La gueule de l'emploi (bis)

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Bonjour à tous,


je "ré-ouvre" le sujet précédent, mais en l'abordant d'une manière que j'espère moins sujette à caution (vu que des soucis de "légalité" se mêlent un peu à cette histoire). J'ai la bénédiction de Eck (bisous ).

Un documentaire ("la gueule de l'emploi") a récemment été réalisé, qui filmait en conditions réelles un entretien d'embauche (ici, pour recruter des commerciaux).
L'entretien était effectué par un cabinet de recrutement pour le compte d'une entreprise sise dans le milieu des assurances.
La vidéo n'était pas une "caméra cachée", les intervenants ont tous donné leur accord pour être filmés. Leurs noms étaient d'ailleurs donnés dans le documentaire.

Ce documentaire mettait en évidence les techniques de recrutement modernes, souvent très discutables sur le plan éthique : mises sous pression, stress, attaques plus ou moins personnelles, humiliations, etc. C'est un visionnage plutôt éprouvant.

Suite à cela, un internaute (que certains JOLiens connaissent bien, puisque c'est malau) a alors mis en ligne un site dénonciateur contenant la vidéo du documentaire, affichant toutes les coordonnées des recruteurs (nom, prénom, téléphone, adresse postale. Le tout retrouvé de manière totalement légale, en passant par viadeo ou les pages jaunes), et enjoignant les personnes qui auraient trouvé leur comportement et leurs méthodes répugnants à aller leur expliquer, leur dire, leur faire comprendre. Il mettait également à disposition en téléchargement des tracts avec les photos/coordonnées de ces recruteurs, dans le but de les afficher près de chez eux.

Évidemment, tollé général sur Twitter et autres réseaux, confusion, entre ceux qui sont révoltés contre ce qu'ils ont pu voir sur le documentaire, ceux qui reprochent à malau ses méthodes, les points Godwin qui fusent, etc.

Face à tout cela, malau a eu à coeur de s'expliquer sur Twitter, par exemple :

Citation :
nan la théorie du pion ça marche pas, chacun a un libre arbitre. Ils défoncent les candidats en âme et conscience.
(Source)

Citation :
Le système ? Le système ne se crée pas seul, le système est maintenu en place par les individus qui le perpétuent.
(Source)

Citation :
Je pense que ces gens ont besoin d'un électro-choc en
dehors du travail justement pour réaliser.
(Source)

Et surtout :
Citation :
C'est pas avec de l'éthique qu'on abat un "système"
qui n'en a pas. Jusqu'à ce que la justice soit rétablie
c'est la loi du Talion
(Source)


On peut aussi lire une interview sur ecrans.fr où il a l'occasion de s'expliquer en plus de 140 caractères.

A la suite de tout cela, le documentaire a été effacé des différents supports vidéo (Youtube, Dailymotion, etc), et les avocats de l'entreprise incriminée ont envoyé une mise en demeure à malau pour qu'il retire les informations personnelles sur le site (ce qui a été fait).


Le débat qui m'occupe ici est moins l'ensemble des méthodes de management et de recrutement dans les entreprises des milieux financiers, qui sont parfois scandaleuses (et même bien pire que ce que le documentaire peut montrer), que l'action de malau, et plus globalement, des moyens d'action à disposition d'un citoyen pour lutter efficacement (voire immédiatement) contre des phénomènes qu'il estime inacceptable, autre que simplement cliquer "j'aime" sur le groupe facebook dédié, signer une pétition useless, attendre de voter (comme si un quelconque élu allait pouvoir influer là dessus) ou s'indigner en brassant du vent un ou deux jours avant de passer à autre chose.

Qu'aurait-dû faire malau, et, plus globalement, que devons/pouvons nous faire dans ce genre de situation ?
Moi je n'aime pas Malau, en plus il nous doit une vidéo d'iPad martyrisé.
Son site de dénonciation est aussi un pur troll pour quelqu'un qui prétend être un graphiste professionnel.

Personnellement je pense que Malau aurait du faire une vidéo parodique du reportage en un format de 5/6 minutes dans laquelle il remplaçait les candidats par des iPads plantés sur des fauteuils, et où il faisait des tours à vélo en étant en charge du recrutement.

