Raaaah, le sujet du bac m'oblige à sortir du lurkage. Sérieux, quel ramassis de lieux communs dès qu'on parle de philo

. Ce n'est pas plus subjectif qu'une autre matière, que ce soit en dissert' ou en commentaire. Ça l'est même moins que le français, ou la sensibilité du correcteur entre un minimum en jeu (et à plus forte raison en ce qui concerne l'écrit d'invention). La philo est au contraire une discipline où il faut réfléchir de façon logique et structurée (d'où la présence de cours de logique dans les cursus post-bac, HK ou fac).
En ce qui concerne le S en HK d'ailleurs, il y en a en effet mais ils doivent généralement travailler plus que les autres, au moins en début d'année, pour arriver à un niveau égal. Mais la nature même des matières littéraires, qui n'exigent pas forcément que le cours 1 soit assimilé pour que le cours 2 soit abordé (contrairement aux maths), fait qu'ils peuvent très bien s'en sortir.
Au bac, la dissertation n'est pas très codifiée. Il n'est pas absolument nécessaire que le développement respecte une logique forte, c'est bien pour ça qu'il n'y a que 4h d'ailleurs. Dans l'idéal, il faut toujours procéder ainsi :
- Introduction :
Sans accroche, avec définition des termes de sujets et limites conceptuelles. Il faut dire le ou les grands champs de la pensée qui vont être abordés dans le développement (est-ce du domaine de la morale, de l'esthétique, de la politique etc. ?), et justifier le choix. C'est à celui qui rédige de choisir l'étendue du sujet ; et tout peut passer à condition que ce soit justifié dès l'introduction, qui n'a pas qu'une fonction rhétorique en philo. Il faut annoncer et expliquer comment on va traiter le sujet, en posant un problème. Pour arriver jusqu'à la fameuse problématiques, il faut successivement mettre en place deux hypothèses qui découlent de l'analyse faite de la/des notions, en détaillant les conséquences et présupposés de celles-ci. On peut alors naturellement poser une alternative (= problématique), suivie de trois questions qui constituent l'annonce du plan (de façon dynamique).
Donc, six étapes : 1. analyse des notions/définition, 2. délimiter le "champ d'étude", 3. Première hypothèse, ses présupposés, ses conséquences et les problèmes qui en découlent 4. Deuxième hypothèses, avec le même cheminement, 5. Problématique, 6. Annonce du plan dans une série de questions.
- Développement :
Trois parties, c'est l'usage, quoique ce soit parfois un peu artificiel. Par contre, on peut se permettre entre 2 et 5 sous parties, qui ne sont autre que des idées développées et si nécessaire illustrées par un exemple. Pour passer d'une sous partie (= un paragraphe) à l'autre, on le fait avec logique, en évitant d'utiliser les faux mots de liaison d'addition (de plus, en outre, de même ...) qui ne servent souvent qu'à habiller une dissertation catalogue. On peut essayer de consacrer le dernier paragraphe du I et du II aux limites de la thèse mise en place - c'est à ce moment qu'on montre son sens critique. Mais les problèmes soulevés doivent l'être encore avec rigueur, en critiquant l'usage trop lâche/ambigu de tel ou tel concept par exemple.
- Conclusion :
On répond à la problématique en reprenant rapidement (une ou deux phrases) la dynamique insufflée par le plan. Pas d'ouverture, car le problème doit être réglé. De ce point de vue là, la philosophie mise beaucoup moins sur la forme. Il s'agit de prendre en compte un problème, et d'essayer de le résoudre tant bien que mal, mais toujours avec rigueur.
Enfin, pour ce qui est des citations, ça peut toujours passer au bac. Le prof voit qu'il y a du travail derrière, et sera donc peut-être un petit peu plus clément. Mais ça ne passe pas après le bac. Plus encore, je pense qu'il vaut mieux passer son temps de révision à comprendre plus finement certains textes phares (la caverne de Platon par exemple).
Bonne chance !

. J'espère que ces quelques conseils pourront aider ceux qui doutent encore - et de toute façon, difficile de corriger le tir à cinq ou six jours de l'épreuve. Mais sait-on jamais. Dans le doute, prenez le commentaire de texte. Par contre, lisez attentivement ; je me suis fait avoir l'an dernier en lisant "par" au lieu de "pour". Du coup, ma première partie était presque ... un contre sens. Et j'ai failli louper la mention TB à cause de ça

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