L'enseignement en France et à l'étranger

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A l'échelle locale, un CA avec une liste intersyndicale et relayé par une amicale dynamique ça aide vachement à avoir une bonne ambiance et à faire face aux problèmes tout en trouvant des réponses rapides.

Déjà, le plaisir au travail et l'unité entre collègues, ça se construit à ce niveau, et c'est ce qui fait qu'on est heureux de bosser ou pas.
Ca permet aussi de monter des délégations pour aller au Rectorat pour demander des heures ou régler un problème.
La base de tout c'est l'unité de la sale des profs, donc, des gens un minimum impliqués dans leur vie professionnelle et pour qui le monde ne se résume pas à l'immédiateté de leur nombril.
On n'a pas besoin d'un consens absolu ou d'être très nombreux. Une forte minorité active et globalement unie sur quelques fondamentaux clairement énoncés, et qui sait où se trouve son intérêt tout en le faisant converger dans l'intérêt général, ça fait vraiment beaucoup au quotidien.

J'ai envie de dire que c'est un peu comme ça pour tout en fait. Dans une copro ça fonctionne pareil. Dans un club aussi. Faut juste faire en sorte que les connards qui ne pensent qu'à eux et qui se foutent du reste soient mis à l'écart pour ne pas planter leur merde et diviser tout le monde (sont bons qu'à ça). Faut se préserver des toxiques.
Je parle pas à l'échelon local. En général, malgré les différentes chapelles, ça se passe très bien. Un de mes meilleurs collègues est au SNALC justement, comme quoi tout est possible.

Mais à l'échelon national, comment on fait pour stopper une réforme comme celle du lycée (ou du collège il y a quatre ans) ou pour obtenir des revalorisations salariales ? L'envoi de stylos rouges à l'Élysée me paraît un peu léger
Citation :
Publié par Xh0
Et je vois donc toujours pas en quoi les syndicats sont "vendus"'. Affaiblis, oui. Mais les premiers responsables, sont les enseignants eux-mêmes.
Oui et non. Sans parler spécifiquement de l'enseignement, je trouve que les syndicats ont ratés une étape de modernisation et ils n'arrivent pas à parler aux plus jeunes. Regarde la moyenne d'âge des syndiqués, c'est du 50+
Regarde comment finissent tous les dirigeants de syndicat au niveau national, ça donne un goût amer dans la bouche.
C'est sûr que les travailleurs sont les premiers responsables de la faiblesse des syndicats en les désertant, mais les syndicats n'ont pas vraiment fait d'effort pour s'adapter et proposer des choses nouvelles pour rester attirant, à mon avis le premier défaut il est ici.
les syndicats n'ont pas à être attirant, c'est pas un commerce non plus.

Par contre s'il pouvait faire leur taff, ce qui est pas toujours le cas ça serait mieux.

Beaucoup de personnes sont passés par des petits boulots, où le turn over est très important et les syndicats peu présents, et encore parfois ça sert de tremplin.

L'origine sociale aussi est modifiée, entre autre chez les prof depuis la 2e partie des années 90's. Du coup ça change le rapport au syndicalisme.
Citation :
Publié par meryndol
L'origine sociale aussi est modifiée, entre autre chez les prof depuis la 2e partie des années 90's. Du coup ça change le rapport au syndicalisme.
Que veux-tu dire par là ?
Citation :
Publié par Xh0
Je parle pas à l'échelon local. En général, malgré les différentes chapelles, ça se passe très bien. Un de mes meilleurs collègues est au SNALC justement, comme quoi tout est possible.

