Féminisme et égalité des sexes (#2)

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Publié par Laeryl
Un intervenant dit "Bon, ok, c'est pas normal de se prendre des remarques graveleuses ou de se faire mettre une main au cul mais on peut aussi travailler sur soi-même", personne ne pense qu'il veut juste dire que, en plus de faire ce qui est normal et constructif, à savoir agir sur les autres pour les faire changer de mentalité, on peut aussi travailler un peu sur soi-même.
Si, il y a des gens qui le pensent. Peut-être pas ceux qui participent au sujet, mais il y a des gens qui peuvent mal interpréter ce type de propos, quand bien même seraient-ils tenus sans aucune arrière-pensées.

C'est toute la difficulté du féminisme moderne de faire la part des choses entre "mais évidemment que je ne suis pas sexiste" et "oui m'enfin bon, les meufs qui flippent, elles ont quand même un grain".

Parce qu'évidemment, aujourd'hui qu'il est devenu illégal de discriminer sur le sexe, personne ne va te dire qu'il le fait, mais on le fait tous quand même. Tu en donne toi-même l'exemple plus bas.

Il faut aussi comprendre que la résistance personnelle s'érode à mesure qu'elle est utilisée. Une femme peut partir avec la meilleure volonté du monde, à mesure qu'elle prendra sur elle pour se dire qu'évidemment ce propos n'est pas sexiste parce qu'évidemment la personne qui le tient ne l'est pas, y'a juste un moment où ça ne marche plus.

J'ai plus l'impression que tu veux défendre tes potes, parce que tu penses qu'ils ne sont pas sexistes. Mais sur un forum où le message passe par l'écrit, où on a le temps de discuter et de formuler ces phrases au mieux, les fragilités du discours ne peuvent pas être excusées comme tu souhaites qu'on le fasse.

Parce que ça ne devrait pas se dire qu'une femme qui joue à PES le fait évidemment parce qu'un mec l'y encourage, que ça ne devrait pas se dire qu'une femme qui ne sait pas comment réagir quand on lui palpe les fesses n'a qu'à prendre des cours de self défense, parce que vous êtes nombreux à dire que vous ne laissez pas faire, toi le premier, vous êtes nombreux à dire que vous intervenez, mais ici, sur ce sujet, vous n'intervenez pas beaucoup sur les propos sujets à fortes cautions.

Il n'y a rien d'évident dans le débat, ni la probité des intervenants ni leur sexisme, latent ou non. Donc chaque phrase compte, chaque mauvaise formulation compte, et elles doivent toutes être relevées. Parce que le sexisme moderne est insidieux et diffus, il ne faut pas laisser dire ce qui nous paraît évidemment vouloir dire autre chose que ce que les mots disent.

L'évidence est l'ennemi de la discussion.

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Publié par Laeryl
Un intervenant dit "Alors comme ça tu veux dire que c'est la faute des filles si elles sont mal considérées ?", personne ne pense qu'il veut simplement dire qu'il n'est pas normal de ne voir que le côté personnel et que, à côté de ça, il y a un problème global à régler.
On a quand même eu des intervenants qui disent explicitement que la fille qui va à une convention doit s'attendre à se faire toucher le cul. Si tu penses que c'est normal et si tu penses qu'il faut faire avec, alors tu es complètement à côté du débat de société dont tu dis pourtant qu'il est évident.

Citation :
Publié par Laeryl
Sans dire qu'il faut élever chaque être humain de la même manière, on pourrait ptêt commencer à pas inculquer aux filles (et aux garçons), que leur sexe est déterminant dans la manière dont ils doivent agir.
Pour que cette solution fonctionne, il faut d'abord que les parents (et tous les parents, même les potentiels) soient conscients du problème. Or le problème étant difficilement identifiable, d'autant plus quand on refuse comme toi que le débat descende "trop bas" pour travailler sur le sexisme ordinaire, celui de tous les jours, celui auquel on ne fait plus attention, celui qui fait que ça ne vaut même pas le coup de rappeler qu'il y a des filles qui jouent à des jeux dit de mecs sans pour autant qu'un homme les y ait encouragées, si on ne met pas le doigt dessus, si on ne montre pas le problème en disant que ça n'est pas comme ça qu'il faut dire les choses, alors les propos seront répétés, les propos deviendront normaux, plus personne n'y fera attention, sauf les enfants qui sont des éponges.

