Autisme: comment sortir la France du Bas Moyen Age?

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Publié par Colsk
Tu as tout lu ou tu prends juste une partie d'un post pour lancer une polémique qui a mes yeux n'a pas lieu d'être ici en tout cas ?

je n'ai fait que réagir à ça :

Citation :
Publié par Borh
Je peux raconter plusieurs exemples de collègues qui ont vu des "autistes" en consultation, des adultes parfaitement intégrés, qui ont un métier, une épouse ou un époux, des enfants, et qui ont découvert en faisant des tests sur internet qu'ils étaient autistes.

on est d'accord qu'un adulte qui s'interroge au point d'aller consulter alors qu'il est "parfaitement intégré", avec un métier, un conjoint et des enfants, ne pense pas avoir une forme lourde d'autisme avec moins de 70 points de QI mais bien sa forme légère, à savoir le syndrome d'Asperger, ou bien ?
là où tu te demandes si j'ai tout lu, je me demande si tu as tout compris.


Citation :
Publié par Colsk
Bref des degrés, il y en a pour tout les handicaps et, à un certain degré, les conséquences sont à peine gênante.
Pour te donner une image, un enfant maladroit depuis la naissance et de manière constante a de grande chance d'être dyspraxique mais ce n'est pas pour autant qu'il aura besoin d'une prise en charge particulière, d'aide et que le fait d'être diagnostiquer comme tel soit important.

le syndrome d'Asperger est le degré léger de l'autisme, de là à dire que les conséquences sont à peine gênantes au quotidien dénote une grande méconnaissance du sujet.
sans prise en charge particulière, l'échec scolaire, pour commencer par lui, guette l'aspie plus que tout autre élève et ce, quelles que soient ses capacités cognitives.
cet échec n'étant alors que le premier... paie ta vie de merde par la suite.


Citation :
Publié par Colsk
Enfin tu rajoutes sur l'Autisme qu'il y en a plusieurs et qu'en plus l'autisme dans sa globalité n'est pas identique suivant les pays que tu prends en référence, tu as vite une discussion qui peut partir en n'importe quoi si on ne prend pas la peine de lire attentivement le sujet et les propos des gens. Je trouve pour le coup (et pourtant je ne suis pas forcément d'accord avec ses écrits ;-) ) que tu fais un faux procès à Borh qui a pris soin de préciser le cadre dans lequel il fallait prendre ses propos.

j'ai dit ça, moi ?
non, je dit que les compétences des psys français en matière de TSA sont très en deçà que de certains autres pays, même si ça n'est pas tout rose ailleurs.
l'autisme est un cerveau configuré différemment que celui d'un neurotypique et la psychanalyse n'a rien à faire face à ça, d'où le retard, ou une grande partie du retard de la France en la matière.
quant au "faux procès", j'ai répondu au début de ce message.


Citation :
Publié par Colsk
Enfin et je pense qu'on sera tous d'accord la dessus, on peut mettre les Asperger à part directement et appeler la chose Asperger quand on parle de cette forme particulière de l'autisme.

le syndrome d'Asperger fait partie des TSA, c'est la forme légère de l'autisme, pas une chose à part.


Dernière modification par Roallaï ; 06/02/2018 à 12h00.
Je pense qu'il explique que la définition d'autisme est particulièrement grande et que certaines personnes parfaitement normales mais avec certains troubles léger dans les relations sociales entrent dans la définitions données par certains test sur internet. Ils ne sont pas autiste d'un point de vue maladie ( problème de croissance, génétique, développement) mais purement comportement social. Ce qui est très différent d'un PdV résolution du problème vu que les causes sont totalement différentes.
Citation :
Publié par Roallaï

on est d'accord qu'un adulte qui s'interroge au point d'aller consulter alors qu'il est "parfaitement intégré", avec un métier, un conjoint et des enfants, ne pense pas avoir une forme lourde d'autisme avec moins de 70 points de QI mais bien sa forme légère, à savoir le syndrome d'Asperger, ou bien ?
là où tu te demandes si j'ai tout lu, je me demande si tu as tout compris.




le syndrome d'Asperger est le degré léger de l'autisme, de là à dire que les conséquences sont à peine gênantes au quotidien dénote une grande méconnaissance du sujet.
sans prise en charge particulière, l'échec scolaire, pour commencer par lui, guette l'aspie plus que tout autre élève et ce, quelles que soient ses capacités cognitives.
cet échec n'étant alors que le premier... paie ta vie de merde par la suite.

