La nouvelle orthographe

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Citation :
Publié par Jactari
La référence à 1984 me semble complètement déplacée, il existe suffisamment de contextes dans lesquels l'entreprise ou l'État piétine les libertés individuelles pour ne pas avoir à dresser ce genre de comparaison là où ce n'est pas justifié.
C'est bien pour cela que j'ai précisé que la fin ne concernait pas du tout ces réformes Toi qui nous conseille de lire le sujet entièrement, tu ferais bien de lire les réponses toutes entières aussi...

Pour ce qui est de la fin, je suis totalement d'accord avec Jactari, on ne mesure pas la richesse d'une langue à son nombre de mots, c'est bien ce que je voulais faire comprendre en parlant des différents sens qu'on pouvait y employer.

Mais, bien que certains mots (île par exemple) aient des accents ne changeant pas leur prononciation, c'est quand même une des qualité de la langue française, d'être une langue compliquée, difficile à maîtriser, pompeuse et ... belle ? Alors pourquoi enlever ce qui fait son charme ? Pour permettre aux illettrés et à ceux qui sont mauvais en dicter de l'être un peu moins ?
C'est à eux de s'améliorer, et non à la langue de changer en fonction de leur niveau ! C'est ce qu'on appelle le nivellement par le bas.
Citation :
Publié par Jactari
Ainsi île ne se prononce pas différemment de ile, alors que côte se prononce différemment de cote et mûr et mur sont deux termes différents avec des significations distinctes, ce qui n'est pas le cas pour coût et cout.
Ce sont précisément les accents « inutiles » qui ont été rendus optionnels (pas supprimés), sans toucher aux autres.
Ils sont sur une île.
Ils sont sur une ile.

Dis les deux phrases tout haut et de façon claire puis reviens nous dire si l'accent ne change rien.

Les accents sont là justement pour que la prononciation soit différente, alors les enlever équivaut à laminer les mots pour qu'ils se ressemblent tous. C'est triste, et c'est clairement un nivellement, parce que ça implique aussi que les mots sont mal prononcés au départ et que l'écriture suit (le principe de la phonétique en gros).

Alors si on apprenait aux enfants à parler correctement, qu'on s'appliquait un peu plus au collège/lycée pour pousser dans ce sens, je pars du principe que l'écriture suivrait d'elle-même, donc inutile de changer les mots mais de travailler là où le problème se pose : le langage dés le plus jeune âge.
Oé, écrivon tou an sms, on conpran kan mm!!
Pk se conpliké la vi à ecrir bi1 ?


Oui, écrivons tous en sms, on comprend quand même très bien.
Pourquoi se compliquer la vie à écrire bien ?
Citation :
Publié par Altasar
Le "Fuck" anglais c'est pas une façon plus vulgaire de dire "Damn"?
Le fuck est utilisé à toutes les sauces, dans un tas de contextes, et pour un tas de significations.
Citation :
Publié par Dame Belladona
Ils sont sur une île.
Ils sont sur une ile.

Dis les deux phrases tout haut et de façon claire puis reviens nous dire si l'accent ne change rien.
Pas compris là. On a plus d'un son i en français ?

Auquel cas c'est une découverte pour moi.
Il y a déjà eu des modifications de la langue importantes effectuées par l'Académie française.

Une langue est faite pour évoluer, sinon on parlerait tous comme les canadiens, non merci.
Citation :
Publié par Ashtree
Il y a déjà eu des modifications de la langue importantes effectuées par l'Académie française.

Une langue est faite pour évoluer, sinon on parlerait tous comme les canadiens, non merci.
Evoluer certes, mais pas en perdant sa qualité.

Comment retrouver l'étymologie de certains mots si on massacre leur orthographe ?
Par exemple ortografe, ou voyez-vous du grec la dedans ?
Citation :
Publié par Dubble E
Evoluer certes, mais pas en perdant sa qualité.

