Bien bien bien. On me demande de faire un ml, je m'exécute. Ça pourrait bien être le plus roxxor jamais du bar.
Mais putain à quel prix, ma vie sexuelle c'est pas grand chose à côté de ça. Mais bon d'façons j'ai envie alors c'est parti...
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En fait c'est très simple : je suis schizophrène / bipolaire. Je dis ça mais je sais pas si la comorbidité est possible ou si c'est exclusif, si je dis que mon traitement c'est lamictal + risperdal ça pourrait bien dire quelque chose à un psychiatre dans le coin.
Donc pour commencer le shmiblick ma situation actuelle c'est un internement en clinique dite post-cure avec pour but principal l'accompagnement dans mes démarches d'obtention de l'AAH et l'établissement d'un projet de vie adapté à ma maladie étant donné l'échec cuisant qu'à été cette dernière année universitaire. En gros je cherche un job avec une formation relativement courte (si possible dans le social) pour stabiliser ma situation avant de penser éventuellement à reprendre les études.
En remontant maintenant 4/5 ans en arrière, peu de jours avant mon anniversaire (18 ans) en janvier 2012, j'ai sauté d'un pont au dessus d'une autoroute et je me suis brisé bien heureusement que quelques vertèbres, quelqu'un m'a aperçu effectuer la manoeuvre et a appelé les urgences immédiatement donc j'ai pu éviter d'être en fauteuil roulant au bout de deux mois de corset et rééducation. Le motif de cette tentative de suicide c'était mon homosexualité que toute ma famille rejetait : mon père étant catho et ma mère ayant lâché direct "tu me déçois mon fils", mon petit frère en phase de déni, ma petite soeur en colère froide. Une situation de famille qui m'était insupportable pour des raisons que je m'amuserai pas à détailler. Et une grosse dépression qui m'amenait à rejeter absolument tous mes camarades de classe, remarque j'étais un marginal depuis le collège à errer tout seul en récréation mais j'ai haï la présence des autres plus que jamais je n'ai pu le faire jusque là. Je me voyait tout bêtement crever jeune ou vivre comme un connard et j'ai priorisé ma dignité en quelque sorte.
Toujours est il que ce fût l'occasion d'une première hospitalisation en service psychiatrique après avoir réessayé de sauter par la fenêtre dès que j'ai pu remarcher. Là c'était la dose de Tersian (sérieusement ce truc m'a traumatisé si on m'en represcrit je quitte la clinique) et abilify au cas où. C'était aussi l'occasion de rencontrer la première personne qui se déclarait gay dans mon existence et forcément j'suis tombé amoureux, mais bon le gus avait déjà un copain donc c'était peine perdue. Toujours est-il que je me suis rétabli au bout d'un mois avant le centre de rééducation, j'ai pas mal vécu la chose. Quand je suis revenu au lycée en mars grosso modo j'avais tout le second semestre à rattraper et je m'en suis sorti de justesse au bac, j'ai bien compris qu'on avait arrangé ma note en 10.00 étant donné les circonstances. Mais au moins c'était ça de passé. Donc après ça donc je me suis engagé en psychologie sur Aix en Provence.
C'est là que les emmerdes ont vraiment commencé.
2012/2013 je découvre les joies de la vie en solo, je suis tout à fait assidu en CM et TD et je cherche à explorer les possibilité pour une première expérience sexuelle.
Cependant je me fais treeeees discret chez moi, je limite tout bruit susceptible d'interpeller les voisins par peur de gêner, genre je mets des écouteurs avec mon laptop. Sauf qu'une fois j'ai débranché la prise jack pendant que je matais un pr0n à 40%, ce qui m'a complètement traumatisé à l'idée qu'un voisin ait entendu. Et depuis cet incident j'entendais des coups dans les murs et le plafond que j'interprétais comme des plaintes de voisins qui pensaient que chaque fois que je ne faisais plus de bruit c'était pour me branler. Du coup je jouais de la guitare un maximum pour avoir la paix et je dormais avec de la musique dans les oreilles. A force j'en avais royalement marre et j'ai reporté ces emmerdes au personnel de la résidence qui m'a pris au sérieux et entamé une chasse aux sorcières qui n'aura évidemment rien donné. Du coup j'ai quitté la résidence pour une cité universitaire en espérant m'être débarrassé du harcèlement, mais non. Le phénomène se reproduisait malgré tout, j'ai compris que le responsable m'avait poursuivi pour répandre la rumeur au sein du bâtiment et donc que j'étais dans la merde une nouvelle fois, je me déplace une nouvelle fois dans une autre cité universitaire en juin.
En plus de ça j'avais l'impression de subir des moqueries en CM par des étudiants que j'arrivais jamais à identifier, ça portait sur ma problématique des pets et je me suis senti ultra marginalisé à ce sujet comme j'ai pu l'être de toute ma scolarité à partir du collège. C'est con mais je devais me concentrer sur les cours en me retenant constamment, j'avais mal au bide et limite si je chialais pas chaque fois qu'une bulle passait entre les mailles du filet.