On va pas attendre la retraite pour s'apercevoir qu'un patient Asperger a un problème. Le QI a beau être normal, ça n'en reste pas moins une vraie pathologie avec un handicap. Dans le poste que tu cites et qui t'a autant choqué, je parle de personnes qui sont juste timides, peu sociables et un peu dans leur monde, il font des tests sur internet et ça leur sort qu'ils sont autistes. Même moi et ma femme on est autistes selon ces critères parce qu'on est peu sociables, qu'on préfère une soirée jeu vidéo à une boîte de nuit. Je pense que c'est le cas de beaucoup de geeks.
Ce n'est pas ça l'Asperger, faut pas confondre.
Citation :
Publié par Borh
Ce n'est pas ça l'Asperger, faut pas confondre.
D'ailleurs, est-ce que les psy eux-mêmes sont vraiment fiable sur ce sujet et n'ont pas tendance à un peu surmédicaliser un peu tout ? Je discutais avec quelqu'un dont le fils est apparemment diagnostiqué Asperger par un psy, franchement, le gamin est un peu introverti, joue à Wow, est du genre premier de la classe et s'intéresse un peu à des trucs auxquels les gamins en général ne s'intéresse pas (En gros, il est super bon en histoire et connait toutes les dates), mais de la à être diagnostiqué Asperger, j'ai franchement un gros doute, limite on pourrait me diagnostiquer ça aussi, vu comme je suis parfois un peu original lol.

Dernière modification par Doudou ; 06/02/2018 à 13h58.
Citation :
Publié par Doudou
D'ailleurs, est-ce que les psy eux-mêmes sont vraiment fiable sur ce sujet et n'ont pas tendance à un peu surmédicaliser un peu tout ? Je discutais avec quelqu'un dont le fils est apparemment diagnostiqué Asperger par un psy, franchement, le gamin est un peu introverti, joue à Wow, est du genre premier de la classe et s'intéresse un peu à des trucs auxquels les gamins en général ne s'intéresse pas (En gros, il est super bon en histoire et connait toutes les dates), mais de la à être diagnostiqué Asperger, j'ai franchement un gros doute, limite on pourrait me diagnostiquer ça aussi, vu comme je suis parfois un peu original lol.
Je pense que tu as a bien compris le problème. Et on en arrive maintenant à des listes d'Asperger célèbres qui incluent Einstein, Bill Gates, Mark Zukerberg ou Mozart.
Et à force d'y inclure des gens normaux, la suite logique est de dire que l'autisme n'est pas une maladie et que les autistes sont normaux (comme un posteur plus haut). Et du coup quel intérêt d'en faire un diagnostic ?
Mais après ça, on va voir des autistes en consultation qui eux sont gravissimes, qui ne parlent pas, ont 0 interaction sociale, passent leurs journées à avoir des activités stéréotypées. On doit dire qu'ils sont normaux ?

Si on revient à la description initiale ici avant que les différentes éditions du DSM n'étendent jusqu'à l'absurde les critères d'inclusion
http://www.mugsy.org/wing2.htm
on voit qu'à la base, l'Asperger est une pathologie réellement handicapante et dont la morbidité psychologique et sociale est réelle. Je n'ai pas de doute que le fils de Ron a un vrai Asperger. Pour Bill Gates ou Einstein, là j'ai plus qu'un doute. Les Aspergers peuvent s'en sortir et s'intégrer, mais ça ne se fait pas tout seul, faut une prise en charge adaptée.
L'élargissement des critères à des facteurs de gêne (ou de personnalité) plutôt que de handicap est un problème aussi pour moi, car cela dilue le débat et donne des réponses du type "de toute façon je suis autiste, je m'en sors, les autistes sont comme moi et n'ont pas besoin d'aide, qu'on arrête de nous faire chier". Et du ou coup on ignore les vrais besoins, les vrais manque de formation, les vrais charlatans.