Comment retrouver l'étymologie de certains mots si on massacre leur orthographe ?
Par exemple ortografe, ou voyez-vous du grec la dedans ?
En espagnol ça se dit " ortografia " et pourtant, il y a des racines grecques bien marquées. Le tout, c'est de ne pas dégrader la langue française, des origines il y en aura toujours, on ne peut pas renier d'un bloc toute l'Histoire de notre langue.
Citation :
Publié par Soir
Cela dépend des domaines. Dans le fantastique, par exemple, l'anglais m'a toujours semblé plus riche.
Ce n'est pas tant qu'il est plus riche que chaque région a son propre folklore qui a été retranscrit dans sa langue, mais pas dans celles de ses voisins. Aussi, on manque en Français de mots pour désigner de nombreux êtres du folklore anglais, mais l'inverse est aussi vrai. Or comme dans le domaine du fantastique, ils exportent beaucoup plus leur culture que nous la notre, on a l'impression d'une pénurie. Ce serait tout aussi vrai dans le sens contraire.
Citation :
Publié par Dame Belladona
Les accents sont là justement pour que la prononciation soit différente
http://img25.imageshack.us/img25/6763/1538v.jpg

Bon, là, faut recadrer les débats ; Jactari a commencé, je continue.

La nouvelle orthographe n'a pas pour but de mettre des "f" systématiquement là où il y a un "ph", pas plus qu'elle ne vise à supprimer tous les accents circonflexes.

En réalité, la nouvelle orthographe admet la logique suivante : laisser parler l'usage ; c'est-à-dire que, qu'on le veuille ou non, langue évolue sans qu'on s'en rende compte, et petit à petit les graphies et les prononciations évoluent.
Et ça, j'y suis favorable.
Du coup, on obtient "cout", sans ^ puisqu'après tout, personne ne sait qu'en ancien français, le mot était "cost", et que donc le ^ n'est que vestige de ce s disparu (l'étymologie passe à la trappe, mais c'est comme ça ; on peut pas obliger les gens à s'intéresser à tout...)
Mais quand même, dans l'exemple que j'ai donné, le ^ rappelle un -s toujours présent en anglais ; ça a donc une utilité.
Bref, ça, c'est la partie "fataliste" de la nouvelle orthographe ; ce n'est donc ni bien ni mal.

Mais là où la réforme (car là, pour le coup, ça prend bien les traits d'une réforme) devient ridicule à mon sens, c'est justement quand elle rajoute un tréma pour obliger les gens à prononcer comme on leur dit de faire, alors qu'ils sont de plus en plus nombreux à prononcer [ar gué].
Tout ça manque de cohérence.

Et c'est là que je conseille plutôt d'adopter la vision présentée dans le Robert avec Alain Rey : leur position représente parfaitement mon avis sur la "nouvelle orthographe" ; je cite une partie de cette préface :
"Nous n'avons pas entériné les "Rectifications de l'orthographe" (...). Néanmoins, le Nouveau Petit Robert est très attentif aux évolutions des graphies, qui souvent tendent naturellement à plus de simplicité".
De cette manière, on voit bien que le Robert refuse de répertorier ce qu'on lui impose, mais préfère observer cette nouvelle orthographe, et constater que parmi les mots "corrigés", se trouvent des évolutions naturelles de la langue écrite.
Par exemple, Le Petit Robert, à la fin de l'article sur CHARIOT, précise "on écrirait mieux charriot". Dans le sens où, précisent-ils, la faute est "intelligente".


Au final, pas de quoi s'insurger, rien n'est obligatoire ; et surtout rien n'a été généralisé.
Mais bon, si tout pouvait être "intelligent" dans cette nouvelle orthographe, je ne serais pas contre.
Citation :
Publié par Dubble E
Evoluer certes, mais pas en perdant sa qualité
En quoi est-ce une perte de qualité? On ne supprime pas de mots, ni de règles de grammaire.



D'ailleurs apparament il y a déjà eu des modifications importantes (ou bien propositions je ne sais pas) concernant les accents circonflexes notamment au début du siècle:

Citation :
En 1990, le Conseil supérieur de la langue française fit paraître au Journal officiel un document intitulé Les rectifications de l’orthographe. Les principales modifications préconisées étaient :

— la possibilité de supprimer certains accents circonflexes sur le i et le u (voute, traitre, paraitre, huitre...)
source
Citation :
Publié par Dame Belladona
Ils sont sur une île.
Ils sont sur une ile.

Dis les deux phrases tout haut et de façon claire puis reviens nous dire si l'accent ne change rien.

