Hymne à l’espoir et aux imbéciles

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Suite et quasi-fin, attention les yeux


Yog faisait face à un adversaire de plus, son bras l’élançait douloureusement. Les pictes l’entouraient et ils ne comptaient plus les corps tombés sous ses coups. Ignorant la douleur et la tache vermeille de son flanc droit, il lança sa hache dans les jambes du guerrier picte le fauchant dans son élan. Jambes brisées, celui-ci se tordait de douleur. Plein de mansuétude, Yog le délivra de sa peine. Mais le ballet sanglant continua.
Chmar fouettait son cheval avec énergie, il avait réussi à franchir le rideau de protection encerclant la forteresse et était pressé de s’en éloigner au plus vite. En contrebas, les lueurs du camp picte coloraient la nuit comme un champ parsemé d’étoiles. Il s’enfonça dans la nuit.

Attaché au pilori, Lugh commençait à ressentir atrocement la soif le torturer. Les quelques gouttes d’eau dont le garde l’avait aspergé n’avait que rendu plus cruel sa situation. Le cou enserré par une imposante poutre en bois, il ne pouvait lire l’inscription infamante suspendue au-dessus de lui. Qu’à cela ne tienne, d’aimables passants le lui indiquaient sans relâche: «Voleur, pillard, tu seras pendu».
Dans sa tête, résonnaient encore les paroles de la liche qui avaient tout déclenché:
- Dans vos veines coule le sang des races inférieures, vous n’êtes pas des Fils d’Achéron et rien ne peut changer cela.
Consternés, les trois compères se regardèrent puis Yog réagit:
- Mais il nous faut votre aide! Vous nous avez sortis de l’eau, sortez-nous du bain. (NdT en péruvien, ça rend mieux comme jeu de mot)
La liche répliqua de sa voix caverneuse:
- Cessez de quérir de l’aide auprès des autres. Votre survie dépend de vous, mais saurez-vous en payer le prix?
Précautionneusement, Chmar demanda:
- Que voulez-vous dire?
- Il est des cas où le bien ne suffit pas à détruire le mal, il faut combattre le mal par le mal. Si vous croyez vraiment qu’un démon d’Ahriman vous menace, priez Ahriman de vous en délivrer.
- Vous ne savez pas ce que vous demandez, répliqua Chmar, nous serions maudits au-delà de tout entendement.
Les yeux de la liche étincelèrent étrangement dans l’obscurité:
- Croyez-vous vraiment que je ne sache rien de la damnation?
Le gardien du clan fixa tour à tour les trois compagnons et sortit de la cellule.
Abasourdis, ils s’adossèrent à leur paillasse moisie et plongèrent à nouveau dans la moite torpeur de la cellule. Lugh rompit le silence:
- Le gardien a dit vrai? On peut se soumettre à Ahriman pour sauver nos vies?
- Je répugne à envisager cette idée, on peut lui demander protection contre son démon mais au prix de nos âmes?, Chmar secouait la tête, désabusé.
- Et on ne peut pas faire semblant?, insista Lugh, on fait un faux serment et on le rompt après, c’est pas très grave, si?
Chmar ne répondit pas et tous trois plongèrent dans un sommeil agité.
Au petit matin, Chmar leur indiqua son plan qu’ils exposèrent ensuite au chef de clan des Fils d’Achéron. Celui-ci conclut:
- Nous vous aiderons à franchir les lignes mais garderons Lugh et le fragment en otage.

Lugh esquiva une tomate avariée d’un mouvement de tête. Certains mettaient beaucoup de conviction à jouer la comédie. Pourvu que l’assaut soit vite donné, songea-t-il.
L’immense brasier projetait une lumière rougeâtre tandis que les bûches flambaient en crépitant. Les sens olfactifs du démon captaient avec jouissance l’odeur de la chair humaine grillée. D’un geste menaçant, il signifia à ses nouveaux admirateurs de se retirer. S’approchant des flammes, le démon y pénétra sans se soucier de leurs morsures. Les cordes qui maintenaient les corps des suppliciés s’étaient consumées et la peau des moribonds avait atrocement noirci. D’un fin geste de gourmet, le démon arracha un bras carbonisé et le porta à ses lèvres. Au bruit du crépitement se mêla une mélopée plus sinistre encore lorsque les os craquèrent à l’unisson.
Brend contemplait la scène pensivement. L’appétit de son allié ne cessait de croître mais sa puissance allait de pair avec ses macabres festins. Rallier les clans pictes s’était avéré un jeu d’enfant. Ces tribus barbares ne juraient que par la force brute et le pouvoir se conquérait à coups de haches. Ou de griffes. Cette tâche avait d’ailleurs fourni un bon dérivatif à la déception du démon et avait permis à Brend de reconquérir un brin d’autorité. Ses conseils avisés jugulaient son courroux destructeur parfois un brin excessif et disproportionné. Lorsque voulant faire un exemple, il avait tenu à massacrer non seulement le chef d’un clan rebelle mais également sa troupe, les femelles de la horde et leur marmaille, il aurait dû s’en tenir là. Les torturer aux yeux de tous s’était avéré une perte de temps. Le canaliser s’avérait chaque jour de plus en plus ardu. Poussé par son instinct, il ne rêvait que de revanche. Ce jeune fou ne contrôlait pas sa puissance et semblait incapable de réfréner ses pulsions guerrières. Tous les talents de diplomates du démoniste s’étaient avérés nécessaires pour empêcher la bête de se lancer à l’assaut de la forteresse au premier crépuscule. Adoré par les clans pictes tel un dieu, il en finirait par oublier son véritable maître. Il fallait à Brend un moyen de contrôler son fantastique mais fantasque mignon. Mais plus que tout, il brûlait de récupérer le fragment. Vite. Avant que son maître ne le convoque.