Citation :
Publié par Laeryl
Réaction catastrophée de la mère qui avait mis un point d'honneur à ne pas l'élever en conformité avec les dogmes d'une société patriarcale au sein de laquelle la femme était vouée à faire des sandwich dans la cuisine (ce qui est tout à son honneur, je l'admets).
Et je vais commencer par répéter qu'il y a des gens sexistes partout, chez les femmes, chez les féministes, juste partout.

Et que non, ce n'est pas normal de proposer de retourner une beigne à une fille quand elle se prend une main au cul, pour la raison suivante : il existe des féministes sexistes, qui veulent remplacer la domination de l'homme par la domination de la femme.

Ces féministes ont tendance à adopter les attitudes de la discrimination des genres pour voler à l'homme dominants ses codes, et elles finissent par foutre des mains au cul des mecs (vécu y'a moins de deux semaines, j'ai du me mordre la lèvre pour ne pas faire un scandale et pourrir la soirée). Que dans ce cas, si la solution qui a été donnée aux femmes est de réagir violemment, et en respectant l'égalité des sexes, cette solution devrait être aussi efficace dans le cas des hommes. Que dans l'ambiance délétère entourant aujourd'hui en France et dans la majorité des pays d'Europe de l'ouest, un homme qui retournerait une baffe, même légère, à une femme qui lui met une main au cul serait très certainement soumis à des emmerdes vis-à-vis de la loi. Que cette solution n'est donc pas bonne, parce qu'elle s'appuie sur certains symptômes du problème pour résoudre le problème, et que par conséquent elle assiérait le problème un peu plus profondément dans nos quotidiens.

Donc non, les femmes ne doivent pas retourner une baffe à un mec qui leur met la main au cul.

Que les victimes doivent travailler sur elles-mêmes n'est pas non plus une solution au problème de la discrimination de genre, parce que les victimes doivent travailler sur elles-mêmes parce qu'elles sont victimes, pas parce qu'elles sont des victimes femmes. Cette solution n'est donc pas non plus en rapport avec le débat.

Que les victimes doivent faire des choix de vie (cours d'auto-défense, comme conseillé) pour apprendre à gérer leurs peurs n'est pas plus vrai si les victimes sont des femmes. Cette solution, une fois encore, n'a rien à voir avec le sexisme et le problème des femmes, sauf à devenir éventuellement sexiste en considérant que parce qu'elles sont femmes, les victimes ont plus à faire que les victimes qui ne sont pas des femmes.

Je rappelle que la majorité des victimes d'agressions sont des hommes, qui eux aussi sont parfois tétanisé par la peur parce que c'est un sentiment difficilement contrôlable (à moins d'avoir 10 ans de Systema derrière soi). Le problème de la réaction face à une agression n'est pas le sujet d'une discussion sur le sexisme, parce que ça va finir, comme c'est en train de finir, par proposer aux femmes victimes d'agression ou d'indélicatesse des solutions sexistes, à savoir qui discriminent au sein de l'ensemble des victimes celles qui sont des femmes par rapport à celles qui sont des hommes (par rapport à celle qui sont des homosexuels, etc...).

Et j'ajoute que le réflexe de vouloir rejeter la responsabilité des solutions du problèmes sur les autres par effet de distanciation est une partie du problème. Si il s'agit d'un problème de société, nous sommes tous, hommes et femmes, concernés. Donc on ne peut pas dire "les filles qui cosplay en convention n'ont qu'à...". La solution à un problème de société qui nous concerne tous a comme sujet Nous, sinon ce n'est pas une solution, c'est un palliatif.

Nous tous, et tous ensemble. Pas juste les filles qui cosplay, pas juste les filles qui osent rentrer tard le soir chez elles, pas juste les femmes qui ont une vie sexuelle active, pas juste les femmes qui savent changer une roue et une bougie, pas juste les femmes qui ont fait des études techniques, pas juste les hommes qui ont fait des études d'infirmiers, pas juste les hommes qui élèvent seuls leurs enfants, pas juste les hommes qui ont décidé d'être père au foyer.

Parce qu'à force de considérer que le problème du sexisme est un problème qui ne touche que les femmes, on finit forcément par arriver à des solutions portées uniquement par les femmes.