Plus généralement s'il ne pensait pas qu'il était susceptible d'avoir des emmerdes d'un point de vue juridique il aurait maintenu son site en l'état. Où alors il démontre par l'absurde qu'il est lui même un pion de ce système inhumain en acceptant d'être une victime consentante d'un système qu'il prétend démonter.

Tout ça pour dire que quand on a des petits vélos dans la tête on ne fait pas forcément la révolution.
Personnellement j'avais beaucoup entendu parler de ce documentaire et des méthodes de recrutement qui étaient dedans. Honnêtement je trouve ça loin d'être aussi scandaleux qu'on me l'avait vendu. Le but du truc c'est de recruter des vendeurs, or le recrutement était basé sur la capacité des gens à ... vendre (et donc ce qui va avec : stress, compétition en premier lieu). Comme le disent les mecs à la fin, le recrutement c'est rien comparé à ce qui attend les sélectionnés une fois embauchés (cf le turn over qui est important).
Même niveau humiliation, je m'attendais à des trucs de dingue, du genre "vous êtes une merde", j'ai pas vu ça du tout. Juste des remarques pas agréables vu qu'elles sont négatives, mais rien à mon sens qui soit véritablement destructeur.

J'ai déjà tenté des trucs de ce genre (recrutement en groupe avec sélection), pour bosser à la rentrée des facs et vendre des abonnements de journaux à la con aux étudiants (j'ai oublié le nom). Bah, je vois pas trop la différence avec ce que j'ai vu dans le documentaire. J'avais pas du tout aimé, j'étais juste pas fait pour ça. Mais certains étaient entièrement aptes à réussir ce genre de test et se sentaient à l'aise dedans.

Ensuite concernant l'action de Malau, je la trouve forcément absurde, puisque je suis pas révolté par ce que j'ai vu. Je l'aurais été, j'aurais imprimé les affiches et je serais allé les placarder. Là je vois que trois têtes de turcs qui ne sont en fait que des gens banals dans le milieu où ils évoluent.
Il ferait mieux de créer des affiches résumant le cursus révoltant de notre président et de son parti pendant ces dernières années, j'en imprimerai une centaine avec plaisir.
Citation :
Publié par sdg
J'ai déjà tenté des trucs de ce genre (recrutement en groupe avec sélection), pour bosser à la rentrée des facs et vendre des abonnements de journaux à la con aux étudiants (j'ai oublié le nom).
L'OFUP!!
Comment les oublier...
J'ai regardé le documentaire durant 35 minutes et ça m'a suffit pour comprendre que le problème vient en grande partie des candidats.

Déjà ils s'offusquent de devoir vendre leur voisin. "Vendre un humain", omg? "On veut se vendre nous", ben oui, sauf qu'en tant que vendeur tu dois pouvoir vendre n'importe quoi, que tu aimes le produit ou non mon chou. ("Julie? Non, vendeuse chez Pimkie oui...").

"Moi je connais des boites où on vient pas en cravate", oui sauf que les gens sont déjà engagés, t'as vu. "J'mets pas de cravate parce que j'ai pas envie". Je veux bien que la discipline ne soit plus à la mode, que les lettres de motivation soient gavées de fautes parce que "Désolé je suis pas bon en orthographe" mais bon il y a des limites aussi. QUand tu vas à un entretien d'embauche, tu y vas en costard cravate c'est comme ça, et y'a pas de "J'ai pas envie" qui tienne. Bordel on dirait un gosse de 16 piges avec des cheveux gris.

Bref, ils volent pas haut les candidats (en dehors de la jeune dame). Ce sont des péons qui ont reçu le traitement qu'ils méritaient rien de plus.
D'accord, je vais m'accrocher, même si j'ai envie de leur coller des baffes (aux candidats s'entend) mais vu la médiocrité, je ne pleurerai pas pour eux à mon avis.
il y a quand même une particularité, c'est que c'est un recrutement pour commercial et un commercial doit toujours bien présenter et doit garder la maîtrise de soit même en situation destabilisante.

