Marrant ton texte Fingo.
Mais je trouve qu'il décrit bien le problème qui te semble insurmontable. Tu viens d'une famille très aisée et visiblement on t'a appris à juger les autres au niveau de l'argent.
Quelqu'un de "mieux" que toi, c'est quelqu'un de plus riche. Quelqu'un de moins bien, c'est quelqu'un de moins riche.
Simple, efficace, précis.
Or, selon l'éducation qu'on a eu, ce mode de pensé n'est pas toujours vrai. Et surtout il n'induit pas forcément une échelle de valeur.
Je viens d'une famille moyenne, n'ayant jamais eu de soucis d'argent, mais pas richissime (loin de là), et mes propres critères pour juger si quelqu'un est "meilleur que moi", ne sont pas du tout basés sur l'argent (ou, du moins, pas QUE basé sur l'argent, parce que ça peut aussi arriver).
Ca vient de la personne, de l'influence qu'elle peut avoir, de ses actions...
Bref, autant de chose différentes selon la personne en question.
En conséquence de quoi, je ne me sens pas gêné par "ceux qui sont meilleurs que moi", tout simplement parce que mes critères varient en fonction des personnes.
Je jugerai telle personne meilleure que moi, parce qu'elle aura accompli quelque chose que je n'ai pas fait ; une autre parce qu'elle sera plus sure d'elle que moi ; une autre encore parce qu'elle aura une maison avec piscine... Etc etc.
Comme je sais pertinement que je ne peux exceller dans tous les domaines, je me contente d'essayer d'exceller dans ceux qui me plaisent. Dans ceux-là je peux éventuellement me comparer à d'autres, c'est vrai. Mais je ne ressens pas une aigreur infinie à ne pas pouvoir réaliser tout ce que je veux.
Et comme j'estime avoir une idée relativement objective de moi même, ça ne me fait aps du tout chier.
Je sais parfaitement ce que je vaux (ce qui est déjà de la vanité, en fait), et je connais aussi mes limites.
Dans les domaines qui m'intéressent j'ai parfois dit "bon, ok, ça je n'y arriverai jamais". Par exemple j'ai vite compris que je ne serai jamais un brillant mathématiciens adulé, parce que je sais que je n'en ai pas les capacités. Et un de mes amis est, lui, un mathématicien hallucinant. Est-ce que je le jalouse ? Non, je sais que je n'ai pas son niveau, que je ne l'aurais jamais. Alors quand, il me parle de maths, je le regarde avec des petites étoiles dans les yeux et j'admire.
Mais moi je sais faire des trucs que lui ne sait pas faire.
Donc, a contrario, je sais aussi dire "bon, sur ça, je peux faire largement mieux que ce gars là".
Bref, je pense avoir une auto-évaluation assez bonne, ce qui me permet de ne pas me complaire dans la médiocrité, ni rêver à des trucs que je ne ferai jamais.
J'ai dans ma vie rencontré une seule personne qui m'impressionne vraiment et sur presque tout. Je la cotoie tous les jours ou presque, et donc je connais aussi ses quelques défauts. Ce qu'elle a fait est, pour moi, extraordinnaire, mais je ne ressens pas de jalousie. Juste de l'admiration.
Et elle ne me fait pas "chier", au contraire. Je me félicite d'avoir la chance de la connaitre.
Mais comme je connais aussi ses défauts, ben je sais aussi que son mode de vie ne me conviendrait pas.
Bref, l'essentiel est d'être à peu près en accord avec soi même, et d'essayer de faire de son mieux.
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