D'ailleurs ça se voit un peu à ta réaction: le débat essaie de porter au peu de moyens (que même les pingres anglo saxons arrivent à financer bien mieux qu'en France) et sur certaines méthodes scandaleuses portées uniquement par une certaine école présente que en France contre le consensus international, et une de tes premières réactions, sans doute à raison vu ton vécu, se focalise sur l'élargissement de la définition.

L'élargissement de la définition du spectre à des comportements viables (l'individu peut vivre indépendamment sans se faire pousser au suicide par la société) correspond à diverses dynamiques, et peut être favorable/défavorable à long terme au soutien dont ont besoin les autistes. Par contre, je trouve que cela nuit au débat à court terme.

edit: la détection chez un adulte c'est un peu plus dur que chez un enfant. Le test du M-chat (je crois que c'est ça le nom), si le gamin de 16-30 mois "foire" ce test, c'est qu'il y a un sérieux souci. Encore plus s'il est plus âgé.
Citation :
Publié par Borh
on voit qu'à la base, l'Asperger est une pathologie réellement handicapante et dont la morbidité psychologique et sociale est réelle. Je n'ai pas de doute que le fils de Ron a un vrai Asperger. Pour Bill Gates ou Einstein, là j'ai plus qu'un doute. Les Aspergers peuvent s'en sortir et s'intégrer, mais ça ne se fait pas tout seul, faut une prise en charge adaptée.
Après de ce que j'avais lu, même pour les Asperger "légers", socialement, ça peut être assez handicapant, si l'asperger a un profil "geek introverti" mais que ça nuit à sa vie pro, sociale et affective, c'est pas forcément déconnant que ça soit vu comme un trouble à suivre.

Après, c'est sans doute pas une bonne idée de lier ça aux autismes "graves".
Citation :
Publié par Hellraise
L'élargissement des critères à des facteurs de gêne (ou de personnalité) plutôt que de handicap est un problème aussi pour moi, car cela dilue le débat et donne des réponses du type "de toute façon je suis autiste, je m'en sors, les autistes sont comme moi et n'ont pas besoin d'aide, qu'on arrête de nous faire chier". Et du ou coup on ignore les vrais besoins, les vrais manque de formation, les vrais charlatans.

D'ailleurs ça se voit un peu à ta réaction: le débat essaie de porter au peu de moyens (que même les pingres anglo saxons arrivent à financer bien mieux qu'en France) et sur certaines méthodes scandaleuses portées uniquement par une certaine école présente que en France contre le consensus international, et une de tes premières réactions, sans doute à raison vu ton vécu, se focalise sur l'élargissement de la définition.

L'élargissement de la définition du spectre à des comportements viables (l'individu peut vivre indépendamment sans se faire pousser au suicide par la société) correspond à diverses dynamiques, et peut être favorable/défavorable à long terme au soutien dont ont besoin les autistes. Par contre, je trouve que cela nuit au débat à court terme.

edit: la détection chez un adulte c'est un peu plus dur que chez un enfant. Le test du M-chat (je crois que c'est ça le nom), si le gamin de 16-30 mois "foire" ce test, c'est qu'il y a un sérieux souci. Encore plus s'il est plus âgé.
Je ne dilue pas le débat, c'est un des principaux points de l'article que tu avais posté, que l'autisme est "sous diagnostiqué" en France.

Le peu de moyens de prise en charge, c'est vrai, mais je ne vois pas trop quel débat il peut y avoir dessus tant c'est évident. C'est plus généralement le problème de la prise en charge du handicap en France.
Pendant qu'on force monsieur et madame tout le monde à acheter des appartements avec des cabinets de toilettes énormes soit disant pour lutter contre le handicap, les "personnes à mobilité réduite" n'ont aucun accès au métro et pour les autistes comme tous les enfants soufrant de troubles du neurodéveloppement, c'est honteux de voir autant de gens mettre leur enfant en Belgique.