Un toussotement derrière lui, le tira de ses réflexions. Un des chefs pictes attendait précautionneusement l’autorisation de parler. Il s’efforçait de ne pas regarder en direction du brasier où le démon attaquait le dessert. Brend détestait dialoguer avec les pictes. Surtout le soir quand il était fatigué.
- Et bien qu’il y a-t-il?
- Oué, ben c’est à dire qu’y a nos petits gars furtifs qui sont comme qui dirait rentrés quoi. Et me disais que peut-être bien que ça vous intéresserait.
- Accouche, minable.
- Voué. Y a les grouillots d’en face qui veulent faire un truc genre festif avec bourreau. Un chti écartèlement de l’autre escogriffe qui se dénomme Lugh. Paraîtrait que le corniaud l’aurait agressé une caravane achéronne. C’était dans le temps mais sont revanchards les bougres, voué.
- Ah ah, elle est bien bonne. Ils nous mâchent le travail. Et qu’en est-il du fragment?
- Les gars l’ont vu tout un tas de cailloux mais ont point pu dénicher cte rareté. L’a peut-être été ramassé par les saletés d’acheronites, ça serait bien le style de vautour.
- Hum, peut-être? Tâchez de vous en assurer. Une information incomplète est inutile.
- Voué. Heu, ptet bin que je peux vaquer plus loin ?
L’arrivée du démon n’était peut-être pas pour rien dans cette dernière déclaration. Les plis de sa bouche écumants de sang étaient tordus en un masque de fureur.
- Quoi? C’est lequel des pourceaux qu’ils vont mettre à mort? le lancier? Je ne le permettrai pas, son âme m’appartient, je veux la dévorer.
Le démon fouettait l’air de sa queue et ses ailes se déployaient renforçant sa stature.
- Du calme, tempéra Brend, désarçonné par cette réaction soudaine. Tu pourras boulotter ces restes après l’assaut.
- Non, je le veux vivant, les humains ne connaissent rien à la torture. Cette tâche m’est dévolue! Lançons l’assaut tout de suite. Je brûle de me venger.
- Ne me force pas à te contraindre!, menaça Brend.
Le démon se figea à ces mots et suspendit son vol. Sans un regard pour le démoniste, le démon s’engouffra dans la nuit en bougonnant que c’était pas juste. Brend répugnait d’en être réduit à menacer son propre familier. Contraindre le démon en utilisant son nom secret était dangereux. Mais cela lui donnait tout pouvoir sur le monstre… en théorie.
A ses côtés, le guerrier picte continuait de s’agiter.
- Et bien, disparais à ton tour, et reviens avec des renseignements plus précis si tu tiens à ta tête!
- C’t à dire que j’avais point fini de dialoguer.
Brend leva les yeux au ciel.
- Accouche, dugland.
- Voué. Y a un drôle de type point commode qui dit qu’il vous connaît. Il viendrait de la part d’un certain ami Rhan ou ami Ran. L’ai point facile de lui causer, l’a un accent comme un démon, sauf vot’ respect. Mais j’avais point encore jamais entendu ce nom là pour sûr.
Le démoniste déglutit puis contrôla sa respiration.
- Conduis-moi jusqu’à lui
Brend s’engouffra dans la tente et aperçut l’homme assis sirotant un verre de vin. Il était revêtu d’une cape sombre et d’une cagoule qui lui masquait le visage. A son arrivée, il tendit vers lui une main gantée ornée d’un rubis rouge.
- Le maître ne vous salue pas. Il m’envoie voir ce qui vous retarde.
- Qui êtes vous?
- Je suis assez connu sous le nom d’Ishamael. Mais cela importe peu, sachez seulement que je suis l’envoyé d’Ahriman.
Méfiant, Brend prit un temps de réflexion. La synarchie des séides d’Ahriman était chaotique et violente tout comme leur maître. Les limites du pouvoir étaient floues et Ahriman encourageait lui-même les transgressions comme le prouvait la récente accession de Brend à plus de puissance. Pourtant, ce nom était parvenu jusqu’à lui, les rumeurs parlant d’un mage aux pouvoirs fantastiques qui oeuvrait depuis longtemps pour leur maître. Brend marqua un temps, hésitant à appeler le démon pour déployer son talent mais craignant une démonstration trop définitive. Le dénommé Ishamael reprit négligemment :
