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Publié par topaze
Si les institutions -et notamment l'existence de contre-pouvoirs- ne sont pas suffisantes pour encadrer les dérives politiques, alors c'est qu'elles sont mauvaises.
Les nombreuses affaires politico-judiciaires (le Canard en a encore sorti une récemment montrant que notre ministre de la Justice protège ses collègues en dessaisissant une juge), l'abstention aux élections, la montée des extrémismes, la perte de crédibilité politique et les incessantes manifestations sont des signaux qui devraient nous pousser à réclamer de meilleurs contrôle et partage des pouvoirs et à une meilleure représentativité.
Non, le contrôle des institutions les unes sur les autres n'est pas le signe qu'elles sont mauvaises. Je trouve l'immunité parlementaire parfaitement saine, tout n'est pas aussi facile que "je nomme un juge et zouh, à la trappe le merdier". C'est une vision qui me paraît assez spécieuse, et qui tend à reprocher aux institutions le fait que les Français ne sanctionnent pas les agissements par le vote. Voir Emmanuelli à l'Assemblée Nationale, ce n'est pas le signe d'un dysfonctionnement des institutions, c'est le signe que quelque chose ne va pas dans la vie politique en général.
Publié par topaze
L'Assemblée n'a plus que la "niche parlementaire" pour initier elle-même des lois. C'est le gouvernement qui en initie le plus, et use de ses décrets gouvernementaux pour légiférer.
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Les décrets ont un caractère réglementaire, c'est à dire pour les domaines hors du champ de l'article 34 qui sont du ressort de la loi (exclusivité au Parlement). Ce n'est pas aussi simple que "je suis le Premier Ministre ou le Président et donc je signe un décret". Par ailleurs, les décrets n'ont pas force de loi, ils leur sont inférieurs. L'Assemblée peut parfaitement initier des lois, qu'elle ne le fasse pas (selon toi) est un autre problème.
Publié par topaze
L'Assemblée vote le budget mais ne le contrôle pas, et la dette française est en grande partie due à l'irresponsabilité de fait du gouvernement.
Le gouvernement, via le Premier Ministre, est parfaitement responsable devant l'Assemblée.
Publié par topaze
Que les élus du peuple n'aient pas leur mot à dire sur les décisions d'un seul homme, fût-il élu au suffrage universel, sur la politique étrangère de la France, me semble complètement hallucinant, mais à chacun de voir.
Effectivement : il ne me paraît pas du tout hallucinant ques les élus du peuple n'aient pas leur mot à dire sur les décisions d'un autre élu du peuple. Par ailleurs, c'est le Parlement qui peut déclarer la guerre.
Publié par topaze
Quant au Sénat, il est complètement inutile, c'est même un nid de magouilles et un trou financier que traîne la République.
Ca n'engage que toi. Le Sénat partage le pouvoir législatif, et ne me paraît pas du tout inutile.
Publié par topaze
Super. Seulement, il se trouve que certains citoyens européens souhaiteraient que leurs élus directs aient un peu plus "qu'un mot à dire".
Il se trouve que les citoyens européens ONT un peu plus "qu'un mot à dire". Pour qu'une loi ou loi cadre soit adoptée, il faut l'accord du Parlement. Il a également un pouvoir d'amendement, et un pouvoir d'initiative certes restreint dans des domaines particuliers. Encore une fois dis NON et tu n'auras même pas ceci, donc à toi de voir.
Publié par topaze
Sur le fond, tu n'as strictement rien argumenté.
Non, j'en ai un peu marre de le faire devant ce spam intensif. Ce type est suffisamment malhonnête pour dire que le texte fait le double de la taille qu'il fait en réalité. Voici une réponse parmi d'autres, tu en trouveras suffisamment sur le oueb :
p1. texte original : "j’ai peur, simplement, de perdre l’essentiel : la protection contre l’arbitraire."
