L'objectivité dans les médias.

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Il y a peu je discutais avec une étudiante en journalisme qui me disait que le but de tout bon journaliste est de faire un article objectif, ou en tout cas le plus objectif possible. (Par objectif j'entend 'représentant la réalité de manière juste et impartiale'). Il y a donc de bon journaux (objectifs) et de mauvais journaux (olol TF1).

Personellement je pense qu'un tel but est impossible à atteindre, Déjà rien que dans le choix des articles, l'ordre dans lequel on les présente et dès que l'on utilise un quelconque adverbe l'on n'est plus dans l'objectivité.

Mais en plus un tel but est pour moi dangereux. Car lorsqu'on se fixe un tel but, on se dit qu'il peut y avoir un journal 'objectif' et les autres qui seraient dans l'erreur. Lorsque l'on a deux articles qui se contredisent, l'un est vrai, l'autre est faux. Et l'on arrive à ce que l'on constate aujourd'hui à savoir que l'on a l'opinion de l'élite bienpensante qui détient la vérité et les autres qui sont des nazi-communisto-libertariens antiécologiques.

D'un autre coté, si on se retire tout but d'objectivité on glisse vers un autre pente. Est-ce qu'un journaliste peut mentir ? Est-ce qu'un journaliste peut tenter de manipuler ses interlocuteurs pour leur faire dire ce qu'il veut ? Est-ce que toutes les idées se valent ?

En bref, vaut-il mieux un paysage médiatique à la française ou tout le monde ment dans des directions diverses, ou à l'anglaise avec une télévision nationale unique et supposément sérieuse ?

Qu'en pensez vous ?
Je pense que tu as mélangé deux principes liés mais distincts concernant le journalisme.

L'objectivité :
Citation :
Tout journaliste professionnel se doit, en principe, de respecter un principe d'objectivité, en imposant une distance critique entre les faits et sa propre interprétation des faits. Ce point fait néanmoins débat, le journalisme engagé invoquant souvent l'impossibilité d'aboutir à une objectivité totale et le caractère éthique d'une prise de position subjective assumée en tant que telle. (wikipedia)
Je n'ai rien contre un journalisme engagé s'il est revendiqué. On peut faire de bons articles même s'ils sont engagés, en s'appuyant sur une argumentation solide, des faits reconnus et en respectant le second principe :



La déontologie :
Citation :
Ces règles s'appliquent à la mission du journaliste (le devoir d'informer, le respect du lecteur, l'intérêt public, le droit de savoir) et définissent sa crédibilité (indépendance à l'égard des pouvoirs politiques et économiques, respect de la vie privée, protection des sources, etc.). Elles sont fondées sur deux principes fondamentaux: la responsabilité sociale et la véracité, c'est-à-dire l'intention de ne point tromper ses lecteurs. (wikipedia)
Concernant ce deuxième principe, il est évidemment essentiel. Sinon le journalisme perd toute crédibilité.

Enfin c'est mon point de vue.
Déjà avant d'être objectifs il serait bien que les médias cherchent à être honnêtes (je plussoie le olol TF1 et même M6)...Dissimuler une partie des faits ou raconter n'importe quoi c'est quand même bien plus grave qu'un papier légèrement orienté.

Quant aux 2 choix que tu proposes je prends ni l'un ni l'autre. La diversité c'est très bien (une seule source soit disant fiable c'est un peu du monopole de l'information) mais à choisir je prends une diversité honnête. Le mensonge c'est pas du journalisme, tout le monde peut le faire...
La meilleure piste à mon avis est de prendre justement garde à ceux qui se proclament d'une neutralité à toute épreuve. Certains medias (je ne vais parler que de la presse quotidienne nationale ici) affichent tout à fait leurs inclinaisons. La plupart le font en fait, sauf Le figaro qui se prétend impartial.

-L'Humanité et Minute sont des journaux de partis, Minute je sais pas mais l'Huma c'est écrit dessus en première page, y'a pas vraiment tromperie sur la marchandise.

-Libération est un journal de sensibilité de gauche, ce n'est un secret pour personne, ils s'en réclament.

-Le Monde est un journal plutôt centriste, il oscille entre centre-gauche et centre-droit selon les directions.

-Le figaro est un organe-relais de l'UMP qui devrait être classé avec Minute et L'Humanité, sauf qu'ils s'en défendent. On rappellera au débit de cette "défense" que son propriétaire est Mr Dassault, dont les opinions sur ce à quoi sert un journal sont connues et ont été exprimées en public.

