J'ai toujours été un élève gentil, je me faisais oublier dans un coin de la classe, et je passais mon année tranquille (avec de très bons résultats la plupart du temps). La seule fois où j'ai eu un clash avec un prof, c'est après avoir choppé un gros zéro dans une interro. J'étais déjà énervé, mais elle s'est ramenée pour me faire la leçon, donc ça a pété, je lui ai crié dessus et je suis sorti en claquant la porte. Bon, sur le coup, c'était moi qui avait déconné, elle n'était pas méchante et moi j'étais énervé; je lui ai présenté mes excuses une heure plus tard, elle les a accepté, on est resté en bon termes (enfin, plus ou moins, c'était la prof de ma matière maudite aussi).
Par contre, on avait un chouette prof de géo qui n'hésitait pas à jurer. Fallait pas l'interrompre dans une explication tordue, sinon on se faisait couper d'un "Toi, ta gueule!" péremptoire. Quand le reste de nos profs est tout beau tout gentil, ça surprends la première fois! Une grand gueule, ce gars, mais globalement un bon prof.
La pire saloperie qu'on a faite a un prof, c'était à une de nos profs de français.
Faut dire qu'on avait changé deux fois de prof au cours de l'année: le premier faisait ses mots croisés en cours quand il n'avait pas envie d'enseigner, et a disparu du jour au lendemain sans donner de nouvelles; la deuxième était une jeune prof dynamique, tout juste sortie des études, elle nous a lâché au bout d'un mois (et pourtant, on était loin d'être une classe d'affreux jojos!); la troisième était assez désagréable, c'est elle qui nous intéresse.
Donc, avec un cours qui ne ressemblait à rien, ça causait beaucoup, et elle passait plus de temps à nous crier dessus qu'à essayer de nous apprendre la littérature. Un jour, on s'était mis d'accord, on avait passé le mot: elle veut du silence? Ben elle va en avoir!
On a fait un "chahut blanc" pendant une heure de cours: pas un mot n'a franchi nos lèvres, pas un murmure, pas un soupir. Au début, elle semblait ravie, puis elle a tiqué quand personne n'a répondu à son "bonjour" plusieurs fois de suite. Fallait pas espérer la moindre réponse à ses questions, ni la moindre participation au cours. Les plus gentils avaient deux grands papiers, avec marqué dessus OUI ou NON, pour répondre; les emmerdeurs du fond faisaient la guerre avec des élastiques (sans aucun bruit néanmoins, j'en suis toujours baba). Bref, elle a été de loin la personne la plus bruyante pendant cette heure.
Elle est sorti à la sonnerie, en claquant la porte; on a attendu qu'elle ait quitté le couloir pour gueuler notre joie. Aaaaaaah, la pauvre! Elle n'a plus jamais osé demander le silence après ça.
(D'ailleurs, elle s'est cassée en fin d'année, faut dire que ses trois autres classes étaient encore pire que la nôtre)
A bientôt.