- Oh, pour vous convaincre de l’identité de mon maître, rien de tel qu’une petite démonstration, n’est-ce pas?
D’un geste délibérément lent, il se leva et s’approcha d’un chef picte:
- Allez me chercher votre champion
- Voué, mon gars.
Le chef donna ses ordres et Ishamael expliqua à l’adresse de Brend:
- Cela fait partie des us et coutumes pictes, un champion représente le guerrier le plus habile du contingent. Evidemment, les chefs sont plus forts mais je ne vais tout de même pas décapiter nos alliés, n’est-ce pas?
C’était prononcé avec un brin de folie dans la voix comme si l’idée lui paraissait au contraire très séduisante. Brend s’en tint à un silence poli, curieux de la suite. Le chef revint rapidement, l’immense guerrier qui l’accompagnait portant la traditionnelle coiffe picte. Son impressionnante hache était déjà maculée de sang. Le chef le présenta sous le nom de Patave, le brave.
Ishamael se redressa et tonna:
- Voué, cé le jour de régler nos comptes, pardi. Point d’entourloupes, faut que te casse le crâne.
Avec un geste d’excuse, il ajouta pour Brend:
- Ce sont les paroles rituelles de défi chez les pictes.
Le champion picte se mit à sautiller en rond autour du mage qui l’avait défié. Il ponctuait chacun de ses soubresauts par un hululement guerrier. Puis d’une voix stridente prononça la réponse picte:
- Ah vouélo? Viens-t-en s’y voir, mon gars. Patati, patata, y a pas de lézard, y a pas de cafard, t’es un bâtard!
Après cet échange, les deux adversaires se firent face tandis que le chef délimitait d’une corde tressée un cercle autour d’eux. Brend haussa les sourcils intéressé, Ishamael ne paraissait guère inquiet Pourtant le cercle semblait trop restreint pour lui permettre d’articuler plus qu’une incantation mineure avant que l’immense hache du picte ne s’abatte.
Mais tout se déroula très vite. A peine le signal donné, le picte souleva l’immense hache tandis que le mage pointa un doigt dans sa direction. D’une voix impérieuse, le mage commanda:
- Meurs!
Le silence qui suivit fut rompu brutalement par le choc assourdissant de la hache percutant le sol. Le picte, les yeux révulsés s’écroula au pied d’Ishamael. Sans plus y prêter d’attention, le mage se tourna vers Brend et lui dit:
- Convoquez votre démon, nous devons mener l’assaut
- Pourquoi se précipiter? Nos troupes peuvent doubler en quelques jours, le temps de mater les clans rebelles. Les achéronites sont pris au piège dans leur forteresse, le temps joue pour nous.
- Non, ne sous-estimez pas l’adversaire. Ne leur laissons pas le temps de s’enfuir avec le fragment ou d’appeler des secours.
- Aucun secours ne pourra venir à temps et mon démon me préviendra si le fragment s’éloigne, il peut le sentir.
La voix du démon se fit brusquement entendre:
- Il est toujours dans la forteresse. Mais le lancier y est aussi. Et la liche. Je les veux mort. Et c’est moi qui doit les dévorer.
Le démon apparut dans la tente de commandement, déchirant le dôme de tissu de ses cornes.
- Nous en avons déjà discuté, répliqua Brend, l’heure n’est pas encore venue.
- Vous insultez notre maître en vous montrant si pusillanime, répondit Ishamael glacial. Mes pouvoirs valent mille armées et votre démon une centaine, de quoi aurions-nous peur?
Brend hésita puis finit par se rendre à la raison. La forteresse achérone était condamnée devant leur puissance conjuguée.
Du haut de la muraille, la liche vit l’immense armée qui s’apprêtait à prendre d’assaut la colline. Le sang coulerait sur ses flancs avant que le soir ne tombe. Les tambours de guerre entamèrent leur mélopée tandis que s’affairaient les servants des catapultes. Tous les soldats étaient rassemblés et écoutaient les dernières consignes des chefs de la horde. Les derniers moments de calme sont les plus précieux. La liche savoura cet instant comme un amant au pied de l’escalier. Puis, les balanciers des engins de destruction se mirent en branle et en réponse, l’armée ennemie chargea dans une immense clameur.

