Politique et économie en Amérique Latine

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Publié par prootch
Pour mémoire, Milei a dévalué le peso, ce qui a boosté l'export dollar.
Il n'a pas vraiment dévalué le peso, il a levé le contrôle des changes, les argentins ne pouvaient avant acheter que 200$ par mois, mais j'ai vu nul part qu'il avait fait de l'impression monétaire de pesos massive comme le faisait le précédent gouvernement, sinon l'inflation n'aurait pas pu être maitrisée.
D'ailleurs le peso argentin s'est beaucoup moins déprécié que prévu quand il a fait ça.

Argentine: peso déprécié et attentisme au premier jour "libre" de contrôle des changes
Si, il a factuellement dévalué.
Rien à voir avec de l'impression monétaire. Ne pas tout inverser :

Milei a commencé par dévaluer le peso en déc 2023. Cette dévaluation immédiate (50%+) visible sur le graph linké, a été suivie par une dévaluation progressive via la mise en place d’un régime de parité glissante (crawling peg) ajustée par l'état argentin en continu, sur un rythme de dépréciation mensuelle de 2% face au dollar.

= Intervention massive de l'état sur le régime des changes.

Mais le "dólar blue" (taux officieux) a continué de diverger du taux officiel, signe d’un manque de crédibilité du régime des changes vis à vis des opérateurs intx et locaux (peso encore surévalué).

Au total le peso argentin a perdu 78% de sa valeur sur deux ans.
https://www.xe.com/fr-fr/currencycha...to=USD&view=2Y

En avril 2025 Milei a re-passé un deal avec le FMI, pour un programme de financement de 20 milliards sur 4 ans (dont 12 milliards immédiats) : ce qui est un filet de sauvegarde, pas une solution pérenne.

Le plan de stabilisation de l’exécutif n’avait pas permis l’accumulation de réserves de change en forte baisse depuis début 2025, de 33 Mds USD en janvier à 24 Mds USD. Ce qui interdit toute opération défensive du peso.

Milei est donc passé sur un système de "bande glissante" d'une dépréciation de 1% par mois début 2025:
bande qui encadre théoriquement la dépréciation du peso vs usd (entre 1000–1400 ARS/USD.
Puis il a flexibilisé le régime des changes pour les achats dollars (pour essayer de restaurer la confiance).

Constat actuel:
Les réserves de change sont à un niveau faible.
Le Peso apparait encore surévalué vs dólar blue.
Le niveau du risque souverain interdit toujours à l’Argentine de retourner sur les marchés de capitaux internationaux.

Il est bcp trop tôt pour juger de la pérennité des mesures engagées.
Ce sont des faits économiques.
Citation :
Publié par prootch
Tu n'es pas d'accord avec le fait qu'il a dévalué ??
Quand le taux de change est bloqué et qu'il le débloque, le peso retrouve le prix qu'il devrait avoir si les précédents gouvernements ne l'avaient pas maquillé depuis 18 ans, dire que c'est Milei qui l'a dévalué, c'est pas très intellectuellement honnête, je trouve.
Après oui, si Milei avait continué de maquiller les choses, le peso argentin serait plus haut, mais sur le fond, il était déjà bas.
Bah... il a bel et bien acté cette dévaluation en 2023 et choisit son montant, ce n'est pas un reproche, c'est un fait économique.

C'était d'ailleurs une mesure efficace puisque le dolar blue sur peso était de loin inférieur à la cotation officielle. Son déblocage ultérieur des achats dollar date lui de 2025.

Mais ça reste insuffisant pour une diversification économique : les actions sur la monnaie, ça pondère ponctuellement le déséquilibre des changes, et ça impacte l'inflation, mais ça ne reconstruit pas une économie de production. Hors l'agriculture (risque sur sécheresse) et l'industrie minière (risque sur cours intx, surtout en cas de récession trumpiste mondiale) ne sont pas suffisantes pour l'équilibrer.

Il leur faudrait une politique volontariste d'investissement industriel. Et "pas sur" que les investisseurs veuillent affecter localement leurs dollars, puisqu'ils envisagent encore à une dévaluation du peso.

Note que ce n'est pas un pb spécifique à l'Argentine: les opérateurs préféraient spéculer sur la volatilité financière mondiale et (jusqu'aux zouaveries douanières de trump) sur le dollar, aux dépends des investissements industriels locaux de moyen ou long terme. On a d'ailleurs le même pb en europe.

La situation globale depuis trump est devenue encore plus incertaine. Donc ils sont attentistes.

