Publié par F|o-Teenage Anger !!
Je pense qu'il a entièrement tord, mais bon, question de point de vue. Sans doute parce que je fais parti de ces sales marginaux de merde qui ont dû quitter le lycée pour avoir leur bac, et qui ont donc un peu l'impression d'avoir perdu beaucoup de temps.
Tant pis.
Plus sérieusement (oui, parce qu'au dessus c'était quand même une boutade, mais je pense que tu l'avais compris, sale marginal !

) : il faut quand même comprendre qu'on en a 35 par classe des cas individuels qui ont chacun leur vie, leur passé, leurs espérances, leurs problèmes, leur futur entre les main, leurs capacités et incapacités etc. On aimerait bien, mais on ne peut pas donner à chacun l'attention qu'il pense mériter. On fait avec cette contrainte, et les élèves aussi. De ce fait, et parce que c'est un problème à prendre dans sa globalité, et pas uniquement du point de vue de l'individu, le règlement a une importance toute particulière, que ça plaise ou non, qu'on s'y fasse facilement ou non : il est utile et il est important, parce qu'il fixe les règle de la vie en commun, sans laquelle rien ne serait possible. A mes yeux, c'est une chose parfaitement admise et évidente. Alors il est vrai que ça peut passer pour de la fatuité quand je m'exprime dessus, mais j'aimerais qu'on cesse de confondre la nécessité d'avoir des règles communes et de l'étroitesse d'esprit (en l'occurrence la mienne supposée

).
Et encore une fois, nous, en classe, on doit prendre tout le monde, faire avec tout le monde, et amener le plus de monde possible (tout le monde dans l'absolu) à l'étape suivante, en dépit des disparités de niveau parfaitement hallucinantes, et sans perdre de vue que si on exige du travail des élèves on passe pour le tortionnaire fascisant de service, et que si on les materne, on peut se dire partiellement responsable d'un échec futur en faculté (manque d'autonomie, de caractère, difficulté à faire face à la masse de travail, etc).
Publié par Znþg
bon vous m'interpellez, le redoublement en masse est une pratique typiquement française qu'il va falloir arrêter : ça gâche la vie des intéressés (et ça bouffe 2 milliards d'euros par an)
Moi, j'ai redoublé : ça a été la chance de ma vie je pense (en tout cas, un tournant important). Pour la première fois, j'ai été confronté à une limite que je n'ai pas pu esquiver, on m'a mis en face les enjeux de ma scolarité, on m'a aidé à les comprendre, j'en ai tiré un projet et une orientation, et ça m'a remis dans la bonne attitude : tu viens au lycée pour bosser, pour atteindre les objectifs que tu t'es fixé pour ton avenir, tu fais ce qu'on te demande de faire avec sérieux, tu te manges des bonnes notes et tout le monde est content... en plus, tu passes pour le rescapé du système qui donne du sens au travail de tous les profs et de l'administration qui se met forcément en valeur à travers toi, et qui du coup tente de te faire progresser le plus possible sans faire la moue, au contraire.
Ce que je veux dire, c'est que le redoublement, proposé à des élèves motivés, considéré comme une seconde chance dont on a clairement exposé les enjeux, est une chance pour l'élève.
Le redoublement qui ne sert à rien, c'est celui qui s'adresse par défaut à un élève qui à la base n'avait pas sa place au lycée, qui n'a rien foutu de l'année, qui s'est posé en victime du système toute l'année, et qui, à la fin de celle- ci, se fait aider par ses parents en commission d'appel pour exercer son "droit au redoublement" au lieu d'admettre qu'il lui faut se réorienter. En définitive, l'élève ne gagne qu'un an de répit et de glande, parce que de toute manière il n'a pas le niveau pour refaire une bonne année, et qu'il finit pratiquement toujours quand même réorienté. Et cette réorientation est la pire, parce que là, elle est vraiment vécue comme un échec et une sanction. Ce qui est faux... mais qui est inévitable. Là, le rôle des parents est absolument prépondérant.
Publié par Znþg
Il est temps de réduire les horaires de cours, de libérer le temps des profs pour qu'ils suivent mieux les élèves en difficulté ... , quitte à baisser le sacro-saint "niveau" d'ailleurs...
Pas bête. En tout cas, il est temps de se poser de très sérieuses questions sur notre système scolaire.