Personnellement, j'ai participé à des entretiens de recrutement, pour des techniciens de laboratoire ou de bioinformaticiens. On fait au contraire exactement l'inverse, on fait tout pour mettre les candidats le plus à l'aise possible, pour qu'ils soient le moins stressés et puissent nous parler de ce qu'ils savent faire sans essayer de la ramener. Car le but est de recruter les plus compétents, pas ceux qui présentent le mieux. Mais quand on est commercial, la présentation, c'est capital.
En tirant un peu, on peut éventuellement tirer comme conclusion qu'en situation de crise économique et donc de taux de chômage important, les boites peuvent un peu trop se permettre vis-à-vis des postulants parce que si l'un se rebiffe, il sera vite remplacé.

Mais comme le dit Borh, les demandes d'un type d'employeur ne sont pas forcément celles d'un autre. S'agissant de vente, c'est difficile.
Citation :
Publié par Hilpak/Daima
"Moi je connais des boites où on vient pas en cravate", oui sauf que les gens sont déjà engagés, t'as vu. "J'mets pas de cravate parce que j'ai pas envie". Je veux bien que la discipline ne soit plus à la mode, que les lettres de motivation soient gavées de fautes parce que "Désolé je suis pas bon en orthographe" mais bon il y a des limites aussi. QUand tu vas à un entretien d'embauche, tu y vas en costard cravate c'est comme ça, et y'a pas de "J'ai pas envie" qui tienne. Bordel on dirait un gosse de 16 piges avec des cheveux gris.
Pour ce secteur là tu parles, ou en général ?
Citation :
Publié par Crevard Ingenieux
Qu'aurait-dû faire malau [...]
Rien de plus que la mise en ligne de la vidéo (s'il en dispose des droits).
La mise au pilori public est une aberration et le retour de bâton est largement justifié. Faut un peu réfléchir dans la vie, ça ne fait pas de mal.
Citation :
Publié par Llys
Pour ce secteur là tu parles, ou en général ?
Non, je crois que ça dépend des secteurs quand même. Précisons : dans un secteur professionnel à forte représentativité.

Je vois mal l'à-propos de venir en costard pour se faire embaucher comme maçon par exemple.
Des petits détails cocasses à la fin du documentaire :

Le recrutement est fini, tout ce beau monde se prépare à partir.
Une des inquisitrices, la "Délégué Général" : "C'est pas un métier facile hein ..."
Le mec du cabinet de recrutement, à gauche, qui répond: "sinon tout le monde le ferait"
L'inquisitrice : " OLOL ! PTDR ! "
L'inquisitrice : " Pfff suis épuisée moi ! "

Julie à qui il avait été reproché son instabilité professionnelle : "L’entreprise à mis un terme à la période d’essai de Julie..."

Gérard le senior jugé sur-qualifié : "Six mois, plus tard, Gérard est toujours à la recherche d’un emploi." [là, ça fait peur... avec un age de départ à la retraite toujours plus repoussé à maintenant 62, 67 ans et bientôt ... ]

et finalement Georges, le plus méprisé par les inquisiteurs lors de l'entretien individuel : "Georges a obtenu un CDI. Six mois plus tard , il gagne environ 1700 euros net pas mois"
Citation :
Publié par Crevard Ingenieux
Le débat qui m'occupe ici est moins l'ensemble des méthodes de management et de recrutement dans les entreprises des milieux financiers, qui sont parfois scandaleuses (et même bien pire que ce que le documentaire peut montrer), que l'action de malau, et plus globalement, des moyens d'action à disposition d'un citoyen pour lutter efficacement (voire immédiatement) contre des phénomènes qu'il estime inacceptable [...]
Tu as plusieurs façon de lutter contre un système.

Seul ou en groupuscule :

- Tu peux réagir par la violence physique (terrorisme, action directe...) c'est immédiat mais peu efficace.
- Tu peux réagir par la force mesurée (grèves, désobéissance civile, exil volontaire...) c'est immédiat et ça varie entre pas très efficace et pas du tout efficace.
- Tu peux réagir par la pensée (écrits, réflexion, interpellation diverses...) c'est lent et l'efficacité est généralement proportionnelle à tes qualités de réflexion le tout pondéré par la puissance des lobbys incriminés.