Le fait que la prise en charge de l'autisme soit porté par une certaine école, je pense que je me suis suffisamment exprimé. Ca a été tout à fait vrai, et ça a fait beaucoup de mal. Mais ça change, aujourd'hui, les méthodes psychanalytiques ne sont plus majoritaire dans la prise en charge de l'autisme même s'il y en a encore trop. Et certains anti-psychanalyse ont aussi parfois leurs tares. Le gros problème aujourd'hui, c'est pas le packing, c'est le manque d'aide.
Citation :
Publié par Roallaï
non, je dit que les compétences des psys français en matière de TSA sont très en deçà que de certains autres pays, même si ça n'est pas tout rose ailleurs.
l'autisme est un cerveau configuré différemment que celui d'un neurotypique et la psychanalyse n'a rien à faire face à ça, d'où le retard, ou une grande partie du retard de la France en la matière.
quant au "faux procès", j'ai répondu au début de ce message.
Il ne viendrait à l'idée de personne d'aller voir un podologue pour une rage de dent.
Citation :
Publié par Borh
On va pas attendre la retraite pour s'apercevoir qu'un patient Asperger a un problème.

euh si, il arrive qu'un patient atteigne un age avancé (52 ans pour ma part) avant qu'on se rende compte qu'il est aspie.
sans compter qu'"on" ne fait passer des test à certains adultes que parce qu'on a diagnostiqué que leur enfant est autiste.
d'abord parce-que s'il en a les ressources, l'aspie peut compenser certains symptômes et "jouer" au caméléon toute sa vie, éviter les situations les plus critiques, fuir, se cacher, se taire.
mais cela se paie, des co-morbidités s'installent (dépression chronique, trouble anxieux) et démolissent un peu plus le quotidien.
ensuite parce qu'il naît au mauvais endroit, au mauvais moment, et se retrouve avec un diagnostic (ou plusieurs) qui ne lui correspond pas et ne répond en rien à la plupart de ses particularités.
je me suis ainsi retrouvé devant un psychiatre qui a strictement refusé que me donner verbalement diagnostic (malgré mes demandes incessantes) qu'il avait posé (TPL borderline), que je n'ai pu découvrir que sur un papier administratif.
comment l'a-t-il posé ?
bigre, il avait en face de lui un type ravagé par les larmes et la colère, à bout d'incompréhension, incapable d'articuler une phrase intelligible... pendant que lui semblait ailleurs.
mettre des mots sur mes pensées et les organiser est pour moi une épreuve difficile et longue à l'écrit.
le résultat est trop souvent incompréhensible, si j'en crois ma compagne et les réactions que je peux susciter.
un message tel que celui-ci me coûte un paquet d'heures durant plusieurs sessions, plusieurs jours.
il en vas de même pour les e-mails.
nerveusement c'est éprouvant, physiquement aussi.
à l'oral c'est pire, je dirais que la partie de mon cerveau qui réduit une partie du flux des pensées en mots fonctionne très mal en temps réel, au point que je me contente d'essayer de donner le change à l'aide de banalités expédiées à l'arrache.
il n'y a qu'avec ma compagne que je parle un peu plus.
à l'opposé, il m'est arrivé deux ou trois fois dans ma vie de côtoyer une personne avec qui je partageais un intérêt particulier et là, nous ne parlions que de ce sujet durant des heures, des jours, des mois.
c'était très stimulant.
nous n'échangions pas, ou très sommairement, sur nous-même mais ces expériences furent pour moi ce qui se rapprochait le plus de l'amitié.
cela m'est impossible si la personne a un débit de parole trop important, trop rapide, ou si elles sont plusieurs car les mots deviennent alors une sorte de bouillie impossible à trier, épuisante et allant jusqu'à affecter... mes yeux.
mais je m'égare.
pendant longtemps, j'ai trouvé un dérivatif en faisant le pitre sur des forums (merci JOL), en apprenant à jouer avec les mots faute de savoir m'en servir.
j'en ai fait mon mode de communication (autant te dire que je ne suis pas du tout à l'aise ici, sur l'Agora).
cela m'a beaucoup apporté, mais ça finit toujours par déraper. :\


