Alors, ce qui se passe pour le mot "fainéant" est un peu compliqué... Je vais essayer d'être clair.
A l'origine (c'est-à-dire vers le XIème, vu qu'avant, on a pas d'écrits), on avait le verbe "feindre" qui signifiait "simuler", "hésiter", "montrer de la mollesse".
Puis, vers le XIIème, on trouve le participe présent de ce verbe : "feignant".
A l'époque, comme peu de gens connaissaient les lettres, ça s'écrivait aussi bien "feignant" que "faignant" (du moment que ça se prononçait comme il faut, on s'en moquait un peu).
Le sens de ce participe présent était logiquement issu du verbe, à savoir, "qui montre de la mollesse".
Jusque là, tout va bien , mais là où ça se complique, c'est que, on l'a vu, le verbe "feindre" a plusieurs sens, et du coup, vers le XIIIème, on a un peu oublié que le verbe "feindre" peut vouloir dire "montrer de la mollesse"... Tout simplement parce que c'est le sens le moins utilisé.
Et du coup, vers le milieu du XIIIème, y'a un gars qui s'est cru plus malin que les autres et qui a dit "feignant, c'est la contraction de fais+néant", du coup, il vire l'écriture "feignant" et selon sa logique impose "fainéant"...
Faut dire que d'un point de vue de la prononciation, "feignant" et "fainéant", c'est très proche, d'où la méprise...
C'est pour ça que les dictionnaires disent que "fainéant" est l'altération de "feignant"...
C'est pour ça qu'on ne peut pas dire que "fainéant" vient de "feindre" d'un point de vue étymologique...
La langue est truffée de ce genre de perles...
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