Ce film mérite plus de ma part qu'une simple ligne.
tout comme Doubt à qui personne n'a fait honneur et qui dans une autre style nous offre pourtant du très bon aussi
Je suis allée le voir après avoir lu l'intervention des tous premiers posteurs.
Je dois dire que la bande-annonce m'avait donné envie avant.
J'ai trouvé l'œuvre sans prétention. Une histoire gentillette, un protagoniste bougon qui ne mâche pas ses mots. Mais après la fin j'ai reçu comme une claque. J'étais venue avec mes petits yeux de petite critique qui se prend pour quelque chose.
Et ben mon bon monsieur Eastwood, il file une bonne leçon pour qui sait l'écouter.
A la fin,
en position christique au sol
je me suis dit, n'est-ce pas un peu trop ? Qui peut se permettre ça ?
Un anti-climax annoncé, avec tout de même une vraie acmé habilement placée juste avant ce qu'on pense être l'apogée.
J'ai trouvé beaucoup d'intensité en effet dans
la scène où Thao secoue négativement la tête en silence, le face-à-face à table puis l'entrée de Sue couverte par les désolations (étouffées) des femmes suivie de la rage de "Wally" dévastatrice, le lâcher-prise dans l'obscurité et la solitude, tout ça comme une large inspiration, souffle coupé, les poumons et les yeux qui brûlent, on expire, et le temps d'une respiration, le film a donné le rythme à notre souffle, nos poings, nos yeux.
J'écris ça tant que c'est frais mais il me semble que
la caméra glisse comme le sang le long du corps de Sue pour dévoiler l'horreur de l'acte qui n'est jamais prononcé avant la provocation finale.
Je trouve cette illustration de l'indicible poignante.
Tout ça et si peu pour revenir à la blague de la lecture du journal.
Franchement on ne sait pas si c'est réellement un horoscope, on ne dirait pas mais ça ne peut pas être autre chose, si ?
Bonjour j'ai 80 ans et je vais te montrer ce qu'est le cinéma. Toi spectateur tu n'es qu'un petit Thao/prêtre puceau de 27 ans qui ne sait pas où tu vas/mets les pieds, j'ai collecté des outils pendant plus de 50 ans et je vais te montrer comment on s'en sert. Essayer de voler ne servirait à rien, le vrai ne s'apprend qu'à la dure (jardinage, réparations diverses, bâtiments, zoom sur les mains calleuses). Et au final, tu vois je n'ai pas besoin d'artillerie lourde, d'effets spéciaux, d'excès de violence de suspense ou de sang. Mes armes restent dans leur étui.
Du coup il peut se permettre ça.
Watch and learn. Une belle leçon sur la vie surtout et le cinéma heh.
Le moteur de cette Gran Torino c'est lui qui le fait tourner, c'est lui qui l'a posé. Mais comme il est plutôt cool comme mec, il vous prête les clés.
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