Citation :
Publié par Borh
Le QI a beau être normal, ça n'en reste pas moins une vraie pathologie avec un handicap.

au sujet du QI normal des aspies, nombre d'entre nous avons des QI hétérogènes voire très hétérogènes (35 points d'écart sur l'échelle de Wechsler entre compréhension verbale et perception, pour ma part).


Citation :
Publié par Borh
Dans le poste que tu cites et qui t'a autant choqué, je parle de personnes qui sont juste timides, peu sociables et un peu dans leur monde, il font des tests sur internet et ça leur sort qu'ils sont autistes. Même moi et ma femme on est autistes selon ces critères parce qu'on est peu sociables, qu'on préfère une soirée jeu vidéo à une boîte de nuit. Je pense que c'est le cas de beaucoup de geeks.

les tests sur le web n'ont aucune valeur pour poser un diagnostic, je ne comprends même pas qu'ils puissent être aussi souvent cités sur ce fil.
pas plus d'ailleurs que je ne peux supporter que le syndrome d'Asperger soit réduit à une simple asociabilité.
j'ai passé deux de ces tests en ligne, que m'avait indiqué une association, et devant les résultats (ainsi qu'évidemment bien d'autres choses) j'ai pris la décision de consulter une spécialiste en la matière qu'ils m'avaient recommandé.
les tests en cabinet n'ont évidemment rien à voir, je les ai effectués en une fois, durant plusieurs heures, angoissé et cassé par une nuit blanche.
je peux t'en faire la liste, si tu veux.
j'ai mis plusieurs jour à récupérer.
la psy n'en revenait pas lorsque je lui ai parlé de mon précédent diagnostic et son verdict fut pour moi à la fois la réponse qui correspondait à ce que je vis et... une claque monumentale, mettant fin au déni que j'entretenais depuis un moment.
parce-que là, il ne s'agissait plus d'une plaisanterie au sein de mon couple, mais d'une réalité qui n'a rien de "sexy".
et je ne parle même pas du sentiment de gâchis.


Citation :
Publié par Borh
Ce n'est pas ça l'Asperger, faut pas confondre.

mais dis-moi, ô borhgne parmi les aveugles (salut Doudou), c'est quoi, pour toi, "l'Asperger" ?
parce qu'à part ton scepticisme quant aux divers symptômes composant le syndrome, je ne pense pas avoir compris ta vision de la chose.
(goûte ta chance, très très peu d'aspies sont capables de sarcasme, au point que même moi je ne les comprends pas toujours)
(cela dit, c'est une vraie question et de mon côté je pourrais te parler de mon besoin de prévoir ce que je dois faire et dire, de ma routine restreinte et d'autres trucs auxquels je ne pense pas forcément en écrivant ces mots.)


Dernière modification par Roallaï ; 08/02/2018 à 07h23.
Pour moi le syndrome d'Asperger, c'est sa description initiale et j'ai posté le lien plus haut. Je pense que sa lecture permettra à n'importe qui de conclure que Mark Zukerberg, Lincoln ou Mozart ne font pas partie de cette catégorie.
Ensuite, je n'ai jamais dit que toi, tu n'avais pas un syndrome d'Asperger. Je ne te connais pas et ne t'ai jamais vu donc j'en sais rien. Je ne sais pas pourquoi tu prends mes exemples de faux diagnostics pour toi.

Dernière modification par Borh ; 08/02/2018 à 07h53.
Citation :
Publié par Roallaï
...
J'ai l'impression qu'il y a une grosse incompréhension. Borh ne remet absolument pas en cause l'existence du syndrome d'Asperger, il le reconnaît et considère qu'il doit être traité comme la forme d'autisme qu'il est.