Pour couronner le tout j'arrive encore à merder dans cette dernière cité universitaire : j'entends des coups dans le mur de la part de la voisine, tant pis je fais avec c'est mon dernier mois. Mais une soirée j'ai crû l'entendre baiser avec quelqu'un et, je ne sais absolument pas comment ni pourquoi, j'ai gémi malgré moi d'une telle force qu'on pouvait clairement interpréter le truc venant d'un orgasme. Résultat j'ai eu peur qu'elle comprenne que je m'étais branle sur sa baise. En parallèle je m'étais mis à chantonner alors que j'étais toujours énormément craintif sur la nuisance sonore.
Et paf : dernière nuit avant que je retourne chez ma mère, j'entends deux filles chanter des obscénités et moqueries si fort que j'avais l'impression qu'elles me hurlaient dans l'oreille. J'essaie de dormir comme je peux mais elles maintiennent le rythme jusque 6h du mat, bonjour la nuit blanche. Malgré tout j'ai su contenir la chose et prendre sur moi le lendemain, je sais pas comment d'ailleurs, et j'en avais jamais parlé à qui que ce soit avant ma prochaine hospitalisation.
Le calvaire dure 3 ans et je m'en sors comme je peux. Mais je ressors d'un TD de psychologie clinique avec des cas qui font vachement écho à mes problèmes, sur le chemin du retour je développe des idées noires à foison.
Je craque en envisageant la possibilité que ma mère me foute à la rue comme elle l'a fait avec ma grande soeur. Je peux plus tenir debout, je m'écroule sur mes genoux et je pleure pendant au moins 3 minutes sans pouvoir me retenir et hurler aussi fort que possible.
C'était trop. Suite à ça je suis sérieusement revenu en dépression en coupant tout lien possible avec le monde extérieur. Je sors exclusivement pour acheter à manger, je garde le volet baissé en permanence, je dors n'importe quand (enfin normal quand on distingue quasi jamais la lumière du jour) à partir de Novembre. Je ne rentre pas pour fêter Noël en famille pour le première fois. J'arrête de répondre au téléphone à qui que ce soit à partir de Janvier 2015. Ça fait tilter ma mère qui me retrouve dans un état lamentable et me fait interner en urgence en psychiatrie, j'étais vraiment prêt à me pendre pour le coup.
Du coup je passe 3 mois en psychiatrie et j'en sors avec l'espoir de pouvoir me reprendre en main l'année prochaine et je laisse tomber le second semestre pour me refaire une santé. Mais arrivé l'été je suis irrégulier dans ma prise de traitement (norset + abilify) et je recommence à sombrer graduellement. Le diagnostic n'a pas été complètement fixé, je pouvais pas admettre la possibilité d'être schizo et je pensais m'en sortir sans. Donc dans l'année qui suit, 2015/2016 donc j'attaque le redoublement de ma troisième année de psycho.
J'ai lâché au bout d'une semaine. Je me suis dit que c'était pas grave je pouvais me rattraper aux exams à partir de mes notes de cours de l'année précédente. Mais j'ai jamais eu la motivation de les consulter, je revenais petit à petit dans l'État de Janvier sauf que je passais du temps avec un copain à qui j'ai fait une déclaration d'amour mais qui a défaut de s'engager n'a pas voulu non plus couper les ponts comme je lui avais suggéré si ça lui convenait pas. Et j'étais capable de faire semblant à ma mère tout du long malgré l'insistance qu'elle portait à ma progression. D'ailleurs au final j'ai vraiment essayé de me reprendre au second semestre et j'ai tenu un mois quand même, le temps de trouver un lieu de stage en avril.
C'est d'ailleurs à l'issue de ce stage que j'ai reçu l'électrochoc qui a brisé mes illusions : j'entrais dans le CESPA de Marseille, autant vous dire que c'est archi-pointu et sérieux, et on m'a présenté les tâches qu'on allait m'attribuer, j'ai tout de suite senti que j'étais pas qualifié : je savais à peine faire une ANOVA, alors consulter des articles d'épidémiologie et apprendre leur jargon sur le tas je vous dis pas la détresse que j'ai ressenti. Sur le coup j'ai tout avoué à ma mère, j'étais prêt à passer SDF et j'ai retardé sa visite le plus longtemps possible pour profiter relativement de mes derniers jours de liberté.
Mais bon elle devait bien arriver. Donc à nouveau internement en psychiatrie le 11 mai. Diagnostic définitif de schizophrénie posé et traitement au risperdal. Par la suite j'ai fait état d'humeurs de merde par moments donc lamictal aussi, là je dois reconnaître que ça fait parfaitement effet. En parallèle j'ai commencé à fréquenter plus sérieusement un café associatif qui m'a littéralement réhabilité en société et remis en confiance. Franchement les gars là bas sont formidables je pense pas que je m'en serais aussi bien sorti affectivement sans eux, ils sont vraiment d'une chaleur et d'une solidarité incomparables ce sont des valeurs rares. Rien que pour eux je veux sérieusement retourner sur Aix, c'est bien la première fois de ma vie que je me suis constitué un véritable entourage. Toujours est-il que je pouvais pas ressortir de là comme une fleur sans projets et sans encadrement pour me maintenir à flots. D'où l'intérêt de la clinique post cure que je vous ai présenté au début. Du coup ça me laisse pas mal de temps aussi pour du cul même si la limite à 18h est casse couilles.
Voilà pour l'histoire. Place au trash talk bitches.
Ah oui du coup pour le bingo c'était un événement de la clinique tout simplement. J'aurais juste préféré sortir mais c'était obligatoire...
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