Et ça, ça conduit à Mar_Land, ça conduit à la suppression de mademoiselle de la langue française, ça conduit à une logique d'attribution du droit de garde ahurissante, ça conduit à des discriminations à l'embauche en défaveur des hommes, ça conduit au fait d'augmenter plus les femmes que les hommes dans un milieu professionnel majoritairement masculin parce forcément c'est plus dur pour elles, tu comprends ? Ben non, je ne comprend pas, et je comprend d'autant moins que des hommes prônent des solutions qui inéluctablement vont leur retomber sur la gueule à plus ou moins long terme.

On ne peut pas à la fois rejeter les discours des activistes féministes qui défendent le matriarcat et porter aux nues des solutions qui n'impliquent que les femmes. C'est profondément incohérent. Soit ça nous concerne tous, et alors on a tous notre mot à dire et on peut et doit tous intervenir, soit ça ne concerne que les femmes, auquel cas les hommes n'ont pas à venir critiquer l'action des femmes dans le domaine.

Parce que c'est aussi un phénomène de domination que de vouloir s'octroyer le droit de critiquer l'action de ceux sur qui on rejette la responsabilité de la résolution d'un problème.

Et aussi, et surtout, parce que les hommes sont au moins aussi victimes que les femmes, et que si vous nous laissez la responsabilité de trouver des solutions à notre seul et unique niveau, dans moins d'un siècle, on aura le problème symétrique à régler.

Le sexisme n'est pas un problème de femmes.
Citation :
Publié par TabouJr
Et que non, ce n'est pas normal de proposer de retourner une beigne à une fille quand elle se prend une main au cul, pour la raison suivante : il existe des féministes sexistes, qui veulent remplacer la domination de l'homme par la domination de la femme.
C'est surtout que si la dame tombe sur un gros débile de base ou un pur connard, elle va se prendre un grand pain dans la gueule et elle comprendra violemment la différence physique évidente entre une nana moyenne de 50kg et un mec moyen de 85kg.

La seule raison qui peut pousser une femme à la prudence, en ce cas et uniquement selon moi, c'est la peur de basculer dans l'agression physique directe.

Et même si la demoiselle est dans un lieu public (et dans ce cas là, c'est une sécurité parce que tout le monde avoisinant tombe quasi immédiatement sur un mec qui frappe une femme : les hommes s'interposent ou lui tapent dessus, les femmes se mettent à hurler comme des harpies jusqu'à ce que les hommes interviennent ou se jettent en meute sur le gars), entre l'intervention pour la protéger et l'agression elle- même, elle aura quand même pris un ou plusieurs coups.
Oui, aussi.

Et on peut ajouter que faire un scandale n'est pas non plus une bonne solution, parce que ça a quand même tendance à alimenter le stéréotype de la femme hystérique qui se met à gueuler pour un rien (ici une main aux fesses, déjà jugée par de nombreuses personnes sur ce même sujet comme "pas grand chose").

Je trouve néanmoins le parallèle intéressant. Comment jugerait-on un homme qui retourne une gifle à une femme qui lui met une main aux fesses ? Je pense que la réponse à cette question invalide la solution d'une réaction physique violente, au moins sur les moyen et long termes.
Citation :
Publié par TabouJr
Oui, aussi.

Et on peut ajouter que faire un scandale n'est pas non plus une bonne solution, parce que ça a quand même tendance à alimenter le stéréotype de la femme hystérique qui se met à gueuler pour un rien (ici une main aux fesses, déjà jugée par de nombreuses personnes sur ce même sujet comme "pas grand chose").
Il y a tout de même des moments où "l'hystérie" est légitime, où tout le monde peut le comprendre, et où l'agresseur se retrouve physiquement en danger. Fort heureusement, il y a toujours des choses "qui ne se font pas", et que les témoins de l'agression ne laisseraient pas passer.

Citation :
Publié par TabouJr
Je trouve néanmoins le parallèle intéressant. Comment jugerait-on un homme qui retourne une gifle à une femme qui lui met une main aux fesses ? Je pense que la réponse à cette question invalide la solution d'une réaction physique violente, au moins sur les moyen et long termes.
Tu te contentes d'un bon vent, ou tu repousses physiquement (mais gentiment) la personne. Au- delà, c'est toi qui peut te retrouver dans la merde... Pour peu que la nana soit bourrée, avec des potes bourrés, c'est le genre de connerie qui peut se finir en baston...
Citation :
Publié par TabouJr
...
Moi je l'avais dis mais personne me lis.
Sinon pour le parallèle, je pense que même si tout le monde voit l'acte et même si le mec à prévenu plusieurs fois, si il frappe la fille il sera désigné coupable.
Citation :
Publié par toutouyoutou
entre l'intervention pour la protéger et l'agression elle- même, elle aura quand même pris un ou plusieurs coups.
Dont un seul peut être fatal.

