L'école apprend aussi à travailler, mais dans un certain cadre.
Mon post précédent parlait des résultats, mais ça ne veut pas dire que je considère que dans l'école, il n'y a que ça !!!
C'est un tout.
Mais avoir des bons résultats sans rien foutre, c'est effectivement pénalisant pour savoir bosser. Car en effet ça veut dire que t'as un certain niveau, oui. Ca veut aussi dire que tu n'as pas fait gaffe aux manières de travailler qu'enseignaient tes profs, puisque soit tu les avais, ces manières, soit tu t'en foutais vu tes résultats.
Mais ça ne veut surtout pas dire que tu ne les as jamais vues (enfin, si le prof a fait son boulot) !
C'est l'élève (et les parents) qui se fie le plus au résultat, pas le prof !
Pour ma part j'ai bien plus confiance en un gosse qui a 12 de moyenne en bossant, qu'en celui qui a 12 sans rien faire : parce que je sais qu'à un moment donné, le 2eme va se planter, alors que l'autre a de la ressource.
Mais là c'est du cas par cas.
Je connais personne qui puisse réussir tout le temps sans jamais rien foutre. Il y a forcément un moment où cette personne sature, et c'est à ça que l'école devrait préparer. Certains saturent avant d'autres, mais au final tout le monde est dans le même cas. C'est juste l'échelle qui varie.
Oui et ?
Comme tu le dis : difficile de faire admettre à quelqu'un qui réussi sans rien foutre qu'il faut travailler, surtout vu l'âge des personnes à qui on s'adresse.
Cela dit, ça ne veut pas dire, encore une fois, qu'on essaye pas de le faire comprendre !
C'est réducteur de ta part de croire que le prof ne voit que la note !!! C'est complètement faux (comme je le disais plus haut, c'est plus l'élève qui ne regarde que la note) !
Le système actuel pousse les élèves à se reposer sur leurs acquis, je ne vois pas vraiment où est la finalité là dedans. Jamais on t'apprends à travailler.
Si, on t'apprend des méthodes, simplement ceux qui n'ont pas de problème (où qui ont ces méthodes inconsciemment) ne le voient pas forcément.
N'es-tu pas d'accord pour dire que les programmes ont diminué en volume depuis plusieurs années, et qu'un type qui sort de TS en sait tout de même bien moins qu'un élève d'il y a vingt ans ?
Non je ne suis pas (du tout) d'accord avec ça.
En revanche, les disparités sont bien plus grandes aujourd'hui entre les bons et les pas bons élèves. Un bon élève aujourd'hui en sait largement plus qu'un bon élève il y a 20 ans à mon avis. Mais il y a 20 ans, la sélection étant plus "dure", tu n'avais que des "bons" élèves qui arrivaient au bac. Aujourd'hui non.
Je crois simplement qu'on leur en demande moins, et ce, en partie, en raison de l'hétérogénéité grandissante des classes (comme tu le dis toi même, d'ailleurs).
On ne leur en demande pas moins, loin de là.
Mais encore une fois, les problèmes d'orientation font que ceux qui n'ont rien à foutre au lycée général y sont quand même.
D'où ton impression.
Et au final on se rejoint sur le constat, mais je crois que tu te trompes sur la conclusion. Encore une fois c'est pas le niveau qui est à remettre en cause, c'est l'orientation (autrement dit répondre à la question : "avec le niveau qu'il a, où l'élève peut-il aller ?").
Ton discours est tout de même d'un élitisme criant (ce n'est pas dis comme une insulte, même si personnellement je n'adhère pas à ce genre de théories). « Peu importe les moyens, seule la fin compte. » C'est aussi dégueulasse pour le mec qui galère et qui y arrivera jamais que pour celui qui réussit sans rien foutre.
Je pars d'un constat clair : l'école a pour rôle, dans une classe donnée, d'amener les élèves à avoir tel niveau. C'est pas de l'élitisme, c'est l'un des buts de l'école.
Et moi je regarde comment on peut amener TOUS les élèves à avoir ce niveau.
Si certains n'y arrivent pas malgré nos efforts (et des efforts, y en a), alors il faut trouver une voie mieux pour lui (et c'est pas du tout péjoratif ou quoi que ce soit ; je ne crois pas à la voie pour les élites et les autres. Pour moi une bonne orientation, c'est là où l'élève se sentira le mieux, point).
Maintenant, si j'ai bien compris (mais ce n'est peut-être pas le cas), quand tu parles d'orientation, ce serait pour par exemple séparer ces deux types d'élèves ? Je ne suis pas sûr que faire des classes de « bon » et de « mauvais » soit une solution en soit non plus.
