Publié par Malgaweth
Si tu as la possibilité faudrait que tu développes ce point parce que j'avoue soit ne pas comprendre soit être en désaccord. On ne peut pas "déqualifier" une position extrémiste sous prétexte qu'elle dépasse un certain seuil de voix aux élections. Si c'était le cas quel est ce seuil ?
Je voulais simplement dire qu'un parti, même extrémiste (et je pense que c'est le cas du FN ou de la LCR, à des degrés ou dans des domaines différents, et en fonction du spectre politique français actuel), quand il parvient à atteindre un certain seuil (disons 10 à 15 % des suffrages), peut certes demeurer extrémiste sur ses positions, mais connaît en fait une mutation majeure.
D'une part, au plan interne, parce qu'il ne peut plus se comporter comme un parti marginal (si on estime qu'un parti extrémiste passe par une phase de marginalité, ce qui a été le cas du FN par exemple) de par le poids qu'il a acquis, qui le pousse d'une manière ou d'une autre vers les responsabilités réelles, et non plus un simple discours de rupture (bref, il tend à s'intégrer au système qu'il dénonce, en gros, et donc, il en admet nécessairement les pratiques, parce qu'en finale, elles servent ses intérêts propres).
D'autre part, au plan externe, les autres formations politiques, et notamment celles qui sont "vouées" à exercer les responsabilités (par exemple, PS ou UMP), ne peuvent pas ne pas prendre en compte le discours de ce même parti dans leur propre programme (même si c'est pour combattre lesdites idées extrémistes), sous peine de se couper de l'opinion publique et de ses revendications (même si celles- ci sont spécifiques à la base à un parti extrémiste).
En définitive, on en revient à cette même question de la définition de l'extrémisme en politique.
Certes, des idées extrémistes restent extrémistes. Mais il n'en demeure pas moins que certaines, remaniées, modérées ou reformulées, peuvent s'intégrer au jeu normal de la démocratie, tandis que d'autres ne le peuvent pas. Je pense que c'est le cas à l'UMP avec la question de l'immigration, constamment remise sur le tapis par le FN depuis les années 1980. Qu'on leu veuille ou non, l'UMP reprend certaines idées du FN, ou tente de répondre à sa manière aux problèmes soulevés par le FN, et qui concernent tant une partie de l'opinion publique. A l'inverse, le PS "gauchise" son discours afin de récupérer certaines propositions de la LCR ou de la gauche radicale, en tentant de les modérer ou de les rendre "intégrable" à notre système démocratique. C'est en ce sens que je disais qu'un parti extrémiste qui atteint un certain seuil des suffrages s'intègre en définitive dans la démocratie. C'est indirect, et en fait, il faudrait plus parler de récupération par les autres partis que de réelle intégration de ce parti. Mais d'une manière directe ou indirect, ce parti et ses idées sont devenus incontournables, et sont pris en compte.
Je ne dis pas que ces positions sont justes ou fausses, je dis qu'elles sont une préoccupation, et qu'il faut y répondre : c'est ça le rôle des politiques aussi. Ne pas aller systématiquement dans le sens du peuple, sous peine de tomber dans le populisme, certes, mais tenter de répondre à des revendications exprimées (parfois maladroitement ou injustement) par celui- ci.
Certes, c'est général et confus, mais je ne prétends pas avoir une réelle "pensée" sur la question. Je ne donne que ce que je pense être une opinion.