FAUX : l'entrée en vigueur du "traité établissant une constitution pour l'Europe" aura pour effet donner force contraignante à la Charte des droits fondamentaux de l'Union (qui pour l'heure n'a qu'une valeur déclarative donc non juridiquement contraignante) au terme de laquelle "Toute personne dont les droits et libertés garantis par le droit de l'Union ont été violés a droit à un recours effectif devant un tribunal dans le respect des conditions prévues au présent article."
(art.II-107). Ce nouvel article ea une portée plus large que l'article 6 CEDH qui reconnait le droit à un procès équitable et qui voit son champ réduit aux accusations en matière pénale et aux contestations sur des droits et obligations de nature civile (ce qui exclut entre autres le contentieux de la haute fonction publique, le contentieux de la détermination du montant de l'impot ou des droits de douane, le contentieux électoral). Ainsi la Charte va plus loin que la Convention européenne des droits de l'homme dont tout le monde reconnait le carcatère pour le moins progressiste et contraignant pour les procédures juridictionnelles internes.
Dans le champ du droit communautaire, l'rabitraire (à savoir l'impossibilité d'accéder au juge) est une vue de l'esprit.
Si vous me soutenez que la Cour de Justice des communautés européennes
(CJCE) a une lecture autonome ; je vous oppose l'article II-112 dispose que la Convention européenne des droits de l'homme et sa jurisprudence sont un plancher pour la lecture que la CJCE doit donner de la Charte.
Si vous m'opposez l'autonomie de l'ordre juridique communautaire par rapport à la COnvention EDH en raison du fait que la Communauté européenne n'a pas adhéré à cette convention, je vous oppose que cette adhésion est prévue.
Donc la boucle est bouclée et les risque d'arbitraire exclus.
p. 1 : texte original "1. Une Constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible."
Réponse : la partie 1 et la partie 2 ne sont pas illisibles sauf à considérer que le préambule de notre constitution française ainsi que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (lue, affichée et expliquée dans les écoles à partir du collège) est illisible... (alors cela ne relève plus de problèmes occulaires ou de déficiences
intellectuelles)
Concernant la partie 3, elle est indéniablement plus difficile d'accès.
Toutefois, elle vient simplifier considérablement les choses en unifiant les anciens traités CE (traité de Rome modifié) et UE (traité de Masstricht). Ainsi il y a un gain de lisibilité net. Si on se place non plus dans une perspective dynamique mais uniquement statique, il est indéniable que la constitution est difficile à lire mais avez-vous lu la constitution française (savez-vous que plusieurs articles peuvent fonder le recours au référendum, savez-vous quel juge est le gardien des libertés, ... ; si oui, vous pouvez lire le "traité établissant une constitution pour l'Europe" ; si non, ca ne change rien à l'affaire puisque vous ne comprenez pas non plus la constitution française).
Ainsi, il ne faudrait pas reprocher au texte communautaire les mêmes défauts que ceux de la constitution française que personne n'a soulevés...
p. 1 : texte original "2. Une Constitution doit être politiquement neutre : ce texte-là est partisan."
Une constitution est destinée à organiser le fonctionnement d'un Etat ; c'est ce que fait le texte communautaire proposé. Il n'y a pas de politique là dedans...
En plus, il complète ces éléments par les objectifs fixés à la construction européenne. Il fixe à cette occasion le postulat libéral.
C'est peut-être criticable mais c'est l'axe qui a été choisi dès 1951 (traité de Paris créant la CECA) et de manière plus marquée avec le traité de Rome de 1957. Le rejet du libéralisme relève donc plus de l'opposition vicérale à la construction européenne que de l'opposition au "traité établissant une constitution pour l'Europe".
Ainsi partialité politique est consubstantielle de la construction européenne.
De plus, cela revient à critiquer également la Constitution française qui est une constitution bourgeoise puisqu'elle reconnait que la propriété est un des droits naturels et imprescriptibles de l'homme (DDHC art. 2). N'est-ce pas également là un postulat libéral ?!!!!
Ce raisonnement ne tient donc pas : il ne tient pas d'autant plus que si on le pousse à son extrémité, il est possible de reprocher à la construction européenne et plus particulièrement au traité d'avoir fixé comme objectif premier le respect des droits fondamentaux par l'insertion de la charte dans ses premières page, ce qui relève du non sens. Aurait-il fallu laisser la possibilité à la construction européenne de laisser la voie ouverte à la tyrannie au motif que l'impartialité du texte constitutionnel l'exigeait...