Et du coup : nouvelle précision.

Quand je parlais de faire un travail sur soi pour éviter la tétanie, ce n’était donc pas pour dire que c’est de la faute de l’agressé s’il y a agression (ce sont deux choses totalement différentes et indépendantes, et effectivement, sans agression pas de tétanie). Ce n’était pas non plus histoire de dire qu’il faut que l’agressé dessoude l’agresseur.

Le premier truc que t’apprends en arts martiaux ou en discipline de combat, ce n’est pas comment tuer, mais comment ne pas tuer. Parce qu’un seul coup de travers, et c’est fini. On ne lève l main sur quelqu’un que pour défendre sa peau.

Dernière modification par Fenrhyl Wulfson ; 27/04/2013 à 18h11.
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Publié par Fenrhyl Wulfson
Le premier truc que t’apprends en arts martiaux ou en discipline de combat, ce n’est pas comment tuer, mais comment ne pas tuer. Parce qu’un seul coup de travers, et c’est fini.
Oui, enfin... ce n'est pas tous les jours et tout le monde qui peut tuer n'importe qui sur un coup non plus.
Il est clair qu'un mec entraîné peut laminer un blaireau bourré de base en un ou deux coups, mais de là à le tuer.
Cela dit, j'ai assisté une fois à ce type de scène une nuit à Nice, et, effectivement, il y a un risque (mais il y avait une grosse différence de gabarit entre les personnes, et surtout, beaucoup d'alcool à la base... et une histoire de nana...).
Citation :
Publié par toutouyoutou
Oui, enfin... ce n'est pas tous les jours et tout le monde qui peut tuer n'importe qui sur un coup non plus.
Il est clair qu'un mec entraîné peut laminer un blaireau bourré de base en un ou deux coups, mais de là à le tuer.
Cela dit, j'ai assisté une fois à ce type de scène une nuit à Nice, et, effectivement, il y a un risque (mais il y avait une grosse différence de gabarit entre les personnes, et surtout, beaucoup d'alcool à la base... et une histoire de nana...).
J'ai pas mal de difficulté avec les cours de self-défense.

Franchement, à part le Systema qui t'apprend vraiment à gérer les situations de merde, y compris ta peur et ta colère, et à encaisser les coups sans paniquer ni partir complètement en vrille, les arts martiaux, ça marche bien sur un tatami, ça fait classe mais ça te donne une assurance qui n'est pas, à mon avis, très utile si on commence à te bousculer dans la rue ou hors d'un contexte propice à en appliquer les technique (i.e. combat en un contre un avec une certaine déontologie partagée par les deux adversaires). Voire même qui peut être contre productive si tu commences à te dire que tu peux te défendre alors qu'en fait, tu peux te carapater sans prendre de risque ni pour toi ni pour les autres.
Exemple type :

Main au cul.
La femme gifle le type.
Le type gifle la femme en retour et elle bascule, sauf qu’elle tombe mal et se brise les cervicales.

Fin.

Les apôtres de la violence ne réalisent pas que la vraie vie, c’est pas Hollywood. Les traumatismes ça existe, les séquelles à vie aussi.
Citation :
Publié par TabouJr
Je trouve néanmoins le parallèle intéressant. Comment jugerait-on un homme qui retourne une gifle à une femme qui lui met une main aux fesses ? Je pense que la réponse à cette question invalide la solution d'une réaction physique violente, au moins sur les moyen et long termes.
Situation à la fois hypothétique et célèbre...

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Citation :
Publié par Aloïsius
Situation à la fois hypothétique et célèbre...
Ben pas si hypothétique que ça pour sa première partie.

Franchement, une femme qui se prétend féministe et qui colle une main au cul d'un mec dans la rue, pour déconner lolilol, moi, j'ai vraiment envie de lui arracher les cheveux et de lui péter les dents sur l'angle du trottoir.