-France-Soir...n'existe plus. C'est réglé.

Il parait donc utile de savoir qui écrit quoi, et de prendre les sujets avec des pincettes selon les cas. Les pages culturelles du figaro sont par exemple d'un très bon niveau. Les analyses politiques, moins...A contrario, les pages culturelles de Libé sont un peu moisies, etc.

On aura de toutes façons un souci avec l'honnêteté de la presse en politique tant que le monde politique français fonctionnera sur le mensonge comme mode de gouvernement et de communication de la part de la moitié de l'échiquier politique, et qu'on ne se sera pas débarrassés d'une génération entière de politiques présents pour se servir personnellement dans les caisses de l'état.

Il ets difficile de demander à la presse politique d'être plus vertueuse que les politiques qu'ils commentent.
Je pense que réduire le but des journalistes à une recherche d'objectivité c'est réduire le journaliste à la fonction de reporter d'agence transmettant des informations brutes, qui n'est qu'un tout petit aspect de ce métier.

Si le journaliste se doit de ne pas contredire les faits, son rôle est aussi de choisir un angle pour traiter d'une information (je ne parle pas nécessairement d'un angle politique, mais de creuser tel ou tel aspect de son sujet, un article ou reportage ne pouvant généralement aborder la totalité du contexte d'une information) , voire de produire une analyse, dégager des tendances à partir d'une sélection de faits objectifs (en établissant des parallèles entre telle et telle situation). Et enfin pour être lu/regarder, présenter une information dans un langage et avec un mode de traitement qui convienne à son public.

Et tous ces choix font nécessairement appel à la subjectivité, et à une certaine dose de mensonge par omission (par contrainte technique : dire tout ce qu'il y a à dire sur un sujet, détailler à fond son contexte, dans l'espace dévolu à un reportage/article ; offrir au public une connaissance parfaite d'un fait avec tout ce qui peut l'expliquer, ou même avec toutes les informations connexes dont dispose le journaliste, n'est tout simplement généralement pas possible).

La hiérarchie de la profession est très représentative d'ailleurs du fait que la qualité attendue des journalistes n'est pas simplement la transmission objective d'informations brutes. Les journalistes les plus connus, les grands noms de la profession, que ce soit dans la presse anglo-saxonne ou française, ne sont généralement pas des reporters de terrain mais des éditorialistes, soit des gens faisant avant tout de l'analyse et de la sélection d'information, de la formulation d'idées à partir des faits, la partie du journalisme faisant le plus appel à la subjectivité.
Sinon je pense que la presse française, qui affiche généralement assez clairement son engagement, est globalement plus honnête que la presse anglo-saxonne quand elle prétend à l'objectivité pour faire passer ses idées.
Citation :
Publié par Timinou
Je pense que tu as mélangé deux principes liés mais distincts concernant le journalisme.

L'objectivité :Je n'ai rien contre un journalisme engagé s'il est revendiqué. On peut faire de bons articles même s'ils sont engagés, en s'appuyant sur une argumentation solide, des faits reconnus et en respectant le second principe :



La déontologie :Concernant ce deuxième principe, il est évidemment essentiel. Sinon le journalisme perd toute crédibilité.

Enfin c'est mon point de vue.
Mmh c'est vrai que j'ai un peu mélangé les deux Mais quand on dit que tout journaliste se doit de garder une distance avec son sujet, alors je ne suis pas d'accord. Par exemple récemment sur copenhage, le seul bon article que j'ai lu était fait entièrement à la première personne, du point de vue du journaliste qui était présent : http://www.guardian.co.uk/environmen...nge-mark-lynas
La devise du Provençal c'était : "Les commentaires sont libres, les faits sont sacrés".

Sinon dans objectivité il y a objectif effectivement. Ca peut être vu comme un zoom ou comme un but également.
Citation :
Publié par Andromalius

-Libération est un journal de sensibilité de gauche, ce n'est un secret pour personne, ils s'en réclament.
Libération ça fait un moment qu'il a perdu son âme, si il est encore de gauche je veux bien être pendu. Pour dénoncer la xénophobie ou les turpitudes du gouvernement il y a du monde mais pour dénoncé le totalitarisme économique et financier ou proposer des alternative, il n'y a plus personne. Je met les rue89, @SI et libé dans le même sac, ça se prétend de gauche mais ils jouent à un jeu de con et deviennent nocif pour l'équilibre de la force.