Les accents sont là justement pour que la prononciation soit différente, alors les enlever équivaut à laminer les mots pour qu'ils se ressemblent tous. C'est triste, et c'est clairement un nivellement, parce que ça implique aussi que les mots sont mal prononcés au départ et que l'écriture suit (le principe de la phonétique en gros).

Alors si on apprenait aux enfants à parler correctement, qu'on s'appliquait un peu plus au collège/lycée pour pousser dans ce sens, je pars du principe que l'écriture suivrait d'elle-même, donc inutile de changer les mots mais de travailler là où le problème se pose : le langage dés le plus jeune âge.
Je commence par la fin de ton message et ensuite, je reviens sur le début.

Tu penses à qui quand tu dis "qu'on s'appliquait un peu plus au collège/lycée pour pousser dans ce sens"?
Parce que si tu penses aux enseignants, c'est une pique mal placée dans la mesure où d'une, les profs de français sont parmi les seuls à savoir d'où vient un accent circonflexe, et de deux, les directives qui disent que la nouvelle orthographe peut être utilisée viennent de l'Académie française et du ministre de l'éducation (depuis 2007).
Donc bon...

L'accent circonflexe maintenant.
Premier point, non, les accents ne servent pas toujours à distinguer les prononciations.
D'ailleurs, si on voulait être vraiment précis, il faudrait reconnaître qu'en français, l'accent circonflexe sert avant tout à distinguer à l'écrit des mots qui sans lui seraient homographes : je pense à "Bohême" (le nom propre) face à "bohème" le nom commun ou l'adjectif) (et dans ce cas, il n'y a aucun changement de prononciation), ou encore à "jeûne" (l'action de jeûner) face à "jeune" (l'adjectif, contraire de vieux) (et dans ce cas, la prononciation est effectivement modifiée.)

Bref, avant tout, l'accent circonflexe sert à distinguer des mots qui seraient homographes.

Mais ensuite, il donne aussi certaines indications sur la prononciation.
Par exemple, le -o n'est pas prononcé de la même manière dans "rôle" et dans "sole".
Mais le problème, c'est que tout ça est loin d'être constant, vu que le -o de "atome "et celui de "diplôme" se prononcent de la même manière.

Et pour en revenir à la nouvelle orthographe, il se trouve que sur les -i et les -u, l'accent circonflexe ne joue presque plus aucun rôle dans la prononciation.
En effet, "cou" et "coût" se prononcent de la même manière ; idem pour "île" et "il".
Et c'est pour cette raison que la nouvelle orthographe propose de supprimer l'accent circonflexe sur ces deux lettres sauf quand il y a risque d'homographie et pour les 1ère et 2ème personnes du pluriel au passé simple (nous vîmes, nous vîtes).


Pour terminer sur l'accent circonflexe (je pourrais développer encore mais je suis pas sûr qu'on me lirait...) il faut savoir qu'en 1932, l'Académie mettait un accent circonflexe sur les -a finaux longs (souvent dans les expression issues du latin) et du coup, on écrivait "à minimâ" ou encore "meâ-culpâ.
Désormais, cette graphie a disparu..
Et plus personne ne se souvient qu'elle a existé. C'est comme ça.
Je trouve la langue Française bien trop belle pour voir une réforme de ce style.
Cela dit, la langue a énormément changé depuis 1000 ans, c'est bien que toutes les personnes ayant vécu jusqu'à aujourd'hui ont vu leur langue changer, et en étaient heureux, ou non.

De toutes façons, qu'est ce qu'on pourrait y changer ? Ca me ferait mal de voir notre belle langue sabotée, mais d'un autre côté si c'était plus facile pour la majorité de parler en sms soft (de la phonétique quoi), pourquoi... pas...
Citation :

La voici donc, cette réforme de l'orthographe tant annoncée, tant attendue, tant redoutée. Comme il était à prévoir, elle porte sur des broutilles, tombe à pieds joints dans le ridicule, n'aide en rien les cancres et ne fait que compliquer la vie à ceux pour qui l'orthographe ne posait pas problème sans adoucir les affres des autres.

