Rien, enfin si...
Situation: Mes parents étant divorcés, je faisais les aller-retour pour les vacances. Ca se passe , pendant les vacances de Noël 1994, mon anniversaire, c'est le 26.
Les faits:
21 Décembre, je quitte les cours, l'avion, c'est le lendemain matin pour aller à Grenade via Barcelone. Je demande à ma mère mes papiers. Elle les gardait parcequ'elle avait peur que je les perde, mais elle ne les retrouve plus.
22 Décembre, je pars tôt le matin sans mes papiers pour prendre l'avion. A la douane, ils me demandent mes papiers, je les ai pas, ils me font remplir un papier comme quoi je prends la responsabilité si l'Espagne ne m'accepte pas. En mon fort intérieur, je me dis qu'avec l'ouverture des frontières, ça devrait le faire. On est en Europe quand même...
Arrivé à Barcelone, on n'accepte pas que je passe (logique, je m'y attendais quelque part), j'appelle mon père pour qu'il se débrouille pour voir si il peut me faire passer. Il ira voir la guardia civil pour leur expliquer mon cas, ces derniers selon lui ont appelé l'aéroport pour leur expliquer que j'étais pas un terroriste, que j'étais un gentil garçon qui faisait pas de conneries... mais ils ont fait la sourde oreille apparemment puisque je reviens à Paris le soir même. J'arrive à la maison, j'ai pas les clés, et il y a personne à la maison. A l'époque pas de portable, donc je reste sur le palier a attendre en espérant que ma mère n'est pas partie en vacances...
Genre après 2h d'attente comme un con sur le palier, ma mère arrive, je suis assez énervé, surtout que a peine rentré, elle trouve mes papiers.
23 Décembre, ma mère m'a payé un billet de train de nuit pour Madrid et quelques sous, enfin, juste de quoi payer le bus qui ferait Madrid-Grenade et de quoi bouffer pendant le voyage.
J'arrive le 24 a midi a Madrid. Théoriquement, je devrais arriver pour dîner. A la gare routière, j'apprends que pour cause de Noël, pas de bus aujourd'hui.
J'appelle mon père, je lui dis que j'ai a peine de quoi payer le bus et encore un repas, qu'il n'y a pas de bus. Mon père me dit d'aller a un hotel ou il a l'habitude d'aller, qu'il s'arrange avec lui, je n'aurai rien a payer. Rassuré, au moins je dormirais pas dehors.
Nuit de Noël en solitaire à l'hotel dans une ville que je ne connais presque pas. Bref couché à 21h. Feliz navidad.
25 Décembre, le bus est a 14h, il arrive en début de soirée.
Mon père n'est pas à la gare. J'appelle, il n'a pas pu venir pour cause boulot. En fait mon père habite dans la montagne et yen a mini pour une heure, une heure et demi pour faire l'aller.
Heureusement comme j'étais assez énervé, j'avais sauté un repas, donc j'ai assez de sous pour me payer le bus pour aller jusqu'au village. Le seul problème, c'est que le bus est le lendemain matin. Là je dors chez des amis de mon père. Connaissant mon épopée (je ne vois pas d'autre nom) ils essayent de me remonter le moral, mais bon, par politesse, je ne fais pas la gueule, mais je vais me coucher tôt quand même.
26 Décembre, à 8h du mat, je prends mon bus, 3h de trajet. Youpii. Alors qu'il ne reste plus qu'une heure de trajet, le bus s'arrête dans une petite ville, et là ils annoncent que le bus n'ira pas plus loin parceque suite à la pluie, il y a eu des éboulements sur la route. Là j'en viens à me demander si c'est une conspiration. Le bus va aller jusqu'à l'éboulement pour ceux qui devaient aller plus loin, au cas ou ils aient de la famille qui se soit déplacé en voiture de l'autre côté. Perso, j'appelle mon père lui anonçant la bonne nouvelle. Il me dit que à cause du taf, il pourra pas venir me chercher. Joie.
Il est midi, je marche en montagne avec mon gros sac, pour rejoindre la route par dessus les éboulements. De l'autre côté, il y a des voitures, mais bon personne de disposé à prendre un inconnu. Il reste 50km a faire, selon mes calculs, je mettrai 10h pour les faire. Mais bon je croise les doigts pour que mon père se rapelle qu'il a un fils en galère et qu'il vienne me chercher en sortant. J'ai vraiment pas envie de me faire chier a rester assis, donc je marche, ce sera toujours de ça en moins à faire, pi on sait jamais, si mon père m'oublie, je serai ptet arrivé avant minuit
Au bout d'une heure, un ami de mon père passe par hasard. Il allait à Grenade, mais avec la coulée il peut pas. Du coup, il me ramène au village. Oué, enfin une bonne nouvelle.
Le soir arrive, j'ai pu prendre un petit bain pour me relaxer.
Un dîner normal, au dessert, ils sortent un gateau, avec des bougies. Pour moi c'est bien amer, j'ai une vague impression de tentative de rattrapage de situation de merde. J'explique que je sui pas d'humeur a souffler les bougies et je me casse.
Conclusion:
Depuis ces vacances là, plus aucun Noël n'a été bien, c'est un peu comme le début d'une malédiction. Rien ne se passe comme prévu. Ca a duré 6ans. Ma femme a rompu la malédiction, même si cette période là a toujours un goût amer dans la bouche.
Guntar, le voyage, ça forme la jeunesse.