Ce qu'il remet en cause, ce sont les dérives du modèle anglo-saxon qui a de plus en plus tendance à élargir le spectre autistique, au point de qualifier d'autisme des troubles mineurs à des années lumières des souffrances et des difficultés que provoque l'Asperger et que montrent bien tes propos. Et le problème de cet élargissement, c'est que ça trivialise les formes réelles et lourdes de conséquence de l'autisme, dont Asperger.

Imagine une société où il suffit d'être timide ou plutôt solitaire pour être qualifié comme faisant partie du trouble autistique. Du coup, à chaque fois que tu diras à quelqu'un que tu es autiste ou que tu as Asperger, on te répondra "pourtant j'en connais des autistes, et ils se débrouillent très bien en société/ils n'ont aucun problème, tu devrais faire comme eux". Tu commences à voir le problème que ça pose ?

Vous êtes parfaitement d'accord avec Borh dans le fond, tu dis d'ailleurs toi même que tu supportes pas qu'Asperger soit réduit à une simple asociabilité. De fait, c'est important de définir proprement les formes d'autisme qui amènent véritablement des difficultés pour les patients, au lieu d'aller dans des définitions de plus en plus inclusives qui ne veulent plus rien dire.
Nouvel article violent sur l’autisme en France:

https://www.theguardian.com/world/20...tism-treatment

Entre les refus de diagnostiquer, services sociaux qui enlèvent les enfants bien que le diagnostique d'autisme est confirmé, culture qui favorise d'enfermer au maximum les gens dans des hôpitaux, lobbying de caste, etc...

Citation :
The United Nations stated in its most recent report that autistic children in France “continue to be subjected to widespread violations of their rights”. The French state has been forced to pay hundreds of thousands of euros in damages to families for inadequate care of autistic children in recent years.

The UN found that the majority of children with autism do not have access to mainstream education and many “are still offered inefficient psychoanalytical therapies, overmedication and placement in psychiatric hospitals and institutions”. Parents who oppose the institutionalisation of their children “are intimidated and threatened and, in some cases, lose custody of their children”.
L'ONU n'est pas tendre non plus avec la France.

Citation :
A 2005 law guarantees every child the right to education in a mainstream school, but the Council of Europe has condemned France for not respecting it. Pressure groups estimate that only 20% of autistic children are in school, compared with 70% in England.
Les lois non respectées (comment les gens arrivent à flouer la loi d’ailleurs?)


L'article ne semble pas critiquer autant le manque de moyens que le problème culturel, et je n'arrive pas à comprendre comment il n'est pas possible de trouver une solution.
Certains intervenants semblaient suggérer (si j'ai bien compris) qu'il fallait attendre que les vieux praticiens partent à la retraite et le changement viendrait petit à petit. Je ne comprend toujours pas en quoi cela est acceptable: si demain un docteur éduqué aux techniques du XIXème proposait des traitements de maladie X au plomb, mercure ou radium, je crois qu'il serait mit en prison assez rapidement. Pourquoi certains praticiens auraient droit à des égards pour services rendus (ou pas)? Et ce que leur commerce, leur honneur, leur ego, vaut plus que des enfants adultes qui perdent toute leur vie (parfois allant jusqu'au suicide)???
@Hellraise: Pour le coup, je trouve l'article du Guardian digne d'un reportage de TF1. C'est le brexit ou l'immigration qu'il digère pas alors on attaque sur l'autisme ?

Non parce que sans être parano, les articles, reportages sur l'autisme, ce dernier mois se multiplie plus que vite que les petits pains de Jesus.

Alors oui la France a problème avec la traitement et la prise en charge de l'autisme mais tu ne trouve pas que tu tournes un petit peu en rond.

J'aurais tendance à te dire rien de nouveau sous le soleil pour les condamnations de l'UE ou l'ONU.

Qu'il y ait des choses à faire, je ne le nie pas mais sans volonté politique, ça n'avancera pas.
Très intéressant ce thread, mes doutes sur les difficultés d'accompagnement de l'autisme en France sont donc avérés. Y a t-il vraiment une inertie de l’État sur ce sujet ou les mesures ne peuvent tout simplement pas être prises compte tenu de la difficulté à établir des critères quant au diagnostic ?