Mais à l'échelon national, comment on fait pour stopper une réforme comme celle du lycée (ou du collège il y a quatre ans) ou pour obtenir des revalorisations salariales ? L'envoi de stylos rouges à l'Élysée me paraît un peu léger
Déjà, si au lieu d'avoir douze ou treize syndicats qui se tirent dans les pattes il n'y en avait que deux ou trois...
C'est sûr que la division syndicale aide pas. Mais ces divisions sont à relativiser. Les 6 premiers, qui sont les seuls à avoir des représentants dans les instances ministérielles, regroupent 90 % des voix aux élections pro. Donc je veux pas faire injure aux dizaines d'autres mais ils représentent peanuts ou presque. De plus, à de nombreux moments, il y a intersyndical. Pour la réforme du collège, les syndicats approuvant la réforme (SGEN et UNSA) ne représentaient que 30 % des voix, les autres s'étant battus contre ensemble. Ils réclament tous une revalorisation salariale. Cette unanimité leur donnent-t-il plus de poids face au MEN ? Non car... le MEN sait très bien qu'ils sont faibles et que les profs, ne sont plus adhérents et ne suivent plus les morts d'ordre syndicaux. Ce qui faisait la puissance de la FEN jusqu'aux années 80, c'était justement le nombre d'adhérents par centaines de milliers et une culture syndicale qui a disparu. Aujourd'hui c'est vraiment chacun pour sa gueule. Le résultat est là. Beaucoup ont oublié que les rapports sociaux sont des rapports de force. On le paye cher.
Citation :
Publié par Xh0
Ils réclament tous une revalorisation salariale. Cette unanimité leur donnent-t-il plus de poids face au MEN ? Non car... le MEN sait très bien qu'ils sont faibles et que les profs, ne sont plus adhérents et ne suivent plus les mots d'ordre syndicaux. Ce qui faisait la puissance de la FEN jusqu'aux années 80, c'était justement le nombre d'adhérents par centaines de milliers et une culture syndicale qui a disparu. Aujourd'hui c'est vraiment chacun pour sa gueule. Le résultat est là. Beaucoup ont oublié que les rapports sociaux sont des rapports de force. On le paye cher.
J'ai corrigé ton lapsus ^^.

Le problème, c'est qu'on a 10 incitations de grève par an. C'est la raison pour laquelle les syndicats ne sont plus écoutés. Les demandes de revalorisations sont noyées dans une masse de demandes qui sont importantes, mais moins. D'abord améliorons notre statut, après nos autres conditions de travail. Il faut avoir des priorités claires.
Message supprimé par son auteur.
Il aurait tort de se priver vu la passivité des profs. Oulà attention, on envoie des stylos rouges au PR, on est trop des oufs et si ça va pas mieux on va devenir comme les GJ et on va faire les punks en mettant 20/20 à tout le monde. C'est sûr que Blanquer doit nous prendre au sérieux à côté des GJ... Et ça se moquait des syndicats impuissants.

On a ce qu'on mérite.
HSE / HSA / ÉPI / projets divers.
Désolé mais il y a moyen de ne pas que subir, de valoriser ton travail et d'en tirer une rémunération plus appréciée.
C'est une liberté contrainte mais la marge est réelle, colle négocier un volet d'HSA au lieu de subir un BMP par exemple.
Mélanger heures supplémentaires (tellement variable selon la situation de chaque établissement) et revalorisation salariale, même au SNALC ils s'étrangleraient en te lisant. Je crois qu'effectivement je vais rester défaitiste quand je lis ça de la part de collègues...

Sinon t'étais payé pour les EPI toi ? Perso c'était du travail supp (et pas qu'un peu) pour... rien, keudall, keudchi puisque tu dois les faire sur tes heures de cours. C'est d'ailleurs pas un hasard si c'est un des premiers trucs qui est passé à la trappe avec Blanquer.
Non mais fais pas la fine gueule je te parle du revenu à la fin du mois.


Edit :
Je n'ai pas participé à l'escroquerie des ÉPI.
Je fais des heures supp' réelles (HSA uniquement : entre 3 et 5 selon les années, rarement plus ou moins).
Je prends du temps pour le CA et les diverses commissions.
Pour la première fois toute l'équipe pédagogique a reçu une "prime" avant les vacances d'été l'an dernier. La principale à distribué toutes les HSE qui lui restait. Pour moi ça a été 500€ (ça tournait plus ou moins autour de ce montant pour les collègues mais tout le monde a reçu qqch).