En utilisant la démocratie, la république, le peuple :

- Tu peux réagir par la violence physique (révolution) c'est immédiat et efficace.
- Tu peux réagir par la force mesurée (manifestations, grèves, blocages, désobéissance civile...) c'est immédiat mais peu efficace.
- Tu peux réagir par la pensée (Faire de la politique, créer une association...) c'est lent et ça va de efficace à stérile, en fonction de tes qualités personnelles en tant que leader, de ta lutte, de tes adversaires etc.
Bon je suis en cours de chargement du docu, donc sur le contenu je n'ai rien à dire.

En revanche, j'ai lu pas mal de choses sur les réactions au site de Malau, et je suis aussi allé fouiner en arrière sur une affaire Malau / Romain Libeau, où il avait déjà eu à faire face à ces accusations de délation, "collabo" etc.

Et je trouve ça assez incroyable quand même. Malau exagère peut-être, mais sur le principe, ça donne vraiment le sentiment que quand quelqu'un fait une saloperie et qu'on le dénonce (d'autant plus dans "l'affaire Libeau" qui fait un truc purement interdit), on devient le grand méchant alors que l'autre, sa connerie est effacée et il est une pauvre victime.
Exemple :
Citation :
Que l’étudiant se soit montré stupide, c’est une chose. Que l’autre type ait voulu se poser en juge, en père la morale en le dénonçant, voilà un tout autre problème, bien plus navrant à mes yeux.

Plus navrant de dénoncer que de tricher ? C'est quoi cette morale de maternelle ?
(http://www.lepost.fr/article/2009/06...a-l-ecole.html)

c'est dingue le nombre de mecs, y compris des journalistes, qui confondent délation et dénonciation. C'est assez chaud, comme le dit l'article sur fluctuat ça semble être "un réflexe un peu trop rapide en France" de faire instantanément référence à ces "heures les plus sombres..."

Les mecs acceptent d'être filmés. Donnent leur nom en toute connaissance de cause. Gan autorise le reportage, pour une émission sur une chaîne publique.
Et maintenant ils font marche arrière. Eh, fallait y penser avant. Ca veut dire qu'ils n'avaient même pas conscience que ce qu'ils font est dégueulasse ?
Alors maintenant qu'ils se rendent compte que ça buzz, ils le font retirer de partout. Bienvenue au 21e siècle les couillons.

Malau réagit ptetre de façon trop extrême, mais c'est surtout la gestion de l'histoire par Gan, avant et après diffusion, qui me donne l'impression que les mecs sont totalement débiles et irresponsables (en plus de ce qu'on voit dans le reportage, que j'ai pas encore maté).

Dernière modification par Quint` ; 15/10/2011 à 00h19.
Message supprimé par son auteur.
Quand je voulais faire un BTS de Commerce international en alternance au début de l'année, on m'avait bien précisé qu'il pouvait y avoir des entretiens avec plusieurs personnes en même temps.

Perso ça m'a pas choqué puisque de toute façon les mecs avec moi étaient tellement pas à l'aise dans leur costume qui leur taille 3 fois trop grand, à suer comme pas possible à chacune des questions qui dérangent un peu (genre citer un défaut) que c'était un jeu d'enfant d'y aller en mode sourire poker "je signe où" ? et d'évincer les aspirants aux postes qui veulent jouer aux lions en étant chaton.

Mais si j'étais pas si stressé que ça, c'est que c'était pas un job dont j'avais besoin pour vivre. Les gens qui sont recalés à un job comme celui dont je parle, dans le cadre d'une formation initiale c'est pas un drame. Y'a toujours moyen de faire des études ailleurs, de trouver un autre patron...

Là tu sens dans la vidéo que les gens ils deviennent prêts à s'entretuer pour avoir le job, et je peux le comprendre étant donné comme être au chômage relève plus de la survie que d'une vie correcte. C'est ça le plus gênant en fait. C'est que les gens sont prêts à se bouffer et tailler un costard à un mec juste pour pouvoir faire le random vendeur pour vivre un peu mieux.