Supprimer les circonflexes (si éloquents !), "simplifier" le pluriel des noms composés au mépris de la logique et semer les traits d'union à la volée, quelle révolution ! Je suis pour ma part bien décidé à n'en tenir pas compte et à persévérer dans mes désormais fautives mais si charmantes et si chères à mon cœur "monstruosités" orthographiques. Correcteur, attention, pas touche !

Je l'ai déjà crié, je le crie encore: on gâche le plaisir aux amoureux de la langue, aux fervents de l'écrit, pour que les imbéciles et les paresseux décrochent un bac au rabais, pour que des gens qui ne liront ni n'écriront jamais puissent tant bien que mal ramasser dans le ruisseau ce lambeau de papier qu'on ferait aussi bien de distribuer sans examen.

Pécher par l'orthographe n'est pas pendable. À moi-même, professionnel de l'écrit, il arrive de trébucher sur un mot peu courant. Et alors ? Juge-t-on quelqu'un sur sa façon d'écrire "châtaignier" ? Bien sûr que non, ou alors on n'est qu'un foutu cuistre. Pourtant, je suis heureux que ce mot si familier, si bénin, soit un coquin qui d'avance pouffe de voir l'innocent tomber dans le piège de ce "i" malicieusement introduit là où il n'a, apparemment, que faire.

Ce n'est pas d'orthographe malmenée que la langue se meurt, mais bien de grammaire à vau-l'eau. Or, si l'orthographe dite "d'usage" n'est qu'affaire de mémoire et, aussi, d'une pointe de prescience étymologique, la grammaire, elle, procède de la nature profonde de la langue, elle est son mécanisme et son esprit, la mettre à mal est assassiner la phrase française. Je pardonne les fautes d'orthographe, je ne tolère pas le massacre de la grammaire, ni celui de la syntaxe. Une virgule mal placée fait immédiatement surgir devant moi le mufle de l'imbécile. Je sursaute, je pense, "le con !" et, à partir de là, tout ce qu'il a pu écrire m'est suspect, il ne peut que penser aussi stupidement qu'il s'exprime. "Ce que l'on conçoit bien s'exprime clairement", et vice versa: si l'on s'exprime comme un cochon, c'est qu'on a du fromage blanc à la place des hémisphères.

Sait-on que des dadais de dix-huit ans écrivent (et écriront toute leur vie) "Il faut les prendrent sur le fait" ? "Parce que, disent-ils, ils sont plusieurs, alors je mets le verbe au pluriel". C'est pas gravissime, ça ? J'ai lu, à la devanture d'une librairie - d'une librairie, parfaitement, et une grande ! - " Ne pas touchez aux livres". J'ai lu dans un magazine: "Les fleurs que vous allez plantez"... J'arrête. Je bous. Il s'agit bien là de passé simple et d'imparfait du subjonctif !... Tiens, à propos de passé simple. Une prof de français a eu le culot d'affirmer doctement à ses élèves: "Le passé simple est un temps archaïque qui ne s'emploie plus. Inutile de l'étudier." Mais d'où sort-elle, la pompeuse andouille ? Tous - ou presque tous- les livres de narration sont conjugués d'un bout à l'autre au passé simple ! "Ils marchèrent longtemps, enfin ils parvinrent au lieu du sacrifice... etc." Voulait-elle dire que c'est devenu un temps "littéraire", c'est-à-dire réservé à l'écrit ? Qu'elle le dise, alors, et même qu'elle le déplore, mais qu'elle ne rende pas la littérature tout entière, y compris les rapports de gendarmes, incompréhensible pour les malheureux qui seront passés par ses pattes destructrices.
François Cavanna en 1991, c'est pas bien nouveau tout ça

_
Citation :
Publié par Victhor
Je commence par la fin de ton message et ensuite, je reviens sur le début.

Tu penses à qui quand tu dis "qu'on s'appliquait un peu plus au collège/lycée pour pousser dans ce sens"?
Je parlais de prononciation dans ce quote.

On voit assez souvent des gens écrire en phonétique, par exemple un cas de plus en plus courant est "comme même" au lieu de "quand même". Ces deux bouts de phrase ne prononcent, en théorie, pas de la même façon, pourtant il (le "quand même") est de plus en plus déformé et est mal exprimé, et par extension mal écrit.
C'est un exemple, il y en a d'autres bien entendu, comme les pluriels qui souvent se prononcent via les liaisons mais qui sont oubliés de façon récurrente.

