François Hollande doit mettre fin à son mandat après les législatives au plus tard, il n'y aura pas de conflit pour le virer vu qu'il va de toutes manières démissionner. En l'état actuel des rapports de forces il y aurait 2 possibilités : émergence d'un nouveau leader du courant "réformiste socialiste" se situant donc sur l'ex-position d'Hollande (au centre du PS), ou élection de DSK ou d'un de ses proches c'est à dire un social-démocrate affiché. Les différences entre les 2 seront minimes en dehors de la posture et le débat sera probablement très feutré entre ces deux candidats (voire il n'y en aura pas, réformistes et socio-démocrates étant très susceptibles de faire cause commune contre les rénovateurs et la gauche du PS)
Ces deux courants s'agiteront évidemment bien plus, en incriminant la sympathie affichée pour Bayrou et le Ouisme au TCE dans l'échec de Royal. Mais Fabius n'a jamais été assez populaire pour espérer devenir 1er secrétaire, et la gauche du PS qui le soutien n'aspire pas réellement à la direction, juste à peser sur le programme, et ne pèse pas énormément de toutes manières. Coté rénovateurs, l'habituel agité Montebourg s'étant très investi dans la campagne Royal, il aura peut-être perdu une part de son influence si elle a échoué largement, mais ça le rend également susceptible de rassembler ceux qui s'opposent au lynchage de l'ex-candidate (surtout si les ex-hollandiens n'ont pas de candidat et soutiennent DSK), dans ce cas de figure il passera peut-être devant Fabius.
Enfin comme d'habitude il y aura un congrès avec 3-4 motions importantes, et qui n'aboutira pas à une victoire de l'aîle gauche.
Après, la grande inconnue est dans la formation ou pas d'un "grand" parti de gauche anti-libérale qui pourrait ou pas attirer un petit nombre des personnalités minoritaires du PS (des gens comme Mélanchon, Emmanuelli, Larruturou, Gérard Filoche... je ne pense même pas que Fabius serait tenté, quoique on sait jamais il pourrait continuer dans sa voie et devenir l'
Oskar Lafontaine français).
A mon avis certaines formations d'extrême-gauche (LO, PT) sont trop radicales pour participer à un parti dont l'ex-aile gauche du PS ferait partie, et d'autres (la LCR, les CU) ne rejoindront le mouvement que si ce n'est pas un ex-socialiste qui le dirige, s'il s'oppose clairement à la "gauche molle" comme dit Besancenot. Finalement le "grand" parti de gauche anti libérale ne sera donc probablement qu'une grosse LCR, trop d'extrême-gauche (pour ne pas laisser d'espace aux autres branches du trotskisme) pour être un partenaire solide.
Pour ce qui est de la politique d'alliances du PS, elle dépend donc du score de Bayrou aux législatives et du choix que son parti fait vis à vis du gouvernement. A priori, je pense que la majorité du PS sera favorable à une alliance avec le centre, mais je ne sais pas si le centre en voudra. Tout dépend du poids des UDF favorables à soutenir Sarkozy dans l'appareil du futur MD (les premiers congrès du MD pourraient bien réserver plus de surprises que le prochain du PS, en excluant pas les pro-Sarko affichés Bayrou prend le gros risque de finir minoritaire dans son propre mouvement).
Finalement je ne pense pas que le PS éclatera ou changera énormément, mais je pense qu'il courre le risque de se retrouver isolé, sans allié à gauche ni à droite à part les Verts.
PS : a part ça la "déroute électorale" on nous a déjà fait le coup au 1er tour, où c'est bien connu Royal devait être "au coude à coude" voire derrière Bayrou, les prophètes de l'Agora l'avaient dit (quant aux sondages ils se trompaient de 3 à 5pts sur Sarko et de 3 à 6 sur Lepen). J'inviterais donc ceux qui veulent l'analyser à attendre dimanche.