Juste Mano Solo, c'est qui ? Un chanteur en totale perte de vitesse, complètement cannibalisé par la nouvelle scène française et qui a eu son heure de gloire grâce à sa séropositivité VIH (bien que ce soit abject et non voulu, c'est le cas...) ? Hé oui, malheureusement, il y a un cycle des artistes, certains vivent, d'autres meurent ou finissent en tournées de salles polyvalentes (ce qui reste largement rentable). La société de consommation n'a pas formé nos esprits à acheter un projet mais plutôt à vouloir du concret tout de suite, du now-nowisme en somme.
Ainsi, cette argumentation prouve le contraire de ce qu'elle voulait montrer. C'est bien parce que les maisons de disque ont toujours appuyé leur discours publicitaire sur le produit fini, sur le CD, sur la chanson, sur le single et pas sur l'esprit de l'artiste, son univers, sa cohérence ou ses efforts pour sortir quelque chose qu'on se retrouve dans ces situations-là. La musique, par la faute des majors, est devenu semblable à un bout de bifteak. Quand tu vas au supermarché, tu n'y vas pas pour acheter l'herbe que mangera le boeuf qui donnera ton bout de steak. Donc, la démarche de Mano Solo ne pouvait pas marcher à l'heure actuelle, par la faute des majors...
Déjà, entreprendre cette démarche en France, pays d'incultes musicaux, sans histoire musicale depuis 70 ans hormis Gainsbourg et Brel, était suicidaire. En Angleterre, aux USA, elle aurait pu marcher... dans les années 60. Quand on s'intéressait plus à la musique qu'à l'artiste, à ses concerts qu'à ses albums, au courant qu'il représentait qu'à ses appartions TV, au message politique colporté qu'à ses coucheries... ce projet aurait eu une chance de marcher. Mais actuellement, il pensait à quoi Mano Solo ? Et la SACEM, plutôt que d'analyser les causes du problèmes, qui monte tout de suite au créneau avec un "Nananère, je vous l'avais bien dit, j'ai raison, bisque bisque rage les pirates !".
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