Je suis contre les classes de niveaux dans un même niveau, comme tu pourras le lire sur un autre fil.
Nan quand je parle d'orientation, c'est répondre à la question "où va l'élève à la fin d'une année, en fonction de ce qu'il a fait cette année-là".
Je prends exemple sur la 3eme parce que je le connais bien.
En fin de 3eme la plupart des élèves mettent comme voeux d'orientation "2nd générale".
Pourtant, tous n'ont pas le même bulletin et n'ont pas fait les mêmes choses au cours de l'année.
Il y a ceux à 18 de moyenne générale (les glandeurs et les bosseurs), et ceux à 8 (les glandeurs et les bosseurs) et puis tous les autres, évidemment (glandeurs ou bosseurs là aussi).
Et c'est là que l'orientation doit jouer : faire comprendre à un élève que l'année suivante, on exigera de lui tel niveau de connaissance et de travail, et que vu son bulletin ou ce qu'il a fourni au cours de l'année, il n'a pas ce niveau. A lui donc de faire un choix : soit il redouble, soit il cherche une autre voie.
C'est pas le discours que les parents acceptent facilement aujourd'hui, et on en arrive à des abberrations, du style un gamin qui a 8 de moyenne générale qui va en seconde parce que ses parents le veulent (ça m'est arrivé plusieurs fois). Qu'est-ce qu'il va faire en seconde ce gamin ? Rien. Se planter (dans 99% des cas, parce qu'il ya toujours des exceptions).
Voilà pourquoi j'estime que l'orientation aujourd'hui est une farce, parce que ce qu'on exige dans une classe, ce n'est pas ce qu'on exige à la fin de la classe précédente !!
C'est la même chose à l'arrivée en 6eme : on voit des gamins arriver au collège qui ne maitrisent pas les 4 opérations.
C'est pas le niveaux du primaire qui en est la cause (puisque d'autres gamins les matrisient, eux, et qu'au primaire on les voit les 4 opérations), mais le fait qu'on ait laissé cet enfant aller jusqu'en 6eme sans réagir, sans dire à un moment "stop, là faut faire quelque chose".
Mais attention, ça veut pas dire qu'il faut le laisser sur le bord de la route sans rien faire. Ca veut dire qu'il faut une structure adaptée pour que cet enfant rattrappe son retard d'une manière ou d'une autre, pour qu'il arrive en 6eme dans de bonnes conditions.
Je ne crois pas être élitiste en disant qu'il n'est pas raisonnable qu'un gamin arrive en 6eme sans savoir compter, tout comme je ne pense pas être élitiste en disant qu'un gamin avec 8 de moyenne générale ne devrait pas aller en 2nd.
L'élitisme se serait dire "on fait une seule voie, et ceux qui y arrivent pas, ils s'en vont, point".
C'est pas du tout mon cas.
Moi je voudrais, dans l'idéal, qu'on ait suffisamment de choix d'orientation à la fin de chaque année (ou même avant) pour que les gamins soient toujours dans celui qui leur convient le mieux.
@Up the Albion : comme tu le dis on n'est pas omniscient, mais on sait quand même un peu à quoi s'attendre.
Que ça ait marché pour toi très bien, mais finalement c'est rare statistiquement parlant, que quelqu'un qui n'a pas foutu grand chose au collège s'en sorte ensuite. Je dis pas que c'est pas possible, je dis que c'est rare.
Après, ca dépend aussi dans quelle matière tu avais des mauvaises notes, et ce que tu as fait.
L'orientation, c'est du cas par cas, et c'est jamais sur à 100% de toute manière.
Moi j'ai des gamins avec 15 de moyenne générale qui veulent aller en BEP parce que ça les botte, d'autres qui ont 10 et qui veulent tenter une 2nd... En fonction de ce qu'ils font en classe, on leur donne des conseils sur la suite. Mais ça veut pas dire qu'on peut pas se planter.
Je sais que pour ma part, j'ai eu très peu de surprise avec mes élèves de 3eme l'année suivante. En fonction de ce qu'ils faisaient en 3eme, je savais, à 99%, ce qu'ils allaient faire en 2nd ou en BEP. Mais, bon, oui, y a toujours ces 1% où j'ai tort.
Ca veut pas dire que mes conseils sont pourris : je les donne à un moment t en fonction de ce que j'ai vu. Mais je prévoie pas le futur et je peux pas te dire ce qui va se passer à t+x.
Tes conseillers non plus.
Tant mieux si ça marche pour toi maintenant, c'est l'essentiel.