Bon je le fais pas hein. Mais ça a tendance à me foutre pas mal hors de moi.
Et puis y'a pas que la main aux fesses. Il y a les dizaines de lourds qui font des remarques et tiennent des propos déplacés, qui sont du harcèlement.
Et que dans une convention, non on est pas là pour ça. Même si on met une tenue sexy...
Les gens peuvent bien avoir leur opinion, leur avis, cela ne me choque pas. Mais il y a des choses à garder pour soi. Les comportements de meute face à la "proie", c'est non.

Et donc en cas de harcèlement non physique on doit aussi retourner des pains dans la tronche ? Quand on a pas de répartie, quand on est jeune et inexpérimentée, quand on est seule à entendre, quand on est en sous nombre face à un groupe, on fait quoi ?
Dans la réalité du monde réel, on se mord la lèvre, on baisse les yeux, on se dit que c'est normal, qu'on aurait sans doute pas dû s'habiller ainsi, qu'on est finalement dans une convention où les mecs sont des puceaux-gros-lourds-misogynes et que on l'a un peu cherché quand même. Et on subit. Et on ne recommence plus jamais. Et on se forge des opinions sur une catégorie par rapport à une minorité.

Effectivement là je parle d'une cosplayeuse solo, pas d'un groupe de potes otakus qui font toutes les conventions ensemble blablabla.

Brefle. Comme je l'ai dit et Assurancetourix aussi, on tourne en rond m'sieurs dames

édit: fait divers - http://www.lemonde.fr/societe/articl...9428_3224.html
il paraît qu'elle est morte du premier coup qu'il lui a mis...
Citation :
Publié par TabouJr
J'ai pas mal de difficulté avec les cours de self-défense.

Franchement, à part le Systema qui t'apprend vraiment à gérer les situations de merde, y compris ta peur et ta colère, et à encaisser les coups sans paniquer ni partir complètement en vrille, les arts martiaux, ça marche bien sur un tatami, ça fait classe mais ça te donne une assurance qui n'est pas, à mon avis, très utile si on commence à te bousculer dans la rue. Voire même qui peut être contre productive si tu commences à te dire que tu peux te défendre alors qu'en fait, tu peux te carapater sans prendre de risque ni pour toi ni pour les autres.
Je suis entièrement d’accord avec ça.

De ma propre expérience, il y a 6 disciplines directement applicables :

Aïkido.
Systema (on m’a appris ça avec l’escrime ancienne, c’est fabuleux)
Lutte-savate (les deux pratiqués ensemble c’est juste effroyable ce qu’on t’apprend à faire).
Escrime ancienne (mais kikou, comment tuer vite et bien avec n’importe quoi, tu n’emploies pas ce genre de savoir sans une excellente raison, genre défendre ta peau contre un adversaire armé)
Krav Maga.
Canne et bâton.

Le reste, tout le reste, c’est un sport. Et malgré 5 ans d’escrime ancienne avec d’excellents maîtres, malgré ma carrure et mes nerfs, en cas de tension je temporise ou je cours. Parce que quand tu te bats, tu ne sais pas où ça finit. Et oui, une gifle, c’est l’ouverture d’un combat.
Citation :
Publié par TabouJr
Oui, aussi.

Et on peut ajouter que faire un scandale n'est pas non plus une bonne solution, parce que ça a quand même tendance à alimenter le stéréotype de la femme hystérique qui se met à gueuler pour un rien (ici une main aux fesses, déjà jugée par de nombreuses personnes sur ce même sujet comme "pas grand chose").
Il est socialement mal vu de coller une tarte à une nana. Certaines s'en servent d'ailleurs fort bien. Les comportements sexistes ne sont pas exclusivement au désavantage de la femme hein.
Après, que la main au cul soit considérée comme invasive par les nanas et pas par les mecs, c'est une autre histoire. Quand on me met une main au cul, je prends même pas ca sexuellement de base. La différence vient de ce que pour la femme, la sexualité est l'acceptation de l'intrusion dans son corps, et tout ce qui est percu comme intrusion peut avoir un motif sexuel. Il n'est pas question d'intrusion pour un homme (hétéro, evitez les blagues salaces) dans la sexualité, une intrusion physique n'y sera donc pas fatalement rattachée.
Dans la pratique, la majorité des hommes ne réagira pas de manière violente à un tel acte. En revanche, si son auteur est un autre homme, les réactions violentes sont plus probables. Question d'insécurité psychologique je suppose. Il y a certes des hommes battus, mais la plupart de ceux qui ont peur des femmes n'éprouvent pas une peur "physique", car le danger qu'ils ressentent en leur présence est psychologique et social : très peu d'hommes doivent craindre d'être violés par une femme. En revanche, l'hypothèse d'une agression sexuelle masculine peut paraître bien plus crédible.
Citation :
Publié par Andromalius
Les comportements sexistes ne sont pas exclusivement au désavantage de la femme hein.
C'est un peu ce que je dis depuis le #1 du sujet. Donc on est d'accord là-dessus.

