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[Santé] Les Médecins libéraux & Assurance-Maladie ; Déserts médicaux
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Marquis / Marquise
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Il ne faut pas le prendre au sens littéral.
Dernière modification par ind ; 26/04/2025 à 12h48. |
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C'est bien, la médecine générale était déjà l'une des spécialités les plus mal-aimées, la loi Garot/Bayrou va finir de l'enterrer.
En plus, on va imposer aux internes de médecine générale une 4ème année d'internat, sans aucun enjeu pédagogique réel. Selon les dernières discussion avec la Sécu, cette 4ème année leur sera payée au lance-pierre, en plus, avec la Sécu qui ne paiera pas la part obligatoire pour leurs consultations, ils ne se feront leur pourcentage que sur la part complémentaire (sachant qu'en tant que docteurs juniors, ils auront toutes leurs cotisations sociales de libéral à payer, majeure différence avec les internes hospitaliers). Donc, je parie ma vie et ma fortune que ce projet de loi, en passe d'être adopté, ne va faire qu'aggraver le problème, puisque les jeunes MGs, déjà peu nombreux à s'installer, préféreront prendre des nombreux postes salariés non-MG, s'installer en non-conventionné ou faire leurs valises pour l'étranger. Donc encore moins de médecins à répartir sur le territoire. Quant aux spécialistes, il leur est bien plus facile de contourner le système, notamment par des exercices partagés ville-hôpital quand on sait que, depuis des années, plus de 15% des postes de PH sont vacants. C'est de l'affichage politique de merde à la petite semaine et un mépris fou pour les médecins, et on rappelera quand même que, d'après la DREES, les médecins libéraux sont MIEUX répartis sur le territoire sans contrainte à l'installation que les pharmaciens, les kinés ou les infirmiers, qui, eux, ont des contraintes à l'installation. La solution passe par un changement de culture profond, malheureusement pas prêt d'arriver, où la Sécu, les directions d'hôpital et les ARS arrêtent de voir les soignants comme des ennemis à abattre coûte que coûte et leur facilitent la vie, que ce soit au niveau administratif ou financier, afin de préserver la ressource. La principale raison professionnelle de mon expatriation a été mes relations exécrables avec la Sécu, qui m'a escroqué à plusieurs reprises de milliers d'euros qu'elle me devait et contre laquelle j'ai dû multiplier les recours pour recouvrer mon dû (et encore uniquement partiellement). Sans parler de mon centre des impôts ou de l'URSSAF, qui faisaient erreurs sur erreurs. Tous les internes de France savent qu'il leur faut parfois des mois pour avoir leurs gardes payées et encore, uniquement, après contestation contre ces tactiques d'économies de bout de chandelle. Exemple de maltraitance et de haine des adminstratifs envers les soignants, même pas 2 secondes de recherche Google : Comptage des heures des internes : le CHU de Poitiers une nouvelle fois débouté Depuis que je suis parti à l'étranger, je me dis qu'on a quand même de sacrément drôles de priorité dans le budget de la Santé en France, comme l'obsession pour les transports ambulance et autres VSL, pour les arrêts/accidents de travail (notamment de longue durée) ou pour un marché du médicament qui propose 15 médicaments d'une même classe quand 2 ou 3 suffiraient. Pareil pour les filières "d'exception" dont on sait bien qu'elles n'ont été historiquement choisies que parce que tel PU-PH (professeur de médecine) parisien soignait ou avait l'oreille attentive du Président de la République. Par exemple, la France est le seul pays au monde où on choisit de faire de dispendieuses IRM pour l'évaluation initiale des AVC plutôt qu'un scanner (alors même qu'on a la densité d'IRM de la Turquie). Ou le système dual de premiers secours SAMU/Pompiers, qui a bien dysfonctionné pendant l'attentat du Bataclan par exemple. Dernière modification par Visionmaster ; 26/04/2025 à 14h59. |
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Citation :
Dans un hôpital, le directeur (administratif) a pouvoir de décision sur tout. Le comité de surveillance comporte des médecins (j'en faisais partie) mais ce sont juste des réunions Powerpoint où le directeur passe son temps à expliquer les résultats de l'hôpital et la seule chose que le comité de surveillance peut faire contre le directeur, c'est une "recommandation", i.e. un coup d'épée dans l'eau. La Commission Médicale d'Etablissement, censée être l'appareil de décision clinique, est, dans les textes et dans les faits, inféodée au directeur d'hôpital. La Convention Médicale avec la Sécu pour les libéraux ? La Sécu "oublie" d'envoyer ses propositions avant les réunions pour éviter que les syndicats de médecins aient le temps de préparer des contre-propositions, organise des "rounds" de négociations qui durent toute la nuit afin d'épuiser ses interlocuteurs, avant de fixer une heure limite (genre 8h du matin) comme ultimatum à une signature, que les médecins finissent par accepter parce qu'en cas d'échec de la "négociation", c'est le réglement arbitral où ils perdent tout pouvoir de décision. On a d'ailleurs vu que pour les radiologues et les biologistes, alors qu'ils sont censés être dans la Convention aussi, c'est le Parlement qui a directement légiféré leurs baisses de tarifs unilatéralement. Si vous ne pouvez plus avoir de scanner ou d'IRM dans des temps raisonnables, penchez-vous sur ce que les députés ont fait. Depuis 2002 (source ici), c'est 89 médecins sur 2085 députés, soit 4.2% de la représentation nationale, bien plus que leur effectifs dans la société, mais quand même bien moins que les administratifs du secteur public et les enseignants, représentés avec une distortion bien plus importante. Ton message est un bon foutage de gueule, pour reprendre tes propres termes. En 2025, ça fait bien longtemps qu'en France, les médecins ont perdu toute capacité stratégique à organiser le contenu de leur métier. Merci la folie technocratique du PS, de Macron et de l'UMP (un problème majeur de tous les partis non-extrêmes partout dans le monde est de ne plus représenter leurs électeurs mais les différentes tendances du discours technocratique). En anglais, ce qu'on appelle la PMC, la Professional Managerial Class, ce gloubi-goubla de hauts fonctionnaires et cabinets de conseil avec des contrats publics, qui, tout en n'étant pas soumis au vote démocratique, se permet d'influencer négativement contre la décision politique théoriquement souveraine. C'est bien là le problème. C'est que des gens dont la gestion est censée être le métier font finalement aussi mal que des gens dont ce n'est pas le métier. J'ai bien rencontré dans ma carrière quelques directeurs d'hôpitaux ou haut gradés de la CNAM qui comprennent que leur rôle c'est de soutenir les soignants et pas de décider à leur place, mais ils sont minoritaires et ce n'est pas ceux qui font de belles carrières (j'ai déjà donné des exemples ici dans le passé). La plupart sont jaloux des médecins et de leur pouvoir sur les consciences, pris eux-mêmes dans une spirale technocratique maltraitante et, comme tout position managériale, ne peuvent s'appuyer sur une vraie base d'évidence scientifique de bonnes pratiques (les études scientifiques sur le management étant généralement le pire du pire de la sociologie ou psychologie). L'EHESP est comme l'ENA une fabrique à crétins mononormés. Le niveau de ce qui y est enseigné est abyssalement bas et finalement très peu sur ce qu'est le soin ou le système de santé. |
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Le jour où mon statut d'expert a périmé car j'ai pris un poste de chef de projet de projets dont j'étais expert d'une partie
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