Dernière modification par prootch ; 22/07/2025 à 18h05.
Donc ... la dévaluation a bien eu lieu, et Milei continue à l'acter mois après mois. Elle est à ce stade considérée par les opérateurs comme encore insuffisante vs marché officieux, ce qui entraîne de la spéculation, de l'attentisme sur l'investissement, un credit shrink sur l'immobilier.

La réserve de change du pays n'incite pas à la confiance.
La situation globale demeure instable et l'économie reste atone sur l'industrie et l'immo.
L'injection FMI reste la seule voie de sortie court terme.

Il est donc trop tôt pour juger. C'était ma remarque initiale.

Dernière modification par prootch ; 22/07/2025 à 18h44.
tiens il y en a un qui voudrait bien aller en Argentine...
145062-1755873874-2417.png


Citation :
Courage, fuyons ? A deux semaines du verdict de son procès pour tentative de coup d’Etat, Jair Bolsonaro voit s’aggraver un peu plus ses ennuis judiciaires. Mercredi 20 août, la police brésilienne a révélé avoir retrouvé des messages sur le téléphone portable de l’ancien président brésilien, trahissant son intention de prendre la fuite vers l’Argentine pour y réclamer l’asile politique. Un nouveau coup dur, désastreux en matière d’image.


Selon les forces de sécurité, le dirigeant d’extrême droite aurait sauvegardé dans son smartphone, le 10 février 2024, une demande officielle de protection internationale à son allié, le président argentin, Javier Milei. « Je suis, dans mon pays d’origine, persécuté pour des motifs et des délits essentiellement politiques », écrit Jair Bolsonaro dans une missive de trente-trois pages, rédigée quelques jours après le déclenchement d’une vaste opération de police visant plusieurs de ses proches.

(..)

Le rapport de police fourmille de révélations croustillantes et reproduit une multitude de messages imprudemment échangés entre l’ancien président et ses proches. Il lève le voile sur les rouages internes d’un clan Bolsonaro en crise profonde, miné par des guerres d’ego, saisi par la fébrilité, voire la peur panique, de finir en prison.

(..)

En témoigne un échange fleuri entre Jair Bolsonaro et son fils Eduardo, daté du 17 juillet. Vexé d’avoir été traité d’« immature » par son père dans une interview quelques jours plus tôt, le rejeton explose de colère et envoie à son paternel une salve d’insultes sur WhatsApp. « VTFE [va te faire enculer], ESPÈCE D’INGRAT DE MERDE », écrit-il, en lettres majuscules, avant d’ajouter, sur un ton de menace : « Tu me fous en l’air, [mais] c’est toi qui vas morfler. »

(..)


Rien de surprenant dans cette vulgarité débridée, qui est le registre habituel des bolsonaristes. Ces échanges révèlent surtout les luttes intestines qui déchirent aujourd’hui l’extrême droite brésilienne, à la fois désarçonnée par l’inexorable avancée de la justice et désorientée par les surtaxes trumpiennes de 50 % sur les produits brésiliens – une mesure prise par solidarité avec Jair Bolsonaro.


https://www.lemonde.fr/international...3469_3210.html
Les politiques qui se veulent ultralibérales sans aucun contrôle des externalités négatives vs des populations dans le bleu économiquement, ça fait rarement un équilibre sur le moyen terme. La croissance et l'inflation vont mieux (relativement), mais la pauvreté reste élevée : donc des mécontents dans les classes populaires dont bcp survivent de jobs "informels".

Sa soeur s'est fait gauler la main dans les rétrocommissions à hauteur de 3% sur les contrats de médicaments. Résultat le sénat a annulé pour la première fois un veto présidentiel et rétablit une loi d’aide aux personnes handicapées. L'acceptation du darwinisme social sur la santé de la population, alors que la famille du dirigeant se gave sur le dos des argentins, atteint des limites électorales dures.

Résultat, un grosse veste politique, le peso s'est pris un carton sur les marchés intx (5%+), de même que les actions (11%) et les obligations dollar (et les indices argentins cotés à NY se sont fait plomber). Le spread de la dette reste prohibitif, malgré les 20 milliards du FMI (donc investissement/liquidités difficiles).

Les gens peuvent croire des discours/visions populistes, mais ne pas apprécier l'oligarchie qui vole dans le peu de gamelle qui leur reste (surtout sur la santé, qui est très mal gérée).