J'ai un neveu autiste, sa mère est française, son père est néerlandais. Ils ont mis beaucoup de temps avant de tomber sur le médecin qui a su poser le diagnostic. Comme beaucoup d'enfants dans sa situation, on a d'abord pensé qu'il entendait très mal, il a même eu droit à une opération... qui n'a évidemment rien changé. Il ne parlait pas, il n'était pas concentré, il avait des longues "crises" et des TOC. Elle est passée par des centres spécialisés non seulement en Turquie mais également aux Pays-Bas qui, selon ses dires, sont bien plus avancés qu'en France sur ces questions. En Hollande, si je me trompe pas, ils utilisent la méthode ABA. Il a appris à manger seul (et assis !), à faire du vélo et même à aller aux toilettes seul...

Sauf que ce n'est évidemment pas suffisant, il a six ans et ne dit toujours pas un mot, seulement des "sons". Il a de gros problèmes de concentration, ne s'intéresse pas à ce que l'on dit et est hyperactif. Et ça, c'est tout ce que je vois moi, puisqu'il y a évidemment la face cachée de l'iceberg qu'on ne peut pas comprendre si l'on n'est pas parents d'autiste.

L'an dernier, elle a trouvé en France une école maternelle avec seulement 6 élèves en grande section, une vraie opportunité. Une AVS était même disponible pour s'occuper uniquement de son fils afin qu'il puisse avancer sans déranger le reste de la classe (de 6 élèves je répète !). Sauf qu'elle n'avait absolument aucune autorité sur lui, il a donc "tout oublié" de ce qu'il avait appris chez lui : il ne pouvait plus manger seul et assis, par exemple. Surtout, elle a appris que l'institutrice ne voulait absolument plus le garder car il dérange, apparemment, le reste de la classe (de 6 élèves) et qu'il est difficile de s'occuper de lui. Une réunion avec une inspectrice a eu lieu, après un recours de ma cousine. L'institutrice n'a pas daigné se présenter... L'inspectrice a été claire, son fils a légalement le droit d'être dans cette classe et a, en présence de l'AVS et de l'institutrice, les capacités pour suivre les leçons enseignées. Sauf qu'elles étaient toutes les deux extrêmement incompétentes pour l'accompagner. Honnêtement, comment leur en vouloir si elles n'ont aucune formation en ce sens ? L'institutrice a fait savoir qu'elle allait former un second recours contre la décision de l'inspectrice. Inutile puisque la maman a décidé de quitter la France.

J'ose espérer que ce cas est unique même si, en lisant vos messages, il me semble que c'est plus ou moins la norme.
Citation :
Publié par Gratiano
@Hellraise: Pour le coup, je trouve l'article du Guardian digne d'un reportage de TF1. C'est le brexit ou l'immigration qu'il digère pas alors on attaque sur l'autisme ?

Non parce que sans être parano, les articles, reportages sur l'autisme, ce dernier mois se multiplie plus que vite que les petits pains de Jesus.

Alors oui la France a problème avec la traitement et la prise en charge de l'autisme mais tu ne trouve pas que tu tournes un petit peu en rond.

J'aurais tendance à te dire rien de nouveau sous le soleil pour les condamnations de l'UE ou l'ONU.

Qu'il y ait des choses à faire, je ne le nie pas mais sans volonté politique, ça n'avancera pas.
Les Anglais adorent le french bashing, ça ne date pas de Brexit. Depuis 5 ans, régulièrement des articles sur nos lois sur la laïcité qu'ils considèrent comme racistes (dans les journaux libéraux comme le Guardian ou the Independant). Mais là faut admettre qu'ils ont trouvé un vrai point faible même s'ils grossissent le trait et que tous les reproches ne sont pas valables.