Dernière modification par toutouyoutou ; 09/01/2019 à 07h12.
Oui tout à fait, les heures supp c'est que pour les PLC et ça dépend du rapport entre les besoins en heures de l'établissement et le nombre d'enseignant de la matière concernée. C'est vrai que ça s'est beaucoup répandu et qu'on est vivement encouragé à en prendre (ça coûte bcp moins cher à l'administration que de la création de postes) . Perso je suis à 21 h 30, ça fait un sacré boost au niveau du salaire (mais un sacré taf en plus, 7 classes au lieu de 6 en HG par exemple). Mais elles peuvent très bien disparaître si fermeture de classes ou si on nous impose un stagiaire auquel il faudra laisser des heures.

Et oui, les CPE ou les PE ne peuvent pas en faire.
A part la renégociation du point d'indice, ou le nombre de personnels recrutés, ou la défense raisonnable des statuts, je ne vois pas trop quoi faire concrètement au plan national.
Au plan local, tu exerces une véritable liberté. Certes contrainte encore une fois, mais bien réelle. Et tu peux améliorer ta rémunération de manière tout à fait substantielle (je me souviens d'une année à 7 HSA, c'était pas mal sans oublier le loyer que je touchais de mon appartement de Paris et d'autres trucs, c'était plaisant : l'année suivante, le fisc m'a bien défoncé par contre ). Si tu as un bon contact avec ta direction et ton inspection, tu peux assumer des HSA de manière convenable pour tout le monde.
Faut partir du réel dans tous les cas. Vu la situation, faut pas imaginer une hausse du point d'indice. Faut pas trop miser sur le maintien des statuts, du moins pour les nouveaux entrants (on va tout précariser, ce qui est une horreur, d'autant que dans le même temps, on ne va PAS fluidifier les évolutions de carrière ou les mutations, et les passerelles public / privé : on garde toutes les lourdeurs, mais on rajoute de la précarité et un effondrement du niveau, et on appelle ça une "modernisation"), et on n'aura donc pas de véritables recrutements pérennes pour faire les heures disponibles. Du coup, faut jouer la carte locale, d'autant que l'autonomie va se renforcer. Et la jouer de manière claire avec les équipes pédagogiques et la direction. Ca ne s'est pas toujours bien passé dans mon bahut, mais là, c'est juste super.
Message supprimé par son auteur.
Message supprimé par son auteur.
Je tenais juste à dire que ça fait du bien de lire les dernières interventions de @toutouyoutou.

ENFIN on sort de l'éternel "tout est pourri et jetons les solutions locales parce que ce n'est pas applicable au niveau national".

Quand les gens arrêterons de déprimer parce que rien ne change au niveau national et commenceront enfin à se bouger au niveau local, on sera un peuple beaucoup plus heureux avec beaucoup moins de manifs pour tout et n'importe quoi.

Lorsque l'on vit sa vie à travers le prisme politique et des news nationales, y a sérieusement matière à la dépression. Quand on se recentre sur le local, on commence à se rendre compte que la vie est pas si pourrie que ça. Si tout le monde s'occupait un peu plus de son environnement immédiat au lieu de hurler à la lune, la vie serait bien plus heureuse.

En bref, relativiser et arrêter de considérer que l'Etat a la solution à tout. Et c'est applicable à la majorité des sujets.

Ça me fait beaucoup penser aux "perfectionnistes" au boulot qui ne font rien parce qu'au final ça requiert beaucoup moins d'efforts de donner 10 raisons pour lesquelles un truc marchera pas (et que c'est la faute des patrons) ou bien qui laissent tomber parce que ce n'est pas une copie conforme de ce qui a été proposé (donc autant tout jeter n'est ce pas) plutôt que se battre pour lancer le truc
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