Fallait que ça sorte.
j'en profite pour rappeller que le sujet est l'orientation de la presse en général, et pas quel journal est bien ou pas bien (histoire qu'on ne poursuive pas le HS ^^).
Je me souviens d'un dossier de Marianne à ce propos.

Un journaliste n'est jamais objectif et ce n'est pas son rôle. Il transmet une information biaisée par son expérience personnelle.

Ce qui ne l'empêche pas d'être honnête et de répondre à une déontologie.

Jean Michel Aphatie s'était emporté contre l'hebdomadaire après ce dossier.

Pour ma part, je suis totalement d'accord avec la vision de Marianne, et savoir à qui on a à faire permet de se donner un réel éclairage sur l'information.

Je rejoins donc aussi Andromalius quant à son découpage de la presse.
Citation :
Publié par -efbie-
Il y a peu je discutais avec une étudiante en journalisme qui me disait que le but de tout bon journaliste est de faire un article objectif, ou en tout cas le plus objectif possible. (Par objectif j'entend 'représentant la réalité de manière juste et impartiale'). Il y a donc de bon journaux (objectifs) et de mauvais journaux (olol TF1).

Personellement je pense qu'un tel but est impossible à atteindre, Déjà rien que dans le choix des articles, l'ordre dans lequel on les présente et dès que l'on utilise un quelconque adverbe l'on n'est plus dans l'objectivité.
Une objectivité totale est presque toujours impossible à atteindre, mais ça ne veut pas dire que les journalistes n'ont pas le devoir de tenter d'y arriver.


Citation :
Mais en plus un tel but est pour moi dangereux. Car lorsqu'on se fixe un tel but, on se dit qu'il peut y avoir un journal 'objectif' et les autres qui seraient dans l'erreur. Lorsque l'on a deux articles qui se contredisent, l'un est vrai, l'autre est faux. Et l'on arrive à ce que l'on constate aujourd'hui à savoir que l'on a l'opinion de l'élite bienpensante qui détient la vérité et les autres qui sont des nazi-communisto-libertariens antiécologiques.
Déjà, si l'objectivité est bien respectée par tous les journaux (utopie), les contradiction n'arriveront pas souvent. Ensuite, si ça arrive, les journaux seront en principe assez objectifs pour reconnaître les qualités de ceux d'en face en général et ne pas laisser un désaccord sur une affaire particulière dégénérer en querelle de clocher. Ce qui est dangereux ce n'est pas l'objectivité, c'est la corruption qui se cache derrière elle.


Citation :
D'un autre coté, si on se retire tout but d'objectivité on glisse vers un autre pente. Est-ce qu'un journaliste peut mentir ? Est-ce qu'un journaliste peut tenter de manipuler ses interlocuteurs pour leur faire dire ce qu'il veut ? Est-ce que toutes les idées se valent ?

En bref, vaut-il mieux un paysage médiatique à la française ou tout le monde ment dans des directions diverses, ou à l'anglaise avec une télévision nationale unique et supposément sérieuse ?

Qu'en pensez vous ?
La télé unique est bien plus dangereuse, plus facile à contrôler, et plus efficace à des fins de propagande...
Citation :
Publié par Shadowsword8
Une objectivité totale est presque toujours impossible à atteindre, mais ça ne veut pas dire que les journalistes n'ont pas le devoir de tenter d'y arriver.
Ben justement je ne pense pas que les journalistes ont le devoir d'être objectif, parce que ce devoir est dangereux, car il amène à la pensée unique.

Citation :
Publié par Shadowsword8
Déjà, si l'objectivité est bien respectée par tous les journaux (utopie), les contradiction n'arriveront pas souvent. Ensuite, si ça arrive, les journaux seront en principe assez objectifs pour reconnaître les qualités de ceux d'en face en général et ne pas laisser un désaccord sur une affaire particulière dégénérer en querelle de clocher. Ce qui est dangereux ce n'est pas l'objectivité, c'est la corruption qui se cache derrière elle.
Donc qu'est ce qui est le mieux objectivement: le socialisme, le libéralisme, ou le centrisme? Si un journaliste doit traiter un conflit politique entre deux partis, par exemple sur HADOPI, il fait quoi ? a) retranscrire les arguments des uns et des autres tels quels ? b) Retranscrire tout en notant ce qui n'a pas de sens après quelques recherches, c) Noter ce qu'il pense personnellement du sujet en notant les positions des partis ?

Moi je suis partisan du c) et du b), mais de plus en plus les journaux que je lis et regarde font du a) et finissent par tous dire la même chose.