Le démon les galvanisait en volant au-dessus des premières lignes. Sa soif de sang le faisait vibrer et il exultait de la puissance sauvage qu’il pouvait enfin libérer. L’insupportable bride de son maître s’était détendue et il allait pouvoir assouvir sa vengeance. Autour de lui, les premiers morts jonchaient le sol. Les immenses blocs de pierre laminaient les rangs et la grande faucheuse moissonnait abondamment. Parvenus au pied des murailles, les béliers et tours de siège entrèrent en action mais le démon n’allait pas attendre. Ses doigts griffus percutèrent la pierre de la muraille y creusant de profondes stries. Puis s’élevant d’un puissant coup d’aile, il prit pied sur le chemin de ronde. Le groupe d’arbalétriers recula devant sa présence. Tout se déroulait pour le mieux.

En retrait des troupes d’assaut, Brend marchait nerveusement au côté de son nouvel allié. Le pas tranquille du mage participait à son irritation. Les fantastiques pouvoirs du démon lui semblaient bien dérisoires en comparaison de la maîtrise dont Ishamael faisait preuve.
- Tout se déroule pour le mieux, nous allons remporter une belle victoire, fit nonchalamment Brend.
- Je ne crois pas, répondit le mage d’un ton tranquille.
- Que voulez-vous dire? interrogea nerveusement le démoniste.
Avec un mouvement brusque, son vis-à-vis se tourna vers lui et rabaissa la capuche qui protégeait ses traits:
- Toi! Non, c’est impossible. Tu cherches la mort?
L’homme qui lui faisait face n’était autre que Chmar, son ennemi juré. Comme avait-il pu le duper?
- La partie est perdue, Brend.
Brend se garda de répondre, bien que désarçonné, il n’allait pas laisser à son adversaire le temps de répliquer. D’une voix forte, il cria:
- Gietchet! Par ton nom, je te l’ordonne, viens à moi.
La conjuration fit trembler l’air autour, les deux silhouettes ennemies se recroquevillèrent sur eux-même tandis qu’un vortex sombre se formait autour d’eux aspirant l’air. La tornade se coagula et la silhouette du démon apparut aux pieds de son maître. Le visage tordu en un masque de colère, ses griffes tenaient un bras arraché empoignant encore une arbalète.
- Que fais-tu? Imbécile, pourquoi me convoquer?
Sans se soucier des états d’âme de son familier, Brend répliqua :
- Gietchet. Détruis-le! Anéantis Chmar pour moi.
Le démon se redressa de toute sa taille en proie à la colère mais s’arrêta en fixant sa cible des yeux. Puis, il éclata d’un rire mauvais. S’approchant du démoniste, il lui susurra à l’oreille:
- Mauvaise pioche, je ne peux rien contre lui, à présent. Il a vendu son âme à Ahriman pour obtenir sa protection contre moi.
- Bon, admettons que je n’ai rien dit, fit Brend, mis mal à l’aise par les manières du démon.
- Ah pardon, mon bon maître, répondit le démon singeant l’obséquiosité, vous avez utilisé mon nom pour me donner un ordre impossible à réaliser.
Se redressant brusquement, la bête arracha l’oreille du démoniste d’un coup de dent.
- Je la garde en souvenir, tu aurais du m’écouter! Je suis libre à présent!
Se tournant vers Chmar, il ajouta:
- A bientôt en enfer
Puis, il disparut, se retirant dans les abysses pour y jouir d’un bien inhabituel chez les démons: la liberté.