C'est complètement abject, quand j'ai vu Didier qui se barre au début de la vidéo parce qu'il est pas d'accord avec ces méthodes de recrutement, j'ai dit bravo monsieur. Il en faut des couilles pour chier sur un système qui devient de plus en plus la norme et où on te demande déjà (!!!) d'avoir le bac pour faire quoi que ce soit

Malau a un peu abusé à mettre leurs coordonnées, quelque part c'est leur boulot. Ils sont victimes un peu aussi. Mais ils contribuent pas à arranger la situation c'est vrai. Et mettent les candidats dans des états... On dirait une simulation de survie quoi.

Un peu comme si on essayait de faire Saw irl et qu'on filmait le résultat, y'aurait des mecs assez horribles pour écraser son voisin à tout prix. Sauf que là c'est la réalité <<
En même temps dégager un nase du travail, c'est pas aussi facile que ce qu'on te dit à la CGT, on vient d'avoir l'exemple sur mon lieu de travail deux fois d'affilée avec deux employées affligeantes de nullité qui revendiquent une fois la période d'essai leur total manque d'intérêt pour le boulot et le fait d'être heureuse de juste avoir trouvé une planque, je passe sur les détails...

Résultat, on ne peut pas les licencier sans y laisser lourdement des plumes et risquer les prudhommes en position de faiblesse, c'est plus sensible à notre niveau parce qu'on est une tout petite boîte et que le moindre abruti dans ce genre de fainéasse absolue castre tout le rendement de l'équipe et le fonctionnement interne, en cas de licenciement, ça nous coute cher rapporté à notre chiffre d'affaire, et faut pas se leurrer, la personne se barre avec ta prime de fin d'année et ton augmentation de l'année prochaine si elle est licenciée.


Le recrutement a été très gentil, voilà le résultat, le prochain sera sanglant, c'est comme ça, y'a pas de gentils ni de méchants dans la vie bien souvent, juste certains qu'on écoute plus se plaindre que d'autres dans pas mal de contextes. Là on parle de grosses boîtes, l'incidence du recrutement d'un incapable mal intentionné est bien moindre, mais même là y'a bien moins d'innocents que de pleureurs en général.
Citation :
Publié par Haya || Northstar
Là on parle de grosses boîtes, l'incidence du recrutement d'un incapable mal intentionné est bien moindre, mais même là y'a bien moins d'innocents que de pleureurs en général.
Ce genre d'affirmation reste à prouver. Du reste, pousser un salarié à la démission est vachement plus facile quand la taille de l'entreprise augmente au vu du nombre de ressources mobilisables : placards, hiérarchie, avocats, ...
Ce qui m'a marqué en vrac sur ce reportage:

Sur les candidats:

- Les mises en situation sont excellentes. On parle de vendeurs là. Demander à chacun de vendre la candidature de son voisin c'est excellent !! J'ai été surpris que personne ne saisisse l'opportunité énorme qui était à sa portée,

- Les candidats étaient tous mauvais, sauf Gérard, qui a littéralement démonté le petit prétentieux lors de la phase de négo: "120 jrs tu te couches ? OLOLOL N00|3, je suis ton patron je te vire". Je pense qu'ils ont raté leur meilleur candidat. Franchement y'en a aucun qui était convainquant quand il s'agissait de vendre quelque chose,

- Aucun d'entre eux n'était capable de s'exprimer correctement devant un auditoire, je veux bien qu'ils étaient stressés mais c'était dramatique,

- Je n'ai pas compris le provincial, je suis totalement opposé au port du costume @pinguins tous pareils, mais on parle d'un commercial là. Le but c'est de vendre, et on s'en fout que ça soit complètement con de la part du client s'il te catalogue comme mauvais parce que tu portes pas de cravate : tu le fais c'est tout !

Il y a toutefois celui de 48 ans qui a le cran de partir mais qui n'ose pas remettre le recruteur de RST à sa place: "Vous avez un besoin, j'ai un besoin, vous ne correspondez pas à MON besoin. Point."

Donc voilà, juste cet avis pour nuancer ceux qui ont plaint à mort les candidats.

