longtemps, parce que bon, les hormones, c'est à double sens, et faut pas faire chier une baleine qui a mal au dos. J'ai pris de l'élan, poussé un grand coup son caddie avec le mien, ça lui a fait mal à la cheville (m'en tape), il a commencé à gueuler, j'ai crié plus fort en me tenant le ventre à deux mains genre "OMG j'vais accoucher, là, maintenant, au secouuuuuuuurs !" avant de la jouer "kamelot" : "vous pouvez pas me taper, ch'uis enceinte !". Entre temps, le mec de la sécurité était arrivé et a fait changer le type de caisse, en le conduisant à la fin d'une longue fille d'attente. Il a continué à beugler, en parlant plus ou moins tout seul et cherchant à rallier du monde à sa cause, ça a pas trop trop marché.
Bon, à la fin, j'en suis pas fière mais ça défoule : en passant devant sa file, de l'autre côté des caisses, je lui ai présenté mon majeur et mon plus beau sourire. Ça a fait marrer deux/trois personnes autant que ça en a choqué d'autres, ranafout.
Oh, par contre, les femmes enceintes qui viennent de faire leur shopping en déambulant partout dans le magasin et qui d'un coup d'un seul, en arrivant aux caisses, se sentent trop fatiguées pour rester une seconde de plus debout, ça m'énerve un rien aussi...
Quand je batifolais à faire des emplettes pour le plaisir et parce que je ne souffrais pas encore trop de ma surcharge, j'avais la décence de ne pas l'imposer aux autres en exigeant un avantage dont je n'avais pas besoin.
Souvent, d'ailleurs, c'est quand on ne réclame rien qu'on obtient encore plus facilement les choses.