Citation :
Publié par Hellraise
Certains intervenants semblaient suggérer (si j'ai bien compris) qu'il fallait attendre que les vieux praticiens partent à la retraite et le changement viendrait petit à petit. Je ne comprend toujours pas en quoi cela est acceptable: si demain un docteur éduqué aux techniques du XIXème proposait des traitements de maladie X au plomb, mercure ou radium, je crois qu'il serait mit en prison assez rapidement. Pourquoi certains praticiens auraient droit à des égards pour services rendus (ou pas)? Et ce que leur commerce, leur honneur, leur ego, vaut plus que des enfants adultes qui perdent toute leur vie (parfois allant jusqu'au suicide)???
C'est pourtant ce qui s'est passé ailleurs. Le traitement de l'autisme par la psychanalyse, ça vient des USA à la base. Il a fallu attendre que ces pratiques deviennent minoritaires chez les psychiatres US (et en particulier que meurt Betelheim) pour qu'elle soit clairement remise en cause.
Je ne sais pas trop quelle serait la bonne solution sinon. Que des politiques prennent les décisions sur ce qui est la bonne et la mauvaise médecine sans recueillir l'avis des professionnels ?

Dernière modification par Borh ; 09/02/2018 à 07h58.
Citation :
Publié par Borh
Pour moi le syndrome d'Asperger, c'est sa description initiale et j'ai posté le lien plus haut. Je pense que sa lecture permettra à n'importe qui de conclure que Mark Zukerberg, Lincoln ou Mozart ne font pas partie de cette catégorie.

cette description fait-elle abstraction des problèmes d'hyper (et / ou d'hypo) sensibilités sensorielles, que bien des autistes subissent (qu'ils soient aspies ou autres), ou est-ce juste parce-que j'ai un mal de chien à me concentrer sur un aussi long texte, qui plus est en anglais (traduit par Google, ma scolarité n'ayant pas dépassé une cinquième allégée) ?

non la "lecture" de ce texte ne me permet pas de conclure les personnes que tu cites soient Asperger, ou pas, et pourtant je vis ce que tu te contentes de lire.
toi tu prétends le savoir, avec un aplomb et une crédibilité déconcertants, sauf que "l'échelle de Borh" ne prend pas en compte les capacités de compensation, pour ne citer qu'elles, que développent certains aspies.
si la condition de certains autistes Asperger est facilement décelable, ça n'est pas le cas pour tous.
rends-toi compte que le simple fait que des adultes ne soient que tardivement diagnostiqués, et pas toujours sur leur demande, invalide ton propos.
tu focalises sur de supposées dérives américaines au point de ne plus voir que cela.
cesse de faire ton "autiste", s'il te plaît, et retourne bosser... j'attends beaucoup de la génétique, comme de l'imagerie médicale, pour que les diagnostics futurs soient posés au plus tôt et précisément.


Citation :
Publié par Borh
Ensuite, je n'ai jamais dit que toi, tu n'avais pas un syndrome d'Asperger. Je ne te connais pas et ne t'ai jamais vu donc j'en sais rien. Je ne sais pas pourquoi tu prends mes exemples de faux diagnostics pour toi.

tout comme je n'attendais pas que tu confirmes mon diagnostic, je ne faisais qu'ébaucher le profil d'un type qui est resté invisible aux yeux du corps médical durant plus de cinquante ans.
je crois toujours être clair mais, mais ma compagne ne cesse de me répéter que ça n'est absolument pas le cas.
je suis au max mais ce coûteux maximum ne me suffit pas dans ce mode de communication et moins encore ici.
il est donc préférable que je m'en rappelle et ne revienne pas, ce serait aussi stupide qu'un pic vert sur un poteau en béton.

Citation :
Publié par Gardien
est ce que cela va dans le bon sens ? https://www.sciencesetavenir.fr/sant...enfants_121340

C'est surement un mieux (dans le sens, détection plus précoce) mais ca changera pas vraiment les méthodes de "classifications et de traitements"...
Oui ça dans le bon sens. Ça ne va pas tout régler, mais c'est pas le but. Plus la prise en charge est précoce, mieux c'est.
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