Après, je ne vois pas pourquoi un homme n'aurait pas le droit de considérer que son cul n'est pas un melon achalandé. Que ce soit le cas pour des raisons x ou y, je veux bien l'admettre, mais n'importe qui a le droit de ne pas voir son corps considéré comme un bien dont l'usage est décidé par d'autres.

Et je rappelle qu'il y a presque 10% des viols par an en France dont les victimes sont des hommes, ça fait 8000 cas. Si on admet que la proportion de mineur est la même chez les victimes hommes et femmes (j'ai quelques doutes, mais admettons), ça fait 3200 hommes majeurs victimes de viol par an en France.

Dit autrement, il y aurait, selon les estimations, presque 8 hommes majeurs qui se font violer (i.e. agresser sexuellement avec pénétration) chaque jour en France, soit plus d'un toutes les trois heures. Ca veut dire que pendant qu'on boit une ou deux bières entre potes, il y a un homme majeur qui se fait violer quelque part sur le territoire.

Moi, si j'étais vous, je chercherais quand même à sauvegarder l'aspect intime et privé de mon anus.
Citation :
Publié par Fenrhyl Wulfson
Je suis entièrement d’accord avec ça.

De ma propre expérience, il y a 6 disciplines directement applicables :

Aïkido.
Systema (on m’a appris ça avec l’escrime ancienne, c’est fabuleux)
Lutte-savate (les deux pratiqués ensemble c’est juste effroyable ce qu’on t’apprend à faire).
Escrime ancienne (mais kikou, comment tuer vite et bien avec n’importe quoi, tu n’emploies pas ce genre de savoir sans une excellente raison, genre défendre ta peau contre un adversaire armé)
Krav Maga.
Canne et bâton.

Le reste, tout le reste, c’est un sport. Et malgré 5 ans d’escrime ancienne avec d’excellents maîtres, malgré ma carrure et mes nerfs, en cas de tension je temporise ou je cours. Parce que quand tu te bats, tu ne sais pas où ça finit. Et oui, une gifle, c’est l’ouverture d’un combat.
Oui... Bon...
On ne va pas faire un débat sur les arts martiaux et la manière de détruire physiquement un gars, ni un concours de kikélepludingo, mais excepté le Krav, dans ta liste, rien n'est "directement" applicable par une personne sans expérience et qui est soumise à la peur. L'aïkido, si tu n'as jamais rien fait avant, tu es juste incapable de le mettre en oeuvre... Et si tu n'as jamais pris de coups, tu es juste en train de te faire des films sur la capacité à maîtriser un type, surtout si tu es une nana, avec le différentiel de poids et de force physique que ça implique... Faut très vite redescendre du terre là. Car effectivement, c'est une question d'intégrité physique.

Quant à ton jugement global, il est plus que limité tout de même. Que fais- tu des arts de plein contact, dans lesquels tu dois, de toute manière, te soumettre à de l'encaissement, et donc, à la maîtrise de la peur de prendre des coups, et de la douleur qu'ils impliquent ? Genre la boxe thai ou certaines formes de karaté (kyokushinkai, shidokan, etc..), ou, plus simplement, la boxe anglaise (qui reste de toute manière le sport le plus direct et le plus efficace dans des situations de violence immédiate, en dehors des différents styles de self- defense). Que dire de la lutte, ou juste du judo, sans parler du JJB, très en vogue depuis une vingtaine d'années ?

Canne, bâton, escrime ancienne ? Et pourquoi pas le iaï- do ou le kendo tant qu'on y est ?

Je t'invite éventuellement à poursuivre ces considérations sur le Gymnase, où il y a un sujet dédié, et des pratiquants qui sauront répondre et orienter la discussion. Enfin, je pense.