Chmar s’approcha du démoniste qui contenait sa douleur à grande peine. Les mains sur les lambeaux de son oreille déchirée, Brend avait les yeux hébétés et balbutiait:
- Tu as vendu ton âme, tu es fou, tu es fou.
- Ton démon t’a dit une partie de la vérité, j’ai fait un pacte avec Ahriman mais mon âme est encore en suspens.
- Je ne comprends pas.
- On ne peut être damné auprès d’Ahriman sans avoir jamais retiré la vie.
- Mais tes nouveaux pouvoirs? Ton mot de mort?
- Je n’ai pas acquis de pouvoir auprès de lui. Regardes.
Incrédule, Brend suivit des yeux le doigt du prêtre et vit une silhouette massive s’approcher d’eux. Le champion picte que Chmar avait exécuté marchait lentement. Arrivé à leur hauteur, il retira sa perruque et une fausse moustache et le visage grognon de Yog apparut.
- Beurk, les potions de Lugh sont vraiment affreuses. Simuler la mort, je veux bien mais la langue pendante comme un chien de chasse, c’est répugnant.
Brend interrompit cette diatribe et vitupéra:
- C’est impossible, tu n’as pas pu tromper Ahriman, il viendra te réclamer.
- Je sais, il viendra le jour même où j’ôterai la vie d’un être humain. Si je sers la destruction, mon âme lui appartiendra pour toujours. Mais en attendant, ton plan a échoué. Les débris de l’armée picte sont en déroute et ton démon est retourné dans les abysses.
Brend commença à reculer en gémissant, puis il s’enfuit à toutes jambes vers l’enclos des chevaux.
Ni le prêtre ni le barbare ne firent le moindre geste pour l’arrêter.
- Allons délivrer Lugh, nos amis ont beau avoir un immense respect pour le temps, ne nous mettons pas en retard.
Citation :
Publié par Lugh
Je serai heureux d'avoir d'autres retours.

Et si cela porte sur le contenu et non sur la forme, je ne vous en voudrai pas.
Je n'ai pas tout lu (loin de là) parce que le texte n'est pas assez aéré

Mais de ce que j'ai lu, je retiens ceci :

- le style général est sympa, assez vivant

- le scenario se permet des libertés par rapport au monde établi par Howard, je pense en particulier aux dieux qui se battent, il ne me semble pas avoir lu de telles manifestations divines dans les écrits "officiels" : si affrontement il y a, il se fait par l'intermédiaire de leurs représentants, membres du clergé, de façon diplomatique (luttes d'influence) voire physique. Seules des entités "mineures" (comme celle que détruit Almaric), considérées par les populations locales comme des dieux, ont une présence physique.

- L'orthographe est bonne, ce qui est assez rare pour être souligné.

- La grammaire souffre un peu plus "les deux silhouettes ennemies se recroquevillèrent sur eux-même "

- Quelques fautes de concordance des temps au sein d'un même paragraphe

- De temps en temps la ponctuation à priori inappropriée brise la fluidité de lecture

Au final, je trouve la qualité bien supérieure au commun de ce que l'on trouve sur les forums (au sens général, pas précisément ceux de JO, qui disposent - chose rare - d'un correcteur orthographique) je serais probablement captivé par ton récit s'il était présenté de façon un peu plus lisible

Bravo.
__________________
Evolutions, points of no return.

Revolution, we cross the Rubicon.
Ma touche F5 commence à rendre l'âme

Plus sérieusement : bravo. Fourberie, retournement de situation, humour de champ de bataille, tout ce que j'aime.

Faites connaître ce texte dans votre entourage !


Lugh, vivement la sortie d'AoC pour partager, dans les formes qui conviennent, une agréable décoction entre deux rixes de piliers de taverne !
__________________
http://img124.imageshack.us/img124/9041/haeplontrashjean01smalliu6.png
Citation :
Publié par Haeplon
Lugh, vivement la sortie d'AoC pour partager, dans les formes qui conviennent, une agréable décoction entre deux rixes de piliers de taverne !
Par le sang noir des vierges mortes, on voit à tes mots sucrés que tu as trop trainé tes robes sur les marbres d'une cité endormie...
Tu devrais prendre garde à écluser ton "agréable décoction" en observant de suffisamment loin ces rixes dont tu sembles friand, un hanap est si vite parti
Merci pour les retours

Citation :
- le scénario se permet des libertés par rapport au monde établi par Howard, je pense en particulier aux dieux qui se battent, il ne me semble pas avoir lu de telles manifestations divines dans les écrits "officiels" : si affrontement il y a, il se fait par l'intermédiaire de leurs représentants, membres du clergé, de façon diplomatique (luttes d'influence) voire physique. Seules des entités "mineures" (comme celle que détruit Almaric), considérées par les populations locales comme des dieux, ont une présence physique.
La version donnée par mes personnages des évènements n'est pas une réalité "historique" mais leur façon de voir le monde. L'affrontement des dieux est une vision mystique ou mythologique et il est parfaitement possible de considérer Chmar comme un affabulateur. Nul n'est obligé de croire en ses dires mais si le seigneur de la Négation débarque, vous ferez moins les malins

Citation :
- La grammaire souffre un peu plus "les deux silhouettes ennemies se recroquevillèrent sur eux-même "
- Quelques fautes de concordance des temps au sein d'un même paragraphe

- De temps en temps la ponctuation à priori inappropriée brise la fluidité de lecture
Si tu as le temps, la motivation et la bonté (et oui il faut beaucoup de conditions)de m'indiquer les erreurs, je les corrigerai avec plaisir.