Sur l'entreprise, et l'absence de réaction des candidats:

J'ai été sidéré par la façon dont s'est tenu cet entretien, et par le discours des recruteurs, que je trouve gravissime

- Le fait de venir en entretien sans aucune idée du poste à pourvoir: c'est malheureusement une réalité de plus en plus fréquente. Mais reprocher aux candidats de ne pas être motivés pour le poste wtf ?

- Le ton infantilisant utilisé, je veux bien qu'il faille déstabiliser les candidats, mais y'a peut-être d'autres moyens de faire ?

- Le salaire ? Offrir le SMIC en fixe OMG ? J'ai évoqué ce point dans un autre poste. C'est démontré que mettre les salariés en compétition via le salaire variable fait baisser le chiffre d'affaires global, quelqu'un qui rapporte 20k de plus que son collègue va le faire au détriment du collègue qui va faire 40k de moins. Toutes les entreprises qui ont mis en place l'objectif 0 sale con ont vu leur CA augmenter.
On notera qu'aucun candidat ne quitte la salle, on peut toujours dire "moi je l'aurais fait", ce n'est pas forcément vrai, mais on notera surtout qu'aucun ne demande le détail du variable: JAMAIS.

- Les entretiens individuels: une blague. Je ne sais pas ce qu'ils comptent voir de cette façon. Les candidats sont coupés, ils ne peuvent pas répondre, ils ne peuvent pas démontrer. On leur fait un reproche sur quelque chose qu'ils n'ont pas eu le temps de faire. Il n'y a aucun dialogue, jamais. Le candidat n'existe pas.

- A aucun moment on ne parle du poste : aucune question n'est jamais posée par les candidats sur ce sujet. D'ailleurs aucune question n'est posée. Jamais. C'est sidérant. On a l'impression de magasiner un ordinateur là.

- La RH parle à la jeune femme qui a un enfant de rester jusqu'à 22h, payée au SMIC même pas horaire. Le plus grave n'est pas que ceci soit demandé par l'entreprise (même si le forfait cadre est totalement illégal), le plus grave est que la fille ne bronche pas.

- A la fin, les deux candidats sont heureux d’être recrutés: ils ne savent pas sur quoi ils vont travailler, ils ne savent pas ce qu'ils vont vendre, ils ne savent pas ce qu'ils vont toucher. Mais ils sont contents.

- Il n'y a aucun mot relatif à l'individualité et aux qualités unique d'une personne, les mots employés sont "malléable", "formatable"

- Ils en refusent un parce qu'ils ont peur qu'il soit trop dur à manager, et ils n'offrent aucune évolution de carrière, ils doutent sur l'autre car "c'est sur que je vais pas en faire un leader" : faut savoir ce que tu veux oO ?

Le vrai drame ce sont les candidats, mais pas personnellement, ça démontre l'état d'esprit des gens qui vont à un recrutement désormais, et qui sont désespérés et prêts à se tuer pour garder leur poste.

Le lien entre tout ces points là est parfaitement résumé en une seule phrase d'un des candidats : "Avant le patron avait besoin de nous écraser pour nous soumettre. Maintenant, on le fait tout seul"
Citation :
Publié par Laadna
Ce genre d'affirmation reste à prouver.

L'inverse aussi d'ailleurs, pourtant elle est communément admise dans les milieux autorisés. "Le patron, c'est un con."
Citation :
Publié par Zangdar MortPartout
- Les mises en situation sont excellentes. On parle de vendeurs là. Demander à chacun de vendre la candidature de son voisin c'est excellent !! J'ai été surpris que personne ne saisisse l'opportunité énorme qui était à sa portée,

- Les candidats étaient tous mauvais, sauf Gérard, qui a littéralement démonté le petit prétentieux lors de la phase de négo: "120 jrs tu te couches ? OLOLOL N00|3, je suis ton patron je te vire". Je pense qu'ils ont raté leur meilleur candidat. Franchement y'en a aucun qui était convainquant quand il s'agissait de vendre quelque chose,

- Aucun d'entre eux n'était capable de s'exprimer correctement devant un auditoire, je veux bien qu'ils étaient stressés mais c'était dramatique,

- Je n'ai pas compris le provincial, je suis totalement opposé au port du costume @pinguins tous pareils, mais on parle d'un commercial là. Le but c'est de vendre, et on s'en fout que ça soit complètement con de la part du client s'il te catalogue comme mauvais parce que tu portes pas de cravate : tu le fais c'est tout !