Donc c'est un faux procès
p. 1 texte original "3. Une Constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité."
Le "traité établissant une constitution pour l'Europe" est difficilement révisable comme toute constitution. C'est la nature même de tels textes qui sont destinés à constituer des cadres d'actions.
De plus, si c'est la règle de l'unanimité qui s'impose, cela s'explique aussi parec qu'il s'agit d'un traité et non d'un constitution : les Etats parties veulent une garantie du contenu de la convention qu'ils ont signé.
Enfin, si la tyrannie guette (en dépit des mécanismes préventifs issus des anciens traités), il est possible de quitter l'Union européenne, faculté introduite par le nouveau texte et qui n'existait pas dans le traité de Rome modifié jusqu'à Nice. N'est-ce donc pas un progrès...
P. 1 : texte original "Une Constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là organise un Parlement sans pouvoir face à un exécutif tout puissant et largement irresponsable."
FAUX : relisez Montesquieu, il préconise plus un équilibre des pouvoirs qu'un séparation des organes. Ainsi, la séparation, par exemple du pouvoir "législatif" communautaire entre la COmmission (initiative), d'une part, et le COnseil de l'Union et le Parlement d'autre part (la
décision) permet de satisfaire aux exigences posées par Montesquieu : « Pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. ».
Ainsi le Conseil de l'Union ne peut adopter un texte sans l'accord du Parlement (la procédure de codécision ce généralisant, il est possible de faire abstraction ici des cas où une procédure moins favorable au parlement est de mise). Donc l'équilibre des pouvoirs se fait entre les institutions qui se voient attribuer une partie du pouvoir législatif en l'occurence.
Ce n'est pas parce que c'est différent de ce qui existe en France que c'est nécessairement mal. La théorie des checks and balance est l'esprit même de l'Esprit des lois de montesquieu Donc le Parlement n'est pas dépourvu de pouvoir ; il participe activement à l'élaboration de la législation avec un droit de veto (si ça ce n'est pas du pouvoir, que faut-il ?)
Précision : quand on parle de "l'exécutif tout puissant", on parle de la Commission. Cette référence est totalement fausse du point de vue juridique. Dans l'Union, le pouvoir exécutif est détenu dans sa plus grande partie par le Conseil de l'Union, à savoir les ministres des Etats membres. Si la COmmission peut être en charge de l'exécutif, c'est la plupart du temps sur délégation du COnseil qui le contrôle par le biais du mécanisme dit de la "comitologie".
Les hypothèses où la Commission intervient sur le fondement de son pouvoir exécutif propre sont essentiellement les décisions en matière de concurrence (aides d'Etat, ententes, abus de position dominante donc dans sa mission régulatrice de l'économie donc fondamentalement interventioniste... Si ce n'est pas un comble...)
Ajoutons qu'en droit français, de nombreux organes amdinistratifs ont un pouvoir de sanction (par exemple le directeur de l'OMI peut infliger des amendes à des entreprises) sous le contrôle du Conseil d'Etat ou de la Cour de cassation qui peuvent être saisis.
Et avant 1986, le ministre de l'économie avait le même pouvoir de sanction que la Commission en matière d'entente.
Quant à la préendue confusion des fonctions, en France l'exéutif dispose du pouvoir d'initiative référendaire constitutionnel et législatif ordinaire, le président peut bloquer une révision de la Constitution, le Gouvernement peut déposer des amendements ou des projets de loi, s'opoposer au déot d'amendement, a un pouvoir de sanction, contrôle l'ordre u jour des assemblés, etc...
La Commission "est largement irresponsable" :
c'est juridiquement faux puisqu'il existe une motion de censure qui peut être votée par le Parlement européen dans des conditions pas si différentes de celles qui existent en France. C'est également faux en pratique. Rappelez-vous l'affaire de la démission de la Commission Santer dont faisait partie Edith Cresson... Elle a été poussé à la démission alors même qu'aucune motion de censure n'a été voire n'aurait pu être votée. Donc il existe un contrôle et la COmmission, qui n'a pas tant de pouvoir de cà, y est très sensible.