Citation :
je serais probablement captivé par ton récit s'il était présenté de façon un peu plus lisible
Il ne me reste plus qu'a trouver une bonne maison d'édition alors

Citation :
Lugh, vivement la sortie d'AoC pour partager, dans les formes qui conviennent, une agréable décoction entre deux rixes de piliers de taverne !
Avec grand plaisir, mais je ne peux garantir qu'il sera réciproque.
Si tu bois une coupe avec Lugh, c'est toi qui offre le verre.
Si avec Yog tu t'abreuves de bière, garde tes yeux ouverts.
Si tu trinques avec Chmar, modères tes propos de comptoir.
Le navire s’approchait des côtes à vive allure. Les contrebandiers se savaient en danger dans le chenal réduit qui bordait l’île. Le vent capricieux pouvait brusquement tomber immobilisant l’embarcation et la réduisant à merci des soldats. A son bord, Rackam, le sanguinaire, faisait les cent pas. Aucun feu de camp ne s’élevait de la falaise et il craignait que les pictes n’aient tout simplement déserté les lieux. Pourtant, ces coffres étaient plein d’armes et de victuailles à leur intention. Commercer avec ces sauvages était compliqué mais quelle rentabilité! Surtout lorsque comme Rackam, on comprenait que pas l’un d’eux ne savait compter.

Il avait arraisonné une étrange chaloupe ce matin. Les trois gaillards n’avaient guère le pied marin et leur tentative de passer pour des pêcheurs du cru a été vite déjouée. C’est surtout le cimmérien qui pêchait la sardine à coups de hache qui leur a mis la puce à l’oreille. Une maigre prise mais faute de Tuyengh, on mange des Hgrtolik comme le dit si bien le proverbe Sdanesk. Et puis, trois esclaves assez vigoureux, certains avec des dents à peu près saines, c’est toujours cela de pris.

Ses yeux d’aigle repérèrent un mouvement sur l’eau, comme si une silhouette agitait les bras. Il crut d’abord à un mirage car si loin des côtes, cela tenait du prodige. Le pirate arraisonna bien vite sa proie et y découvrit un étrange bonhomme. Il paraissait frigorifié et une lueur démente couvait dans ses yeux. Probablement, le pauvre bougre avait dû passer plusieurs heures dans l’eau après avoir chaviré. Depuis le bastingage, Rackam lui lança:
- En voilà, un veinard!


Brend tombait depuis des lustres. Il s’était enfui à cheval du camp picte et s’était éloigné du lieu de sa déroute le plus vite possible. Sa fuite n’avait pas de sens, pas de but. Il savait devoir rendre compte à Ahriman. Lorsque s’approchant de la mer, il avait vu un tourbillon à quelques brasses du rivage, il avait compris l’appel. Etrangement, le vortex ne troublait la surface de l’eau que sur quelques pieds et en son centre, au lieu de l’habituelle bouche sombre, une pulsation rougeâtre illuminait les flots. Brend était descendu de sa monture et résigné s’était laissé aspirer. Jusqu’aux tréfonds des abysses. Et il tombait toujours. Sa conscience partit en lambeaux laissant des traînées éparses remonter le cours des flots.

Il passa au milieu d’un banc de poisson mais Ahriman n’était pas là et il continua sa chute. Il traversa un lit de coraux mais le Dieu Sombre n’y résidait pas et Brend poursuivit sa descente. Il toucha un sol sablonneux mêlé de boues et d’algues mais le Destructeur n’y vivait pas non plus. Le sol se déroba et l’attira en un autre lieu.
Entourée d’un halo rougeoyant, une jolie sirène pataugeait joyeusement. Elle s’extasiait devant un tas d’algues, fouettant de sa queue les ondulantes ramifications. Puis, Brend surprit un éclat sur le visage de la sirène. Un pur masque de sadisme et de violence. La scène changea et le démoniste comprit que la sirène ne gambadait pas parmi des végétaux mais sur un noir corps démembré. Elle torturait méthodiquement son ancien démon, le fouaillant de sa queue. Sa vue se brouilla et il ressentit l’appel du sang. Sans bien comprendre ce qui lui arrivait, Brend s’approcha de la scène et prit part aux tourments. Puis, il croqua dans les lambeaux de chair, son corps humain peu à peu purifié par un sang nouveau. Une puissance nouvelle irrigua tout son être, ses pensées s’éclaircirent et la peur qui lui nouait les entrailles disparut. Repu par son démoniaque festin, Brend se tint à genoux aux côtés de la petite sirène qui lui tapota affectueusement la tête.
- Voilà, voilà, mon tout beau, mon héraut.
Une ombre noire passa sur eux. Brend releva la tête, il distinguait la surface et la forme reconnaissable d’un navire.
D’un sifflement impérieux, Ahriman lui indiqua sa proie et Brend remonta, reprenant son apparence d’humanité. Ses nouveaux pouvoirs s’évanouissaient et il se sentit faible, abandonné. Suffoquant, il creva la surface.
- En voilà, un veinard!