Citation :
Publié par TabouJr
Moi, si j'étais vous, je chercherais quand même à sauvegarder l'aspect intime et privé de mon anus.
Coquine
Citation :
Publié par TabouJr
Si on admet que la proportion de mineur est la même chez les victimes hommes et femmes (j'ai quelques doutes, mais admettons),
Ce n'est pas le cas. Les chiffres que j'ai vu (il y a longtemps, et d'une fiabilité douteuse comme tout ce qui concerne la victimation) parlait d'une fille sur 8 ayant subi des abus sexuels (au sens large, de l'attouchement au viol) avant l'âge de 15 ans et d'un garçon sur 12.

Après, les différents chiffres qu'on peut trouver varient énormément selon les études, les critères, les régions... Et je ne parle pas des différences entre pays. De mémoire (encore !), au Bangladesh, plus de 40% des garçons ont subis des abus sexuels. L'article ne parlait pas des filles, soit parce que tout le monde s'en foutait là bas, soit parce que les chiffres étaient plus "normaux".

M'enfin, en France, les filles sont bien plus victimes que les hommes, quelque soit leur âge.
Citation :
Publié par TabouJr

Et je rappelle qu'il y a presque 10% des viols par an en France dont les victimes sont des hommes, ça fait 8000 cas. Si on admet que la proportion de mineur est la même chez les victimes hommes et femmes (j'ai quelques doutes, mais admettons), ça fait 3200 hommes majeurs victimes de viol par an en France.
Le chiffre intéressant dans l'histoire c'est pas le nombre d'hommes violés, mais de savoir si ils sont effectivement violés par des femmes. Parce que si il y a 10% d'homos en France, que 10% des viols commis par des hommes comportent des hommes en victime semble logique.
Citation :
Publié par Andromalius
Le chiffre intéressant dans l'histoire c'est pas le nombre d'hommes violés, mais de savoir si ils sont effectivement violés par des femmes. Parce que si il y a 10% d'homos en France, que 10% des viols commis par des hommes comportent des hommes en victime semble logique.
d'après wikipedia...
96 % des auteurs de viol sont de sexe masculin et 91 % des victimes sont de sexe féminin (statistiques concordantes du ministère de la Justice et du CFCV, Collectif Féministe Contre le Viol).
Citation :
Publié par Andromalius
Le chiffre intéressant dans l'histoire c'est pas le nombre d'hommes violés, mais de savoir si ils sont effectivement violés par des femmes. Parce que si il y a 10% d'homos en France, que 10% des viols commis par des hommes comportent des hommes en victime semble logique.
Jamais réussi trouver de statistiques discriminantes sur le sexe concernant les violeurs qui m'ont semblé exploitables.

Et ces chiffres (français) sont des estimations. Il n'y a que 10% des viols présumés qui arrivent dans le système judiciaire, ça fait peu pour que les statistiques judiciaires soient pertinentes, en plus d'être faussées par les campagnes de sensibilisation qui ont toujours été plus destinées aux femmes qu'aux hommes (du coup, il y a une sur-représentation "mécanique" des victimes femmes au sein du système judiciaire).

Et les 91% de violeurs hommes, c'est, à ma connaissance, une statistique qui ne concerne que les viols qui sont arrivés dans le système judiciaire.

On peut estimer des chiffres avec des enquêtes, parce qu'une victime de viol non déclarée peut, si on lui assure l'anonymat, admettre avoir été violée. Par contre, celui ou celle qui commet le viol, pas sure qu'il le dise dans un micro-trottoir (je force le trait volontairement).

Du coup, opposer des extrapolations des statistiques judiciaires, forcément fausses vu que l'échantillon est ridicule, sur la base d'une tendance observée par les enquêtes, ça me paraît donner des chiffres faux mais représentatifs en ce qui concerne les victimes.

Concernant ceux qui commettent les viols, j'ai plus de mal à projeter les statistiques judiciaires sur la réalité. Et j'ai les mêmes réticences concernant les tentatives de viol, vu le nombre de fois où j'ai reçu en permanence des victimes d'une tentative de viol complètement fictive, je ne pense pas que les enquêtes dessinent une tendance réaliste dans ce cas non plus.

L'ENVEFF fait référence en matière de statistiques sur la violence sexuelle, et ça me pose problème pour parler des violences sexuelles faites au hommes, parce que le second F dans ENVEFF tend à montrer qu'on ne s'est pas vraiment intéressé aux hommes.
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