P. 1 texte original : "Une Constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties."
Cette énonciation est d'une mauvaise foi à toute épreuve :
Les constitution n'ont pas toujours été établies par des assemblées constituantes ; elles ont pu être octroyées par le pouvoirs (même si ce ne furent pas les meilleurs, une telle assertion est juridiquement fausse).
Ce texte entérine les institutions qui ont été crées par les puissants depuis cinquante ans. Certes mais je vous rappelle que partout en Europe et notamment en France, il a été possible notamment en 1992 de donner son sentiment sur le sens donné à la construction européenne. Elle est l'aspiration du peuple, sauf à remettre en cause la représentativité et la juridicité des réfendums (ce qui relève du nihilisme juridique le plus absolu et la tyrannie la plus dangereuse). Ainsi ce sont les gouvernements qui ont élaboré l'ordre juridique communautaire mais en accord avec le peuple qui s'est révélé lors des référendum que lors de l'élection (indirecte) des gouvernements qui ont négocié ces textes.
Donc en vertu du principe de la représentativité, les traités commuanutaires nont toujours été adopté selon la volonté du peuple. Si on soutient le contraire, c'est nier la démocratie.
De plus, c'est justement pour rompre avec cette éloignement du peuple dans la construction européenne que la Convention pour l'avenir de l'europe a été institué et c'est elle qui a écrit le "traité établissant une constitution pour l'Europe".
Sa composition et les intervenants lors des débats démontrent sa représentativité, à l'inverse des conférences intergouvernementales (où seuls étaient présents les gouvernements) qui ont marqué les grandes étapes de la construction européenne. En effet, elle était compsé, entre autres, de représentants des gouvernements, des parlements nationaux, de la COmmission, du parlement européen...
Voici quelques propos tendant à rétablir la vérité Après tout cela, votez en conscience mais au moins vous saurez à quoi vous en tenir au plan juridique.
Ce que je trouve rigolo, c'est que tu ne te sentes pas toi-même concerné par ce désir de "cautionner", alors même que tu nous parles d'universitaires qui critiqueraient son travail, paraît-il ... Comme si le simple statut de bac+12 suffisait à donner raison ...
Tu n'as pas compris... Je dis que sa caution (prof d'info, de gestion et de droit en BTS) n'est pas terriblement époustouflante. Ca produit plutôt sur moi l'effet inverse que cela voudrait. J'ignore si c'était le but, mais on retrouve partout ce texte avec "Hé, voici le texte d'un Prof de droit, la Constit' c'est tout pourri c'est une super référence qui le dit !!!".
Publié par topaze
Les députés français ne sont pas élus en fonction de leur programme européen, mais français.
Que l'on soit d'accord : l'UE n'est qu'une Union d'Etats, et les ministres français font entendre la voix de la France pour donner une direction à une Union de pays. C'est pour l'instant la voix de la France qu'ils font entendre, et c'est donc normal qu'ils soient responsables devant les députés Français. Ca changera quand on passera à un Etat fédéral (ou bien à plus, ce que je souhaite). Pour l'instant ça n'est pas le cas. Encore une fois tu voudrais des mécanismes de contrôle des institutions qui correspondent à quelque chose que l'Europe n'est pas encore.
Publié par topaze
Je ne vois pas ce qu'il y a d'ultra dans le fait de souhaiter que les élus directs du peuple soient les seuls législateurs et puissent contrôler toutes les autres institutions.
Bah la séparation des pouvoirs ? Le fait qu'il est parfois bon que certaines institutions ne soient pas soumises à des vues électoralistes, et donc qu'en même temps que la responsabilité un peu d'indépendance soit garantie ?
Publié par topaze
Excellente question.
Ca tombe bien : c'est détaillé sur 17 pages consécutives, soit les pages 24 à 39. On nous cache tout ?
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