La journée était plutôt fructueuse finalement. Sans ces nuages noirs à l’horizon, Rackham aurait siffloté un air de gigue connu en tapant la mesure de son moignon botté. Mais il sentait un souffle impérieux et son instinct lui criait qu’une tempête allait bientôt éclater. Une tempête dont les secousses se répercuteraient sur tout Hyboria. A pleines voix, il harangua son équipage:
- Cap sur Tortage! Nous n’avons que trop perdu de temps. Aucun retard ne sera toléré! (*)(**)


* Ce message subliminal d’une grande finesse est offert généreusement par l’auteur à toute l’équipe de développement du jeu Age Of Conan.

**
Ami lecteur, ce long récit touche à son terme.
Le feu de la forge gronde, la porte tourne sur ses gonds
Les drapeaux claquent au vent, ils vibrent d’une sourde tension
La tempête va s’abattre sur les royaumes ternes

Si par hasard, lors de tes pérégrinations,
tu croises un cimmérien en terres hyboréennes,
Adepte du thé traditionnel au rite pérenne
Nez en moins, grand amoureux des mâchoires à gnons,

Un moine sage et fou dont les extrêmes précautions
De protéger la vie lui valent une noire haine
Ou un aigrefin guère soucieux de distinction,
Préférant, de loin, subtiliser les bourses pleines.

Brides ta monture un instant, lâches un peu les rênes
Contes moi tes aventures et je t’offre la boisson
Je serai bien aise de parcourir les vastes plaines
Guidé par un inconnu, futur compagnon
Citation :
Publié par Kynan
- le scenario se permet des libertés par rapport au monde établi par Howard, je pense en particulier aux dieux qui se battent, il ne me semble pas avoir lu de telles manifestations divines dans les écrits "officiels" : .
Moi si, il me semble que 2 divinités (peut-etre mineures) s'affrontent dans La main de Nergal, mais ça fait une eternité que je ne l'ai pas lu, alors je peux me tromper.

En fait elles emanent de deux artefacts : La main de Nrgal et (je crois) le coeur de Tammuz.

Quelqu'un peut me rafraîchir la mémoire ?
Citation :
Publié par Merel Lenog
Moi si, il me semble que 2 divinités (peut-etre mineures) s'affrontent dans La main de Nergal, mais ça fait une eternité que je ne l'ai pas lu, alors je peux me tromper.

En fait elles emanent de deux artefacts : La main de Nrgal et (je crois) le coeur de Tammuz.

Quelqu'un peut me rafraîchir la mémoire ?
C'est exact.
Mais on n'en sait guère plus sur ces divinités sinon qu'elles sont issues du fond des âges me semble.
__________________
Sadhiro, Erudit jedi. Kissai caste.
"Sadh" Sadhiro, membre du Dragon malgré lui.
Nina Sorbe-potbs.
J'ai tout lu et franchement j'ai beaucoup aime.

Un petit detail: pour ce qui est de l'histoire du cochon, tu n'aurais pas deja visite Carcassonne par hazard?

En tout cas GG et au plaisir de se voir en jeu.
-Ah! mais quel fardeau, ces modos pas beaux!
-Qui défonce la porte avec leurs sabots!
-Les sabots ça m'botte,mais quand c'est trop gros, ben c'est comme les bottes, je trouve pas ça beau...

-Le barde n'est pas saoul,laissons le chanter!
-Même si sa guitare est désacordée!.
-Le temps d'une romance, à nous enchanter!
-laissons lui cette chance , de nous faire rèver!.

Je plussois les encouragements ci dessus,pas vraiment de *longueurs* et le style me plais bien.Moi qui ne connais l'univers en question, c'est un bon moyen de patienter et de prendre la température avant le grand saut.

A Lugh: Chapi chapo ...Chalapo!.
A Tchey: Pas la tète!!.. pas la tète!!