Citation :
Publié par Shadowsword8
La télé unique est bien plus dangereuse, plus facile à contrôler, et plus efficace à des fins de propagande...
Pas forcément. Par exemple en Angleterre quand la BBC raconte des conneries, les gens gueulent suffisamment pour que cela ne se reproduise pas puisque c'est la 'chaîne officielle'. Par contre quand TF1 raconte des conneries, on te dit que tu n'as qu'a regarder une autre chaîne, qu'il y en a plein d'autres. Or en pratique a peu près la même proportion de la population regarde TF1 et la BBC donc on peut dire que TF1, plus orientée, est nettement plus efficace en terme de propagande.

Disons que l'illusion d'une pluralité des médias est plus dangereuses qu'un média unique.
Citation :
Publié par Andromalius
La meilleure piste à mon avis est de prendre justement garde à ceux qui se proclament d'une neutralité à toute épreuve. Certains medias (je ne vais parler que de la presse quotidienne nationale ici) affichent tout à fait leurs inclinaisons. La plupart le font en fait, sauf Le figaro qui se prétend impartial.

Il ets difficile de demander à la presse politique d'être plus vertueuse que les politiques qu'ils commentent.
Avoir des journaux divers qui affichent leur tendance c'est une chose essentielle, mais ça n'est pas tout. Je ne lis pas l'ensemble de la presse française donc je ne peux pas juger, mais en Belgique francophone on a trois gros quotidiens qui affichent leur tendances: Le soir(gauche), La libre(droite), la DH (populiste). Mais au final les trois disent exactement la même chose, une sorte de bouillie centriste politiquement correcte et "objective". Il n'y a pas de vrai journal de droite style figaro, ou de gauche style libé. Je ne pense pas que cela ait toujours été le cas. Est-ce que vous constatez une pareille évolution chez vous ?
Un journaliste ne peut pas être à 100% objectif puisque dès le départ il choisit son sujet: "Tiens, et si je faisais un article sur la hausse du prix du tabac ?" Il a déjà son avis.

Son travail de journaliste consiste à accumuler les informations et à les ordonner avant de les retranscrire. Et cette retranscription sera forcément biaisée par son point de vue, même s'il lutte contre. Après, comme l'ont déjà dit certains, il suffit de connaître le point de vue général de telle ou telle presse, et on apprend à filtrer l'information soi-même.
Il y a bien longtemps que les medias n'ont plus aucune objectivite, et pour une seule raison, la recherche du profit, c'est-a-dire la plus grosse audience, le plus gros chiffre de vente...

De ce fait, seuls les sujets susceptibles d'interesser cette audience sont conserves - d'ou l'impression d'ommission des faits que certains ont rapportes ici. En particulier, l'ensemble des JT (et pas seulement celui de TF1), ne consacrent qu'1/5 de leur contenu sur de l'information, le reste, c'est du reportage saisonnier, actuellement on a droit a tous les sujets bateaux sur les fetes, le foie gras, les St Jacques, les chocolats et j'en passe... *yawn*

Et si orientation politique il y a (pour les quotidiens notamment), elle n'est la que pour cibler un public, ce qui entraine une certaine selection, le public peut choisir l'information du point de vue qu'il veut, bref l'information a la carte.

Citation :
Si un journaliste doit traiter un conflit politique entre deux partis, par exemple sur HADOPI, il fait quoi ? a) retranscrire les arguments des uns et des autres tels quels ? b) Retranscrire tout en notant ce qui n'a pas de sens après quelques recherches, c) Noter ce qu'il pense personnellement du sujet en notant les positions des partis ?

Moi je suis partisan du c) et du b), mais de plus en plus les journaux que je lis et regarde font du a) et finissent par tous dire la même chose.
Le c) et le b) sont dangeureux s'il n'est pas accompagne du a) dans le fait qu'ils peuvent potentiellement manipuler l'opinion, etant donne que l'information est deja analysee par le journaliste, ses opinions et ses convictions, et que l'information brute y est absente. Dans le cas du a), l'information est presentee de facon "brute", laissant libre au lecteur le soin de l'analyser en fonction de ses convictions.

Non pas que je veuille retirer le droit d'analyse aux journalistes, mais que l'information brute et l'analyse soient bien separes pour ne pas que le lecteur prenne pour "information" l'analyse d'un fait par un journaliste ou meme un commentateur ou un chroniqueur.