Par conséquent je pense qu'un apprentissage plus poussé du langage aiderait aussi à l'orthographe, et la première chose qui me vient en tête ce sont des cessions de lecture orale, avec un correcteur pour rattraper les mauvaises prononciations (parents, professeurs, surveillants).

Je ne connais rien aux études en France, je ne sais donc pas si ce genre de lectures sont au programme de la scolarité, mais j'en doute quand je vois ces fautes parce qu'elles sont assez typées, et je trouve ça très dommage parce que la langue de Molière est bien belle, bien riche, et elle mérite d'être utilisée dans les meilleures conditions.
Citation :
Publié par Victhor
Je commence par la fin de ton message et ensuite, je reviens sur le début.

Tu penses à qui quand tu dis "qu'on s'appliquait un peu plus au collège/lycée pour pousser dans ce sens"?
Parce que si tu penses aux enseignants, c'est une pique mal placée dans la mesure où d'une, les profs de français sont parmi les seuls à savoir d'où vient un accent circonflexe, et de deux, les directives qui disent que la nouvelle orthographe peut être utilisée viennent de l'Académie française et du ministre de l'éducation (depuis 2007).
Donc bon...
Quand on voit certaines copies de bac, voire plus haut, bourrées de fautes sur les -er -é -ait, il y a de quoi s'inquiété s'inquiéter
Il faut exporter la langue Française aussi. Or, a l'heure actuelle, une des raisons de l'omniscience de l'anglais, c'est bien que c'est une langue facile à apprendre. Contrairement au Français où je ne peux pas concevoir qu'une personne puisse bien maîtriser cette langue en l'apprenant à l'age adulte.
Citation :
Publié par Dame Belladona
et je trouve ça très dommage parce que la langue de Molière est bien belle, bien riche, et elle mérite d'être utilisée dans les meilleures conditions.
La référence à la langue de Molière me fait sourire

Il se trouve que justement à l'époque de Molière, le français était très différent. Ce n'est qu'à partir du milieu du 18e, quand on abandonne l'ancienne orthographe (déjà^^) et les consonnes muettes, qu'apparaît un système d'accent.

Comme quoi on revient vers le 17e siècle
Citation :
Publié par Victhor
Et pour en revenir à la nouvelle orthographe, il se trouve que sur les -i et les -u, l'accent circonflexe ne joue presque plus aucun rôle dans la prononciation.
En effet, "cou" et "coût" se prononcent de la même manière ; idem pour "île" et "il".
je suis pas vraiment d'accord mais pour moi île et il ne se prononcent "pas du tout" de la même manière. Enfin ça doit plus venir de mon accent du sud ça
J'ai demandé plus haut, mais n'ai pas eu de réponse. Comment est-ce que vous prononcez le mot île ?

J'veux dire, pour le son i, en français, on a que le phonème /i/. Réforme ou non. o_O
Citation :
Publié par Thorkas
J'ai demandé plus haut, mais n'ai pas eu de réponse. Comment est-ce que vous prononcez le mot île ?

J'veux dire, pour le son i, en français, on a que le phonème /i/. Réforme ou non. o_O
J'me suis déjà exprimé là-dessus, et je suis du même avis que toi...
Ptain, le truc de ouf dont j'avais jamais entendu parler. J'ai pas lu tout le thread parce que ça part un peu dans tous les sens mais...

Je trouve que c'est un truc assez important dès lors qu'on attache un minimum d'importance à l'orthographe, et j'en ai jamais entendu parler !!