Il y a toutefois celui de 48 ans qui a le cran de partir mais qui n'ose pas remettre le recruteur de RST à sa place: "Vous avez un besoin, j'ai un besoin, vous ne correspondez pas à MON besoin. Point."

Donc voilà, juste cet avis pour nuancer ceux qui ont plaint à mort les candidats.
+1 sur tout ça, je les ai trouvés vraiment mauvais et mal à l'aise pour des mecs censés être des morts de faim pour un poste commercial, à part senior Gérard évidemment. Kevin, mdr le débile.
Et puis les mecs qui se barrent, c'est la bonne attitude, et encore c'est limite exagéré à ce moment là vu que ce qui est réellement révoltant est dans la suite.



Citation :
- Les entretiens individuels: une blague. Je ne sais pas ce qu'ils comptent voir de cette façon. Les candidats sont coupés, ils ne peuvent pas répondre, ils ne peuvent pas démontrer. On leur fait un reproche sur quelque chose qu'ils n'ont pas eu le temps de faire.

- Ils en refusent un parce qu'ils ont peur qu'il soit trop dur à manager, et ils n'offrent aucune évolution de carrière, ils doutent sur l'autre car "c'est sur que je vais pas en faire un leader" : faut savoir ce que tu veux oO ?
C'est clair, quand tu les vois parler de Gérard comme "trop bon", tu te dis ok, c'est assez dégueulasse, ils veulent que du "formatable ©", mais on sait que l'entreprise peut avoir cette logique. Mais quand ils sortent le contraire après, c'est totalement wtf.

Alors au final... c'est facile à dire, j'ai pas de gosses, j'ai pas de traites à payer sur une bagnole ou une maison mais... moi, on me traite comme ça pour un smic, je leur claque la porte au nez après quelques remarques bien senties.
Parce qu'ils sont pas si bons que ça, ils se nourrissent uniquement du stress du candidat. Tu refuses de répondre à une question avant d'avoir fini de répondre à l'autre, ils sont dans la merde. Ou encore quand ils reprochent de la lenteur à Georges, et qu'ils comprennent pas sa réponse sur "l'usufruit du tps passé à réfléchir", c'est une bonne perche pour les foutre le nez dans leur merde.
Evidemment tout ça part du principe que quand t'apprends qu'ils te font subir ça pour un smic, tu te dis que tu mérites mieux. Malheureusement les candidats sont au fond du trou à ce moment là.
Parce que rationnellement, des taf offrant un smic et quelques primes de prod pour lesquels on n'a pas besoin de ramasser de la merde par paquets, yen a assez pour que Gan puisse aller se faire foutre imo.

Bref, on voit clairement que les mecs pas nuls et auxquels il reste de la dignité (et des ressources j'imagine) se barrent rapidement parce que rien que le fait de passer par un processus groupé et compétitif ne leur convient pas, et que sur ceux qui restent, yen a qui sont loin d'être des flèches (tous sauf les 3 gardés sont clairement niveau 0, choix pas compliqué), et que les 3 corrects qui restent sont prêts à tout bouffer pour un smic : Georges qui a l'air de tenir la route mais n'arrête pas de parler de son manque de confiance en lui, donc il a du lui arriver un truc ; Julie qui doit flipper avec son gamin et son incapacité à trouver de la stabilité, doit yavoir une raison derrière ; et Gérard qui flippe parce qu'il est vieux, cherchant des jobs bien en dessous de son lvl de qualification.

Dernière modification par Quint` ; 15/10/2011 à 02h17.
Ce que j'ai beaucoup aimé c'est tous le baratin utilisé pour enrober le poste...Conseiller en prévoyance...pfff, vendeur d'assurance c'est moins glamour. Au moins aussi génial que technicien de surface
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