A fortiori quand émergent les quasi inévitables truanderies associées historiquement aux oligarchies autoritaires: Effet rebond, ils ont fait interdire la diffusion des autres enregistrements audio des frasques de la soeurette.

Pas sur que ça les aide politiquement : streisand assuré.
Le libéralisme est exigeant. Il ne suffit pas d'un bon résultat économique.

L'économie est juste un espace de liberté qui doit en découler. Le libéralisme est avant tout une idéologie du droit.

Si Milei veut incarner cette idéologie, il doit être irréprochable dans son traitement du droit. Il a failli dans cette exigeance déjà 2 fois : une fois avec les cryptos, et encore avec sa sœur.

C'est inadmissible.

Dommage, car il avait de réels résultats, et j'aurais vraiment apprécié de le voir continuer à appliquer dans un nouveau mandat. Mais ces entorses au droit sont en train d'en faire un nouvel imposteur.

Le pouvoir corrompt il toujours ?
Ben c'est quelqu'un qui aime l' argent, la preuve il est pour la liberté d être riche sans entrave et le darwinisme social.

Trump est pas mal non plus dans le genre je m enrichis avec la fonction présidentielle.

Le libéralisme qui respecte le droit avec plus ou moins de succès c'est en Europe.
Citation :
Publié par Ron Jeu Vidéo
Le pouvoir corrompt il toujours ?
Milei était une infâme crapule avant d'arriver au pouvoir, voulant légaliser le trafic d'organes et la vente des enfants, voulant supprimer les droits des femmes et des salariés, voulant éliminer les handicapés et les malades pauvres, glorifiant les tortionnaires, les dictateurs et les mafieux, rejetant la science et la médecine au profit des superstitions et de l'obscurantisme le plus crasse et utilisant l'insulte et la vulgarité comme marque de fabrique, excitant les plus bas instincts des électeurs pour les attirer à lui.
Citation :
Publié par Ron Jeu Vidéo
Le libéralisme est exigeant. Il ne suffit pas d'un bon résultat économique.

L'économie est juste un espace de liberté qui doit en découler. Le libéralisme est avant tout une idéologie du droit.

Si Milei veut incarner cette idéologie, il doit être irréprochable dans son traitement du droit. Il a failli dans cette exigeance déjà 2 fois : une fois avec les cryptos, et encore avec sa sœur.

C'est inadmissible.

Dommage, car il avait de réels résultats, et j'aurais vraiment apprécié de le voir continuer à appliquer dans un nouveau mandat. Mais ces entorses au droit sont en train d'en faire un nouvel imposteur.

Le pouvoir corrompt il toujours ?
J'avoue que j'aurais bien aimé connaître les résultats qu'il aurait eu s'il y avait pas eu ses scandales.
On ne le saura jamais et c'est dommage.

On voit que Milei est corrompu, mais bon, je ne suis pas certain que ce serait une bonne chose pour l'Argentine de voir le retour des Péronistes. Ce sont quand même eux qui on mis les pays dans le rouge à l'origine et pas Milei.
Non mais des résultats il en a eu.

Rien qu en tapant fortement sur le cash qui alimentait la corruption systémique et le clientélisme.

Baissant de 17% les revenus de ceux qui ne produisent plus de PIB.

Etc..

On notera qu il a quant même pris 2/3 mesure pour éviter une famine chez les plus pauvres.

Après, de base ce monsieur n était forcément pas quelqu un de moral.
Je comprends pas ceux qui s en étonne.

Mais je crois pas qu il soit finis.

Après qu il ai la possibilité de vendre les femmes et enfants argentin, les organes des adultes argentin pour solder la dette.
Je sais pas si il en aura un jour le pouvoir.
En fait c'est pas si évident de conclure. Milei a perdu, c'est une défaite. Mais la province de Buenos Aire est un fief Peroniste.
Le parti de Milei a fait 33%. Mais c'est plus qu'aux précédentes élections où il avait fait 24% dans la même province et avait fini troisième.

Mais la configuration était différente, en 2023, il y avait 3 gros partis, les Péronistes (UP), les Mileistes (LLA) et les Macristes (PRO). En 2025, les Macristes n'existent plus, beaucoup ont rejoint Milei dont leur ancienne leader Patricia Bullrich (ministre de la sécurité de Milei).
En 2023, les Macristes avaient fait 26%, il y a certainement eu un report de voix vers Milei mais incomplet.