Mettons que je devienne instit, que je corrige une dictée, faudrait que j'apprenne cette réforme pour éviter de corriger des fautes qui seraient maintenant "justes" ??
Citation :
Publié par Victhor
En réalité, la nouvelle orthographe admet la logique suivante : laisser parler l'usage ; c'est-à-dire que, qu'on le veuille ou non, langue évolue sans qu'on s'en rende compte, et petit à petit les graphies et les prononciations évoluent.
Et ça, j'y suis favorable.
Je vais peut- être dire une énormité, mais mon sentiment est le suivant. J'ai l'impression qu'on prend acte de l'échec de notre système éducatif, qu'on prend acte de l'échec de l'intégration sociale d'une part croissante de personnes. Et que, du coup, au lieu de se donner les moyens de rectifier des inégalités sociales et culturelles en faisant face et en menant une politique éducative efficace, on admet avec fatalisme que ça ne peut pas être autrement. Arrive à point la justification selon laquelle la langue évolue, et qu'en définitive, c'est dans la logique des choses et que c'est même un progrès.
Moi j'y vois une incroyable régression : puisque tant de personnes n'ont plus accès à un monde écrit riche et nuancé - par nature difficile d'accès, qui demande un réel apprentissage et une réelle volonté partagée de s'intégrer et d'intégrer une société et d'en partager les codes communs (et la langue est le premier des codes qu'on partage avec les autres) - on régresse en oralisant l'écrit et on institutionnalise ce fait.
La langue évolue, oui, c'est indéniable. Les usages qu'on en fait, tant à l'écrit qu'à l'oral, aussi. Mais moi, ce que je constate au quotidien dans les copies et dans les cours de récréation, c'est une régression, pas une évolution. Ou alors, il faut admettre qu'une évolution n'est pas nécessairement favorable. Ce que je constate, moi, c'est une déstructuration de la langue écrite et orale, c'est l'incapacité à formuler un raisonnement, l'incapacité à formuler des idées et à se faire comprendre, l'incapacité à comprendre, tout court.
Ecrire, c'est se rendre compréhensible des autres. Ecrire, c'est avoir accès à la culture. Ecrire, c'est se donner les moyens d'être meilleur, d'avoir des outils intellectuels qui peuvent aussi permettre une progression sociale (et c'est là le coeur de la "méritocratie" républicaine à la française, entièrement fondée sur la sélection, et d'abord écrite : faire accéder au monde de l'écrit des pans entiers de la société, qui pendant des siècles, n'y avaient justement pas accès). Ecrire, c'est penser, et à terme, être libre. Toute démocratie repose sur la maîtrise de l'écrit et sur sa compréhension par le plus grand nombre. Il ne suffit pas d'avoir le droit de parler et de penser, il faut aussi comprendre les enjeux, lire les programmes, avoir la capacité de s'informer, d'exercer un esprit critique.
En oralisant ainsi la langue écrite, on admet que des gens en seront exclus de fait, ne pourront jamais en apprendre les codes, et ne pourront ainsi jamais les transmettre à leur tour. On enferme les gens dans leurs barrières mentales, dans leur absence totale de culture, en leur ôtant tout possibilité de le faire, quand bien même ils en auraient l'ardent désir.
Et ça, pour moi, ça n'est pas une évolution positive : ni de la langue, ni de la société. Pour moi, c'est la marque claire que notre société est en voie de fragmentation profonde, suit une dynamique inégalitaire forte et durable.
Car il ne faut pas se tromper : la nouvelle orthographe ne sera pas celle des fils et filles des élites, qui continueront de fréquenter les établissements où on ne la pratique pas. Elle sera l'orthographe des pauvres qu'on parque dans des voies sans exigence, parce que de toute manière ils ne sortiront pas de leurs ghettos culturels, et donc, n'auront aucune chance de sortir de leurs ghettos sociaux.
Des fautes, on en fait tous, et moi le premier. Faire des fautes, en soi, ça n'est pas un drame. Mais constituer une langue écrire sur l'admission qu'il n'y a pas de forme définie, qu'il n'y a pas de règles, c'est établir l'idée qu'il n'y en a pas dans la société, tout court. C'est un dévoiement monstrueux de l'égalitarisme creux, qui est au fond plus une marque de mépris qu'une marque de respect.
Combien de générations de personnes de tous milieux et de toutes origines qui se sont évertuées de heures pendant des années à apprendre la langue de Molière, qui ont bu à la source de la culture française, et qui voient à présent que tout cela ne sert plus à rien ?

En admettant et en baissant les bras sans mot dire, on se prépare un avenir de dictature fondée sur l'ignorance et la bêtise. Même plus besoin de propagande fouillée, puisque les masses ne sauront de toute manière ni penser ni critiquer, et que de toute manière, les critiques ne seront pas comprises par une masse persuadée d'être libre. Tant que les ventres resteront pleins, ça pourra encore aller. Mais sinon...
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