Merci de vos remarques et de vos encouragements

Ta remarque Tchey éclaire le grand besoin d'un sujet persistant détaillant l'inventaire des proses et poèmes à vocation rpesque pour éviter les remontées abusives qui salissent le susdit forum tant sur le plan collectif que moral. Quant la légitime frustration de l'auteur méconnu heurte de plein fouet le bon droit à l'expression claire et tangible faisant fi des verbiages pompeux, des litanies à n'en plus finir et des discussions trollesques alambiquées parfumées d'une sourde démarche de conflit vénéneux, on est en droit de se poser la question suivante, qui pour être réthorique n'en est pas moins formulable : peut-on encore mettre en valeur son propos sans tomber dans le narcissisme nauséabond et gêner la lisibilité d'un lieu d'échange ?
Interrogation à laquelle, je me permets d'adjoindre la corollaire du fameux proverbe "Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre". Aussi, chers amis, unissons-nous, non pas contre la vie chère, mais contre ces radoteurs qui pérorent à n'en plus finir en vain, polluant l'espace public dont nous sommes du coup privés. Cette prise en otage en rappelle d'autres plus ferroviaires mais ayant peu de rapport avec AoC, il est futile les mentionner ici. Le seul véritable lien avec le sujet qui nous préoccupe que je pourrai modestement formuler est la nécessité d'une information continue, de retours tant quantitatifs que qualitatifs de l'avancée du jeu permettant de chasser le spectre toujours rampant et rigolard d'un report de la date de sortie qui plongerait nos âmes dans l'effroi et ce forum sous le coup d'ups déguisés par de petits plaisantins sous de fallacieux prétextes.
Certes, je n'ai nul pouvoir ni légitimité pour tancer ces frustrés du clavier mais de grâce, cessez de produire vos rimes assourdissantes et sachons dans le silence recueilli guetter l'arrivée de nouvelles avancées tel la servante de Shéhérazade qui du haut de sa tour voyait rougeoyer le soleil.
Je me contente donc de ce bref message et vous dis à bientôt en Cimmérie où les haches trancheront dans le vif du sujet. Ou dans le sujet à vif.
Citation :
Publié par Lugh
l'expression claire et tangible faisant fi des verbiages pompeux
Huhu .

Sarcasme mis à part, il faut reconnaître qu'il y a dans pas mal de sections un sous-forum réservé aux textes roleplay, mais pas ici. Certes, nous n'avons pas des masses de romanciers en herbe pour le moment, mais peut-être ceci est-il dû à cela ?
Citation :
Publié par Ancalimon
Huhu .

Sarcasme mis à part, il faut reconnaître qu'il y a dans pas mal de sections un sous-forum réservé aux textes roleplay, mais pas ici. Certes, nous n'avons pas des masses de romanciers en herbe pour le moment, mais peut-être ceci est-il dû à cela ?

je pense que c'est surtout du au fait que le jeu n'a pas encore commencé ... enfin faut voir.
Citation :
Publié par Lugh
Si tu as le temps, la motivation et la bonté (et oui il faut beaucoup de conditions)de m'indiquer les erreurs, je les corrigerai avec plaisir.
Je n'ai rien de tout ça en abondance, je me contenterai donc de signaler le problème de ponctuation de ta toute première phrase (et puisque tu aimes les maximes, tu dois savoir ce qui se dit sur les premières impressions)

Citation :
Le souffle court, l'homme s'adossa un instant au montant d'une porte tentant d'identifier dans la nuit sombre des silhouettes d'hypothétiques poursuivants.
Je sais que le récit est fantastique, mais de là à y mêler des portes désireuses d'identifier des silhouettes, tu vas peut-être un peu loin ?
Une virgule vous manque et tout est dépeu... euh confus.


Citation :
Il ne me reste plus qu'a trouver une bonne maison d'édition alors
Non, par "plus lisible" j'entendais "plus aéré, moins compact.
Les rangs trop serrés de tes mots peuvent tuer le texte aussi sûrement que l'extrême lourdeur de la phrase partiellement relevée par Ancalimon.
Et je doute que quiconque veuille t'éditer sans ce travail préalable.
J'ai tout lu ! Et j'ai bien fait puisque la "fin" me plaît boucou boucou =p.

Certaines phrases sont particulièrement lourdes et longues, elles se laissent malgré tout lire, car elles ne sont pas trop tarabiscotées.

Une fois dedans, c'est agréable à lire (le texte hein, parce que c'est vrai que le forum ne rend pas hommage au texte, une typo plus grosse serait appréciable ^^)

Quelques fautes par ci par là, mais rien de rebutant, et même les grands écrivains ont des correcteurs.

Moi je suis fan, j'attends la suite =) Bravo en tout cas !

Citation :
Je sais que le récit est fantastique, mais de là à y mêler des portes désireuses d'identifier des silhouettes, tu vas peut-être un peu loin ?
Une virgule vous manque et tout est dépeu... euh confus.
Mon sang se coagule à l'idée qu'on y change une virgule ! Mais en l'occurrence, tu as parfaitement raison
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