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L'idée est bel et bien qu'une dette n'est jamais que la contrepartie d'une créance. Et que si nous sommes endettés, il faut voir qui détient la créance. Voir l'état comme un ménage ou un entreprise c'est se tromper lourdement. Un père trop endetté léguera la dette à ses enfants, qui devront payer, c'est évident. L'état, il peut léguer sa dette aux générations suivantes, mais aussi la créance. Bref, la génération suivante peut ne pas être plus riche ni plus pauvre que la notre, si tant est que la créance est détenue par les français. C'était le cas jusqu'à il y a quelques mois, et si comme Mothra je n'ai pas trouvé de chiffres plus récents que 2003 pour les dettes et créances en titres (date à laquelle nous étions largement créanciers), le solde commercial semble être devenu négatif depuis quelques mois après avoir été positif depuis des années. Reste à savoir si ce solde le sera durablement. En même temps, si on importe plus qu'on exporte, c'est principalement lié à deux choses : l'euro, premièrement, mais surtout le fait qu'en Europe nous ayons très légèrement une meilleure croissance que nos partenaires, ce qui mécaniquement développe les importations, mais qui est plutôt bon signe. Bref, il est crétin de dire sans y réfléchir : le déficit public et la dette sont nocifs. Tout autant que de penser que son volume l'est. La réalité est tout autre : la dette est réellement dangereuse si elle donne lieu à de mauvaises redistributions (c'est à dire des redistributions "à l'envers", donc prendre aux pauvres pour donner aux riches en gros). Ce que malheureusement, depuis plusieurs années, on voit. Dans le cas où nous gardons dette et créance, et où la redistribution est très bonne, alors une énorme dette n'est pas gênante. Pire : vouloir réduire le déficit serait alors le vrai "fardeau" pour les générations suivantes. En réduisant les dépenses d'éducation, de recherche, de redistribution, d'aides aux plus démunis, on prend le risque de voir grandir une couche sociale entière de la génération suivante dans la marginalité, induisant perte de cohésion sociale, déviance, et réels problèmes. A l'image de ce qui se passe aux USA. A noter d'ailleurs que de plus en plus de voix se font entendre, et même chez les bons libéraux orthodoxes, pour dire que finalement, dans la limite des 3% de déficit budgétaire du pacte de stabilité et de croissance, il faudrait faire comme les anglais : ne pas compter certaines dépenses qui à terme produisent de la croissance (éducation et recherche notamment). Car vouloir réduire le déficit, c'est pour les gouvernements couper là ou c'est "facile". Or en coupant ces budgets là, on pèse lourdement sur la croissance future, et donc on rend le déficit réellement insoutenable. |
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Pitit Flo -TMP |
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