En tout cas, je trouve ça difficile de projeter ces résultats sur les autres provinces.
Citation :
Publié par Borh
Ce sont quand même eux qui on mis les pays dans le rouge à l'origine et pas Milei.
Je crois que tu oublies l'idole de Milei, celui qui a fait s'effondrer l'économie argentine avec la dollarisation, Carlos Menem. C'est lui plus que les péronistes qui est à l'origine du bordel.

Citation :
Arrivé au pouvoir dans un contexte d'hyperinflation, il soutient une politique économique libérale et son approche devient connue sous le nom de « péronisme fédéral ». Il soutient le consensus de Washington et combat l'inflation en instaurant en 1991 un plan de convertibilité, accompagné d'une série de privatisations. Au niveau international, il reprend les relations diplomatiques avec le Royaume-Uni, suspendues depuis la guerre des Malouines, et se rapproche des États-Unis.

En 1994, il fait adopter un amendement constitutionnel après un accord avec l'ancien président et dirigeant de l'opposition Raúl Alfonsín. Cet amendement lui permet de se présenter à l'élection présidentielle de 1995, qu'il remporte de nouveau au premier tour, avec 49,9 % des suffrages. Lors de son second mandat, une nouvelle crise économique éclate.
Ah, il a été condamné pour corruption, trafic d'armes etc, mais a échappé à la prison grâce à son immunité. Et bien entendu, son fils est impliqué dans les affaires de détournement de Milei.

Et ce que fait Milei, c'est ce que faisait Menem, en pire.
Citation :
Toutefois, la politique de privatisation profite avant tout aux entreprises étrangères (implantations de Suez, Ford, Carrefour, etc.) et le gouvernement est accusé de brader les entreprises nationales (notamment Aerolíneas Argentinas ou la firme d'aviation militaire FMA, vendue à Lockheed Martin) aux intérêts étrangers. En 1992, une politique de privatisation et de « rationalisation » du secteur ferroviaire est engagée. Des grèves massives sont déclenchées par les travailleurs du secteur, ce qui conduit Carlos Menem à annoncer : « Une rame en grève est une rame qui ferme ». Quatre-vingt mille employés sont licenciés. Il privatise les retraites en créant en 1993 l'Administradora de Fondos de Jubilaciones y Pensiones (es) (AFJP). Plusieurs de ces décisions sont annulées sous Cristina Kirchner, élue en 2007.

Les inégalités explosent : les classes aisées ayant des capitaux à l'étranger s'enrichissent fortement et les 10 % des Argentins les plus riches détiennent 60 % de la richesse. Alors que la production agricole de l'Argentine pourrait lui permettre de nourrir 300 millions de personnes, 35 000 Argentins meurent de faim tous les ans. Cependant, la protestation est forte au sein des « laissés-pour-compte » du système et des retraités, dont la pension de retraite a été fortement réduite. Il réduit également d'autres dépenses sociales, notamment celles destinées aux handicapés. Dans le même temps, Menem favorise l'endettement des ménages.

Bien que le FMI soutienne la politique de Menem et évoque un « miracle argentin », le bilan économique de sa présidence est un échec : la dette extérieure est passée de 54 milliards de dollars à 130 milliards ; le chômage de 11 à 20 % ; les systèmes sociaux, jusqu’alors considérés comme les meilleurs d'Amérique du Sud, sont en grande partie démantelés.
Alors, oui, les Péronistes n'ont jamais réussi à réparer totalement les dégâts causés par le libéralisme de Menem. Tout comme Clinton ou Obama n'ont jamais réparé les dégâts causés par Reagan ou Bush. Mais la responsabilité première du merdier social dans ces pays, c'est d'abord le libéralisme financier.
J'avoue que je ne savais pas que Milei avait pour idole Carlos Menem.
Car Menem était un Péroniste, il a était le président du parti Justicialiste (aujourd'hui dirigé par C Kirchner) pendant 13 ans.

En tout cas même si Menem a participé à la merde économique argentine, ça ne remet pas en cause la responsabilité des Péronistes.

En fait les Péronistes, y en a de gauche et de droite, selon les périodes c'est l'une ou l'autre qui domine. Mais la mauvaise gestion économique et la corruption semblent constante.

Dernière modification par Borh ; 09/09/2025 à 21h24.
Citation :
Publié par Belzebuk
L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’Etat ...Je ne m'attendais pas à un procès si rapide et encore moins une peine si lourde.
Dans un Etat de droit, les putschistes corrompus vont en prison s'ils échouent. Et ils y vont vite, et ils y restent longtemps.

Quand ils n'y vont pas, ça donne Trump. Quand ils sortent trop tôt, ça donne Chavez.
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