Mais bon, il est deja trop tard, le sensationalisme, le spectacle, le scandale voire le populisme ont pris le pas et animent desormais la plupart des medias actuels qui placent la recherche de profit avant la qualite de l'information, la deontologie et l'objectivite. A tel point qu'une telle information biaisee influe negativement sur les decisions politiques qui, se basant sur les memes medias (plus les sondages) peut donner une impression de decalage par rapport a la realite. Finalement, n'est ce pas les medias et les instituts de sondages qui detiennent le pouvoir ?
Citation :
Le c) et le b) sont dangeureux s'il n'est pas accompagne du a) dans le fait qu'ils peuvent potentiellement manipuler l'opinion, etant donne que l'information est deja analysee par le journaliste,
Hum pas d'accord le (a) signifierait que le journaliste ne fait pas son boulot. et reprend des discours politiques sans les vérifier, se faisant donc propagateur d'erreurs voire complice de manipulations de la part de politiciens. C'est une attitude acceptable pour un journaliste d'agence (qui va juste retranscrire/résumer un discours dans une dépèche, qui sera ensuite analysée par d'autres journalistes), mais pas pour un qui s'adresse directement au public.

Le (b) c'est le travail normal du journaliste ayant pour double devoir d'être objectif et d'apporter une valeur ajoutée par rapport à une simple citation de dépèche (faire non seulement de la collecte mais de la vérification d'information).

Le (c) c'est du journalisme engagé ; tant qu'il apparait clairement que le point de vue développé n'est pas une transmission d'informations mais l'expression d'une opinion cela ne pose ni plus ni moins de problème que la citation d'un discours politique. Généralement, ce type d'article est à part, les journalistes autorisés à baser leurs textes sur leur opinion étant les éditorialistes et chroniqueurs, ou des intervenants s'exprimant dans des rubriques particulières consacrées aux polémiques (pages "opinions", "débats", etc... selon les journaux). Maintenant il arrive que ce ne soit pas le cas, et qu'un journaliste fasse passer son opinion (c) pour de la contestation factuelle (b) ; mais c'est généralement assez décelable.
Citation :
Publié par Jeska
Il y a bien longtemps que les medias n'ont plus aucune objectivite,
Ils n'en ont jamais eu et ne peuvent en avoir. Franchement, vous avez jeté un coup d'oeil sur la presse française de l'entre-deux guerres par exemple ?

Au passage, "les médias", cet espèce de truc informe qui mélange pelle-mêle TF1 et le Monde diplo avec le midi-libre et France Culture, c'est pas un outil conceptuel très utile...
Les seuls médias objectifs et pertinents en France sont ceux qui n'ont que très peu de moyens et qui ne touchent donc qu'une infime partie du public...
Citation :
Publié par Sethi
Les seuls médias objectifs et pertinents en France sont ceux qui n'ont que très peu de moyens et qui ne touchent donc qu'une infime partie du public...
comme un site web ?

ça a déjà été dit, mais l'objectivité absolue est impossible. Au passage, je ne vois pas en quoi l'absence de moyen aide : s'ils n'ont pas de moyens, ils les trouvent où leurs infos ?

Parmi les "médias" les plus intéressants, il y a sans doute certaines lettres confidentielles hors de prix écrites grâce aux participations d'insiders bien placés. C'est peut-être à ça que tu pensais ?
Il voulait peut-ētre parler de ceux qui ne dependent pas des annonceurs ou autre. Le monde diplomatique ou dans un autre genre backchich. Ce qui leur permet une certaine objectivité mais qui reste fragilisés dans le temps. Manque de moyen ne veut pas forcément dire qu'ils n'ont pas accès aux bonnes infos mais qu'ils marchent sur la corde et qu'il doivent faire le choix entre info et leur propre promotion.
Citation :
Publié par almi
l'objectivité c'est pas forcement la neutralité mais l'équité, la justesse de l'information.
Non. Objectivité, c'est neutralité, impartialité. C'est quelque chose qui s'oppose à subjectivité. La subjectivité, c'est le fait d'avoir un point de vue, chose inhérente à notre état d'être humain. Il y a chaque jour des milliers, voir des dizaines de milliers de news diverses. Un journal va choisir dans le lot celles qui lui semblent les plus pertinentes ou intéressantes. Le critère de ce choix est totalement subjectif, et dépend à la fois des sensibilités des journalistes et de leur lectorat.
ça, c'est la première étape. La seconde étape, c'est la manière de présenter les informations. "Large victoire du parti Ah" ce n'est pas la même chose que "lourde défaite du parti Bhéé" ni que "faible participation au second tour" par exemple. Et ainsi de suite.
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